Athena Granites Nangala

Athena Granites Nangala «J'ai appris à peindre en regardant ma mère, mes sœurs et ma grand-mère peindre.» Athena Nangala Granites est née en 1994. Elle a vécu la plus grande partie de sa vie à Yuendumu, fréquentant l'école locale et optenant un diplôme en 2009. Depuis sa sortie de l'école, elle a acquis une expérience de travail au bureau de Mt Theo, un programme social de développement. Elle a également épousé Sebastian Jupurrurla Wilson et ont un fils. Athena est issue d’une famille comptant de nombreux peintres importants : Elle est la fille de Geraldine Napangardi Granites et la petite-fille d’Alma Nungarrayi Granites et est aussi l'arrière-arrière-fille de Paddy Japaljarri Sims (décédé) et de Bessie Sims Nakamarra, des personnes clés chez les Warlpiris, le groupe linguistique d’Athena. Elle peint les Rêves du côté de son père (Ngapa Jukurrpa - Water Dreaming) et du côté de sa mère (Ngalyipi Jukurrpa - Snake Vine Dreaming et Yanjirlpirri Jukurrpa - Seven Sisters Dreaming). Ce dernier thème décrit comment sept Sœurs Ancêtres tentent d’échapper à un Homme et comment elles vont trouver refuge dans le ciel où elles forment le groupe d’étoiles des Pléiades (l’Homme se transforma lui en Orion).

Aubrey Tjangala

AUBREY TJANGALA Aubrey est né le 11 février 1974 à Yayi Yayi, un lieu de vie isolé, à environ 30 km à l’ouest de Papunya. Yayi Yayi était un site de campement temporaire établi par les locuteurs pintupi alors qu’ils commençaient leur migration de retour vers leurs terres natales du Désert Occidental depuis Papunya, où ils avaient été auparavant centralisés par la branche de l’aide sociale du gouvernement. Après la création de la communauté de Kintore au début des années 80, il a vécu pendant un certain temps dans l'oustation éloignée de son père, connue sous le nom d’Ininti, qui se trouvait légèrement au nord-ouest de la communauté. Aubrey a suivi des cours de droit traditionnel à Tjukurla et réside depuis lors de manière permanente à Kintore. Aubrey est le fils de Ronnie Tjampitjinpa, un des créateurs du mouvement artistique. Ronnie, en plus de sa renommée en tant qu’artiste (avec des œuvres accrochées dans de très importantes collections à travers le monde) a aussi été une figure politique, militant pour les droits fonciers. Le style d’Aubrey ressemble beaucoup à l’art de son père, sans doute le résultat de l’observation et de l’étude du travail de son père pendant plus de quatre décennies. Aubrey a peint ses premières œuvres pour le centre d’art en 2019 et est depuis devenu une figure régulière du studio de Kintore. En tant que propriétaire traditionnel du pays proche de Kintore, ses peintures font référence aux histoires importantes de cette région, notamment l'histoire Minma Kutjarra Tjukurrpa (Deux Femmes Voyageuses), Ngintaka Tjukurrpa (Perentie ou Varan) et le Waru Tjukurrpa (Feu) à Wilkinkarra (Lac Mackay). Ce tableau s’inspire des peintures corporelles associées au Rêve d’Eau (Kapi) du site de Malparingya, à l’est de la communauté de Kintore Au temps du Rêve deux Serpents sont venus sde l’est pour y trouver de l’eau,… mais il n’y en avait pas. Les Serpent créèrent des éclairs pour percer profondément le sol et depuis il y a de l’eau sur ce site !. Le site est également associé au cycle Tingari, secret et sacré, dont le contenu n’est connu que des initiés Pintupi. Les Tingari sont un groupe d’êtres ancestraux du Rêve qui ont parcouru le pays, accomplissant des rituels et créant et transformant des sites significatifs. Leurs aventures sont inscrites dans de nombreux cycles de chants, et leurs histoires font partie des enseignements initiatiques. L’utilisation marquée de la ligne et de la répétition par Aubrey, rendue dans une palette monochrome sobre, crée un effet optique fascinant.

AUDREY MARTIN NAPANANGKA

Audrey est une matriarche Warlpiri très respectée, possédant des droits importants sur le site de Mina Mina. Elle commence à peindre dans le milieu des années 1980 comme les autres artistes de son groupe linguistique. Elle peint un large éventail de thèmes dont ceux associés à la nourriture traditionnel du bush (Bush Tucker) : ce thème comporte aussi des variantes sacrés et secrètes, d’autres sont simplement des déclinaisons de motifs dessinés sur le sol par les doigts et montrent les sites de collectes et de chasse. Elle peint aussi régulièrement des Rêves d’Eau monochromes (blanc sur fond noir), très fluides.

Bambatua Napangardi

Bambatua Napangardi (Bombatu Napangati) Ethnie Pintupi – Désert central Marié au regretté Dinny Campbell Tjampitjinpa, Bambatua est née dans les années 1940. ses toiles sont au début dominées par une certaine géométrie.

Barbara Moore Mbitjana

Barbara est née en 1964 à Alice Springs. Barbara Moore fait partie du groupe linguistique Anmatyerre dont le territoire traditionnel est situé autour des communauté d’Utopia et Napperby.. Elle a grandi à Tea Tree mais a migré à Amata pour suivre sa soeur qui est mariée à un homme de cette communauté très petite et isolée, située à quelques 150 km au sud du célèbre monolithe d’Ayers Rock (Uluru). Amata est l’une des six communautés aborigènes des terres APY. Elle y trouve un emploi au centre de soin. C’est seulement en 2003 qu’elle commence à peindre durant son temps libre. Sa production n’est guère abondante. Mais au fur et à mesure des années son style s’affirme. Il devient de plus en plus audacieux et personnel. Comme d’autres artistes de cette région la couleur prédomine dans son œuvre, bien que parfois, rarement, elle puisse expérimenter des toiles très austères. Mais plus que sa palette c’est son style calligraphique qui étonne. Le point est complétement absent et les coups de brosse font penser à un expressionnisme. La plupart des personnes qui découvrent sa peinture sont surpris qu’il s’agisse d’art aborigène. Pourtant la structure est identique à bien d’autres toiles aborigènes. Si l’on remplace les cercles brossés en un tour de main, aux contours incertains, aux teintes mélangées, par d’autres cercles concentriques constitués par des centaines de petits points, aux contrastes forts, et les lignes fantomatiques par des traits parallèles bien droits, on ferait face à une toile aborigène très classique. L’audace, l’innovation, sont donc mises au service de la tradition, Barbara insistant sur l’inspiration qui reste « ses » terres et liens qui l’unissent à ces territoires. Le patrimoine traditionnel, passant de génération en génération, depuis des centaines d’années, voire des milliers, s’exprime de plus en plus de façon libre, partout dans le désert. Ceci est une bonne chose pour inscrire l’art aborigène sur la scène contemporaine internationale. Les toiles peuvent paraître plus sobres, néanmoins le sens, les interprétations, restent le plus souvent complexes et sont aussi le signe de vraies personnalités, capables de prendre du recul sur leur art et sur les croyances qui sont à l’origine de l’art aborigène. Une fois ce style mis en place, le succès vient vite…et la reconnaissance publique. En 2012, elle remporte le prix de la meilleure peinture lors du 29éme Testra Award (NATSIAA), prix prestigieux réservé aux artistes aborigènes. Les acquisitions par les institutions publiques suivent alors ainsi que les expositions. Collections : Queensland Art Gallery (Brisbane), Art Gallery of South Australia (Adelaide), Artbank (Sydney), Corrigan Coll, National Gallery of Australia (Canbera), McGeough Coll,…

Barbara Reid Napangardi

Barbara Reid Napangardi Ethnie Ngaanytjarra – Alice Springs – Désert central Barbara est une artiste bien connue qui peint depuis 1987 en s’inspirant de la création des formations rocheuses et des dunes qui environnent les sites dont elle est la gardienne dans le Désert de Gibson.

Barbara Weir

Barbara Weir est née en 1945 d’une union entre une Aborigène Anmatyerre, Minnie Pwerle, et un Irlandais. Dans les années 1940 et 1950 la plupart des enfants métis étaient enlevés pour être élevés auprès de blancs. Alors que Barbara n’a que 2 ans elle est donc cachée sur les terres d’Utopia où sa tante Emily Kame Kngwerreye vit. Cependant, à 9 ans, alors qu’elle sort chercher de l’eau, une patrouille de la Native Welfare l’enlève. 13 ans plus tard, alors qu’elle est une jeune mère, elle retrouve sa famille à Utopia et ré-apprend sa langue et sa culture maternelle. En 1994, Barbara fait partie du petit groupe d’artistes d’Utopia qui traverse l’Indonésie pour apprendre d’avantage sur les techniques du batik. Rappelons que le mouvement artistique à Utopia est né en 1977 de la création de batiks. La peinture sur toile ne voyant le jour qu’une dizaine d’années plus tard. De ce voyage, de son histoire personnelle très particulière naît de nouvelles idées. Barbara développe alors un style plus personnel. Barbara peint avec plusieurs styles différents dont celui-ci constitué de points minuscules sur un fond travaillé. Ces toiles évoquent les terres d’Utopia, le « pays » de sa mère. Elle meurt en janvier 2023. Collections : Art Gallery of South Australia (Adelaide), National Gallery of Victoria (Melbourne), Hitachi Coll, AMP Coll, MacQuarie Bank Coll, André Agassi coll, Michael Jackson coll,

Barney Campbell Tjakamarra

Barney Campbell Tjakamarra Barney est né vers 1935 dans le bush à Kattaru, un site sacré associé au Rêve d’Emeu. Barney a une profonde connaissance du bush, des connaissances que seuls possèdent ceux qui ont vécu de façon traditionnel, sans contact avec l’homme blanc pendant une partie de leurs vies. Il s’inspire d’histoires de nourritures du bush, de Rêve d’Eau et bien sûre de Cycles Tingari. Depuis quelques années Barney a fait évoluer son style. Après avoir peint pendant des années de façon très classique, avec un fond pointilliste, Barney bascule dans le style linéaire. La structure apparaît alors avec une puissance que seule les grands maîtres comme Ronnie Tjampitjinpa et George Tjungurrayi parviennent à égaler. Son thème de prédilection décrit les motifs associés au Rêve du site de Kattaru et de Naaru, le Pays de son père (le droit sur ces terres lui vient de son père). Au Temps du Rêve un groupe important d’hommes Tingari est passé là avec leurs familles. Ils sont à l’origine de la création des dunes de sable – Thali – qui inspire directement les peintures de Barney. Il est mort en 2006 suite à des problèmes rénaux dont il souffrait depuis des années. Collections: Victorian Art Centre, Melbourne Anthropology Art Museum, Perth Art Gallery of Western Australia, Perth National Gallery of Victoria, Melbourne National Gallery of Australia, Canberra Art Gallery of South Australia, Adelaide Artbank, Sydney Holmes a Court Collection, Perth

BARNEY DANIELS TJUNGURRAYI

Barney Daniels Tjungurrayi (c. 1950 - 1998) Groupe Luritja / Warlpiri – Haasts Bluff Né à Haast’s Bluff au milieu des années 50, sa mère était une Anmatyerre de Napperby et son père était Warlpiri. Barney Daniels Tjungurrayi a reçu une éducation européenne à Mungana, un village situé à environ huit kilomètres d'Alice Springs. Barney est un artiste prolifique et extrêmement créatif. Membre du peuple Luritja, il a passé sa jeunesse à apprendre les méthodes traditionnelles de survie, le droit et les cérémonies. Il a commencé à peindre au milieu des années 80 et se décrit comme un autodidacte. Barney est exceptionnellement innovant dans la couleur et la création d'ambiances et surtout il créé un arrière plan moucheté qui devient sa marque de fabrique. Collections : Mbantua Gallery Collection, Alice Springs, NT Flinders University Art Museum, Adelaide, SA Longbeach Museum, California, USA Malcolm Forbes Collection, New York, USA Artbank, Sydney, NSW

BARNEY ELLAGA

Barney Ellaga Né vers 1941 Barney est l’un des doyens du groupe des Alawa. La région des Alawa se situe tout au Nord de l’Australie, en terre d’Arnhem Orientale. Leur pays est délimité par les rivières Cox, Arnold, Roper et par le Golf de Carpentarie.sdr Pendant une bonne partie de sa vie il insistera sur son rôle de gardien de cette région et de plusieurs sites sacrés. Il est associé à la communauté aborigène de Ngukurr, où plusieurs artistes vont avoir un grand succès dés le milieu des années 1990, dont Ginger Riley et Barney Ellaga. Barney a créé un style très personnel. En utilisant une brosse spéciale il va peindre des bandes colorées qui évoquent son pays mais peuvent également être considérées comme des œuvres abstraites. Passant de camaïeux aux forts contrastes il tente divers aventures plastiques mais toujours avec sa technique si particulière. Il n’utilise ni le point des peintres aborigènes du Désert Central, ni les raarks des peintres de Terre d’Arnhem, ni le style figuratif et très narratif de certains artistes de sa communauté. En principe l’originalité de son travail, les bandes de couleurs, lui a été inspiré par les peintures rupestres de la grotte du pays de Minyerri. Ces bandes symbolisent aussi bien une grotte qu’un didgeridoo, son Rêve de Serpent,. Ses œuvres ont été maintes fois exposées depuis la fin des années 1980 et figurent dans d’importantes collections publiques et privées. National Gallery of Australia, Canberra National Gallery of Victoria, Melbourne Autochtone national Cultural Institute Inc., SA Kerry Stokes Collection, Perth Collection Laverty, Sydney

Beerbee Mungnari

Beerbee Mungnari Beerbee (ou Beereebee, Birribi) est né vers 1927 ou 1933 sur les plateaux de l’Est du Kimberley., à la frontière du Territoire du?Nord et de l’Australie Occidentale, Beerbee?Mungnari appartient au groupe linguistique Gija et a grandi sur les terres de ferme d'élevage de Rosewood Station, où il évoque, avec une image forte, «?la soupe de kangourou et le lait de chèvre?» de son enfance rurale. Dès l’adolescence, il entre dans le travail pastoral?: à 16?ans, il rejoint la station de Texas?Downs?Station — à la suite d’un lien de parenté et d’amitié — et passe de nombreuses années comme bouvier, traçant des routes de bétail à travers des paysages du Kimberley aujourd’hui en partie noyés sous les eaux du Lake?Argyle. Le mouvement pictural aborigène a débuté tardivement dans le Kimberley mais Beerbee a été l’un des premiers artistes de Turkey Creek. Il a commencé à peindre avec d’autres artistes importants comme Hector Jandany grâce au soutien de Mission Catholique Mirrlingki. Les artistes y peignent leurs histoires traditionnelles et exposent leurs œuvres à l’école. Son style est parfaitement identifiable. Comme la plupart des artistes Gija, il décrit « son Pays » en mêlant vues aériennes et perspectives. Mais Beerbee se distingue des autres artistes. D’une part les teintes qu’il utilise sont généralement beaucoup plus claires, très douces, assez proche de celles qu’utilise Freddie Timms mais le traitement est radicalement différent. Dans la quasi-totalité de ses œuvres apparaissent en fond les collines de son Pays (cette région est constituée de plateaux) et il rajoute les routes, les voies qui y mènent ou celles qu’on empruntés les Ancêtres du Temps du Rêve. Une partie du Pays que Beerbee peint est aujourd’hui inondé par le barrage qu’on construit les blancs sur l’Orb River. Cependant Beerbee continue de le peindre comme il est resté dans son souvenir. Sa vie de gardien de troupeau a profondément imprégné son œuvre?: la conduite de centaines de bovins sur de longues distances, les creeks, les collines rouges, les « stations » avant l’inondation du lac, les cavaliers, En arpentant une région très vaste, Beerbee s'est imprégné complètement de cette terre. Ainsi, ses tableaux n’évoquent pas seulement des formes, mais une mémoire vivante?: les collines rouges, les pistes du bétail, les cours d’eau presque disparus, les arbres, tout un ensemble aujourd'hui en mutation. Mungnari privilégie les pigments naturels?– les ocres du sol Kimberley –, broyés, pulvérisés, appliqués sur toile ou lin, parfois avec peu de liant, parfois avec l’encadrement traditionnel de galyuwin (la résine naturelle de bloodwood) transmis par ses pairs. La texture de ses œuvres révèle cette approche artisanale?: une terre qui parle, un fil d’horizon rouge?brun, des traces de pistes, des empreintes d’animaux et de bêtes de trait, comme un écho silencieux du temps passé. Sur le plan thématique, Mungnari explore avant tout le «?pays?», le?«?country?», dans son sens aborigène?: non simplement paysage mais entité vivante, reliée aux êtres, aux histoires, à la géologie, aux déplacements humains. Il peint les routes du bétail, les stations, mais aussi les lieux sacrés de sa nation?Gija?: par exemple la vallée de la rivière Horse, le sommet de Carlton Ridge, les vallées inondées. Il évoque aussi les premiers contacts, les récits anciens?: lorsqu’il raconte comment des gardiya (blancs) poursuivaient les Aborigènes, comment la terre a changé, comment l’eau a monté, il inscrit ses tableaux aussi comme archives visuelles. Dans le contexte de la communauté de Warmun / Turkey?Creek, Mungnari a travaillé aux côtés ou dans l’esprit de peintres majeurs tels que Hector?Jandany, Jack?Britten et Queenie?McKenzie. Il observe, il apprend, il transmet?: il regarde Jack?Britten peindre et expérimente les ocres, puis forge sa propre grammaire visuelle. Son œuvre se caractérise par un équilibre entre simplicité formelle et profondeur narrative. Le tracé d’une colline rouge, un trait d’eau verte, un ciel d’ocre pâle deviennent dans ses toiles les axes d’un récit?: celui de la vie, du déplacement, de l’expansion, de la perte et de la continuité. Le rouge des crêtes, le jaune du sable, le vert des rivières, le blanc des pistes sont des couleurs?mémoire. Il dit, à travers la peinture, «?Voici le creux de la vallée que j’ai menée, voici la route que j’ai suivie, voici les stations et les hommes et le bétail qui ont traversé ce sol?pays.?» Poétiquement, on peut dire que ses toiles sont des chants de poussière et de lumière?– où chaque point minuscule d’ocre est une goutte de sueur de gardien de troupeau, une trace de sabots sur un sol ancien, un battement d’aile de dindes sauvages ou d’émeus. Le regard se perd dans les strates de couleur, comme dans les strates de mémoire, et le spectateur est invité à marcher dans les sillons du temps, à ressentir le souffle du vent sur les collines rouges, à entendre l’appel lointain du bétail. Beerbee ne fut pas seulement peintre?: il fut aussi passeur de mémoire, pédagogue informel. Dans les années?1980, alors que la communauté de Warmun prenait conscience de la puissance de sa voix artistique, il peint pour l’école de Ngalanganpum, transmettant aux enfants de son peuple les repères de leur terre. Son influence s’étend aujourd’hui à ses filles (Denise, Joanne, Marika?Mung) qui suivent ses pas et perpétuent la tradition. En résumé, la trajectoire de Beerbee?Mungnari est celle d’un homme qui a su unir deux mondes?: celui du travail pastoral — au cœur d’un paysage rude, vaste, magnifique — et celui de la peinture aborigène contemporaine, qui élève ce paysage à l’échelle mythique de la culture?Gija. Ses œuvres témoignent à la fois d’un attachement à la terre — à ses formes, à ses couleurs, à ses récits — mais aussi d’une adaptation, d’un passage à la toile, à la narration visuelle, d’une condensation poétique de la mémoire d’un territoire. Dans ses paysages ocres, on lit le frémissement des herbes, le trébuchement des bêtes, l’ombre des hommes qui ont dirigé le bétail sous l’orage ou le ciel étoilé du Kimberley. Un monde à la fois concret et mythique, matériel et spirituel, que Beerbee Mungnari a su fixer pour que d’autres puissent encore marcher dans ses sillons. Il meurt en 2011. Beerbee a participé à de très nombreuses expositions en Australie, aux USA, en Europe, au Japon,…et ses œuvres sont présentes dans d’importantes collections COLLECTIONS National Gallery of Victoria City of Wanneroo Collection Kind Edward Memorial Hospital Collection Kerry Stokes Collection

Belinda Golder Kngwarreye

Belinda Golder Kngwarreye est une artiste du groupe Anmatyerre originaire de la commnauté d'Utopia en Australie centrale. Elle est née en 1986, Belinda a de fortes relations artistiques au sein de sa famille - sa grand-mère est Polly Ngale (elle même sœur de Kathleen Ngale et d'Angelina Pwerle Ngale, des artistes majeures de cette partie du Déserty Central), sa mère Bessie Purvis Petyarre et sa soeur Janet Golder sont également des artistes accomplies. . Belinda s'inspire, comme c'est le cas pour la plupart des artistes féminines vivant dans l' »oustation » de Mulga Bore, du Rêve de Prune Sauvage. Sa technique consiste à rendre les nombreuses couleurs de la prune à mesure que les fruits mûrissent. La prune est connue comme anwekety et ne produit des fruits que quelques semaines par an. Au Temps du Rêve, les graines de prunes ont été soufflées par les vents sur les terres ancestrales et ont porté leurs fruits sur les terres d'Utopia. L'histoire de Dreaming des graines et la maturation des fruits sont toutes incluses dans l'histoire de Bush Plum. Belinda Golder utilise les techniques de peinture développées par l'artiste maître Emily Kame Kngwarreye pour conférer les nombreuses couleurs de la plante, des graines, des fleurs et des fruits de la prune de brousse. Belinda hérite des aspects du Rêve d'Igname de ses grands-parents paternels. Belinda a utilisé la méthode dans laquelle elle a chargé la brosse avec de nombreuses nuances de couleurs. Les couleurs se fondent l'une dans l'autre. On est proche alors du travail d'Emily Kame Kngwarreye et des œuvres tardives de sa grand-mère Polly Ngale. Pour certaines séries elle peint les feuilles du plant de l'igname, à la manière de Gloria Petyarre et des autres artistes ayant emprunté cette technique comme Margaret Scobie, Rosemary Petyarre, Jeannie Petyarre.

BERNADINE JOHNSON KEMARRE

Bernadine Johnson Kemarre Née en 1965 à Ltyentye Apurte, autrement appelée Santa Teresa, au cœur de l'Australie Centrale, Bernadine grandit entourée des mythes de ses aînés, ceux du Temps du Rêve. Très tôt, dans ce lieu isolé mais dense par la mémoire, elle apprend les histoires associées aux Rêves, les danses, les cérémonies, les récits des plantes et des aliments qui nourrissent mais aussi soignent. Ces savoirs sont transmis par ses parents, ses oncles et ses tantes. À l’adolescence, Bernadine quitte le cœur du désert pour l’école à Alice Springs — un choc d’espaces clos, de langues et de rythmes étrangers aux siens. Pourtant, ce déracinement n’efface pas les images : au contraire, il aiguise le regard. Retenus dans la mémoire, les motifs du pays, les feuilles de médecine, les pétales, les graines, les formes de la terre et du ciel qu’elle avait vues enfant se mettent peu à peu à habiter son geste. Peintre contemporaine aborigène, elle appartient à une lignée d’artistes — des cousins, des sœurs de cœur, des maîtres invisibles, des femmes du désert — dont la puissance créatrice est aussi une responsabilité. Elle est marié à l’artiste Stephen Martin Pitjara (Petyarre), le frère d’Anna Price Petyarre. Il était donc tout naturel que Baradine se mette à peindre. Leurs œuvres irriguent le sien, non par imitation, mais par résonance : ce sont les mêmes histoires, les mêmes ancêtres, les mêmes étoiles. Son style se révèle dans la finesse et la force : des feuilles de médecine presque palpables, des motifs de plantes sacrées, des tiges, des pétales ou des fleurs qui éclatent sur la toile. Elle utilise des coups de pinceau vifs, nets, précis, parfois symétriques, parfois libres. Les couleurs sont lumineuses — verts, jaunes, ocres, bleus ou rouges — éclats de vie dans un environnement souvent austère. Pour nous, lieu hostile, pour les Aborigènes, c'est un lieu baigné de vie. Autour des formes végétales, elle tisse de petits points blancs, semences invisibles à l’œil nu mais essentielles — signes de régénération, de germination, de vie qui ne s’éteint pas. Les « Bush Medicine Leaves » sont un thème central : ces feuilles sacrées, médicinales, cueillies par les femmes, mêlées à la graisse de kangourou, utilisées pour soigner blessures, piqûres, brûlures. Dans ses toiles, ces feuilles deviennent plus que botanique : elles sont symboles, mémoire, voix des femmes, lien entre le visible et l’invisible. Et puis il y a aussi l'igname (Yam, Pencil Yam ou Bush Yam), nourriture de la terre, racine cachée dans le sol, aliment humble mais vital, tissu de survie pour des communautés. Elle peint ses fleurs, ses racines — toujours avec ce rapport intime entre ce qui se mange, ce qui soigne, ce qui raconte. Bernadine partage sa vie entre son engagement artistique, sa famille (son mari, ses enfants, sa communauté) et les allers-retours vers sa terre natale. C’est en revenant qu’elle puise, encore et encore, les formes, les couleurs, la matière première de l’inspiration : la terre après la pluie, les fleurs sauvages sur le sable, l’ombre des arbres de médecine, le grouillement silencieux des graines. C’est une artiste qui, sans renier les traditions, propose une vision contemporaine : ses œuvres peuvent parler à ceux qui n’ont jamais vu le désert, mais sentent en eux la nostalgie, l’émerveillement. Elles sont une invitation : à regarder, à ressentir, à apprendre que même dans les crevasses de la terre la vie persiste, même sous le soleil brûlant, la graine attend, même dans le silence, la voix des ancêtres murmure à qui sait écouter.

BETTY CARRINGTON

Betty Carrington Groupe Gija (Kitja) – Turkey Creek – Kimberley Oriental Betty est née dans le milieu ou à la fin des années 1940. Elle a presque toujours vécu à Turkey Creek où son père était employé par la police comme tracker. Elle a voyagé à travers l’Australie représentant la culture gija lors de festivals et de rencontres culturelles. Elle a commencé à peindre en 1998 mais les exemples ne manquaient pas dans sa famille. Son frère était Hector Jandany, pas uniquement un artiste important mais un homme à l’aura considérable dans la région, et Betty vit avec Patrick Mung Mung, lui-même artiste célèbre et père de George Mung Mung, figure emblématique de la création du mouvement pictural à Turkey Creek. Collections: Kerry Stokes Collection, Perth, WA Museum and Art Gallery of the Northern Territory, NT National Australia Bank Harland Collection, NSW Laverty Collection, Sydney, NSW Flinders University Art Museum, SA Bachelor Institute Collection, NT Broadmeadows Public Hospital Collection, Melbourne, VIC Kaplan Collection, USA Artbank

Betty Club Mbitjana (Mpetyane)

Betty Club Mbitjana (Mpetyane) Ethnie Anmatyerre – Utopia – Désert central Betty est née vers 1945. Fille de Minnie Pwerle, sœur de Barbara Weir, elle est issue d’une famille d’artistes réputés. Elle se met à produire des batiks dans les années 1980 avant de se mettre à peindre sur toile. On peut regretter que les marchands lui aient demandé de reproduire le style de sa mère après le décès de celle-ci. Ce n’était pas nécessaire car elle est une bonne artiste capable de trouver sa propre voie.

Betty Kuntiwa Pumani

Betty Kuntiwa Pumani est née en 1963 dans une région isolée du centre de l’Australie à Mimili. C’est là qu’elle ira à l’école et trouvera ensuite un emploi à la clinique puis dans le magasin de la communauté avant de travaillerpour l’école locale et enfin pour le centre artistique. Elle commence à peindre à la fin des années 1990 en s’inspirant du site dont elle a hérité les droits de sa mère, Antara. Il s’agit d’un site sacré important situé au nord de l’Australie Méridionale (associé au Maku Tjukurrpa). Il est entouré de dunes, de points d’eau, de collines rocheuses. Mais Betty a développé un style hybride, un mixe entre ses connaissances traditionnelles et une expression plus personnelle.

BIDDY LONG NUNGURRAYI

Biddy Long Nungurrayi Groupe Warlpiri – Communauté de Lajamanu – Nord du Désert central Biddy a commencé à peindre en 1986 lors de l’introduction de la peinture acrylique à Lajamanu. Elle est la sœur de Lily Hargraves Nungurrayi, une autre artiste proéminente de cette zone géographique. La toile est intéressante avec cette superposition des bandes blanches et brunes et les motifs noirs traditionnels.

Biddy White Napaltjarri

Groupe Warlpiri - Yuendumu – Désert Central Ses compositions s’inspirent du Rêve de Perruche associé au site de Yangammpi, au sud de Yuendumu. Cette perruche est très commune dans la région, surtout après la saison des pluies. Les Hommes voulaient trouver les nids et cherchaient les oiseaux. Les Ngatijirri voyagèrent vers Yangammpi venant de Patirlirri avant de poursuivre vers Marngangi. A chaque étape ils réalisèrent des cérémonies. Les gardiens de ce Rêve sont les femmes Napaltjarri et Nungurrayi et les hommes Japaltjarri et Jungurrayi. Biddy est née à Willowra en janvier 1952. Elle rejoint Yuendumu alors qu’elle n’est encore qu’une jeune fille et ira à l’école dans cette communauté. Elle a occupé de nombreux emplois diffèrents mais souvent pour l’administration (pour le Old People’s program, the Women’s Centre and the Night Patrol). Elle surveille les enfants après l’école et visite les prisons. Elle commence à peindre en 1987 en s’inspirant du Rêve de Perruche dont elle hérité de son père et de son grand-père. Elle est la gardienne de terres près de Willowra.

BILLY MORTON PETYARRE

Billy Morton Petyarre Groupe: Alyawarre – Utopia – Désert Central Billy Morton Petyarre (vers1921 – 2007) commence sa carrière de peintre en 1989. Il a le droit à une exposition personnelle, chose rare pour l‘époque, seulement deux ans plus tard. Billy n’est pas seulement un peintre, il est aussi un sculpteur réputé. Par la suite de nombreuses expositions collectives montrent ses œuvres, aussi bien en Australie qu’en Europe ou aux USA. Dans ses peintures, Billy explore les thèmes associés aux sites sacrés de Ngkwarlerlaneme et d’Arnkawenyerr situé au nord de la communauté d’Utopia, dans le centre de l’Australie. Les thèmes se concentrent autour du Rêve de la Fourmi à Miel et du Rêve de la Larve Witchetty mais aussi des peintures corporelles et d’autres éléments des cérémonies appartenant aux hommes. Les sculptures peuvent représentées des initiés avec leurs peintures corporelles mais aussi des éléments de la vie quotidienne comme des animaux (oiseaux, lézards, chiens, …). Billy était un initié hautement respecté. Il était marié à deux femmes, Mary Morton et Katie Kemarre, elles mêmes deux peintres connues d’Utopia et avait 9 enfants dont certains font une belle carrière d’artiste comme Lucky mais aussi Sarah, Hazel et Audrey par exemple. Group Exhibitions 2004 Colour Power- Aboriginal Art. Post 1984, National Gallery of Victoria 2001 Niagara Galleries, Melbourne 1993/4 Aratjara, Art of the First Australians, Touring: Kunstammlung Nordrhein-Westfalen, Dusseldorf; Hayward Gallery, London; Louisiana Museum, Humlebaek, Denmark 1991 Finalist - Eighth National Aboriginal Art Award Exhibition, Museums and Art Galleries of the Northern Territory, Darwin Collections Aboriginal Art Museum. The Netherlands Art Gallery of New South Wales, Sydney, New South Wales Gold Coast City Art Gallery, Surfers Paradise, Queensland National Gallery of Victoria, Melbourne, Victoria Powerhouse Museum, Sydney, New South Wales Riddoch Art Gallery, Mount Gambier, South Australia

BILLY NOLAN TJAPANGATI

Billy Nolan Tjapangati Groupe Pintupi – Désert Occidental Billy s’inspire des très secrets et sacrés Cycles Tingari racontant le voyage d’un groupe d’Ancêtre Tingari voyageant de Tjukula vers le nord.. Billy (1939 – 2003) a vécu de façon très traditionnelle pendant une partie de sa vie, se déplaçant beaucoup, sur de grandes distances, incorporant les connaissances tribales. Il commence à peindre très tôt, en 1976 (le mouvement artistique n’a alors que 5 ans). Sa famille et les familles de ses femmes sont liées à la plupart des artistes connus de ce groupe pintupi. Collections : Holmes a Court National Gallery of Victoria National Museum of Australia University of Virginia (USA) University of Western Australia, Anthropology Museum,…

BILLY WARD TJUPURRULA

Billy Ward Tjupurrula Groupe Pintupi – Désert Occidental Billy est mort en 2001. Il peignait de façon occasionnelle en s’inspirant des très sacrés et secrets Cycles Tingari, comme c’est le cas pour cette toile évoquant tout particulièrement le site de Kulkuta. Il était marié à Lorna ward Napanangka, artiste également.