AARON KINGSLEY Aaron est né en 1963. Sa famille comprend quelques membres importants comme son frère, aujourd’hui décédé Goddwin Kingsley. Il a vécu à Papunya, Haasts Bluff ou Mt Liebig.
Abie Loy Kemarre Née à Mosquito Bore, à environ 270 kilomètres d’Alice Springs, elle est l’héritière d’une lignée de femmes puissantes, fille de l’artiste reconnue Margaret Loy Pula et surtout petite-fille de Kathleen Petyarre, dont la renommée est très grande. Dès son enfance, les récits des ancêtres Anmatyerre, son groupe linguistique, ont façonné son âme. À 19 ans, en 1994, elle s’initie à la peinture sous l’égide de sa grand-mère, apprenant à traduire les visions du Dreaming en motifs vibrants. Liée à des figures majeures comme Gloria Petyarre, Ada Bird Petyarre et l’illustre Emily Kame Kngwarreye, Abie incarne la troisième génération d’artistes d’Utopia, des femmes qui capturent l’essence de leur terre dans des œuvres intemporelles. Ce qui rend Abie unique, c’est son audace à repousser les limites de la tradition. Là où d’autres artistes s’en tiennent aux motifs pointillistes classiques, elle ose des abstractions qui évoquent un dialogue universel, presque cosmique, tout en restant ancrée dans les récits de son peuple. Sans jamais s’inspirer des courants occidentaux, elle tisse des visions qui résonnent pourtant avec une modernité saisissante, prolongeant l’héritage d’Emily Kame Kngwarreye ou celui de sa grand mère Kathleen Petyarre, tout en traçant sa propre voie, où le désert devient une symphonie de couleurs et de sens. Ce qui surprend chez Abie, c'est l'étendue des thèmes dans lesquels elle puise et donc le nombre de séries, visuellement très différentes, qui ont ainsi vues le jour, demandant une maîtrise technique et une grande ouverture d'esprit, d'autant plus grande qu'Abie est aussi capable de réinventer ses propres séries ! Parmi ses séries, le Bush Hen Dreaming (le Rêve de la Poule d'Eau ou Outarde ou encore Dinde Sauvage) se déploie comme un poème narratif de la vie sauvage : il célèbre la Dinde Sauvage, cet oiseau mythique qui gratte la terre pour récolter graines et feuilles, symbolisant la fertilité, la quête nourricière et les cycles ancestraux de la nature. Dans ces œuvres, les points multicolores évoquent les graines éparpillées, les traces de pas dans le sable, et les rituels de survie dans le désert, reliant l'humain à l'esprit animal dans une harmonie éternelle. Le centre devient le nid de l'outarde. Abie, très douée, excelle dans les peintures à points, ces constellations de pigments qui évoquent les traces laissées par les esprits sur le sol craquelé. Puis viennent les séries Body Paint. Les peuples aborigènes ont depuis des millénaires inscrit leur identité, leur spiritualité et leur lien à la terre dans les plis du corps. Les peintures corporelles, loin de n’être que décoratives, sont les échos visibles d’un monde invisible : elles racontent les récits du Dreamtime, ce « Temps du Rêve » fondateur, où les ancêtres mythiques façonnèrent le monde et laissèrent leurs traces dans le paysage autant que dans le corps humain. Ces peintures, réalisées avec des pigments naturels — ocre rouge, argile blanche, charbon ou cendre —, sont appliquées à la main, à l’aide de bâtons, et recouvrent, chez les femmes d'Utopia, le haut du corps, les poitrines et les épaules. Chaque motif est porteur de sens : une ligne ondulée peut représenter une rivière sacrée, un cercle concentrique le site d’un événement mythologique. Les couleurs ne sont pas arbitraires ; elles sont choisies avec soin, souvent en lien avec les Rêves ou les territoires d’origine. À la différence des scarifications, qui gravent dans la chair des marques indélébiles par incision ou brûlure, les peintures corporelles sont éphémères. Tandis que la scarification inscrit dans le corps une mémoire permanente, souvent liée au passage à l’âge adulte, à la douleur transformatrice ou à la reconnaissance sociale, la peinture célèbre l’instant. Elle est performative, elle advient avec le rituel : un chant, une danse, une cérémonie funéraire, une initiation. Elle est vivante et passagère, comme la parole chantée qui l’accompagne. Des artistes comme Abie puisent dans les formes traditionnelles de la peinture corporelle — les points, les lignes, les cercles, chez Abie, des carrés — pour créer des œuvres puissamment symboliques. Ces toiles, vibrantes de rythme et de profondeur, ne sont pas des abstractions au sens occidental du terme ; elles sont des cartographies du rêve, des fragments de territoires sacrés, des archives vivantes du monde aborigène. Ainsi, les peintures corporelles, bien qu’elles s’effacent du corps avec le temps, ne cessent de renaître sur d’autres supports, d’autres peaux. Elles s’adaptent, elles se transforment, mais elles restent, dans leur essence, une langue silencieuse et sacrée. Une écriture sans alphabet, mais non sans mémoire. Une poésie du corps qui, aujourd’hui encore, se perpétue dans la lumière des galeries et la pénombre des songes. Dans ses séries Bush Leaves, elle explore les feuilles du désert, symboles de guérison et de savoir traditionnel. Les feuilles du bush – ces remèdes traditionnels et sources de vie – flottent en abstractions fluides, référant aux connaissances médicinales et spirituelles transmises par les femmes d'Utopia, marquant l'identité culturelle et les liens avec la terre. Le thème central de cette série est un feuille médicinale. Selon la tradition, il s'agit de la feuille dite Antywerleny (Acacia Tenuissima) ou Mimosa Pudica, réputée pour ses vertus curatives : elle est écrasée et mélangée à de la graisse animale pour devenir une pommade ou bien infusée dans l’eau comme bain ou boisson médicinale. Cette plante est intimement liée aux femmes et à la guérison. Les connaissances des plantes est une affaire de femmes dans la tradition aborigène ! La feuille est énigmatique et "sensible" — elle se rétracte ou meurt à l’approche ou au toucher des gens, mais possède la capacité de se régénérer. On peut aussi y lire un sens spirituel. Bush Leaf Dreaming n'est pas donc seulement un motif décoratif : Abie affirme ses connaissances du savoir ancien. Mais enlever le sens artistique très développé chez Abie lorsqu'on est face à une de ses compositions n'a aucun sens. Bien entendu, tous les effets visuels, de mouvement, de vibration, sont voulus, probablement, à la fois, comme un enrichissement de ses peintures et comme évocation de la vie, du caractère sacré de la nature. Et elle le fait avec brio, le côté cinétique ne venant jamais effacer le côté poétique. C'est que, l'observation de la nature chez les Aborigènes renvoie toujours à la relation spirituelle avec elle, avec les forces immuables du Rêve. La série Leaf d’Abie Loy Kemarre est tout à la fois un hommage sensoriel aux plantes médicinales du bush, une célébration du « Dreaming » féminin mais aussi une exploration formelle saisissante. Elle se distingue dans l’art aborigène contemporain par sa minutie virtuose, son abstraction vibrante, et sa capacité à transmettre un savoir ancestral dans un langage visuel nouveau. Mais elle a eu, autour d'elle, les meilleurs exemples (Emily Kame, sa grand-mère Kathleen, Gloria Petyarre,...) pour pouvoir aujourd'hui prendre cette voie et s'imposer comme probablement la meilleure artiste de sa génération. D'autre série comme celle des Sandhills sont également très intéressantes. C'est tout un univers qu'elle nous propose de découvrir quand la grande majorité des peintres aborigènes se contentent de peindre toujours la même chose. Peut-être est ce du au caractère de la famille Petyarre, des femmes avec beaucoup de personnalité et d'orgueil ! Collections : Musée des Confluences (Lyon), Seatlle Art Museum (SAM, Seattle, USA) Metropolitan Museum, New York Fondation Kelton (Los Angeles, USA), the Aboriginal and Torres Strait Inslander Commission Coll, Art Gallery of South Australia, Levi-Kaplan art Coll, USA, Kerry Sotkes Coll (Perth), National Gallery of Victoria, Melbourne Univerisity Art Coll (Adelaide), Festival of arts Foundation Coll (Adelaide), Bridgestone Museum of Art, (Tokyo), …
ADA BIRD PETYARRE (née vers 1930 – Anmatyerre) Ada est née vers 1930 sur les terres de l’ancienne ferme d’Utopia, à Atnangkere. Aujourd’hui elle est l’une des doyennes de la communauté d’Utopia. « Son » pays, la terre avec laquelle elle a un lien spirituel, est Atnankere et elle peint de nombreux « Rêves » associés à cette région : Angertla (Mountain Devil Lizard), Engcarma (Bean), Unyara (Emu), Annlara (pencil Yam), Katjera (Grass Seeds) et Elaitchurunga (Small Brown Grass). Elle partage ces Rêves avec ses sœurs et les autres doyennes de la communauté, Gloria Petyarre, Myrtle Petyarre, Kathleen Petyarre, Violet Petyarre, Jeanna Petyarre, Nancy Kemarre et la regretté Emily Kame Kngwarreye. Ada vit à Mulga Bore et a 2 filles, June et Hilda et 4 fils, Colin, Steven, Paddy, et Ronnie. Elle a commencé sa carrière artistique à la fin des années 70, au moment où les femmes de la communauté furent initiées aux techniques d’impression sur tissu (les fameux batiks d’Utopia). Ses batiks sont d’ailleurs présents dans les grandes collections australiennes et à l’étranger (University of Queensland, R. Holmes à Court Coll, Fondation Kelton (USA), Art Gallery of NSW, National Gallery of Australia…). Le réalisateur Win Wenders en a acheté pour sa propre collection et a donné à Ada un rôle dans l’un de ses films. Ada a commencé à peindre sur toile en 1988 comme la plupart des artistes de cette communauté. En 1989 la National gallery of Australia (Canberra) achète l’une de ses toiles monumentales et l’année suivante une galerie d’art de Sydney lui organise sa première exposition personnelle. Depuis ses œuvres ont été reproduites dans de nombreux ouvrages consacrés à l’art aborigène et ont été montrées un peu partout dans le monde. En 1990 elle réalise la première gravure de la communauté d’Utopia. Son style est assez identifiable. Elle combine les motifs traditionnels, surtout les peintures corporelles, et des motifs plus figuratifs et utilise beaucoup les dessins linéaires. Elle affectionne les tons vifs, surtout le bleu. C’est l’une des « patronnes » du désert, une grande initiée très respectée qui possède des droits importants sur les rituels de la fertilité dans l’Est du Désert Central.
Adam Gibbs Tjapaltjarri est né à Papunya en 1958 où il a vécu avec sa famille jusqu'à ce qu'il soit amené à Darwin en tant qu'enfant. Adam a été accueilli par une famille non aborigène à Darwin et a voyagé avec eux partout en Australie alors qu'il était un jeune garçon. Selon ce que j'ai pu comprendre on aurait diagnostiqué chez lui un retard intellectuel et pour cette raison on avait jugé sa famille incapable de bien s'occuper de lui ! Il est allé à l'école à Darwin et pendant les vacances a continué à rendre visite à sa propre famille qui s'était alors installé avec les autres membres du groupe Pintupi à Kintore, une communauté aborigène très isolée. En 1983, Tjapaltjarri est retourné à Walungurru (Kintore) pour y vivre de manière permanente. En 1988, il a décidé de s'impliquer davantage dans sa communauté et a commencé à travailler dans la radiodiffusion et les médias. Il a travaillé ainsi pendant plus de 13 ans. Ses rêves d'avenir sont de poursuivre dans cette voie des médias, de la musique et de la radio, et aussi de transmettre son expérience à d'autres jeunes. Mais Adam souhaite également diffuser les connaissances tribales au travers de la peinture. Il faut dire que son père, Yala Yala Gibbs Tjungurrayi, était l'un des créateurs du mouvement artistique et sa mère l'une des grandes figures artistiques du Désert Occidental (Ningura Napurrula). Il s'est mis à peindre en 1991 et a développé un style très personnel et facilement identifiable.
AGNES FRY NAMPIJINPA Agnes est née en 1965 dans une communauté aborigène située à 300 km au nord-ouest d'Alice Springs dans le centre de l'Australie. Elle peint depuis 2006 en s’inspirant des Rêves qu’elle tient de son père. Ces histoires lui ont été transmises par son père, son grand-père et leurs pères pendant des millénaires. Elle voyage régulièrement pour voir ses enfants qui viennent dans différentes communautés du désert. Ce tableau représente le Pamapardu Jukurrpa (rêve de fourmi volante ou Rêve de la Termite) de Wapurtali, à l’ouest de Yuendumu. «Pamapardu» est le nom Warlpiri des fourmis volantes ou des termites qui construisent de grandes termitières. Ce pays appartient aux femmes Nakamarra / Napurrurla et aux hommes Jakamarra / Jupurrurla. Les fourmis volantes construisent des monticules de terre («mingkirri»). Quand les fortes pluies arrivent en été, les ‘mingkirri’ s’inondent, les ‘pamapardu’ se développent alors et volent pour construire de nouveaux lieux de vies. Quand ils ont trouvé leur nouveau chez-soi, leurs ailes tombent. À ce stade, elles peuvent être ramassées, légèrement cuites dans des braises et consommées. Lorsque cette histoire est peinte, des cercles concentriques sont utilisés pour représenter les fourmilières impliquées dans l’histoire, y compris le trou central de Wapurtali (Mt Singleton). Des tirets sont souvent représentés autour des cercles pour représenter le «pamapardu» et les ailes qui tombent,
ALAN et PEGGY GRIFFITHS Alan est né vers 1933. Il fait partie du groupe Noogali / Ngawilurri. Il a essentiellement travaillé dans les fermes du Kimberley jusqu’à une période récente. Peggy, sa femme, est née dans les années 1940, au sud de Halls Creek, dans le Great Sandy Désert. Elle est une Walmajarri. Tous deux sont des initiés importants participants régulièrement aux rituels. Ils ont d’ailleurs donné une performance lors du National Aboriginal Art Award au Museum and art Gallerie of the Northern Territory en 1997. Un rituel, un Balga, constitué de danses, de chants et souvent de panneaux peints que les danseurs portent sur leurs épaules. Ils ont commencé par graver des noix de baobab, à peindre des didgeridoos, à sculpter des boomerangs,… . C’est au début des années 1980 qu’ils se mettent à la peinture. En 1994/95 ils se mettront aussi à la gravure. Leur style est varié. Les compositions sont souvent proches de celles des artistes de Turkey Creek, représentant une sorte de carte ou les vues aériennes sont mêlées à des perspectives. Mais ils leur arrivent souvent de peindre des motifs franchement figuratifs, des animaux totems ou encore de décrire une cérémonie.
Alice Granites Napanangka Groupe Warlpiri – Yuelumu / Yuendumu – Désert central Alice est née en 1958 à Mt Allan. Elle est capable de peindre dans diffèrents styles mais privilégie depuis quelques années, le travail en noir et blanc et les motifs graphiques, probablement inspirée par le style de sa sœur, Elsie Granites Napanangka.
Alice Nampitjinpa Ethnie Pintupi – Désert Central – Haast Bluff Alice est née vers 1943 près de Kintore, dans une zone isolée. Avant de se lancer dans la peinture, elle enseigne les traditions à l’école de Kintore, comme les danses, les chants,…Elle garde toujours cet amour de la danse et des traditions, voyageant pour participer à des cérémonies ou des événements culturels. Elle débute sa carrière d’artiste en 1994 lord du fameux projet commun entre les femmes du désert Occidental et celles de Haasts Bluff où elle va s’installer. Mais cette carrière est assez logique quand on songe que son père est Uta Uta Tjangala, l’un des principaux artistes à mettre en place le mouvement pictural en 1971. Alice s’inpire souvent de son Rêve Pungkalungka à Takpalangu. Pungkalungka est une Ancêtre qui peut se montrer cruelle et pratiquer l’anthropophagie. Elle vit dans une grotte, un abri rocheux dont Alice nous montre parfois l’entrée. Mais elle s’inspire aussi d’autre thématique et ses peintures sont plutôt gaies, animées tantôt par des couleurs chaudes tantôt par des teintes brillantes. Des galeries prestigieuses comme celle de G Pizzi lui ont organisée des expositions personnelles. Collections : Harold Mitchell Foundation, Supreme Court of Northern Territory Heidi Museum of Modern Art National Gallery of New South Wales Aboriginal Art Museum, Hollande Gabrielle Pizzi coll, National Gallery of Victoria Myer Baillieu Collection National Gallery of Australia Owen and Wagner Coll,
Alison Lionel est une jeune artiste Pitjantjatjarra qui crée des œuvres très graphiques, linéaires, qui symbolisent les variations du paysage de son pays, c’est-à-dire du site dont elle est la gardienne spirituelle.
Alison Riley est née vers 1975 et est une artiste de la génération intermédiaire des APY Lands, à la limite entre l'Australie Méridionale, l4Australie Occidentale et le Territoire du Nord. . Elle est née et a grandi à Pukatja (Ernabella) et y a vécu jusqu'en 1990, date à laquelle sa famille a déménagé à Amata, une autre communauté des APY Lands. Elle a appris à peindre et à faire du batik à l'école d'Ernabella, et a poursuivi sa carrière artistique à partir du milieu des années 2000 chez Tjala Arts tout en vivant à Amata. Son travail s'est développé en fluidité et en vitalité à mesure qu'elle développait ses compétences artistiques et est devenue célèbre pour ses couleurs éclatantes. Vers 2013, elle est retournée dans son lieu de naissance d'Ernabella où elle continue à peindre avec Ernabella Arts. Au cours des dernières années, Alison a choisi comme sujet pour bon nombre de ses peintures, le pays dont elle se souvient si bien lorsqu’elle était enfant dans ses « temps anciens » - l’état luxuriant dans lequel il était avant l’invasion de la célèbre herbe à buffle qui s’est répandue dans une grande partie de l’intérieur de l’Australie, dépassant les herbes indigènes et entraînant une vaste réduction de la faune indigène et d’autres flores en conséquence. De temps en temps, elle inclut des représentations subtiles d’animaux tels que le lézard perentie (l’une des principales histoires de rêve de son peuple Pitjantjatjara) dans son travail pour renforcer l’interdépendance des histoires de création, de leurs terres, des plantes et de la faune. En tant que telles, ses peintures sur ce sujet forment un commentaire environnemental doux tout en représentant simultanément des histoires de rêve inhérentes. Associée à l’esthétique raffinée qui a fait la renommée de son travail, cette narration donne à son travail une résonance et une profondeur uniques. En 2012, Alison a été finaliste du prix d’art aborigène le plus prestigieux, le National Aboriginal and Torres Strait Islander Art Award, et elle a remporté le prix du public de ce prix la même année.
Alma décrit le Rêve des 7 Sœurs qui vont former la constellation des Pléiades et de l’Ancêtre Wati-Nyiru qui les poursuit et qui est aujourd’hui Orion. Alma est la fille de deux des plus grands initiés warlpiri qui ont aussi marqué le mouvement pictural dans le Désert du Tanami, Paddy Sims Japaljarri et Bessie Sims Nakamarra. Elle est née en 1955. Elle a beaucoup travaillé à la préservation de la culture aborigène. Si elle commence à peindre en 1987 il faut attendre 2007 pour qu’elle se concentre sur cette activité. Coll : Holmes a Court, South Australian Museum, Artbank, Burkhardt Felder Museum (Suisse), ARTCOL coll (USA),…
Andrea Adamson Andrea est née à Mala, près d'Alice Springs et est la fille de Kukika Adamson et la nièce de Rini Tiger, deux artistes réputées du sud du désert central (terres APY). Son groupe linguistique est Anangu / Arrente (Aranda). Dans ses peintures, Andrea représente souvent la région de son lieu de naissance. Il existe différents sites de campement et de sites sacrés où se déroulent des cérémonies. Andrea s’inspire également de l'histoire des Sept Soeurs et de leurs voyages à travers le pays alors qu'ils sont poursuivis par Wati Nyiru. Nyiru vit les Sœurs en voyageant vers l'ouest. Il est tombé amoureux d'elles mais n’étant pas de la bonne parenté clanique (nom de peau) il lui était impossible d’entretenir une relation avec une d’entre elles. Les Femmes s’enfuirent et sont à l’origine de nombreux sites se trouvant sur les terres traditionnelles d’Andrea. Les Septs Sœurs finirent dans le ciel où elles forment le groupe d’étoile des Pléiades et Wati Nyiru forme l’étoile Orion.
Andrea Nungarrayi Martin est née en 1965 à Yuendumu, une communauté aborigène isolée à 290 km au nord-ouest d'Alice Springs dans le centre de l’Australie. Elle est la fille de Samson Japaljarri Martin et d'Uni Nampijinpa Martin, également artistes. Elle a grandi à Wakurlpa Outstation, une ferme d’élevage au nord-ouest de Yuendumu. Elle a commencé à travailler au Centre d'art à la demande du Comité alors qu'elle était encore à l'école, et y a travaillé pendant 20 ans, depuis le tout début de cette coopérative artistique. Elle expose régulièrement dans des expositions collectives depuis 1990, et à le droit à une exposition personnelle en 2008. Elle a trois enfants, Cyril Jampijinpa Watson, Ritasha Nampijinpa Martin et Clayton Jampijinpa Martin. Collections publiques: Kluge Foundation, Virginia, USA Kelton Foundation, California, USA Art Gallery of South Australia, Australie Musée des Confluences, Lyon Musée du Quai Branly, Paris Art Gallery of Western Australia, Perth, Australie Museum and Art Gallery of the Northern Territory, Darwin, AustralieFlinders University, Adelaide, Australie Art Gallery and Museum, Kelvingrove, Glasgow, Ecosse South Australian Museum, Australie Art Gallery of New South Wales, Sydney, Australie Gantner Myer Foundation, Melbourne, Australie Print Council of Australia, Australie Canson Australia Pty Ltd, Australie Wesley College Prahran Victoria, Australie Grafton Regional Art Gallery, Australie Gold Coast City Art Gallery Queensland, Australie Gladstone Regional Art Gallery, Australie University of South Australia, Australie Latrobe University Art Collection Victoria, Australie Vermont Secondary School Victoria, Australie Downlands College, Australie Illawarra Grammar School, Australie Queen Victoria Museum and Art Gallery Tasmania, Australie Newstead College Tasmania, Australie Mildura Arts Centre Victoria, Australie Warrnambool Regional Art Gallery Victoria, Australie
ANGELINA PWERLE Angelina est née dans les années 1950 (comme pour la plupart des Alyawarre et Anmatyerre vivant dans la région d’Utopia, les dates de naissance fluctuant beaucoup, elle serait née entre 1951 et 1958). En 1977, suite au succès des premières œuvres d’art produites à Papunya; débute la fabrication de batiks à Utopia. A la fin des années 1980 les femmes et quelques rares hommes commencent à peindre sur toile. C’est le début d’une grande aventure qui va connaître un succès considérable notamment grâce à Emily Kame Kngwerreye, aux sœurs Petyarre et à quelques autres artistes dont Angelina. Pour peindre, elle va essentiellement s’inspirer d’un thème récurrent chez de nombreuses initiées de cette communauté : le Rêve de Prune Sauvage. Ces femmes donnent à ce Rêve des formes très différentes. Angelina le décrit en général uniquement avec des petits points de différentes tailles. Ses toiles sont un mixe entre les connaissances traditionnelles de « son Pays », c’est-à-dire la terre dont elle est la gardienne spirituelle, en l’occurrence Arlparra, et une expression plus personnelle. Des milliers de points sont déposés sur la toile, des points colorés ou au contraire quasi uniquement blancs, décrivant la flore, la géographie du désert dans la région de Arlparra et les sites sacrés associé au Rêve de Prune Sauvage. Le rendu est très vivant et les effets translucide du blancs est d’une grande élégance. Angelina entraîne les personnes qui sont pris par le mouvement rythmique et répétitif de la brosse ou des points (réalisés à l’aide d’un morceaux de bois plus ou moins large allant jusqu’à la brindille ou le cure dent), les nuances et les effets pulsatiles de la couleur et des motifs. Ce mouvement créé une résonance, une rythme contemplatif, une sensation visuelle qui évoque les nébuleuses célestes, des nuages vaporeux, ou tout simplement le désert après la pluie. Cette variation du rythme des points laisse apparaître la structure du paysage mais évoque tout autant la présence des Ancêtres et leurs actions. Plus qu’un paysage réel, il faut y voir les traces du Rêve, dimension sacrée des Aborigènes. Angelina réalise également des sculptures d’animaux. COLLECTIONS: Allen, Allen and Hemsley Collection (Sydney); Art Gallery of South Australia (Adelaide); Artbank (Sydney); Commonwealth Law Courts (Melbourne); Kerry Stokes Collection, Perth Latrobe University Collection (Melbourne); National Gallery of Australia (Canberra); National Gallery of Victoria (Melbourne); Royal Alexandra Hospital for Children (Sydney); The Holmes à Court Collection (Perth); The National Museum of Art (Osaka, Japan)
Angelina est née en 1951 sur les terres d’une ferme située près de Yuendumu (à 55 km au Nord-Ouest). Alors qu’elle est encore jeune, ses parents et toute la famille rejoignent la communauté de Yuendumu. Elle va alors à l’école puis trouve un emploi dans l’un des magasins de Yuendumu. Après quelques années elle obtient un emploi comme assistante à l’école. Aujourd’hui elle est arrière-grand-mère ! Sa carrière commence assez tardivement, en 2004 et encore faut-il attendre 2007 pour que sa production soit plus régulière. Elle s’inspire des histoires dont les droits ont été transmis par son père et son grand-père, essentiellement son Rêve d’Eau.
Angilyiya Tjapiti Mitchell Angilyiya est née en 1953 près des Blackstone Ranges, dans le pays des émeus, près du forage de Kunmarnarra. Ce pays abrite un important Rêve des hommes, un site sacré important. C'est une femme de loi forte, détenant un riche savoir traditionnel . Angilyiya est la gardienne principale de ces lieux importants de Rêve appartenant aux femmes initiées, liés à l'histoire des Sept Sœurs et notamment du site de Kuru Ala. Le père d'Angilyiya a eu quatre épouses et sa mère est la troisième. Elle a donc plusieurs frères et sœurs et partage le même père qu'Anawari Inpiti Mitchell, une autre artiste. Elle a passé son enfance à voyager entre les communautés isolées du désert de Pipalyatjara, Irrunytju et Papulankutja, maîtrisant la survie dans un environnement désertique hostile. On est ici sur les terres NPY (Ngaanyatjarra, Pitjantjatjara, Yankunytjatjara, les groupes de locuteurs de cette très large zone géographique, très isolée), nichées entre les déserts de Gibson et du GreatVictoria. La communauté aborigène de Papulankutja, située au pied des monts Blackstone, est une oasis pittoresque dotée d'abondantes nappes phréatiques et d'une végétation luxuriante par rapport à la grande majorité de l'Australie Centrale. Cet environnement est propice à une alimentation riche en nourriture et permet à la communauté de préserver sa culture et de parler sa langue maternelle, le ngaanyatjarra, sans être envahie par la culture occidentale. Les artistes de cette région, dont Angilyiya, peignent souvent des représentations de leur pays et de ses histoires marquantes associées à la période de la création du monde par les Rêves / Ancêtres. Le thème le plus largement partagé par les artistes femmes est le Rêve des Sept Soeurs. Elle a créé sa première peinture en 1994 et, depuis, est une artiste active et a également réalisé des tirages en édition limitée. Dynamique et passionnée, elle s'est tournée vers la sculpture sur bois pour fabriquer des punu (petites sculptures en bois) et des wira (bols), puis passera à la sculpture réalisée avec des fibres végétales additionnées de fils de laine, de rafia et parfois de tissus. Certaines pièces sont des œuvres d'art très qualitatives et certaines pièces d'Angilyiya ont été montrées dans des expositions prestigieuses. Elle connaît aussi le secret des plantes médicinales et confectionne des médicaments traditionnels. Elle s'approvisionne en graisse de chameau auprès des entrepreneurs qui gèrent la population de chameaux sauvages pour l'utiliser en médecine, en la faisant bouillir dans de l'eau. Elle est très active dans l'enseignement et le mentorat en langues, culture et patrimoine. L'équipe locale de gestion des terres la sollicite fréquemment pour des voyages et des conférences, grâce à sa connaissance du pays et des sites, ainsi qu'à sa capacité à enseigner l'ethnobotanique et à partager les récits de Tjukurrpa (Rêves, associés à la création ancestrale). Elle affirme être la seule à pouvoir encore enseigner aux jeunes. Elle est également une membre active du Conseil des femmes du NPY et des Tjanpi Desert Weavers (TDW), preuve supplémentaire de son implication dans le maintien de la culture et de la protection des terres. Angiliyiya a été sollicitée pour contribuer à des projets d'envergure, notamment la création d'une Toyota en herbe qui a remporté le premier prix des National Aboriginal and Torres Strait Islander Art (NATSIA) Awards 2005. Il s'agit d'une œuvre collective créée par 18 femmes de Papulankutja/Blackstone (Australie-Occidentale) et qui a été acquise par le Museum and Art Galleries of the Northern Territory (Darwin). C'était la première fois qu'une œuvre d'art contemporaine en fibres remportait ce prix très prestigieux. Cela a eu un gros impact sur la vision que le public occidental porte sur l'art aborigène, à ce type de pièce et à ouvert de nouvelles possibilités aux artistes. Angilyiya a également participé à la création de la Seven Sisters Songline, une sculpture féminine en fibres (tjanpi ) : l'une des Sept Sœurs du Tjukurrpa – pour l'extraordinaire exposition multidimensionnelle Songlines montée en 2017 / 2018 par le National Museum of Australia avant de voyager à paris (Musée du Quai Branly - 2023). Ce tableau représente le site de « Kuru Ala » (deux yeux), un lieu sacré pour les femmes dans le pays de la mère d'Angilyiya, au sud de Papulankutja (qu'on peut traduire par Pierre Noire). Wati Nyiru les suivait, se déguisant en arbre Quandong, en Yirli (figuier sauvage), puis en serpent, les espionnant tandis qu'elles installaient leur campement et creusaient pour trouver de la nourriture. « Voici l'histoire du pays de ma grand-mère, au sud de Papulankutja. On peut voir aujourd'hui les cercles sur le site de la grotte, tirés de ce récit du Temps du Rêve. Ce sont les jeunes filles qui se transforment en jeunes femmes. Les cercles les plus grands représentent celles qui sont déjà des femmes. Elles voyageaient pour se nourrir et ont vu que l'homme avait déjà enlevé leur grande sœur. Elles l'emmènent donc dans la deuxième grotte pour se reposer et guérir. On voit cet homme assis ; le trou dans la roche au fond « Kuru Ala », ils buvaient cette eau autrefois. Nous buvons encore cette eau aujourd'hui. »
Angkaliya Curtis dit aussi Angkaliya Eadie Curtis Angkaliya est née vers 1928 à Miti dans le Nord de l’Australie Méridionale, sur les terres des Pitjantjatjarra. Alors qu’elle est encore jeune les membres de sa famille se rendent régulièrement à Ernabella où se trouve une mission et dans les fermes des alentours pour échanger des peaux d’animaux (dingos et lapins) contre du sucre et de la farine. Elle s’y installe, s’y marie et y travaille jusqu’à la création de la communauté d’Amata, plus à l’ouest (à 200 km au sud d’Ayers Rock / Uluru) dans les années 1960. Aujourd’hui elle vit à Nyapari. Elle aime particulièrement la vie de nomade et se part souvent en « walkabout », marchant sur de longues distances à travers le désert, collectant la nourriture et cherchant l’eau. Elle possède les connaissances des gens de sa génération, ceux qui ont arpenté le désert comme leurs ancêtres. Elle connaît les secrets du bush, lire les traces, elle sait comment trouver de la nourriture, les plantes qui soignent ou fabriquer les plateaux traditionnels et les objets nécessaires aux cérémonies. D’ailleurs aujourd’hui elle confectionne des objets en fibre (paniers ou sculptures figuratives). Mais c’est surtout ses toiles qui sont recherchées. Elle y décrit les roches, les rivières asséchées, les points d’eau et les éléments topographiques de « son pays ». Cependant, aux éléments traditionnels et symboliques, elle ajoute régulièrement des éléments figuratifs comme les animaux et parfois des humains. Le tout dans un style unique où les points classiques et généralisés dans la peinture aborigène font place à de petits traits fins mais riches en matière qui donne une luminosité et une poésie particulières à ses œuvres. Angkaliya, moins connue du grand public, est pourtant une grande artiste. « Quand j'étais jeune », dit Angkaliya, « je jouais dans les dunes de sable et je voyais tout autour de moi : les oiseaux en vol, les lézards et leurs traces. Dans le ciel, il y avait des aigles et des corbeaux, je voyais les canards qui visitaient les ruisseaux : ce désert était plein de vie. Je connaissais très bien ce pays – et toutes ses couleurs changeantes, elles sont maintenant dans mes peintures. ». Ceux qui ont voyagé dans le centre de l’Australie savent comment la lumière au lever et au coucher du soleil peut changer complètement l’atmosphère, accentuant les contrastes, modifiant les couleurs dans une région où les teintes sont déjà très soutenues. C’est la connaissance de tous les détails que seuls connaissent les gens ayant vécu longtemps dans le bush que cette artiste tente de retranscrire. Pour nous, un bâton à fouir qui apparaît sur la toile est un petit détail. Mais pour Angkaliya c’est un souvenir de sa jeunesse, l’affirmation aussi de ses connaissances et de celles de ses ancêtres. Comment de génération en génération, les Aborigènes se sont transmis les techniques de fabrication d’un bâton à fouir, d’un plateau traditionnel, pour les hommes des boomerangs, sagaies et propulseurs. Ils sont de plus en plus rares ceux qui ont appris toutes ses techniques, et comment chasser, trouver de l’eau, confectionner des galettes avec des graines écrasées sur une pierre plate, construire des abris (un simple brise vent), soigner à l’aide de plantes, et touts ces éléments se retrouvent sur ses compositions. Et il y aussi les éléments associés au monde des Rêves. Alors on peut s’arrêter sur le côté descriptif, figuratif de ses œuvres mais ce serait en percevoir que l’aspect le plus brut et naïf. Mais elles sont plein des événements de la vie d’Angkaliya mais aussi de la présence du Rêve. Bien entendu pour ceux qui s’attendent à voir les symboles bien connus que l’on trouve chez de nombreux artistes, sa peinture est assez déconcertante. Mais c’est oublié que les vrais artistes aborigènes savent jouer avec la tradition, en donnant parfois une lecture très orthodoxe et parfois savent s’aventurer sur d’autres territoires. Angkaliya a pris le parti d’explorer les possibilités offertent par la peinture, donnant à son œuvre un côté très original et très poétique. La première partie de sa carrière, où les animaux apparaissent, est dominée par des fonds de couleurs très claires, du blanc ou du crème, avec un fond rouge et du noir qui captent le regard. Le tout est déposé par un batonnet ou des brosses sans poils. Cela donne une texture très spéciale et accroche la lumière. Les lignes ainsi formées, simplement par le geste, peut évoquer là aussi des éléments topographiques et naturels. Un article consacré à l’artiste (dans The Australian) disait qu’ainsi pouvait se dévoiler « un oiseau en vol, peut-être, une fleur de buisson ou même un chameau à bosse, comme celui qui lui a craché dessus il y a des années et a fait passer ses cheveux du noir au gris du jour au lendemain ». Puis est venu une seconde étape. Les couleurs prennent le dessus, « Je vois les couleurs dans la terre et je les mets dedans », dit-elle. « Tout est couleurs que j'ai vues et dont je me souviens. ». Les formes plus générales aussi et les détails, comme les animaux, ont tendance à disparaître peu à peu, ses peintures tendent à l’abstraction. Sa peinture devient plus proche de la tradition. On commence à voir les pistes suivies par les Ancêtres du Temps du Rêve, les sites par lesquels ils passèrent. L’histoire bien connue maintenant des Sept Soeurs Ancestrales prend vie. « C'est la même histoire : ce sont les sœurs, des femmes, assises et buvant de l'eau dans le trou du rocher, et elles voient cet homme qui les regarde, Wati Niru. Elles dansaient là, à côté de Niru, jusqu'à ce qu'il s'envole - et je ne l'ai pas encore mis dans le tableau, mais peut-être que je le ferai. »Elle se tourne vers son travail et son pinceau à rainures et se penche sur la toile : « Je suis très heureuse quand je suis ici, en train de peindre. J’aime me souvenir des ruisseaux le long desquels nous marchions, des plantes et des arbres en fleurs : les oiseaux, les dingos, les lézards qui étaient partout, les chenilles des buissons. J’aime les ramener à l’esprit. J’utilise parfois cette couleur, cette blanche, parce que c’est la même couleur que la souris des buissons, et je me souviens d’en avoir vu partout. ». Si les motifs se dissolvent, s’estompent, le sens profond est toujours là ! Elle réalise aussi des objets, des sculptures en fibres végétales. Beaucoup de ses peintures évoquent le territoire traditionnel de Cave Hill dont le mari d'Angkaliya Curtis est le gardien traditionnel. De nombreux animaux traversent ce territoire riche en eau souterraine. Collections : Artbank, Australian Government National Contemporary Art Rental Australian National University, Canberra, Flinders University, Adelaide, South Australia. Harriett And Richard England Collection, Sydney, New South Wales Lagerberg-Swift Collection, Perth, Western australia National Gallery of Victoria, Melbourne VIC National Gallery of Australia, Canberra ACT National Gallery of Australia, Canberra, Australien Museums & Art Galleries of the Northern Territory, Darwin, Australien Queensland Art Gallery, Brisbane, Australien The Parliament House Art Collection, Canberra, Australien ANU Art Collection, Canberra, Australien University of Canberra, Canberra, Australien Deakin University Art Collection, Melbourne, Australien Flinders University Art Museum, Adelaide, Australien The Lepley Collection, Perth, Australien W. & V. McGeoch Collection, Melbourne, Australien The Marshall Collection, Adelaide, Australien Sammlung Beat Knoblauch, Sydney, Australien und Zürich, Schweiz Sammlung Alison und Peter W. Klein, Nussdorf, Deutschlan
ANMANARI BROWN Née vers 1931. Groupe Pitjantjatjarra. Anmanari Brown est née à Purpurnga, un site rocheux dans le grand désert du Victoria au début des années 1930. Purpurnga est un site sacré associé au Wanampi (Serpent, souvent gardien des points d'eau) de Pukara. Il y a un point d’eau important. Dans sa jeunesse, Anmanari a grandi dans le désert, vivant de façon nomade, traditionnelle. Elle a aussi vécu sur la mission chrétienne à Warbuton où elle est d'abord allée à l'école. Anmanari a épousé Nyakul Dawson, et ils ont vécu à Irruntju. Mais Anmanari vit actuellement avec sa fille, Angilyiya Mitchell, et sa famille à Papulankutja/Blackstone sur les terres traditionnelles des Ngaanyatjarra. Anmanari est connue pour l’emploi d’une large palette, des couleurs pures qu’elle va juxtaposer. Ses compositions mettent en scène le plus souvent des formes arrondies, des cercles, qui viennent découper l’espace partagé par des lignes. Ses œuvres sont parfaitement identifiables où le point est quasi toujours absent. Elle a ouvert la voie à d’autres artistes en affirmant un style très personnel. Aujourd’hui c'est une doyenne, une initiée reconnue pour sa connaissance du tjukurpa / Rêve et des pratiques culturelles traditionnelles. Elle fabrique également des objets traditionnels tels que des bâtons à fouir, des coolamons et d’autres petits objets et peu à peu, au début des années 2000 se met à la peinture. Elle peint fréquemment le Kungkarrakalpa ou Minyma Tjuta Tjukurpa (Seven Sisters Dreaming). C'est un Rêve majeur pour les communautés se trouvant autour des lieux de vie d’Anmanari . C’est une « Songlines », une chanson épique qui traverse de vastes étendues du désert, qui décrit les actions de ces Rêves / Ancêtres et comment ils ont créé une partie des reliefs et des sites remarquables.. Les Sept Sœurs sont nées à Illuwarratjarra. Elles ont voyagé de Kaliwarra à Wannan en Australie-Occidentale, s'arrêtant sur des sites et des trous de roches importants, notamment Kuru Ala, là où elle est née, un lieu sacré pour les femmes. Alors que les sœurs traversaient le désert, elles étaient suivies par un Wati kula-kula (homme lubrique) appelé Nyiru. Il voulait prendre l'une des Sœurs comme épouse, mais c'était un vieil homme et elles ne voulaient pas de lui. A Kuru Ala, il s'est caché derrière un yuu (brise-vent) en regardant les kungas (jeunes femmes). Les Sœurs avaient un peu peur, alors elles se sont cachées et se sont enfuies. Il les traqua et les suivit à travers le désert. Parfois, il essayait de les tromper, prétendant une fois être wayanu (un fruit – il avait le pouvoir de se transformer). Une autre fois, les sœurs ont vu un kuniya (python) qu'elles ont déterré pour en faire de la viande, mais quand elles l'ont goûté, elles ont réalisé que ce n'était pas du bon kuka (viande) et qu'il devait s'agir de Nyiru. « Ils sont tombés malades après avoir mangé ça… Les femmes l'ont chassé, mais il continue de les suivre. Il joue toujours des tours pour essayer d'avoir l'une des sœurs. Ce Nyiru, c'est un effronté. Il a attrapé une des sœurs, la grande sœur et l'a emmenée. Il les poursuit toujours. "Les sœurs peuvent être vues errant dans le ciel comme un groupe d’étoiles avec Nyiru derrière (les Pléiades et Orion). Anmanari fait référence à divers incidents du voyage épique des Sept Sœurs dans ses peintures. Des blocs de couleur unis, construits avec des coups de pinceau épais, sont combinés avec des éléments graphiques. Parfois, les couleurs sont utilisées avec une intention symbolique, par exemple le rockhole Kuru Ala et d'autres lieux sacrés, où se déroulent les cérémonies des femmes, sont parfois évoqués en utilisant la couleur rouge, indiquant le sang. Bien qu'Amanari ne se réfère pas explicitement aux pistes de tjukurpa / Rêve (les Songlines) et aux caractéristiques topographiques du pays, elle utilise néanmoins des symboles iconographiques pour représenter des figures, comme une rangée courbe de symboles en forme de U ou une série de courtes lignes parallèles pour indiquer les sœurs assises ensemble à un trou de roche, se cachant. dans une grotte ou derrière des tali (dunes de sable). Fréquemment, Nyuri est représenté avec ses lances et son propulseur à proximité. L'histoire des 7 sœurs est l'une des histoires fondatrices de ce pays. Il relie une grande partie de cette masse continentale à travers les histoires et les sites. Mais la manière si singulière qu’elle a de peindre, l’absence ou la quasi absence de signes traditionnels que le public connaît désormais en partie, rend terriblement moderne son rendu et la possibilité de « lire » ses œuvres presque impossible. Il ne reste qu’à être embarqué par sa proposition artistique. Et c’est bien ainsi … même si Anmanari nous dit que son art « parle des relations entre hommes et femmes, du désir masculin et de l'attention féminine, des liens familiaux, des pouvoirs inattendus de la magie et de l'extraordinaire pouvoir du paysage à créer à travers l'histoire, le chant, la danse et la peinture. Où que vous alliez à travers le monde, il y a des histoires similaires des Pléiades, des Sept Sœurs ». Tout un univers, ensemble d’éléments synthétisé en quelques touches. Collections : Art Gallery of Western Australia National Gallery of Australia National Gallery of Victoria Queensland Art Gallery Murdoch University
Anna Price Petyarre Anna est née vers 1965. Les techniques nombreuses qu’elle utilise autant que le nombre de thèmes vont d’elle l’une des artistes les plus intéressantes de sa génération. Sa famille compte des membres éminents du mouvement artistique aborigène comme Emily Kame Kngwarreye ou sa mère Glory Ngale (décédée). Anna s’est sûrement appuyée sur ces exemples pour peindre. Car les deux artistes citées plus haut sont célèbres pour la grande liberté dont elles ont fait preuve, puisant parfois dans la tradition la plus orthodoxe et innovant parfois franchement, basculant alors dans la création contemporaine. Anna est ainsi. Son art puise dans des récits centraux?: le Bush Yam et le Yam Seed Dreaming, symboles vitaux de subsistance, de rituel et de régénération. Grâce à des compositions en boucles, petits traits ou groupes de points, elle évoque les graines, la cérémonie et le chant de sa terre ancestrale. Anna explore également l’Awelye, ces motifs corporels sacrés des femmes, porteurs de mémoire et de pouvoir rituel. Plus récemment, elle a traduit son territoire en visions aériennes raffinées — dunes, lits de rivières, crêtes de sable, points d’eau et sites cérémoniels — souvent stylisés dans une palette monochrome, où chaque point blanc trace une histoire topographique. C'est la série qui séduit le plus. Ses motifs révèlent une élégance minimaliste?; la répétition infinie d’un seul geste — le point — devient rythme, souffle, paysage. On imagine le désert visible seulement de l’œil du rêveur, d'Anna Price : dunes ondulantes comme des langues de sable, lit d’eau oublié et cérémonies où les femmes dansent d'une même cadence. Chaque point d’Anna est une goutte de pluie suspendue, un écho du chant des Yam Seeds, l’empreinte d’ancêtres réveillés par l'acrylique. Dans son œuvre, la mémoire collective et le paysage individuel s’épousent. Le temps du Rêve (Dreamtime, époque de la création du monde selon les Aborigènes) s’écrit en arabesques pointillées, en ondoyantes cartographies de l’invisible. Son art, pur et minutieux, est un souffle poétique posé sur la toile, fragile comme le sable, puissant comme les cérémonies. Anna Price Petyarre crée une chorégraphie visuelle. Peindre pour elle, c’est danser avec son pays : dessiner les traces laissés par les Ancêtres, les points d’eau, les dunes en suspension, la terre craquelée, les sites où l'énergie spirituelle de l'Igname est toujours présente. Son style, équilibré entre finesse et force silencieuse, écrit une poésie abstraite — où l’on lit la terre, la mémoire, le rituel. Son art est une invitation : à contempler, à écouter, à sentir ce désert ancestral. Pour nous il prend l'aspect d'un endroit inhospitalier, hostile, pour les Aborigènes, il est source de vie. Awards and Recognition 2022 Connection | Songlines from Australia's First Peoples in a spectacular immersive experience, National Museum of Australia, Canberra 2021 Calleen Art Award, Cowra Art Gallery - Finalist 2014 Ayers Rock Resort, Yulara, NT: Artist in Residence 1998 15th NATSIAA, Darwin - Finalist Collections • Art Bank, Sydney • Art Gallery of South Australia, Adelaide • Powerhouse Museum, Sydney • Museum & Art Gallery of the Northern Territory, Darwin • Robert Holmes a Court Collection, Perth • Art Gallery of Western Australia, Perth • Queensland Art Gallery, Brisbane • The Kerry Stokes Collection, Perth • Anthropology Art Museum, Perth • Art Gallery of New South Wales, Sydney • Mbantua Gallery Permanent Collection, Alice Springs • National Gallery of Australia, Canberra • National Gallery of Victoria, Melbourne • Victorian Art Centre, Melbourne • Fondation Burkhardt-Felder Arts et Culture, Motiers, Switzerland
Annie Purvis Mpetyane Groupe Anmatyerre – Utopia – Désert Central Sœur de Peggy, Angela et Susan et fille de Lorna Pununga, elle fait aussi partie de la famille de Gloria Petyarre.
ANTOINETTE BROWN NAPANANGKA Antoinette Napanangka Brown est née à l'hôpital d'Alice Springs, l'hôpital le plus proche de Yuendumu, une communauté aborigène éloignée située à 290 km au nord-ouest d'Alice Springs. Elle a grandi à Yuendumu. Elle a fréquenté l'école locale jusqu'en 2003, date à laquelle elle s'est mariée. Elle a un garçon et une fille nés respectivement en 2003 et 2004. Alors que sa grand-mère, Wendy Nungarrayi Brown, était présidente de la garderie, elle y allait parfois avec ses enfants et aidait. Elle peint depuis son enfance et peint des petites formats. Son arrière-grand-père du côté de sa mère est l'artiste bien connu Paddy Japaljarri Sims (déc – peintre célèbre mais aussi très grand initié connu pour son immense savoir traditionnel), et c'est de lui qu'Antoinette tient les histoires du pays de son Rêve. Ces histoires sont Karnta Jukurrpa (Womens Dreaming / Rêve de Femmes) et Pamapardu Jukurrpa (Flying Ant Dreaming / Rêve de la Fourmi Volante). Du côté de son père, elle peint les Rêves associés au site important de Mina Mina,
Anyupa Stevens Anyupa est une Pitjantjarra née en 1981 dans le bush sur un site appelé Double Tank, près de la communauté de Frégon, dans le Nord de l’Australie Méridionale. Son père était le gardien du site de Piltari, un important point d’eau qui deviendra par la suite l’un des thèmes de ses peintures. Le pays de sa mère est Aeronga. Elle vit dans une petite communauté abritant la plupart des membres de sa famille (ils sont à l’origine de la création de cette communauté). Elle travaille comme assistante à l’école de la communauté. On sent dans sa peinture l’influence de sa grand-mère, Eileen Yaritja Stevens (1910 / 2008), une vraie coloriste au style puissant. Anyupa a su créer un langage personnel qui fait penser aux graffitis (mais aussi un peu au style de Minnie Pwerle – une artiste aborigène originaire d’Utopia, dans l’est du désert central). Ces boucles évoquent les mouvements et les déplacements des fourmis à miel. Bien entendu elles se référent aussi aux voyages des Ancêtres Fourmis à Miel au Temps du Rêve. Elle tient cette histoire de sa grand-mère avec qui elle allait chercher ses fourmis (c’est une source de nourriture très appréciée). Elle fait partie des artistes les plus intéressants de la nouvelle génération. En 2015 elle est finaliste du prestigieux Testra Award. Collections : artbank (sydney)
Athena Granites Nangala «J'ai appris à peindre en regardant ma mère, mes sœurs et ma grand-mère peindre.» Athena Nangala Granites est née en 1994. Elle a vécu la plus grande partie de sa vie à Yuendumu, fréquentant l'école locale et optenant un diplôme en 2009. Depuis sa sortie de l'école, elle a acquis une expérience de travail au bureau de Mt Theo, un programme social de développement. Elle a également épousé Sebastian Jupurrurla Wilson et ont un fils. Athena est issue d’une famille comptant de nombreux peintres importants : Elle est la fille de Geraldine Napangardi Granites et la petite-fille d’Alma Nungarrayi Granites et est aussi l'arrière-arrière-fille de Paddy Japaljarri Sims (décédé) et de Bessie Sims Nakamarra, des personnes clés chez les Warlpiris, le groupe linguistique d’Athena. Elle peint les Rêves du côté de son père (Ngapa Jukurrpa - Water Dreaming) et du côté de sa mère (Ngalyipi Jukurrpa - Snake Vine Dreaming et Yanjirlpirri Jukurrpa - Seven Sisters Dreaming). Ce dernier thème décrit comment sept Sœurs Ancêtres tentent d’échapper à un Homme et comment elles vont trouver refuge dans le ciel où elles forment le groupe d’étoiles des Pléiades (l’Homme se transforma lui en Orion).
AUBREY TJANGALA Aubrey est né le 11 février 1974 à Yayi Yayi, un lieu de vie isolé, à environ 30 km à l’ouest de Papunya. Yayi Yayi était un site de campement temporaire établi par les locuteurs pintupi alors qu’ils commençaient leur migration de retour vers leurs terres natales du Désert Occidental depuis Papunya, où ils avaient été auparavant centralisés par la branche de l’aide sociale du gouvernement. Après la création de la communauté de Kintore au début des années 80, il a vécu pendant un certain temps dans l'oustation éloignée de son père, connue sous le nom d’Ininti, qui se trouvait légèrement au nord-ouest de la communauté. Aubrey a suivi des cours de droit traditionnel à Tjukurla et réside depuis lors de manière permanente à Kintore. Aubrey est le fils de Ronnie Tjampitjinpa, un des créateurs du mouvement artistique. Ronnie, en plus de sa renommée en tant qu’artiste (avec des œuvres accrochées dans de très importantes collections à travers le monde) a aussi été une figure politique, militant pour les droits fonciers. Le style d’Aubrey ressemble beaucoup à l’art de son père, sans doute le résultat de l’observation et de l’étude du travail de son père pendant plus de quatre décennies. Aubrey a peint ses premières œuvres pour le centre d’art en 2019 et est depuis devenu une figure régulière du studio de Kintore. En tant que propriétaire traditionnel du pays proche de Kintore, ses peintures font référence aux histoires importantes de cette région, notamment l'histoire Minma Kutjarra Tjukurrpa (Deux Femmes Voyageuses), Ngintaka Tjukurrpa (Perentie ou Varan) et le Waru Tjukurrpa (Feu) à Wilkinkarra (Lac Mackay). Ce tableau s’inspire des peintures corporelles associées au Rêve d’Eau (Kapi) du site de Malparingya, à l’est de la communauté de Kintore Au temps du Rêve deux Serpents sont venus sde l’est pour y trouver de l’eau,… mais il n’y en avait pas. Les Serpent créèrent des éclairs pour percer profondément le sol et depuis il y a de l’eau sur ce site !. Le site est également associé au cycle Tingari, secret et sacré, dont le contenu n’est connu que des initiés Pintupi. Les Tingari sont un groupe d’êtres ancestraux du Rêve qui ont parcouru le pays, accomplissant des rituels et créant et transformant des sites significatifs. Leurs aventures sont inscrites dans de nombreux cycles de chants, et leurs histoires font partie des enseignements initiatiques. L’utilisation marquée de la ligne et de la répétition par Aubrey, rendue dans une palette monochrome sobre, crée un effet optique fascinant.