nouveau film sur l'art aborigène

nouveau film sur l'art aborigène

Nous avons terminé la mise en image des deux premiers volumes des livres Des Homes et des Rêves. Ils sont visibles sur youtube voici le lien pour le premier volume https://www.youtube.com/watch?v=ZxrAUYR64gE https://www.youtube.com/watch?v=ZxrAUYR64gE

expo sition dans les Côtes d'Armor (22) - Bretagne

expo sition dans les Côtes d'Armor (22) - Bretagne

Durant l'été 2023, du 30 juin au 22 septembre, vous pourrez voir une sélection de peintures aborigènes dans le très bel espace / atelier galerie d’Olivier Roche, céramiste potier, 1 rue du Collège, Pleumeur Bodou.

Avis sur l'exposition Songlines

Avis sur l'exposition Songlines

L’exposition Songlines, Chat des Pistes du Désert Australien est visible jusqu’à début juillet au Musée du Quai Branly. Vous avez encore quelques semaines pour y aller. Il s’agit d’une belle exposition, accompagnée d’un beau catalogue, essentiellement centrée sur une partie de l’Australie Occidentale et des zones situées à la frontière avec le Territoire du Nord et l’Australie Méridionale. Le fil conducteur est une thématique, le Rêve des Sept Soeurs. L’intérêt de cette exposition tient à plusieurs éléments : - C’est un ensemble important par le nombre de pièces proposées mais aussi par la diversité. Les poteries, variées dans le travail, dans la forme et les couleurs, s’inspirent aussi de motifs ancestraux même si elles peuvent paraître modernes et parfois sobres. En faire venir comporte toujours un risque de casse ! Et si on rajoute un prix assez élevé, on comprend pourquoi il est rare d’en voir. - De même cette expo propose, et c’est également un plus en matière de scénographie, l’un des points forts de Songlines, des sculptures en fibres végétales et laine, d’un format conséquent. C’est certainement une découverte pour une partie du public. Elles représentes les Sept Soeurs, de façon assez figurative, c’est-à-dire sous la forme de sept femmes mais aussi sous la forme d’Ancêtres se transformant en arbre par exemple (les sculptures prennent alors une forme étrange, comme une chimère mi-femme mi-arbre – Les Rêves / Ancêtres étaient des Etres protéiformes). C’est un beau travail, original, qui permet de mieux visualiser les histoires anciennes et qui montre, s’il en est besoin, la créativité des artistes (plus importante que ce que le public mais aussi certains spécialistes peuvent penser!). - quelques objets traditionnels comme des propulseurs, lances, boucliers, plateaux traditionnels, sculptures représentant des serpents,… - l’art graphique est centré, bien entendu, sur la peinture mais des gravures sont aussi montrées. On peut toutefois regretter : - la qualité des gravures : elles n’offrent strictement aucun intérêt. Fallait-il les montrer ? J’ai eu l’occasion de voir des gravures de belle qualité, bien travaillées, avec un vrai travail de mise en forme des histoires et qui ont pu, chez certains artistes, déboucher sur de nouvelles idées (Michael nelson Jagamarra étant le meilleur exemple). Graphiquement, ici, elles sont pauvres. - la différence de qualité dans les peintures. Il y a des pièces remarquables, souvent de grands formats. Ainsi, la pièce reproduite sur la couverture du catalogue (260 pages avec de très belles photos, agréable à parcourir) mesure 300 x 500 cm. Heureusement qu’une partie des peintures de la région de Newman sont des pièces anciennes, date d’une période où l’on trouvait quelques toiles de bonne facture. La production actuelle de cette communauté est en moyenne très peu intéressante. C’est également la raison principale du manque de notoriété des artistes de cette zone. Peu d’expositions se montent sur cette zone (C’est également le cas d’autres communautés aborigènes, tous les Aborigènes ne sont pas des artistes accomplis !). - On peut regretter l’espace laissé aux artistes, quelques lignes à la fin du catalogue. Je comprends le sens de l’expo et du texte du catalogue, qui tourne autour de la préservation de connaissances, d’histoires et cérémonies qui remontent à la nuit des temps et qui pourraient fort bien disparaître à court terme. Mais il me semble que le Musée du Quai Branly a été construit avec l’idée de montrer que les pièces qualifiées d’ethnologiques sont également artistiques. Et bien ici il semble que le côté artistique soit très anecdotique. Le catalogue ne dit nulle part que chaque peinture comporte un parti pris de l’artiste, un choix fort de comment il va décrire une histoire, sur quel élément il va s’appuyer. Ici ce n’est jamais évoqué. - on a, à la fin du catalogue, tout une série de peintures de deux artistes qui montrent une seule chose : elles ont été produites alors que les artistes étaient en fin de vie, n’étaient plus en capacité de produire des œuvres abouties. Aucune personne investie dans cette expo n’a été capable de le voir et d’écarter ces peintures ? N’y avait-il pas d’autres peintures à montrer ? Non seulement on expose ces barbouilles (il ne s’agit pas d’empêcher les peintres âgés de produire, il s’agit de ne pas inclure ses patouilles dans de grandes expositions internationales) mais il y a un chapitre qui explique que c’est génial !?! « Darren Jorgensen nous dit que « l’acte pictural est souvent à son meilleur lorsqu’il use d’une grande économie de gestes ». J’appelle ça de la bêtise ou de la manipulation. On retombe ici sur l’exemple de Sally Gabori. L’art aborigène n’a pas besoin de ça. L’économie de gestes a été parfaitement illustrée par de grands maîtres de ce mouvement, avec Rover Thomas et ses suiveurs (dont Paddy Bedford mais aussi Freddie Timms,…), avec Yannima Tommy Watson, Ronnie Tjampitjinpa, Mick Namarari, George Tjungurrayi, et tant d’autres (y compris avec des changements subtils dans la façon de peindre avec les points ; souvent les spectateurs ne voient pas comment certains artistes ont, doucement, apporté des changements et contribué à l’évolution de cet art) …. Mais eux on fait une révolution quand ils étaient en pleine possession de leurs moyens. De même, c’est encore le cas chez des peintres qui, vieillissant, font évoluer leur style avec leur possibilité … mais avec quelle maestria ! comme aujourd’hui Murdie Morris Nampijinpa (incapable de peindre avec des points) : le style est moins précis mais on sent que la main est toujours ferme et qu’il y a une réelle idée de comment réaliser une œuvre belle (même s’il semble que ce mot ne veuille plus dire grand-chose en peinture ! Il vaut mieux choquer), puissante (ça peut être très puissant ET beau, ET équilibré). C’est le bémol de cette très belle exposition, on aurait pu échanger certaines œuvres. On peut aussi regretter le fait de ne pas avoir placé une ou deux pièces des artistes qui ont popularisé ce thème, du Rêve des Sept Soeurs ? On pense à Gabriella Possum Nungurrayi (Elle a un style plus facile, plus populaire. Mais je suis de ceux qui pensent que ce qui est populaire peut AUSSI être de bon goût et cela permet de montrer au public d’autres techniques, des façons innovantes de montrer le même thème). mais pourquoi pas à d’autres, Walangkura Reid Napanangka, Mary Dixon,… et dans les zones mentionnées dans l’expo, Maringka Baker. ...