Angilyiya Tjapiti Mitchell

Angilyiya Tjapiti Mitchell Angilyiya est née en 1953 près des Blackstone Ranges, dans le pays des émeus, près du forage de Kunmarnarra. Ce pays abrite un important Rêve des hommes, un site sacré important. C'est une femme de loi forte, détenant un riche savoir traditionnel . Angilyiya est la gardienne principale de ces lieux importants de Rêve appartenant aux femmes initiées, liés à l'histoire des Sept Sœurs et notamment du site de Kuru Ala. Le père d'Angilyiya a eu quatre épouses et sa mère est la troisième. Elle a donc plusieurs frères et sœurs et partage le même père qu'Anawari Inpiti Mitchell, une autre artiste. Elle a passé son enfance à voyager entre les communautés isolées du désert de Pipalyatjara, Irrunytju et Papulankutja, maîtrisant la survie dans un environnement désertique hostile. On est ici sur les terres NPY (Ngaanyatjarra, Pitjantjatjara, Yankunytjatjara, les groupes de locuteurs de cette très large zone géographique, très isolée), nichées entre les déserts de Gibson et du GreatVictoria. La communauté aborigène de Papulankutja, située au pied des monts Blackstone, est une oasis pittoresque dotée d'abondantes nappes phréatiques et d'une végétation luxuriante par rapport à la grande majorité de l'Australie Centrale. Cet environnement est propice à une alimentation riche en nourriture et permet à la communauté de préserver sa culture et de parler sa langue maternelle, le ngaanyatjarra, sans être envahie par la culture occidentale. Les artistes de cette région, dont Angilyiya, peignent souvent des représentations de leur pays et de ses histoires marquantes associées à la période de la création du monde par les Rêves / Ancêtres. Le thème le plus largement partagé par les artistes femmes est le Rêve des Sept Soeurs. Elle a créé sa première peinture en 1994 et, depuis, est une artiste active et a également réalisé des tirages en édition limitée. Dynamique et passionnée, elle s'est tournée vers la sculpture sur bois pour fabriquer des punu (petites sculptures en bois) et des wira (bols), puis passera à la sculpture réalisée avec des fibres végétales additionnées de fils de laine, de rafia et parfois de tissus. Certaines pièces sont des œuvres d'art très qualitatives et certaines pièces d'Angilyiya ont été montrées dans des expositions prestigieuses. Elle connaît aussi le secret des plantes médicinales et confectionne des médicaments traditionnels. Elle s'approvisionne en graisse de chameau auprès des entrepreneurs qui gèrent la population de chameaux sauvages pour l'utiliser en médecine, en la faisant bouillir dans de l'eau. Elle est très active dans l'enseignement et le mentorat en langues, culture et patrimoine. L'équipe locale de gestion des terres la sollicite fréquemment pour des voyages et des conférences, grâce à sa connaissance du pays et des sites, ainsi qu'à sa capacité à enseigner l'ethnobotanique et à partager les récits de Tjukurrpa (Rêves, associés à la création ancestrale). Elle affirme être la seule à pouvoir encore enseigner aux jeunes. Elle est également une membre active du Conseil des femmes du NPY et des Tjanpi Desert Weavers (TDW), preuve supplémentaire de son implication dans le maintien de la culture et de la protection des terres. Angiliyiya a été sollicitée pour contribuer à des projets d'envergure, notamment la création d'une Toyota en herbe qui a remporté le premier prix des National Aboriginal and Torres Strait Islander Art (NATSIA) Awards 2005. Il s'agit d'une œuvre collective créée par 18 femmes de Papulankutja/Blackstone (Australie-Occidentale) et qui a été acquise par le Museum and Art Galleries of the Northern Territory (Darwin). C'était la première fois qu'une œuvre d'art contemporaine en fibres remportait ce prix très prestigieux. Cela a eu un gros impact sur la vision que le public occidental porte sur l'art aborigène, à ce type de pièce et à ouvert de nouvelles possibilités aux artistes. Angilyiya a également participé à la création de la Seven Sisters Songline, une sculpture féminine en fibres (tjanpi ) : l'une des Sept Sœurs du Tjukurrpa – pour l'extraordinaire exposition multidimensionnelle Songlines montée en 2017 / 2018 par le National Museum of Australia avant de voyager à paris (Musée du Quai Branly - 2023). Ce tableau représente le site de « Kuru Ala » (deux yeux), un lieu sacré pour les femmes dans le pays de la mère d'Angilyiya, au sud de Papulankutja (qu'on peut traduire par Pierre Noire). Wati Nyiru les suivait, se déguisant en arbre Quandong, en Yirli (figuier sauvage), puis en serpent, les espionnant tandis qu'elles installaient leur campement et creusaient pour trouver de la nourriture. « Voici l'histoire du pays de ma grand-mère, au sud de Papulankutja. On peut voir aujourd'hui les cercles sur le site de la grotte, tirés de ce récit du Temps du Rêve. Ce sont les jeunes filles qui se transforment en jeunes femmes. Les cercles les plus grands représentent celles qui sont déjà des femmes. Elles voyageaient pour se nourrir et ont vu que l'homme avait déjà enlevé leur grande sœur. Elles l'emmènent donc dans la deuxième grotte pour se reposer et guérir. On voit cet homme assis ; le trou dans la roche au fond « Kuru Ala », ils buvaient cette eau autrefois. Nous buvons encore cette eau aujourd'hui. »

Angkaliya curtis

Angkaliya Curtis dit aussi Angkaliya Eadie Curtis Angkaliya est née vers 1928 à Miti dans le Nord de l’Australie Méridionale, sur les terres des Pitjantjatjarra. Alors qu’elle est encore jeune les membres de sa famille se rendent régulièrement à Ernabella où se trouve une mission et dans les fermes des alentours pour échanger des peaux d’animaux (dingos et lapins) contre du sucre et de la farine. Elle s’y installe, s’y marie et y travaille jusqu’à la création de la communauté d’Amata, plus à l’ouest (à 200 km au sud d’Ayers Rock / Uluru) dans les années 1960. Aujourd’hui elle vit à Nyapari. Elle aime particulièrement la vie de nomade et se part souvent en « walkabout », marchant sur de longues distances à travers le désert, collectant la nourriture et cherchant l’eau. Elle possède les connaissances des gens de sa génération, ceux qui ont arpenté le désert comme leurs ancêtres. Elle connaît les secrets du bush, lire les traces, elle sait comment trouver de la nourriture, les plantes qui soignent ou fabriquer les plateaux traditionnels et les objets nécessaires aux cérémonies. D’ailleurs aujourd’hui elle confectionne des objets en fibre (paniers ou sculptures figuratives). Mais c’est surtout ses toiles qui sont recherchées. Elle y décrit les roches, les rivières asséchées, les points d’eau et les éléments topographiques de « son pays ». Cependant, aux éléments traditionnels et symboliques, elle ajoute régulièrement des éléments figuratifs comme les animaux et parfois des humains. Le tout dans un style unique où les points classiques et généralisés dans la peinture aborigène font place à de petits traits fins mais riches en matière qui donne une luminosité et une poésie particulières à ses œuvres. Angkaliya, moins connue du grand public, est pourtant une grande artiste. « Quand j'étais jeune », dit Angkaliya, « je jouais dans les dunes de sable et je voyais tout autour de moi : les oiseaux en vol, les lézards et leurs traces. Dans le ciel, il y avait des aigles et des corbeaux, je voyais les canards qui visitaient les ruisseaux : ce désert était plein de vie. Je connaissais très bien ce pays – et toutes ses couleurs changeantes, elles sont maintenant dans mes peintures. ». Ceux qui ont voyagé dans le centre de l’Australie savent comment la lumière au lever et au coucher du soleil peut changer complètement l’atmosphère, accentuant les contrastes, modifiant les couleurs dans une région où les teintes sont déjà très soutenues. C’est la connaissance de tous les détails que seuls connaissent les gens ayant vécu longtemps dans le bush que cette artiste tente de retranscrire. Pour nous, un bâton à fouir qui apparaît sur la toile est un petit détail. Mais pour Angkaliya c’est un souvenir de sa jeunesse, l’affirmation aussi de ses connaissances et de celles de ses ancêtres. Comment de génération en génération, les Aborigènes se sont transmis les techniques de fabrication d’un bâton à fouir, d’un plateau traditionnel, pour les hommes des boomerangs, sagaies et propulseurs. Ils sont de plus en plus rares ceux qui ont appris toutes ses techniques, et comment chasser, trouver de l’eau, confectionner des galettes avec des graines écrasées sur une pierre plate, construire des abris (un simple brise vent), soigner à l’aide de plantes, et touts ces éléments se retrouvent sur ses compositions. Et il y aussi les éléments associés au monde des Rêves. Alors on peut s’arrêter sur le côté descriptif, figuratif de ses œuvres mais ce serait en percevoir que l’aspect le plus brut et naïf. Mais elles sont plein des événements de la vie d’Angkaliya mais aussi de la présence du Rêve. Bien entendu pour ceux qui s’attendent à voir les symboles bien connus que l’on trouve chez de nombreux artistes, sa peinture est assez déconcertante. Mais c’est oublié que les vrais artistes aborigènes savent jouer avec la tradition, en donnant parfois une lecture très orthodoxe et parfois savent s’aventurer sur d’autres territoires. Angkaliya a pris le parti d’explorer les possibilités offertent par la peinture, donnant à son œuvre un côté très original et très poétique. La première partie de sa carrière, où les animaux apparaissent, est dominée par des fonds de couleurs très claires, du blanc ou du crème, avec un fond rouge et du noir qui captent le regard. Le tout est déposé par un batonnet ou des brosses sans poils. Cela donne une texture très spéciale et accroche la lumière. Les lignes ainsi formées, simplement par le geste, peut évoquer là aussi des éléments topographiques et naturels. Un article consacré à l’artiste (dans The Australian) disait qu’ainsi pouvait se dévoiler «  un oiseau en vol, peut-être, une fleur de buisson ou même un chameau à bosse, comme celui qui lui a craché dessus il y a des années et a fait passer ses cheveux du noir au gris du jour au lendemain ». Puis est venu une seconde étape. Les couleurs prennent le dessus, « Je vois les couleurs dans la terre et je les mets dedans », dit-elle. « Tout est couleurs que j'ai vues et dont je me souviens. ». Les formes plus générales aussi et les détails, comme les animaux, ont tendance à disparaître peu à peu, ses peintures tendent à l’abstraction. Sa peinture devient plus proche de la tradition. On commence à voir les pistes suivies par les Ancêtres du Temps du Rêve, les sites par lesquels ils passèrent. L’histoire bien connue maintenant des Sept Soeurs Ancestrales prend vie. « C'est la même histoire : ce sont les sœurs, des femmes, assises et buvant de l'eau dans le trou du rocher, et elles voient cet homme qui les regarde, Wati Niru. Elles dansaient là, à côté de Niru, jusqu'à ce qu'il s'envole - et je ne l'ai pas encore mis dans le tableau, mais peut-être que je le ferai. »Elle se tourne vers son travail et son pinceau à rainures et se penche sur la toile : « Je suis très heureuse quand je suis ici, en train de peindre. J’aime me souvenir des ruisseaux le long desquels nous marchions, des plantes et des arbres en fleurs : les oiseaux, les dingos, les lézards qui étaient partout, les chenilles des buissons. J’aime les ramener à l’esprit. J’utilise parfois cette couleur, cette blanche, parce que c’est la même couleur que la souris des buissons, et je me souviens d’en avoir vu partout. ». Si les motifs se dissolvent, s’estompent, le sens profond est toujours là ! Elle réalise aussi des objets, des sculptures en fibres végétales. Beaucoup de ses peintures évoquent le territoire traditionnel de Cave Hill dont le mari d'Angkaliya Curtis est le gardien traditionnel. De nombreux animaux traversent ce territoire riche en eau souterraine. Collections : Artbank, Australian Government National Contemporary Art Rental Australian National University, Canberra, Flinders University, Adelaide, South Australia. Harriett And Richard England Collection, Sydney, New South Wales Lagerberg-Swift Collection, Perth, Western australia National Gallery of Victoria, Melbourne VIC National Gallery of Australia, Canberra ACT National Gallery of Australia, Canberra, Australien Museums & Art Galleries of the Northern Territory, Darwin, Australien Queensland Art Gallery, Brisbane, Australien The Parliament House Art Collection, Canberra, Australien ANU Art Collection, Canberra, Australien University of Canberra, Canberra, Australien Deakin University Art Collection, Melbourne, Australien Flinders University Art Museum, Adelaide, Australien The Lepley Collection, Perth, Australien W. & V. McGeoch Collection, Melbourne, Australien The Marshall Collection, Adelaide, Australien Sammlung Beat Knoblauch, Sydney, Australien und Zürich, Schweiz Sammlung Alison und Peter W. Klein, Nussdorf, Deutschlan

ANGKUNA BAKER

Angkuna Baker Angkuna Baker est née à Areyonga, près d'un site culturel féminin important lié au Tjukurpa des Kungkarangkalpa (Sept Sœurs). Sa mère décéda lorsqu'elle était jeune, et elle fut élevée par son père et ses frères, vivant ensemble dans un wiltja (abri traditionnel). Angkuna travailla comme domestique dans différentes stations d'élevage de bétail – Kulgera, Granite Downs, Oodnadatta – où son mari, Alec Baker, était vacher. Angkuna et Alec voyagèrent ainsi ensemble avant de finalement s'installer au ruisseau Iwantja, où la communauté d'Indulkana fut fondée et où ils élevèrent leurs enfants. Angkuna Baker contribua à la création de la première école d'Indulkana et travailla pendant de nombreuses années aux côtés d'enseignants non autochtones à l'école Anangu d'Indulkana. Angkuna continue de jouer un rôle important dans la prise en charge des enfants et le soutien de leur éducation, en participant à des excursions culturelles et à des voyages dans la brousse et en enseignant l'inma (chant et danse traditionnels).

ANITA PUMANI

Anita Pumani (1982 - ) groupe Pitjantjatjara / Yankunytjatjara – Terres APY Anita est née à Indulkana, sur les terres APY, au nord-ouest de l'Australie-Méridionale en 1982. Elle a grandi à Mimili et a été scolarisée à Adélaïde. Fille aînée de Teresa Mula et Ken Pumani, tous deux hauts responsables culturels de Mimili, elle a très tôt compris l'importance de la préservation et de la diffusion de la culture et des connaissances. Sa mère, Teresa, est l'une des peintres les plus anciennes du centre d'art. Née d'une lignée de femmes aussi forte, Anita partage fièrement leurs histoires dans ses peintures. Elle fait souvent référence à Antara, un important site féminin proche de la communauté de Mimili, et parle du Tjukurpa Maku (Rêve de Larve). Elle a collaboré avec sa mère et ses sœurs sur plusieurs œuvres relatant l'histoire des Sept Sœurs, profondément ancrée dans sa lignée familiale.

ANMANARI BROWN

ANMANARI BROWN Née vers 1931. Groupe Pitjantjatjarra. Anmanari Brown est née à Purpurnga, un site rocheux dans le grand désert du Victoria au début des années 1930. Purpurnga est un site sacré associé au Wanampi (Serpent, souvent gardien des points d'eau) de Pukara. Il y a un point d’eau important. Dans sa jeunesse, Anmanari a grandi dans le désert, vivant de façon nomade, traditionnelle. Elle a aussi vécu sur la mission chrétienne à Warbuton où elle est d'abord allée à l'école. Anmanari a épousé Nyakul Dawson, et ils ont vécu à Irruntju. Mais Anmanari vit actuellement avec sa fille, Angilyiya Mitchell, et sa famille à Papulankutja/Blackstone sur les terres traditionnelles des Ngaanyatjarra. Anmanari est connue pour l’emploi d’une large palette, des couleurs pures qu’elle va juxtaposer. Ses compositions mettent en scène le plus souvent des formes arrondies, des cercles, qui viennent découper l’espace partagé par des lignes. Ses œuvres sont parfaitement identifiables où le point est quasi toujours absent. Elle a ouvert la voie à d’autres artistes en affirmant un style très personnel. Aujourd’hui c'est une doyenne, une initiée reconnue pour sa connaissance du tjukurpa / Rêve et des pratiques culturelles traditionnelles. Elle fabrique également des objets traditionnels tels que des bâtons à fouir, des coolamons et d’autres petits objets et peu à peu, au début des années 2000 se met à la peinture. Elle peint fréquemment le Kungkarrakalpa ou Minyma Tjuta Tjukurpa (Seven Sisters Dreaming). C'est un Rêve majeur pour les communautés se trouvant autour des lieux de vie d’Anmanari . C’est une « Songlines », une chanson épique qui traverse de vastes étendues du désert, qui décrit les actions de ces Rêves / Ancêtres et comment ils ont créé une partie des reliefs et des sites remarquables.. Les Sept Sœurs sont nées à Illuwarratjarra. Elles ont voyagé de Kaliwarra à Wannan en Australie-Occidentale, s'arrêtant sur des sites et des trous de roches importants, notamment Kuru Ala, là où elle est née, un lieu sacré pour les femmes. Alors que les sœurs traversaient le désert, elles étaient suivies par un Wati kula-kula (homme lubrique) appelé Nyiru. Il voulait prendre l'une des Sœurs comme épouse, mais c'était un vieil homme et elles ne voulaient pas de lui. A Kuru Ala, il s'est caché derrière un yuu (brise-vent) en regardant les kungas (jeunes femmes). Les Sœurs avaient un peu peur, alors elles se sont cachées et se sont enfuies. Il les traqua et les suivit à travers le désert. Parfois, il essayait de les tromper, prétendant une fois être wayanu (un fruit – il avait le pouvoir de se transformer). Une autre fois, les sœurs ont vu un kuniya (python) qu'elles ont déterré pour en faire de la viande, mais quand elles l'ont goûté, elles ont réalisé que ce n'était pas du bon kuka (viande) et qu'il devait s'agir de Nyiru. « Ils sont tombés malades après avoir mangé ça… Les femmes l'ont chassé, mais il continue de les suivre. Il joue toujours des tours pour essayer d'avoir l'une des sœurs. Ce Nyiru, c'est un effronté. Il a attrapé une des sœurs, la grande sœur et l'a emmenée. Il les poursuit toujours. "Les sœurs peuvent être vues errant dans le ciel comme un groupe d’étoiles avec Nyiru derrière (les Pléiades et Orion). Anmanari fait référence à divers incidents du voyage épique des Sept Sœurs dans ses peintures. Des blocs de couleur unis, construits avec des coups de pinceau épais, sont combinés avec des éléments graphiques. Parfois, les couleurs sont utilisées avec une intention symbolique, par exemple le rockhole Kuru Ala et d'autres lieux sacrés, où se déroulent les cérémonies des femmes, sont parfois évoqués en utilisant la couleur rouge, indiquant le sang. Bien qu'Amanari ne se réfère pas explicitement aux pistes de tjukurpa / Rêve (les Songlines) et aux caractéristiques topographiques du pays, elle utilise néanmoins des symboles iconographiques pour représenter des figures, comme une rangée courbe de symboles en forme de U ou une série de courtes lignes parallèles pour indiquer les sœurs assises ensemble à un trou de roche, se cachant. dans une grotte ou derrière des tali (dunes de sable). Fréquemment, Nyuri est représenté avec ses lances et son propulseur à proximité. L'histoire des 7 sœurs est l'une des histoires fondatrices de ce pays. Il relie une grande partie de cette masse continentale à travers les histoires et les sites. Mais la manière si singulière qu’elle a de peindre, l’absence ou la quasi absence de signes traditionnels que le public connaît désormais en partie, rend terriblement moderne son rendu et la possibilité de « lire » ses œuvres presque impossible. Il ne reste qu’à être embarqué par sa proposition artistique. Et c’est bien ainsi … même si Anmanari nous dit que son art « parle des relations entre hommes et femmes, du désir masculin et de l'attention féminine, des liens familiaux, des pouvoirs inattendus de la magie et de l'extraordinaire pouvoir du paysage à créer à travers l'histoire, le chant, la danse et la peinture. Où que vous alliez à travers le monde, il y a des histoires similaires des Pléiades, des Sept Sœurs ». Tout un univers, ensemble d’éléments synthétisé en quelques touches. Collections : Art Gallery of Western Australia National Gallery of Australia National Gallery of Victoria Queensland Art Gallery Murdoch University

ANMANARI NOLAN

Anmanari Nolan Anmanari est née en 1944 à Yateman's Bore. Son père était originaire de Lupul, tandis que sa mère vivait à l'ouest de Lupul. Au début des années 1940, face à la sécheresse et aux conditions difficiles qui sévisaient dans la région, Anmanari et sa famille ont migré vers l'est. Durant ce voyage, ils ont fait équipe avec la famille de Tutuma Tjapanagarti, le père d'Eunice Jack, et une amitié indéfectible s'est nouée entre les deux jeunes filles. La famille d'Anmanari s'est arrêtée au poste de ravitaillement d'Ikuntji, établi par le pasteur Albrecht de la mission d'Hermannsburg. Anmanari a épousé Lionel Kantawarra Tjupurrula, artiste de Papunya Tula, grâce à qui elle a développé sa passion pour la peinture. Anmanari est une figure respectée et influente au sein de sa communauté. Membre du Centre d'art d'Ikuntji depuis de nombreuses années, elle est reconnue pour son talent de peintre. Son tjukurrpa (chapitre sacré) est le mulpu, ou champignon du bush. Les thèmes prédominants dans les œuvres d'Anmanari sont le Mulpu Tjukurrpa et les danseuses de Kungka Yunti, situé au sud de Haasts Bluff. Elle est décédée en 2019.

ANN LANE NEE DIXON

Ann Lane Nee Dixon Ann est née à Alice Springs et a grandi à Papunya, où elle a fait ses études. Sa mère, Jocelyn Nampitjinpa, est une femme Warlpiri, et son père, Benny Tjapatjari, est originaire de Warakurna, sur les terres NPY d'Australie-Occidentale. Ann se souvient de l'époque où son père se rendait à Hermannsburg à dos de chameau pour apporter des vivres à la population. Un film, « Benny and the Dreamers » (1992), raconte l'histoire de son père et d'autres hommes Pintupi. Ann a rencontré son mari, Joseph Lane, également peintre, il y a longtemps, alors qu'il travaillait comme vacher entre Glen Helen, Haasts Bluff et Papunya. Ils ont vécu entre Haasts Bluff, Papunya et Kintore, où ils ont élevé leurs trois enfants. Ils ont également vécu un temps à Pirrnpirrnga (le forage du désert), village natal de son père. Ann dit peindre depuis longtemps. Elle se souvient d'avoir passé des heures à peindre au vieux centre d'art d'Ikuntji avec les anciens, parmi lesquels Eunice Napanangka Jack et Mitjili Napurrula. Elle se rappelle qu'ils allumaient un feu à l'intérieur et qu'il leur arrivait d'y passer la nuit. Ann a peint pour les artistes de Papunya Tula pendant un certain temps, mais elle travaille pour Ikuntji depuis 2001. Elle peint principalement le Tjukurrpa, le bourdonnement du désert, originaire du pays de son père, Pirrnpirrnga, représentant les tali tali (dunes de sable) environnantes par des traits marqués, rehaussés d'un fin pointillisme de couleurs variées. Son père, Benny, peignait lui aussi ce sujet. Aujourd'hui, Ann est la seule de sa famille à peindre. Elle vient régulièrement au centre d'art et peint pendant des heures, souvent accompagnée de son mari, Joseph Lane, qui parfois peint lui aussi.

Anna Price Petyarre

Anna Price Petyarre Anna est née vers 1965. Les techniques nombreuses qu’elle utilise autant que le nombre de thèmes vont d’elle l’une des artistes les plus intéressantes de sa génération. Sa famille compte des membres éminents du mouvement artistique aborigène comme Emily Kame Kngwarreye ou sa mère Glory Ngale (décédée). Anna s’est sûrement appuyée sur ces exemples pour peindre. Car les deux artistes citées plus haut sont célèbres pour la grande liberté dont elles ont fait preuve, puisant parfois dans la tradition la plus orthodoxe et innovant parfois franchement, basculant alors dans la création contemporaine. Anna est ainsi. Son art puise dans des récits centraux?: le Bush Yam et le Yam Seed Dreaming, symboles vitaux de subsistance, de rituel et de régénération. Grâce à des compositions en boucles, petits traits ou groupes de points, elle évoque les graines, la cérémonie et le chant de sa terre ancestrale. Anna explore également l’Awelye, ces motifs corporels sacrés des femmes, porteurs de mémoire et de pouvoir rituel. Plus récemment, elle a traduit son territoire en visions aériennes raffinées — dunes, lits de rivières, crêtes de sable, points d’eau et sites cérémoniels — souvent stylisés dans une palette monochrome, où chaque point blanc trace une histoire topographique. C'est la série qui séduit le plus. Ses motifs révèlent une élégance minimaliste?; la répétition infinie d’un seul geste — le point — devient rythme, souffle, paysage. On imagine le désert visible seulement de l’œil du rêveur, d'Anna Price : dunes ondulantes comme des langues de sable, lit d’eau oublié et cérémonies où les femmes dansent d'une même cadence. Chaque point d’Anna est une goutte de pluie suspendue, un écho du chant des Yam Seeds, l’empreinte d’ancêtres réveillés par l'acrylique. Dans son œuvre, la mémoire collective et le paysage individuel s’épousent. Le temps du Rêve (Dreamtime, époque de la création du monde selon les Aborigènes) s’écrit en arabesques pointillées, en ondoyantes cartographies de l’invisible. Son art, pur et minutieux, est un souffle poétique posé sur la toile, fragile comme le sable, puissant comme les cérémonies. Anna Price Petyarre crée une chorégraphie visuelle. Peindre pour elle, c’est danser avec son pays : dessiner les traces laissés par les Ancêtres, les points d’eau, les dunes en suspension, la terre craquelée, les sites où l'énergie spirituelle de l'Igname est toujours présente. Son style, équilibré entre finesse et force silencieuse, écrit une poésie abstraite — où l’on lit la terre, la mémoire, le rituel. Son art est une invitation : à contempler, à écouter, à sentir ce désert ancestral. Pour nous il prend l'aspect d'un endroit inhospitalier, hostile, pour les Aborigènes, il est source de vie. Awards and Recognition 2022 Connection | Songlines from Australia's First Peoples in a spectacular immersive experience, National Museum of Australia, Canberra 2021 Calleen Art Award, Cowra Art Gallery - Finalist 2014 Ayers Rock Resort, Yulara, NT: Artist in Residence 1998 15th NATSIAA, Darwin - Finalist Collections • Art Bank, Sydney • Art Gallery of South Australia, Adelaide • Powerhouse Museum, Sydney • Museum & Art Gallery of the Northern Territory, Darwin • Robert Holmes a Court Collection, Perth • Art Gallery of Western Australia, Perth • Queensland Art Gallery, Brisbane • The Kerry Stokes Collection, Perth • Anthropology Art Museum, Perth • Art Gallery of New South Wales, Sydney • Mbantua Gallery Permanent Collection, Alice Springs • National Gallery of Australia, Canberra • National Gallery of Victoria, Melbourne • Victorian Art Centre, Melbourne • Fondation Burkhardt-Felder Arts et Culture, Motiers, Switzerland

ANNE NGINYANGKA THOMPSON

ANNE NGINYANGKA THOMPSON Anne a grandi à Black Hill, sur les terres ancestrales de sa famille. Son père a joué un rôle essentiel dans le mouvement pour les droits fonciers des APY, et sa mère, Carlene Thompson, est une artiste reconnue d'Ernabella. Anne a fréquenté l'école Kenmore Park Anangu et a été interne au lycée de Woodville. Après ses études, elle a travaillé pour PY Media, où elle s'est occupée de l'enregistrement, du montage et de la diffusion, ainsi que de la couverture de projets artistiques tels que le spectacle « Songlines » de Seven Sisters à Canberra en 2013. Anne a commencé à créer des céramiques au lycée, puis a travaillé à l'atelier de céramique d'Ernabella Arts entre ses projets multimédias. Anne est interprète qualifiée et, comme son père, elle est également une oratrice talentueuse. Elle a prononcé un discours lors de la Triennale australienne de la céramique en juillet 2015 à Canberra sur le rôle des jeunes à Ernabella Arts et l'importance des centres artistiques dans les communautés isolées. Anne est également une créatrice de bijoux talentueuse. Elle a collaboré avec la créatrice de bijoux en résine contemporaine Kate Rhode, perfectionnant ainsi ses compétences et ses techniques. En 2014 et 2022, Anne a remporté le prestigieux prix d'art céramique autochtone du Shepparton Arts Museum, et une de ses œuvres a intégré la collection du musée. En 2023, elle a reçu le prix Wandjuk Marika Memorial 3D lors des Telstra National Aboriginal and Torres Strait Islander Art Awards pour son œuvre en céramique intitulée « Histoire A?angu ». Anne préside actuellement le conseil d'administration d'Ernabella Arts et continue de défendre avec conviction les intérêts de la communauté aborigène, philippine et insulaire du détroit de Torres (APY).

Annie Purvis Mpetyane

Annie Purvis Mpetyane Groupe Anmatyerre – Utopia – Désert Central Sœur de Peggy, Angela et Susan et fille de Lorna Pununga, elle fait aussi partie de la famille de Gloria Petyarre.

ANTHONY HARGRAVES JANGALA

Anthony Hargraves est né à Alice Springs où il a fait ses études au Yirrara College. Il vit aujourd'hui à Yuendumu avec son épouse et travaille à temps plein pour le programme destiné aux personnes âgées de Yuendumu et pour l'association Purple House. Anthony est le fils de Thomas Jampijinpa Hargraves. Sa mère s'appelait Mini Michaels.

ANTOINETTE BROWN NAPANANGKA

ANTOINETTE BROWN NAPANANGKA Antoinette Napanangka Brown est née à l'hôpital d'Alice Springs, l'hôpital le plus proche de Yuendumu, une communauté aborigène éloignée située à 290 km au nord-ouest d'Alice Springs. Elle a grandi à Yuendumu. Elle a fréquenté l'école locale jusqu'en 2003, date à laquelle elle s'est mariée. Elle a un garçon et une fille nés respectivement en 2003 et 2004. Alors que sa grand-mère, Wendy Nungarrayi Brown, était présidente de la garderie, elle y allait parfois avec ses enfants et aidait. Elle peint depuis son enfance et peint des petites formats. Son arrière-grand-père du côté de sa mère est l'artiste bien connu Paddy Japaljarri Sims (déc – peintre célèbre mais aussi très grand initié connu pour son immense savoir traditionnel), et c'est de lui qu'Antoinette tient les histoires du pays de son Rêve. Ces histoires sont Karnta Jukurrpa (Womens Dreaming / Rêve de Femmes) et Pamapardu Jukurrpa (Flying Ant Dreaming / Rêve de la Fourmi Volante). Du côté de son père, elle peint les Rêves associés au site important de Mina Mina,

ANYUPA STEVENS

Anyupa Stevens Anyupa est une Pitjantjarra née en 1981 dans le bush sur un site appelé Double Tank, près de la communauté de Frégon, dans le Nord de l’Australie Méridionale. Son père était le gardien du site de Piltari, un important point d’eau qui deviendra par la suite l’un des thèmes de ses peintures. Le pays de sa mère est Aeronga. Elle vit dans une petite communauté abritant la plupart des membres de sa famille (ils sont à l’origine de la création de cette communauté). Elle travaille comme assistante à l’école de la communauté. On sent dans sa peinture l’influence de sa grand-mère, Eileen Yaritja Stevens (1910 / 2008), une vraie coloriste au style puissant. Anyupa a su créer un langage personnel qui fait penser aux graffitis (mais aussi un peu au style de Minnie Pwerle – une artiste aborigène originaire d’Utopia, dans l’est du désert central). Ces boucles évoquent les mouvements et les déplacements des fourmis à miel. Bien entendu elles se référent aussi aux voyages des Ancêtres Fourmis à Miel au Temps du Rêve. Elle tient cette histoire de sa grand-mère avec qui elle allait chercher ses fourmis (c’est une source de nourriture très appréciée). Elle fait partie des artistes les plus intéressants de la nouvelle génération. En 2015 elle est finaliste du prestigieux Testra Award. Collections : artbank (sydney)

Athena Granites Nangala

Athena Granites Nangala «J'ai appris à peindre en regardant ma mère, mes sœurs et ma grand-mère peindre.» Athena Nangala Granites est née en 1994. Elle a vécu la plus grande partie de sa vie à Yuendumu, fréquentant l'école locale et optenant un diplôme en 2009. Depuis sa sortie de l'école, elle a acquis une expérience de travail au bureau de Mt Theo, un programme social de développement. Elle a également épousé Sebastian Jupurrurla Wilson et ont un fils. Athena est issue d’une famille comptant de nombreux peintres importants : Elle est la fille de Geraldine Napangardi Granites et la petite-fille d’Alma Nungarrayi Granites et est aussi l'arrière-arrière-fille de Paddy Japaljarri Sims (décédé) et de Bessie Sims Nakamarra, des personnes clés chez les Warlpiris, le groupe linguistique d’Athena. Elle peint les Rêves du côté de son père (Ngapa Jukurrpa - Water Dreaming) et du côté de sa mère (Ngalyipi Jukurrpa - Snake Vine Dreaming et Yanjirlpirri Jukurrpa - Seven Sisters Dreaming). Ce dernier thème décrit comment sept Sœurs Ancêtres tentent d’échapper à un Homme et comment elles vont trouver refuge dans le ciel où elles forment le groupe d’étoiles des Pléiades (l’Homme se transforma lui en Orion).

Aubrey Tjangala

AUBREY TJANGALA Aubrey est né le 11 février 1974 à Yayi Yayi, un lieu de vie isolé, à environ 30 km à l’ouest de Papunya. Yayi Yayi était un site de campement temporaire établi par les locuteurs pintupi alors qu’ils commençaient leur migration de retour vers leurs terres natales du Désert Occidental depuis Papunya, où ils avaient été auparavant centralisés par la branche de l’aide sociale du gouvernement. Après la création de la communauté de Kintore au début des années 80, il a vécu pendant un certain temps dans l'oustation éloignée de son père, connue sous le nom d’Ininti, qui se trouvait légèrement au nord-ouest de la communauté. Aubrey a suivi des cours de droit traditionnel à Tjukurla et réside depuis lors de manière permanente à Kintore. Aubrey est le fils de Ronnie Tjampitjinpa, un des créateurs du mouvement artistique. Ronnie, en plus de sa renommée en tant qu’artiste (avec des œuvres accrochées dans de très importantes collections à travers le monde) a aussi été une figure politique, militant pour les droits fonciers. Le style d’Aubrey ressemble beaucoup à l’art de son père, sans doute le résultat de l’observation et de l’étude du travail de son père pendant plus de quatre décennies. Aubrey a peint ses premières œuvres pour le centre d’art en 2019 et est depuis devenu une figure régulière du studio de Kintore. En tant que propriétaire traditionnel du pays proche de Kintore, ses peintures font référence aux histoires importantes de cette région, notamment l'histoire Minma Kutjarra Tjukurrpa (Deux Femmes Voyageuses), Ngintaka Tjukurrpa (Perentie ou Varan) et le Waru Tjukurrpa (Feu) à Wilkinkarra (Lac Mackay). Ce tableau s’inspire des peintures corporelles associées au Rêve d’Eau (Kapi) du site de Malparingya, à l’est de la communauté de Kintore Au temps du Rêve deux Serpents sont venus sde l’est pour y trouver de l’eau,… mais il n’y en avait pas. Les Serpent créèrent des éclairs pour percer profondément le sol et depuis il y a de l’eau sur ce site !. Le site est également associé au cycle Tingari, secret et sacré, dont le contenu n’est connu que des initiés Pintupi. Les Tingari sont un groupe d’êtres ancestraux du Rêve qui ont parcouru le pays, accomplissant des rituels et créant et transformant des sites significatifs. Leurs aventures sont inscrites dans de nombreux cycles de chants, et leurs histoires font partie des enseignements initiatiques. L’utilisation marquée de la ligne et de la répétition par Aubrey, rendue dans une palette monochrome sobre, crée un effet optique fascinant.

AUDREY MARTIN NAPANANGKA

Audrey est une matriarche Warlpiri très respectée, possédant des droits importants sur le site de Mina Mina. Elle commence à peindre dans le milieu des années 1980 comme les autres artistes de son groupe linguistique. Elle peint un large éventail de thèmes dont ceux associés à la nourriture traditionnel du bush (Bush Tucker) : ce thème comporte aussi des variantes sacrés et secrètes, d’autres sont simplement des déclinaisons de motifs dessinés sur le sol par les doigts et montrent les sites de collectes et de chasse. Elle peint aussi régulièrement des Rêves d’Eau monochromes (blanc sur fond noir), très fluides.

Bambatua Napangardi

Bambatua Napangardi (Bombatu Napangati) Ethnie Pintupi – Désert central Marié au regretté Dinny Campbell Tjampitjinpa, Bambatua est née dans les années 1940. ses toiles sont au début dominées par une certaine géométrie.

Barbara Moore Mbitjana

Barbara est née en 1964 à Alice Springs. Barbara Moore fait partie du groupe linguistique Anmatyerre dont le territoire traditionnel est situé autour des communauté d’Utopia et Napperby.. Elle a grandi à Tea Tree mais a migré à Amata pour suivre sa soeur qui est mariée à un homme de cette communauté très petite et isolée, située à quelques 150 km au sud du célèbre monolithe d’Ayers Rock (Uluru). Amata est l’une des six communautés aborigènes des terres APY. Elle y trouve un emploi au centre de soin. C’est seulement en 2003 qu’elle commence à peindre durant son temps libre. Sa production n’est guère abondante. Mais au fur et à mesure des années son style s’affirme. Il devient de plus en plus audacieux et personnel. Comme d’autres artistes de cette région la couleur prédomine dans son œuvre, bien que parfois, rarement, elle puisse expérimenter des toiles très austères. Mais plus que sa palette c’est son style calligraphique qui étonne. Le point est complétement absent et les coups de brosse font penser à un expressionnisme. La plupart des personnes qui découvrent sa peinture sont surpris qu’il s’agisse d’art aborigène. Pourtant la structure est identique à bien d’autres toiles aborigènes. Si l’on remplace les cercles brossés en un tour de main, aux contours incertains, aux teintes mélangées, par d’autres cercles concentriques constitués par des centaines de petits points, aux contrastes forts, et les lignes fantomatiques par des traits parallèles bien droits, on ferait face à une toile aborigène très classique. L’audace, l’innovation, sont donc mises au service de la tradition, Barbara insistant sur l’inspiration qui reste « ses » terres et liens qui l’unissent à ces territoires. Le patrimoine traditionnel, passant de génération en génération, depuis des centaines d’années, voire des milliers, s’exprime de plus en plus de façon libre, partout dans le désert. Ceci est une bonne chose pour inscrire l’art aborigène sur la scène contemporaine internationale. Les toiles peuvent paraître plus sobres, néanmoins le sens, les interprétations, restent le plus souvent complexes et sont aussi le signe de vraies personnalités, capables de prendre du recul sur leur art et sur les croyances qui sont à l’origine de l’art aborigène. Une fois ce style mis en place, le succès vient vite…et la reconnaissance publique. En 2012, elle remporte le prix de la meilleure peinture lors du 29éme Testra Award (NATSIAA), prix prestigieux réservé aux artistes aborigènes. Les acquisitions par les institutions publiques suivent alors ainsi que les expositions. Collections : Queensland Art Gallery (Brisbane), Art Gallery of South Australia (Adelaide), Artbank (Sydney), Corrigan Coll, National Gallery of Australia (Canbera), McGeough Coll,…

Barbara Reid Napangardi

Barbara Reid Napangardi Ethnie Ngaanytjarra – Alice Springs – Désert central Barbara est une artiste bien connue qui peint depuis 1987 en s’inspirant de la création des formations rocheuses et des dunes qui environnent les sites dont elle est la gardienne dans le Désert de Gibson.

Barbara Weir

Barbara Weir est née en 1945 d’une union entre une Aborigène Anmatyerre, Minnie Pwerle, et un Irlandais. Dans les années 1940 et 1950 la plupart des enfants métis étaient enlevés pour être élevés auprès de blancs. Alors que Barbara n’a que 2 ans elle est donc cachée sur les terres d’Utopia où sa tante Emily Kame Kngwerreye vit. Cependant, à 9 ans, alors qu’elle sort chercher de l’eau, une patrouille de la Native Welfare l’enlève. 13 ans plus tard, alors qu’elle est une jeune mère, elle retrouve sa famille à Utopia et ré-apprend sa langue et sa culture maternelle. En 1994, Barbara fait partie du petit groupe d’artistes d’Utopia qui traverse l’Indonésie pour apprendre d’avantage sur les techniques du batik. Rappelons que le mouvement artistique à Utopia est né en 1977 de la création de batiks. La peinture sur toile ne voyant le jour qu’une dizaine d’années plus tard. De ce voyage, de son histoire personnelle très particulière naît de nouvelles idées. Barbara développe alors un style plus personnel. Barbara peint avec plusieurs styles différents dont celui-ci constitué de points minuscules sur un fond travaillé. Ces toiles évoquent les terres d’Utopia, le « pays » de sa mère. Elle meurt en janvier 2023. Collections : Art Gallery of South Australia (Adelaide), National Gallery of Victoria (Melbourne), Hitachi Coll, AMP Coll, MacQuarie Bank Coll, André Agassi coll, Michael Jackson coll,

Barney Campbell Tjakamarra

Barney Campbell Tjakamarra Barney est né vers 1935 dans le bush à Kattaru, un site sacré associé au Rêve d’Emeu. Barney a une profonde connaissance du bush, des connaissances que seuls possèdent ceux qui ont vécu de façon traditionnel, sans contact avec l’homme blanc pendant une partie de leurs vies. Il s’inspire d’histoires de nourritures du bush, de Rêve d’Eau et bien sûre de Cycles Tingari. Depuis quelques années Barney a fait évoluer son style. Après avoir peint pendant des années de façon très classique, avec un fond pointilliste, Barney bascule dans le style linéaire. La structure apparaît alors avec une puissance que seule les grands maîtres comme Ronnie Tjampitjinpa et George Tjungurrayi parviennent à égaler. Son thème de prédilection décrit les motifs associés au Rêve du site de Kattaru et de Naaru, le Pays de son père (le droit sur ces terres lui vient de son père). Au Temps du Rêve un groupe important d’hommes Tingari est passé là avec leurs familles. Ils sont à l’origine de la création des dunes de sable – Thali – qui inspire directement les peintures de Barney. Il est mort en 2006 suite à des problèmes rénaux dont il souffrait depuis des années. Collections: Victorian Art Centre, Melbourne Anthropology Art Museum, Perth Art Gallery of Western Australia, Perth National Gallery of Victoria, Melbourne National Gallery of Australia, Canberra Art Gallery of South Australia, Adelaide Artbank, Sydney Holmes a Court Collection, Perth

BARNEY DANIELS TJUNGURRAYI

Barney Daniels Tjungurrayi (c. 1950 - 1998) Groupe Luritja / Warlpiri – Haasts Bluff Né à Haast’s Bluff au milieu des années 50, sa mère était une Anmatyerre de Napperby et son père était Warlpiri. Barney Daniels Tjungurrayi a reçu une éducation européenne à Mungana, un village situé à environ huit kilomètres d'Alice Springs. Barney est un artiste prolifique et extrêmement créatif. Membre du peuple Luritja, il a passé sa jeunesse à apprendre les méthodes traditionnelles de survie, le droit et les cérémonies. Il a commencé à peindre au milieu des années 80 et se décrit comme un autodidacte. Barney est exceptionnellement innovant dans la couleur et la création d'ambiances et surtout il créé un arrière plan moucheté qui devient sa marque de fabrique. Collections : Mbantua Gallery Collection, Alice Springs, NT Flinders University Art Museum, Adelaide, SA Longbeach Museum, California, USA Malcolm Forbes Collection, New York, USA Artbank, Sydney, NSW

BARNEY ELLAGA

Barney Ellaga Né vers 1941 Barney est l’un des doyens du groupe des Alawa. La région des Alawa se situe tout au Nord de l’Australie, en terre d’Arnhem Orientale. Leur pays est délimité par les rivières Cox, Arnold, Roper et par le Golf de Carpentarie.sdr Pendant une bonne partie de sa vie il insistera sur son rôle de gardien de cette région et de plusieurs sites sacrés. Il est associé à la communauté aborigène de Ngukurr, où plusieurs artistes vont avoir un grand succès dés le milieu des années 1990, dont Ginger Riley et Barney Ellaga. Barney a créé un style très personnel. En utilisant une brosse spéciale il va peindre des bandes colorées qui évoquent son pays mais peuvent également être considérées comme des œuvres abstraites. Passant de camaïeux aux forts contrastes il tente divers aventures plastiques mais toujours avec sa technique si particulière. Il n’utilise ni le point des peintres aborigènes du Désert Central, ni les raarks des peintres de Terre d’Arnhem, ni le style figuratif et très narratif de certains artistes de sa communauté. En principe l’originalité de son travail, les bandes de couleurs, lui a été inspiré par les peintures rupestres de la grotte du pays de Minyerri. Ces bandes symbolisent aussi bien une grotte qu’un didgeridoo, son Rêve de Serpent,. Ses œuvres ont été maintes fois exposées depuis la fin des années 1980 et figurent dans d’importantes collections publiques et privées. National Gallery of Australia, Canberra National Gallery of Victoria, Melbourne Autochtone national Cultural Institute Inc., SA Kerry Stokes Collection, Perth Collection Laverty, Sydney

Beerbee Mungnari

Beerbee Mungnari Beerbee (ou Beereebee, Birribi) est né vers 1927 ou 1933 sur les plateaux de l’Est du Kimberley., à la frontière du Territoire du?Nord et de l’Australie Occidentale, Beerbee?Mungnari appartient au groupe linguistique Gija et a grandi sur les terres de ferme d'élevage de Rosewood Station, où il évoque, avec une image forte, «?la soupe de kangourou et le lait de chèvre?» de son enfance rurale. Dès l’adolescence, il entre dans le travail pastoral?: à 16?ans, il rejoint la station de Texas?Downs?Station — à la suite d’un lien de parenté et d’amitié — et passe de nombreuses années comme bouvier, traçant des routes de bétail à travers des paysages du Kimberley aujourd’hui en partie noyés sous les eaux du Lake?Argyle. Le mouvement pictural aborigène a débuté tardivement dans le Kimberley mais Beerbee a été l’un des premiers artistes de Turkey Creek. Il a commencé à peindre avec d’autres artistes importants comme Hector Jandany grâce au soutien de Mission Catholique Mirrlingki. Les artistes y peignent leurs histoires traditionnelles et exposent leurs œuvres à l’école. Son style est parfaitement identifiable. Comme la plupart des artistes Gija, il décrit « son Pays » en mêlant vues aériennes et perspectives. Mais Beerbee se distingue des autres artistes. D’une part les teintes qu’il utilise sont généralement beaucoup plus claires, très douces, assez proche de celles qu’utilise Freddie Timms mais le traitement est radicalement différent. Dans la quasi-totalité de ses œuvres apparaissent en fond les collines de son Pays (cette région est constituée de plateaux) et il rajoute les routes, les voies qui y mènent ou celles qu’on empruntés les Ancêtres du Temps du Rêve. Une partie du Pays que Beerbee peint est aujourd’hui inondé par le barrage qu’on construit les blancs sur l’Orb River. Cependant Beerbee continue de le peindre comme il est resté dans son souvenir. Sa vie de gardien de troupeau a profondément imprégné son œuvre?: la conduite de centaines de bovins sur de longues distances, les creeks, les collines rouges, les « stations » avant l’inondation du lac, les cavaliers, En arpentant une région très vaste, Beerbee s'est imprégné complètement de cette terre. Ainsi, ses tableaux n’évoquent pas seulement des formes, mais une mémoire vivante?: les collines rouges, les pistes du bétail, les cours d’eau presque disparus, les arbres, tout un ensemble aujourd'hui en mutation. Mungnari privilégie les pigments naturels?– les ocres du sol Kimberley –, broyés, pulvérisés, appliqués sur toile ou lin, parfois avec peu de liant, parfois avec l’encadrement traditionnel de galyuwin (la résine naturelle de bloodwood) transmis par ses pairs. La texture de ses œuvres révèle cette approche artisanale?: une terre qui parle, un fil d’horizon rouge?brun, des traces de pistes, des empreintes d’animaux et de bêtes de trait, comme un écho silencieux du temps passé. Sur le plan thématique, Mungnari explore avant tout le «?pays?», le?«?country?», dans son sens aborigène?: non simplement paysage mais entité vivante, reliée aux êtres, aux histoires, à la géologie, aux déplacements humains. Il peint les routes du bétail, les stations, mais aussi les lieux sacrés de sa nation?Gija?: par exemple la vallée de la rivière Horse, le sommet de Carlton Ridge, les vallées inondées. Il évoque aussi les premiers contacts, les récits anciens?: lorsqu’il raconte comment des gardiya (blancs) poursuivaient les Aborigènes, comment la terre a changé, comment l’eau a monté, il inscrit ses tableaux aussi comme archives visuelles. Dans le contexte de la communauté de Warmun / Turkey?Creek, Mungnari a travaillé aux côtés ou dans l’esprit de peintres majeurs tels que Hector?Jandany, Jack?Britten et Queenie?McKenzie. Il observe, il apprend, il transmet?: il regarde Jack?Britten peindre et expérimente les ocres, puis forge sa propre grammaire visuelle. Son œuvre se caractérise par un équilibre entre simplicité formelle et profondeur narrative. Le tracé d’une colline rouge, un trait d’eau verte, un ciel d’ocre pâle deviennent dans ses toiles les axes d’un récit?: celui de la vie, du déplacement, de l’expansion, de la perte et de la continuité. Le rouge des crêtes, le jaune du sable, le vert des rivières, le blanc des pistes sont des couleurs?mémoire. Il dit, à travers la peinture, «?Voici le creux de la vallée que j’ai menée, voici la route que j’ai suivie, voici les stations et les hommes et le bétail qui ont traversé ce sol?pays.?» Poétiquement, on peut dire que ses toiles sont des chants de poussière et de lumière?– où chaque point minuscule d’ocre est une goutte de sueur de gardien de troupeau, une trace de sabots sur un sol ancien, un battement d’aile de dindes sauvages ou d’émeus. Le regard se perd dans les strates de couleur, comme dans les strates de mémoire, et le spectateur est invité à marcher dans les sillons du temps, à ressentir le souffle du vent sur les collines rouges, à entendre l’appel lointain du bétail. Beerbee ne fut pas seulement peintre?: il fut aussi passeur de mémoire, pédagogue informel. Dans les années?1980, alors que la communauté de Warmun prenait conscience de la puissance de sa voix artistique, il peint pour l’école de Ngalanganpum, transmettant aux enfants de son peuple les repères de leur terre. Son influence s’étend aujourd’hui à ses filles (Denise, Joanne, Marika?Mung) qui suivent ses pas et perpétuent la tradition. En résumé, la trajectoire de Beerbee?Mungnari est celle d’un homme qui a su unir deux mondes?: celui du travail pastoral — au cœur d’un paysage rude, vaste, magnifique — et celui de la peinture aborigène contemporaine, qui élève ce paysage à l’échelle mythique de la culture?Gija. Ses œuvres témoignent à la fois d’un attachement à la terre — à ses formes, à ses couleurs, à ses récits — mais aussi d’une adaptation, d’un passage à la toile, à la narration visuelle, d’une condensation poétique de la mémoire d’un territoire. Dans ses paysages ocres, on lit le frémissement des herbes, le trébuchement des bêtes, l’ombre des hommes qui ont dirigé le bétail sous l’orage ou le ciel étoilé du Kimberley. Un monde à la fois concret et mythique, matériel et spirituel, que Beerbee Mungnari a su fixer pour que d’autres puissent encore marcher dans ses sillons. Il meurt en 2011. Beerbee a participé à de très nombreuses expositions en Australie, aux USA, en Europe, au Japon,…et ses œuvres sont présentes dans d’importantes collections COLLECTIONS National Gallery of Victoria City of Wanneroo Collection Kind Edward Memorial Hospital Collection Kerry Stokes Collection