résultats de deux ventes aux enchères

résultats de deux ventes aux enchères

Fin mars, l’étude Deutscher and Hackett organisait une très belle vente spécialisée en art aborigène, très éclectique. La vente débutait par une large écorce peinte, très poétique, à la facture si originale de l’artiste Djerrkngu Yunupingu, qui triplait son estimation basse pour dépassait les 36 000 euros. Les œuvres de Vincent Namatjira sont originales également mais le style un peu naïf pourrait refroidir les clients français. Malgré cette facture qui semble non totalement maîtrisée, son imagination est débordante, pleine d’humour. Ses deux toiles ont trouvé preneur pour près de 20 000 € ou un peu plus. Albert Namatjira, le premier aborigène à obtenir la citoyenneté australienne, était un autodidacte avec un réel talent. Il a décrit des paysages de façon réaliste, à l’aquarelle. Mais les sites peints étaient des sites sacrés. Ce qui paraissait donc n’être que de belles vues de l’Australie centrale, reflétait en fait l’attachement à sa culture et à ses terres. Une scène atypique, puisqu’elle illustre une vue du Golf d’Arafura à Darwin, sur la côte nord de l’Australie, dépassait les 144 000 €. Lin Onus était aussi un artiste singulier. Métis, il mêlait les deux points de vue dans son art. Ainsi ses compositions représentent le plus souvent un paysage, très bien peint dans un style figuratif mais Lin ajoute des détails peints à la manière aborigène. Une petite gouache (27 x 63 cm) dépassait tout de même les 41 800 €, loin cependant d’une acrylique de grand format, 182 x 182 cm, qui frôlait les 230 000 €. J’ai déjà bien souvent exprimé ce que je pensais des œuvres de Sally Gabori. Cela paraît moderne et puissant,… mais je doute très sérieusement du talent de Sally. Néanmoins, après deux belles expositions, un catalogue, de nombreux articles, les prix s’enflamment : 101 x 198 cm, 38 000 € tandis qu’un autre qui, en photo, ne ressemble à rien, atteignait 68 000 € (151 x 196 cm). Prince of Wales fait aussi partie de ces artistes qui peuvent diviser. Mais il possédait un style bien affirmé et ses œuvres sont peu courantes sur le marché. Il fallait entre 10 et 20 000 € pour espérer partir avec une des deux compositions minimalistes de ce peintre. Ginger Riley a connu le succès à la fin de sa vie. Avec là aussi un style qui semble un peu enfantin, il met en scène les histoires du Temps du Rêve avec beaucoup de sensibilité. Près de 20 000 € était à prévoir pour une composition colorée alors qu’un tout petit format, 34 x 60 cm, un peu sombre et peu travaillé, trouvé un acheteur à 7 600 €. Issue de la même communauté mais sans avoir la même importance, Angelina George faisait un bon prix dans une œuvre à l’aspect très étrange : 13 000 € (120 x 120 cm). Timothy Cook fait partie des artistes Tiwi, habitant des deux îles situées au large de Darwin. Sa grande toile, peinte avec des pigments, à la fois sobre et puissante était disputé jusqu’à 16 700 €. Kitty Kantilla est peut-être l’artiste la plus célèbre de ce groupe linguistique. Ses peintures sont plus complexes, avec des lignes fines mais toujours cette palette de teintes très limitée (noir, blanc et les deux ocres, le jaune et le brun). Il fallait compter plus de 22 000 e pour partir avec (son format était assez réduit, 76 x 98 cm). John Mawurndjul, qui a amené l’art de Terre d’Arnhem dans une direction très moderne, vient de décéder et par respect pour les croyances aborigènes, son nom avait été modifié. « NGALYOD », de 1993, reflète parfaitement le style de certains grands maîtres de l’art de Terre d’Arnhem de cette période : à la fois classique dans la thématique, le fameux Python Arc-en-Ciel et la forme, mais un rendu final contemporain où le corps du Serpent Ancestral à force de tourner sur lui prends un aspect abstrait. Cela plaît. 50 000 € ou presque saluait cette écorce de grand format (66 x 198). Le même artiste, sur une composition désormais devenu un classique mais plus petit en taille atteignait les 13 500 €, ou encore 16 000 € pour une écorce du même genre (64 x 93 cm) et une sculpture d’esprit Mimih pour 6 000 €. Wukum Wanambi avec une écorce en noir et blanc et aux très beaux effets étonnait par son prix : 18 000 € (60 x 140 cm). Chez les anciens artistes du désert, les précurseurs, on notera une peinture de 1972 de Long Jack à 36 000 € (46 x 51 cm, un panneau caractéristique de cette période où les initiés se lancent dans la peinture). Un Mick Namarari, manquant de contraste, et tardif, qui peut faire penser à certaines toiles de George Tjungurrayi sans atteindre la puissance visuelle des compositions de ce dernier, se vendait près de 17 000 €. Makinti Napanangka a créé un style assez loin de l’image que le public peut avoir de l’art aborigène. Ici pas de points mais des lignes qui légèrement incurvées symbolisent les jupes cérémonielles. Pour partir avec le premier lot, 92 x 121 cm, ou le second (122 x 153 cm ) il fallait la même somme exactement : plus de 26 000 € à Utopia, Angelina s’inspire comme ses sœurs, Kathleen et Polly Ngale, du Rêve de Prune Sauvage, dans un style très abstrait : 42 000 € était nécessaire pour partir avec son grand format (151 x 151 cm) mais seulement 6 000 € pour un petit (91 x 91 cm). Sa sœur kathleen, reste sous-estimée et sa toile part seulement à 4 600 € (120 x 120 cm), une belle affaire. On attendait les pièces d’Emily Kame Kngwarreye dont la Tate Modern de Londres proposera très bientôt une rétrospective. Les prix de ses œuvres ne cessent de monter. On notera, pêle mêle, des formats 90 x 120 cm pour 102 000 €, 64 000 €, 84 000 € (très proche de celle que nous propositions à la galerie il y a quelques années, même composition, même provenance), un format nettement plus grand, 164 x 228 cm, composition certes assez originale mais dont le rendu ne me séduit guère mais qui s’envole à 742 000 € ou un petit 61 x 76 cm, 75 000 €. Bill Whiskey à peint des œuvres sublimes. Celle présentée ne faisait pas pour moi partie des meilleures mais elle était intéressante. C’est ce qu’on dû se dire les enchérisseurs car ils se sont disputés le lot jusqu’à 32 000 €. Tandis que Doreen Reid Nakamarra, aux beaux effets visuels mais manquant sans doute de puissance était très disputé : son grand format, 120 x 182 cm, frôlait les 130 000 €, un prix élevé pour cette artiste alors qu’un très beau George Ward Tjungurrayi, pour moi largement supérieur, ne trouvait pas preneur. Il se rattrapait toutefois avec une autre pièce aux teintes chaudes qui rappelait les teintes du bush qui dépassait les 34 000 €, un peu au-dessus de l’estimation bassse (213 x 280 cm). Turkey Tolson confirme le succès de sa série des Redressements de Sagaies, qui prend la forme de lignes parallèles à 26 000 €. La seule toile de Patrick Tjungurrayi partait en dessous des estimations, à 14 000 € (121 x 151 cm) mais néanmoins il s’installe tranquillement dans les artistes qui comptent. Pour la région des APY, des pièces bien peintes, mais sans surprises, se vendaient. Seule un eptit format de Tommy Mitchell explosait ses estimations à 13 500 € (76 x 102 cm). Rover Thomas a donné l’impulsion aux artistes des plateaux du Kimberley Oriental. Paddy bedford lui emboîte le pas et ses œuvres minimalistes, aussi intéressantes de près que de loin, frôlait les 100 000 € (122 x 135 cm). Si la pièce de Queenie McKenzie ne se vendait pas, comme celle de Rover Thomas (manquant sans doute de fluidité), une composition du peintre emblématique du site impressionnant des Bungle Bungles (Purnululu pour les Aborigènes), Jack Britten, partait à 25 000 €. Il nous reste quelques très belles pièces de cet artiste ! Une très belle écorce d’Alec Mingelmanganu, le grand peintre des esprits Wandjina n’étonnait pas : 8 500 € est un prix assez raisonnable, probablement du fait du le format réduit de cette écorce (10 x 47 cm). Toujours dans le Kimberley, mais proche de la zone culturelle de l’Australie Centrale, chez les artistes de Balgo, on note Sunfly Tjampijin, 21 000 € pour un petit format 60 x 90 cm mais très moderne dans l’aspect, 15 000 € pour décrocher un Boxer Milner 100 x 150 cm, et une composition plus petite, pas très belle belle, 3 700 €. On pouvait attendre mieux d’un Elizabeth Nyumi, 100 x 150 cm à 7 000 €. C’est une artiste au style particulier, facilement identifiable et c’est beau !! et je ne dis pas ça parce que nous avons une œuvre très similaire, de la même artiste à la galerie !! Toujours dans le Kimberley, une œuvre loin de ses compositions riches et colorées, qui permet tout de même de voir que Daniel Walbidi est capable de renouveler son aspiration atteignait tout juste 22 000 €, plus tôt un excellent résultat compte tenu du format assez réduit (83 x 136 cm). Les artistes « urbains », n’étaient pas en reste. On notera une pièce de Danie Mellor, toujours un travail intéressant et riche, avec 30 000 € (102 x 102 cm). Pour ce qui est de notre vente chez Millon, elle a connu un certain succès, bien que les grands formats se vendent en général assez mal. Un petit format de 30 x 30 cm d’Abie Loy, série Leaf, très semblable à ce que nous proposons depuis quelques années, atteignaient 650 €. Un petit Gabriella Possum, un Rêve des Sept Sœurs, décrochait un beau 1 820 €. Minnie Pwerle, avec une composition pleine d’énergie, aux beaux mouvements partait juste en dessous des 3 000 € (60 x 90 cm). On notera aussi un Kudditji Kngwarreye très proche de celui que nous affichons en ce moment à Pont-Aven : 60 x 90 cm, 3 640 €. à près de 2 900 €, Belinda Golder confirme l’attrait du public. Les pièces phares de la vente restaient 3 compositions d’Emily Kame. Le plus grand (90 x 120 cm) faisait 36 400 alors qu’un plus petit, peint à l’ocre, partait avec un enchérisseur en salle pour un peu plus de 12 000 € (61 x 92 cm). Un Dorothy partait quant à lui je crois à 13 000 €. La surprise venait d’un Michelle Possum (sa fille peint pour nous en ce moment) avec un prix au-delà de 6 000 € ou d’un boomerang peint, récent, à 845 €.

Exposition Au Relecq Kerhuon (29)

Exposition Au Relecq Kerhuon (29)

Nous exposons une vingtaine de peintures jusqu'au 21 avril 2025 à la médiathèque François Mitterrand du Relecq Kerhuon (29 - La commune touche Brest). Vernissage samedi 15 mars à 11h00.

Exposition à Vichy du 22 avril au 2 novembre 2025

Exposition à Vichy du 22 avril au 2 novembre 2025

Exposition au Musée des Arts d'Afrique et d'Asie de Vichy, les Mondes Aborigènes, du 22 avril au 2 novembre 2025. informations pratiques sur le site du musée https://musee-aaa.com/ L'exposition est accompagnée d'un catalogue.

expo à Paris les 20 / 21 et 22 septembre 2024

expo à Paris les 20 / 21 et 22 septembre 2024

Nous serons présents au salon art3f Paris, parc expo de la Porte de Versailles, Hall 5, les 20 / 21 et 22 septembre.