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(née vers 1940 – ethnie Anmatyerre)


Evelyn est née sur les terres de la ferme de Woodgreen dans l’Est du Désert Central, zone faisant partie intégrante de ce qu’on nomme aujourd’hui la communauté d’Utopia. Elle est mariée à Clem Pultara, un homme avec qui elle a grandi. Ils ont vécu de façon très traditionnel jusqu’au moment où Clem a pris un emploi de gardien de troupeau dans une ferme à proximité de leurs terres. Ils ont 6 enfants. Evelyn est la nièce de la regrettée Emily Kame Kngwerreye, la grande personnalité d’Utopia. Emily a marqué autant la région par sa personnalité (elle était la « boss » pour les rituels, une personne clé dans l’élaboration des cérémonies) que par sa pratique de la peinture, propulsant cette région isolée sur le devant de la scène artistique internationale. Elle est également la sœur d’un grand initié, Greenie Purvis, lui-même peintre de talent. Elle possède avec lui les droits de peindre de façon linéaire le Rêve de l’Igname.

Evelyn commence à peindre seulement en 1997. Au début elle peint des motifs sans grande originalité, s’inspirant de « bush tucker » (des histoires associés à la quête de nourriture dans le bush) et de l’Awelye (ce terme désignant les cérémonies de femmes le plus souvent des rites de fertilité – les artistes femmes peignant souvent les peintures corporelles de ces rituels). Puis, peu à peu, prenant de l’assurance et maîtrisant les techniques de mieux en mieux, elle se lance dans un style plus novateur quoique influencé parfois assez fortement par les œuvres de Gloria Petyarre, l’une des plus importantes artistes d’Utopia. C’est ainsi que l’influence de cette artiste est visible lorsque son Rêve d’Igname s’exprime par des boucles colorées. Mais ce qui devient rapidement son thème de prédilection, son Rêve d’Igname peut prendre d’autre forme. Ainsi, elle traite aussi ce thème avec des segments plus ou moins longs, très colorés. Ces compositions vont assez rapidement apporter le succès à Evelyn.

Désormais, Evelyn passe son temps entre la peinture et les soins à son fils Luke (il souffre physiquement et mentalement). Des journalistes américains écrivant pour une prestigieuse publication ont voulu la rencontrer ainsi que des français préparant un reportage TV. Elle a eu droit à une exposition solo à Milan et à Sydney, ce qui est rare dans le milieu de l’art aborigène où les galeries montent plutôt des expositions de groupes.