EMILY KAME KNGWARREYE à la TATE MODERN

EMILY KAME KNGWARREYE à la TATE MODERN

La communauté d’Utopia, mais au-delà, tous les artistes du centre de l’Australie, doivent beaucoup à une figure exceptionnelle, Emily Kame Kngwarreye (1910 – 1996). Emily a montré durant toute sa vie beaucoup d’indépendance et de volonté. Emily a connu de nombreuses périodes bien qu’elle a peint sur toile un nombre restreint d’années, de 1988 à son décès en 1996. Emily puise dans un répertoire de motifs associés à « son pays » Alhalkere et à de nombreux Rêves (le chiffre de 9 est évoqué en général), même si celui de l’Ancêtre Igname revient plus fréquemment. Sa production semble osciller entre les thématiques associées à la fois à la vie profane (à priori, des sources de nourritures comme l’igname ou le melon sauvage) et à la vie cultuelle. Les initiées se peignent le haut du corps et des bras pour les cérémonies de l’Awelye (une série de rituels associés à la fertilité de la terre), et Emily va reprendre ces formes dans des séries. Au-delà de la simple reproduction de peintures corporelles, elle y insuffle une énergie personnelle extraordinaire. C’est que ces peintures sont autant l’évocation d’un Ancêtre (ou d’un Rêve comme on a traduit la notion de Jukurrpa, souvent le Rêve de l’Igname chez Emily) que d’un pays, d’une région entière où son esprit, son essence spirituelle sont toujours présentes et permettent à ces fruits ou tubercules de pousser en abondance. Quand on lui demandait des explications sur sa peinture, elle sautait sur place et disait c’est « mon pays »… Kame signifie lui-même graine d’igname ou fleur d’igname et les autres femmes l’appelaient souvent « boss woman, yam ». Les deux grands Rêves de cette région sont l’Emeu et l’Igname. On le voit, pour les initiées d’Utopia, Emily et la terre dont elle est la gardienne, ainsi que la force qui l’habite, celui du Rêve d’Igname, ne font qu’un. L’individu n’a pas sa place dans l’art chez les Aborigènes ; il n’est pas grand-chose. Et pourtant, Emily par sa puissance créative interprète la tradition de manière neuve et s’individualise au combien. Elle a su donner vie à des nouvelles représentations, loin de l’imagerie qui colle à l’art aborigène, des petits points, des symboles aujourd’hui connus comme les formes en fer à cheval. Emily a surtout essayé de donner à voir presque des atmosphères, des paysages tout à la fois intérieurs tout en étant fortement liés à l’histoire spirituelle de cette partie d’Utopia et aux motifs cérémoniels. Elle ne fait que solliciter la tradition pour la réinterpréter, la recomposer à sa manière, au travers de son inépuisable force vitale. Y avait-il chez Emily une raison fondamentale derrière ce geste ? On ne le saura sans doute jamais. Préservation d’une culture, réappropriation de ces motifs, volonté de montrer d’où on vient, maîtrise extraordinaire de ces dessins sommaires, à force de les peindre sur les corps pendant des décennies et volonté de rendre leur force et leur beauté au travers d’un médium nouveau ? Se singulariser ? Se singulariser, Emily le fait sans aucun doute. Les jeunes se moquent d’elle gentiment en voyant ces premières œuvres mais c’est elle, par sa hardiesse, par le rendu nerveux et pourtant très poétique, la première qui contribuera à briser les frontières entre l’art aborigène et l’art contemporain. Elle aura tout tenté. Dans ses premières toiles les points sont présents mais sont là pour camoufler des lignes décrivant le Rêve d’Igname. Les couleurs des points s’inspirent des couleurs du bush à certaines périodes. Puis les points s’agrandissent et seront peints avec une brosse ronde assez large, qu’elle viendra écraser fortement après l’avoir plongée dans deux couleurs différentes. Les couleurs viennent se mélanger, plus ou moins selon la pression exercée sur le pinceau qui retient dans son extrémité proche du manche une réserve des teintes déjà utilisées. Ses toiles sont plus comme des harmonies, un tissu coloré très dense construit par répétition de touches nerveuses. Viendront bientôt les enchevêtrements de lignes, larges, colorées ou blanches et sur fond noir (ou l’inverse), avec le rendu le plus moderne. Elles décrivent souvent les réseaux souterrains de racines et de tubercules de l'igname. Certaines portent le nom du Rêve de Patate Douce, d’autres « Rêve de la Grande Écrevisse »… Quand Emily se met à peindre juste des lignes parallèles, des bandes larges, aussi bien juste en blanc sur un fond noir qu’avec des couleurs chaudes, elle semble se moquer de la précision du trait, de l’endroit où elle doit reprendre le trait. On est dans une peinture de l’instant. La dernière série, très limitée, un peu plus d’une vingtaine de pièces, peint dans les derniers instants de sa vie, est juste constituée d’aplats brossés très rapidement. Il n’y a pas de volonté de plaire, de se conformer aux attentes modernes de la peinture, dont elle ignore les codes. Elle obéit davantage à sa personnalité forte, libre. Toutes les tâches de couleurs sont comme les reflets de l’osmose entre le monde du Rêve et le nôtre. Elle insuffle ainsi une part de mystère, de puissance surnaturelle liée à la nature. Autrement dit, on peut dire qu’elle reste fidèle dans une large mesure à la tradition, au monde du Rêve, puisqu’elle célèbre cette connexion à « son » pays; mais son approche esthétique emprunte une voie nouvelle. Elle évoque l’énergie primordiale et la puissance de la nature. Plus Emily Kame avance en âge, plus elle se libère comme poussée par une volonté de recréation. Le paradoxe réside dans l’énergie qu’elle déploie pour expliquer que sa peinture est le fruit de la tradition et de l’attachement à sa terre tout en offrant un regard d’une originalité radicale. Dans sa conception esthétique de la tradition, la référence aux motifs anciens s’estompe peu à peu. Elle se situe, pour reprendre le titre de mon dernier ouvrage, « Entre Deux Mondes ». Avec cette personnalité hors du commun, on a affaire à des peintures très gestuelles, presque à un style calligraphique, très dynamique et au rendu très abstrait comparativement à de nombreuses toiles du Désert Central et du Désert Occidental, là où est né le mouvement artistique du désert. Emily Kame Kngwarreye outrepasse la convention symbolique et narrative pour déboucher sur un art abstrait. Elle emprunte une voie nouvelle et ce faisant, permet à d’autres de le faire. Son aura reste grande. Il ne fait pas de doute qu’elle marque de son empreinte les autres peintres aborigènes, même si cette influence est surtout marquée à Utopia. Ainsi la série Agnangkere Growth de Gloria Petyarre est probablement influencée par le travail d’Emily. Il est difficile de savoir dans quelle mesure les séries des Bush Plum des artistes de Camel Camp – toujours sur les terres d’Utopia, chez notamment Kathleen et Polly Ngale – sont également émaillées de réminiscences de ses toiles. Mais elle ouvre la voie à tous les artistes aborigènes qui veulent s’affranchir de la pure tradition, même momentanément, même partiellement. Emily évoque l’ambiance du désert, du Rêve, mais ses peintures sont comme une substance poétique, un langage universel qui permettra justement de toucher un public international. Avant sa mort, Emily a déjà acquis une renommée considérable mais son importance n’est pas encore mesurée dans sa globalité. Emily Kame Kngwarreye est considérée aujourd’hui comme la plus importante artiste femme australienne. Livres et expositions sur sa vie et son œuvre se sont multipliés. La Tate Gallery à Londres lui consacre une rétrospective mais on a pu voir ses œuvres aussi bien au Metropolitan Museum de New York ou au Musée de l’Ermitage à Saint Petersbourg.

résultats de deux ventes aux enchères

résultats de deux ventes aux enchères

Fin mars, l’étude Deutscher and Hackett organisait une très belle vente spécialisée en art aborigène, très éclectique. La vente débutait par une large écorce peinte, très poétique, à la facture si originale de l’artiste Djerrkngu Yunupingu, qui triplait son estimation basse pour dépassait les 36 000 euros. Les œuvres de Vincent Namatjira sont originales également mais le style un peu naïf pourrait refroidir les clients français. Malgré cette facture qui semble non totalement maîtrisée, son imagination est débordante, pleine d’humour. Ses deux toiles ont trouvé preneur pour près de 20 000 € ou un peu plus. Albert Namatjira, le premier aborigène à obtenir la citoyenneté australienne, était un autodidacte avec un réel talent. Il a décrit des paysages de façon réaliste, à l’aquarelle. Mais les sites peints étaient des sites sacrés. Ce qui paraissait donc n’être que de belles vues de l’Australie centrale, reflétait en fait l’attachement à sa culture et à ses terres. Une scène atypique, puisqu’elle illustre une vue du Golf d’Arafura à Darwin, sur la côte nord de l’Australie, dépassait les 144 000 €. Lin Onus était aussi un artiste singulier. Métis, il mêlait les deux points de vue dans son art. Ainsi ses compositions représentent le plus souvent un paysage, très bien peint dans un style figuratif mais Lin ajoute des détails peints à la manière aborigène. Une petite gouache (27 x 63 cm) dépassait tout de même les 41 800 €, loin cependant d’une acrylique de grand format, 182 x 182 cm, qui frôlait les 230 000 €. J’ai déjà bien souvent exprimé ce que je pensais des œuvres de Sally Gabori. Cela paraît moderne et puissant,… mais je doute très sérieusement du talent de Sally. Néanmoins, après deux belles expositions, un catalogue, de nombreux articles, les prix s’enflamment : 101 x 198 cm, 38 000 € tandis qu’un autre qui, en photo, ne ressemble à rien, atteignait 68 000 € (151 x 196 cm). Prince of Wales fait aussi partie de ces artistes qui peuvent diviser. Mais il possédait un style bien affirmé et ses œuvres sont peu courantes sur le marché. Il fallait entre 10 et 20 000 € pour espérer partir avec une des deux compositions minimalistes de ce peintre. Ginger Riley a connu le succès à la fin de sa vie. Avec là aussi un style qui semble un peu enfantin, il met en scène les histoires du Temps du Rêve avec beaucoup de sensibilité. Près de 20 000 € était à prévoir pour une composition colorée alors qu’un tout petit format, 34 x 60 cm, un peu sombre et peu travaillé, trouvé un acheteur à 7 600 €. Issue de la même communauté mais sans avoir la même importance, Angelina George faisait un bon prix dans une œuvre à l’aspect très étrange : 13 000 € (120 x 120 cm). Timothy Cook fait partie des artistes Tiwi, habitant des deux îles situées au large de Darwin. Sa grande toile, peinte avec des pigments, à la fois sobre et puissante était disputé jusqu’à 16 700 €. Kitty Kantilla est peut-être l’artiste la plus célèbre de ce groupe linguistique. Ses peintures sont plus complexes, avec des lignes fines mais toujours cette palette de teintes très limitée (noir, blanc et les deux ocres, le jaune et le brun). Il fallait compter plus de 22 000 e pour partir avec (son format était assez réduit, 76 x 98 cm). John Mawurndjul, qui a amené l’art de Terre d’Arnhem dans une direction très moderne, vient de décéder et par respect pour les croyances aborigènes, son nom avait été modifié. « NGALYOD », de 1993, reflète parfaitement le style de certains grands maîtres de l’art de Terre d’Arnhem de cette période : à la fois classique dans la thématique, le fameux Python Arc-en-Ciel et la forme, mais un rendu final contemporain où le corps du Serpent Ancestral à force de tourner sur lui prends un aspect abstrait. Cela plaît. 50 000 € ou presque saluait cette écorce de grand format (66 x 198). Le même artiste, sur une composition désormais devenu un classique mais plus petit en taille atteignait les 13 500 €, ou encore 16 000 € pour une écorce du même genre (64 x 93 cm) et une sculpture d’esprit Mimih pour 6 000 €. Wukum Wanambi avec une écorce en noir et blanc et aux très beaux effets étonnait par son prix : 18 000 € (60 x 140 cm). Chez les anciens artistes du désert, les précurseurs, on notera une peinture de 1972 de Long Jack à 36 000 € (46 x 51 cm, un panneau caractéristique de cette période où les initiés se lancent dans la peinture). Un Mick Namarari, manquant de contraste, et tardif, qui peut faire penser à certaines toiles de George Tjungurrayi sans atteindre la puissance visuelle des compositions de ce dernier, se vendait près de 17 000 €. Makinti Napanangka a créé un style assez loin de l’image que le public peut avoir de l’art aborigène. Ici pas de points mais des lignes qui légèrement incurvées symbolisent les jupes cérémonielles. Pour partir avec le premier lot, 92 x 121 cm, ou le second (122 x 153 cm ) il fallait la même somme exactement : plus de 26 000 € à Utopia, Angelina s’inspire comme ses sœurs, Kathleen et Polly Ngale, du Rêve de Prune Sauvage, dans un style très abstrait : 42 000 € était nécessaire pour partir avec son grand format (151 x 151 cm) mais seulement 6 000 € pour un petit (91 x 91 cm). Sa sœur kathleen, reste sous-estimée et sa toile part seulement à 4 600 € (120 x 120 cm), une belle affaire. On attendait les pièces d’Emily Kame Kngwarreye dont la Tate Modern de Londres proposera très bientôt une rétrospective. Les prix de ses œuvres ne cessent de monter. On notera, pêle mêle, des formats 90 x 120 cm pour 102 000 €, 64 000 €, 84 000 € (très proche de celle que nous propositions à la galerie il y a quelques années, même composition, même provenance), un format nettement plus grand, 164 x 228 cm, composition certes assez originale mais dont le rendu ne me séduit guère mais qui s’envole à 742 000 € ou un petit 61 x 76 cm, 75 000 €. Bill Whiskey à peint des œuvres sublimes. Celle présentée ne faisait pas pour moi partie des meilleures mais elle était intéressante. C’est ce qu’on dû se dire les enchérisseurs car ils se sont disputés le lot jusqu’à 32 000 €. Tandis que Doreen Reid Nakamarra, aux beaux effets visuels mais manquant sans doute de puissance était très disputé : son grand format, 120 x 182 cm, frôlait les 130 000 €, un prix élevé pour cette artiste alors qu’un très beau George Ward Tjungurrayi, pour moi largement supérieur, ne trouvait pas preneur. Il se rattrapait toutefois avec une autre pièce aux teintes chaudes qui rappelait les teintes du bush qui dépassait les 34 000 €, un peu au-dessus de l’estimation bassse (213 x 280 cm). Turkey Tolson confirme le succès de sa série des Redressements de Sagaies, qui prend la forme de lignes parallèles à 26 000 €. La seule toile de Patrick Tjungurrayi partait en dessous des estimations, à 14 000 € (121 x 151 cm) mais néanmoins il s’installe tranquillement dans les artistes qui comptent. Pour la région des APY, des pièces bien peintes, mais sans surprises, se vendaient. Seule un eptit format de Tommy Mitchell explosait ses estimations à 13 500 € (76 x 102 cm). Rover Thomas a donné l’impulsion aux artistes des plateaux du Kimberley Oriental. Paddy bedford lui emboîte le pas et ses œuvres minimalistes, aussi intéressantes de près que de loin, frôlait les 100 000 € (122 x 135 cm). Si la pièce de Queenie McKenzie ne se vendait pas, comme celle de Rover Thomas (manquant sans doute de fluidité), une composition du peintre emblématique du site impressionnant des Bungle Bungles (Purnululu pour les Aborigènes), Jack Britten, partait à 25 000 €. Il nous reste quelques très belles pièces de cet artiste ! Une très belle écorce d’Alec Mingelmanganu, le grand peintre des esprits Wandjina n’étonnait pas : 8 500 € est un prix assez raisonnable, probablement du fait du le format réduit de cette écorce (10 x 47 cm). Toujours dans le Kimberley, mais proche de la zone culturelle de l’Australie Centrale, chez les artistes de Balgo, on note Sunfly Tjampijin, 21 000 € pour un petit format 60 x 90 cm mais très moderne dans l’aspect, 15 000 € pour décrocher un Boxer Milner 100 x 150 cm, et une composition plus petite, pas très belle belle, 3 700 €. On pouvait attendre mieux d’un Elizabeth Nyumi, 100 x 150 cm à 7 000 €. C’est une artiste au style particulier, facilement identifiable et c’est beau !! et je ne dis pas ça parce que nous avons une œuvre très similaire, de la même artiste à la galerie !! Toujours dans le Kimberley, une œuvre loin de ses compositions riches et colorées, qui permet tout de même de voir que Daniel Walbidi est capable de renouveler son aspiration atteignait tout juste 22 000 €, plus tôt un excellent résultat compte tenu du format assez réduit (83 x 136 cm). Les artistes « urbains », n’étaient pas en reste. On notera une pièce de Danie Mellor, toujours un travail intéressant et riche, avec 30 000 € (102 x 102 cm). Pour ce qui est de notre vente chez Millon, elle a connu un certain succès, bien que les grands formats se vendent en général assez mal. Un petit format de 30 x 30 cm d’Abie Loy, série Leaf, très semblable à ce que nous proposons depuis quelques années, atteignaient 650 €. Un petit Gabriella Possum, un Rêve des Sept Sœurs, décrochait un beau 1 820 €. Minnie Pwerle, avec une composition pleine d’énergie, aux beaux mouvements partait juste en dessous des 3 000 € (60 x 90 cm). On notera aussi un Kudditji Kngwarreye très proche de celui que nous affichons en ce moment à Pont-Aven : 60 x 90 cm, 3 640 €. à près de 2 900 €, Belinda Golder confirme l’attrait du public. Les pièces phares de la vente restaient 3 compositions d’Emily Kame. Le plus grand (90 x 120 cm) faisait 36 400 alors qu’un plus petit, peint à l’ocre, partait avec un enchérisseur en salle pour un peu plus de 12 000 € (61 x 92 cm). Un Dorothy partait quant à lui je crois à 13 000 €. La surprise venait d’un Michelle Possum (sa fille peint pour nous en ce moment) avec un prix au-delà de 6 000 € ou d’un boomerang peint, récent, à 845 €.

Exposition Au Relecq Kerhuon (29)

Exposition Au Relecq Kerhuon (29)

Nous exposons une vingtaine de peintures jusqu'au 21 avril 2025 à la médiathèque François Mitterrand du Relecq Kerhuon (29 - La commune touche Brest). Vernissage samedi 15 mars à 11h00.

Exposition à Vichy du 22 avril au 2 novembre 2025

Exposition à Vichy du 22 avril au 2 novembre 2025

Exposition au Musée des Arts d'Afrique et d'Asie de Vichy, les Mondes Aborigènes, du 22 avril au 2 novembre 2025. informations pratiques sur le site du musée https://musee-aaa.com/ L'exposition est accompagnée d'un catalogue.