CHARMAINE ASHLEY

Charmaine Ashley (née en 1977) groupe Yolngu - Gapuwiyak – Terre d'Arnhem Orientale Je fais partie du clan Wagilak. Ma véritable patrie est Ngilipitji. J'ai grandi à Namiliri, un billabong près de Ngukurr (au sud de la Terre d'Arnem). J'ai appris l'art textile auprès des vieilles femmes. J'ai de la famille dans le Territoire du Nord et j'habitais à Galiwinku. Mon mari, Andrew, est issu du clan des propriétaires traditionnels de Gapuwiyak. J'aime créer des œuvres avec du pandanus et des teintures végétales.

Charmaine Pwerle

Charmaine est née en 1975. Elle est la fille de Barbara Weir et la petite fille de Minnie Pwerle. Issue donc d’une des familles comptant le plus d’artistes de renommée internationale, il était assez logique qu’elle se mette aussi à peindre. Après sa scolarité, elle regagne la communauté d’Utopia où elle occupe un emploi administratif. Elle profite de ces années pour approfondir ses connaissances tribales. Son style est pour le moment très proche de celui de sa grand-mère. Elle utilise cependant des brosses plus fines et donne ainsi une légèreté et une finesse qui donne un sens du mouvement à ses compositions

CHRISTINE CURTIS NAKAMARRA

CHRISTINE CURTIS NAKAMARRA Ethnie Warlpiri – Désert Central – communauté de Yuendumu Christine Nakamarra Curtis est née à l'hôpital Alice Spring, l'hôpital le plus proche de Yuendumu, une communauté aborigène éloignée située à 290 km au nord-ouest d'Alice Springs. Elle est née dans une famille d'artistes, parmi lesquels Kelly Napanangka Michaels, sa mère, Roy Jupurrurla Curtis, son père et Alice Nampijinpa Henwood Michaels, sa tante. Elle est l'aînée de 7 soeurs et a passé la plus grande partie de son enfance à Nyirripi, une communauté située à 150 km au nord-ouest de Yuendumu. Elle a fréquenté son école locale, puis le Yirara College, un internat réservé aux Aborigènes à Alice Springs. Christine a poursuivi ses études au Kormilda College, un internat aborigène à Darwin. Quand elle a fini ses études, elle est retournée à Nyirripi où elle a travaillé dans le magasin. “J'aime l'endroit. J'ai grandi ici, en apprenant des personnes âgées. ”En 2007, Christine a commencé à peindre pour le centre d'art. «J'aime les motifs et toutes ces couleurs, ainsi que les histoires. En regardant la famille peindre, ils vous montrent le rêve. ” Ici elle décrit Mina Mina, un site de rêve très important, notamment pour femmes qui y viennent de très loin. Il est situé loin à l’ouest de Yuendumu, près du lac Mackay et de la frontière avec l'Australie-Occidentale. Les «kirda» (propriétaires) de ce Rêve sont les femmes Napangardi / Napanangka et les hommes Japangardi / Japanangka; Il existe un certain nombre de ‘mulju’ (Points d’eau) et un ‘maluri’ (sites argileux) à Mina Mina. Au Temps du Rêve, des Femmes Ancestrales ont dansé à Mina Mina et des "karlangu" (bâtons à fouir) ont surgi du sol. Les Femmes ont rassemblé les Bâtons, puis se sont dirigées vers l’est, en dansant, en cherchant de la nourriture, en collectant des ‘ngalyipi’ (liane serpent) et en créant de nombreux sites au fur et à mesure. «Ngalyipi» est une plante grimpante ressemblant à une corde. Il est utilisé pour les cérémonies. L'itinéraire de ce Rêve va bien au-delà du pays Warlpiri. La piste a traversé Coniston dans le pays du groupe anmatyerre à l'est, puis s'est poursuivie jusqu'à Alcoota et Aileron, loin au nord-est de Yuendumu, puis dans le Queensland. Dans de nombreuses peintures inspirée par ce thème, des lignes sinueuses sont utilisées pour représenter le «ngalyipi» (liane serpent). Les cercles concentriques sont souvent utilisés pour représenter la ‘jintiparnta’ (les truffes du désert) que les femmes ont ramassée, tandis que les lignes droites peuvent être utilisées pour représenter le ‘karlangu’ (bâtons à fouir).

CHRISTINE NAPANANGKA MICHAELS

CHRISTINE NAPANANGKA MICHAELS Christine Napanangka Michaels est née en 1981 à l'hôpital Alice Springs, l'hôpital le plus proche de Nyirripi, une communauté aborigène éloignée située à 450 km au nord-ouest d'Alice Springs, dans le Territoire australien. Sa mère est Alice Nampijinpa Henwood Michaels. Elle a grandi à Nyirripi avec sa mère et son père, sa tante Mary Anne Michaels, sa soeur Kelly et son frère Chris, tous des artistes. Son père est décédé depuis. Christine est allée au Kormilda College, un pensionnat réservé aux Aborigènes à Darwin. Elle est retournée à Nyirripi quand elle a terminé ses études. Elle a ensuite passé un certain temps à Hassell Creek, près de la ferme d'élevage d'Emu Bore, à 15 km à l'ouest de Nyirripi. En 1995, elle a rencontré et épousé Ambrose Wilson. Ils ont quatre enfants, trois fils et une fille. Ils vivent à Yuendumu mais se rendent souvent à Nyirripi pour voir leur famille où à Kintore et Warburton. Elle s'est mise à peindre en 2006. Jeune fille, elle a regardé les membres de son entourage peindre. Elle s'inspire des histoires les Rêves, Jukurrpa) qu'elle tient de sa tante, en particulier Majarrdi Jukurrpa (Rêve de Jupe Cérémonielle), qui raconte l'histoire d'un élément important d'une grande partie des activités cérémonielles des femmes Warlpiri. Le sujet de la toile est Lappi Lappi, un trou de roche près du lac Hazlett, à environ 90 km au nord-ouest du lac Mackay en Australie occidentale. Le pays appartient aux groupes de peau Nampijinpa / Jampijinpa et Nangala / Jangala. Situé dans un bassin abrité, le trou de roche de Lappi Lappi est une source d’eau permanente. À l'époque de du Temps du Rêve, de la création, de nombreuses mères de jeunes enfants se rassemblaient là-bas parce que « c'était un endroit sûr pour rester ». Le trou de roche à Lappi Lappi abrite un «warnayarra», un serpent arc-en-ciel qui voyage sous terre entre différents trous de roche. Un jour, des femmes se sont réunies au trou de pierre avec leurs enfants pour chanter et danser. Lorsque le "warnayarra" entendit le son des voix, il voyagea silencieusement vers eux, sous l'eau. Quand il a atteint le bord du trou de roche, il est sorti de l'eau et les a tous mangés.

CINDY MORTON PWERLE

Cindy Pwerle Morton Naissance: c.1976 Utopia, Australie centrale Langue: Alyawarre Cindy, née vers 1976, est originaire d'Utopia mais vit maintenant à Alice Springs. Cindy est issue d'une famille d'artistes talentueux. Sa mère est l'artiste bien connue Gracie Pwerle Morton et ses grandes-tantes sont Gloria et Kathleen Petyarre. Représentées selon une perspective aérienne, beaucoup de ses œuvres présentent des variations de couleurs subtiles. L'histoire décrit les graines de prunier soufflées à travers les terres au moment du Temps du Rêve mais aussi chaque année. La prune de brousse est une plante qui pousse très abondamment après la pluie, mais se désintègre très rapidement après les longs mois d'été. Généralement trouvé en train de pousser le long des lits d'une crique, c'est un petit fruit avec des graines noires qui peuvent être mangés crus ou cuits. La prune de brousse reste une source de nourriture importante, car sa teneur en vitamine C est très élevée. Le Rêve est célébré lors de cérémonies féminines qui enseignent aux jeunes initiées les changements saisonniers, tant dans la nature que dans la vie des femmes. Cindy a trouvé son propre style en utilisant une myriade de points fins et superposés représentant le Rêve de Prune Sauvage et les prunes à divers stades de maturité. Souvent le fond pointilliste est rehaussé par des lignes blancs blanches qui décrivent la terre fissurée du désert sur laquelle elles poussent.

CINDY MORTON PWERLE

Cindy Pwerle Morton Langue: Alyawarre Cindy, née vers 1976, est originaire d'Utopia mais vit maintenant à Alice Springs. Cindy est issue d'une famille d'artistes talentueux. Sa mère est l'artiste bien connue Gracie Pwerle Morton et ses grandes-tantes sont Gloria et Kathleen Petyarre. Représentées selon une perspective aérienne, beaucoup de ses œuvres présentent des variations de couleurs subtiles. L'histoire décrit les graines de prunier soufflées à travers les terres au moment du Temps du Rêve mais aussi chaque année. La prune de brousse est une plante qui pousse très abondamment après la pluie, mais se désintègre très rapidement après les longs mois d'été. Généralement trouvé en train de pousser le long des lits d'une crique, c'est un petit fruit avec des graines noires qui peuvent être mangés crus ou cuits. La prune de brousse reste une source de nourriture importante, car sa teneur en vitamine C est très élevée. Le Rêve est célébré lors de cérémonies féminines qui enseignent aux jeunes initiées les changements saisonniers, tant dans la nature que dans la vie des femmes. Cindy a trouvé son propre style en utilisant une myriade de points fins et superposés représentant le Rêve de Prune Sauvage et les prunes à divers stades de maturité. Souvent le fond pointilliste est rehaussé par des lignes blancs blanches qui décrivent la terre fissurée du désert sur laquelle elles poussent.

Clarise Nampijinpa Poulson

Clarisse Poulson Nampijinpa Clarise Nampijinpa Poulson est née en 1957 à Yuendumu, une communauté aborigène isolée à environ 300 km d'Alice Springs, dans le centre de l’Australie. Elle est une figure atypique de cette communauté. Le manque d’informations sur sa vie et son œuvre tient sans doute au fait qu’elle est assez peu peint et qu’elle est souvent fait des pauses longues dans sa carrière. C’est aussi ce qui explique en partie son manque de notoriété. C’est d’autant plus dommage qu’elle est une formidable artiste. Elle commence à peindre en 1988 et elle est alors l’une des benjamines à se lancer. Dmais elle est bien entourée, sa famille comptera des membres influents du centre d’art de la communauté. Elle peint parfois avec son mari, Michael Poulson Japangardi (décédé). Son beau-frère est également connu, Neville Cobra Japangardi Poulson. Elle se distingue très tôt par un style très précis, très descriptif. Elle aime mettre des détails qui vont venir donner des informations supplémentaires sur les histoires mises en scène mais elle le fait aussi par goût. C’est que le style Warlpiri, son groupe linguistique, est souvent baroque si on le compare à ceux des voisins, notamment celui des Pintupi du Désert Occidental. Et on aime la couleur chez les Warlpiri, et le centre d’art en fera même sa marque de fabrique. Surtout, et c’est exceptionnellement rare, Clarisse va utiliser plusieurs tailles de points dans une même peinture. Et parfois les points se touchent, formant un aplat riche en matière. Une technique qu’on retrouvera plus tard chez les femmes Pintupi, surtout dans les premières années ou qu’on retrouve de façon plus systématique chez les peintres de Balgo. Avec une grande minutie, ce sens du détail, de l’espace, se risquant à s’essayer à différentes palettes de teintes, parfois des teintes fortes et contrastées, formant parfois des jeux optiques, jouant sur les textures, Clarisse se distingue. Bien entendu, elle n’est pas la seule, ni celle que l’histoire retiendra : Maggie Watson Napangardi, Judy Watson Napangardi et Dorothy Napangardi par exemple marquent de leurs empreintes le mouvement artistique dans sa globalité, mais Clarisse aurait toute sa place dans l’histoire de la peinture dans le Désert du Tanami. Son travail est parfaitement identifiable, très riche, très personnel et même si les thèmes restent traditionnels (on va le voir, si on le tient pas compte des motifs chrétiens), sa lecture est toujours originale dans le traitement. La communauté de Yuedumu où elle vit était à l'origine une mission baptiste. Clarisse a peint le chemin de croix de l'église locale dans l'iconographie traditionnelle. Et elle continue aujourd’hui à peindre, dans le plus pure style aborigène, avec les points et les symboles anciens, les histoires du Nouveau Testament. D’autres grandes personnalités de Yuendumu, de grands initiés, comme Paddy Sims Japaljarri était également chrétien. Bien entendu, la plupart des ses eouvres font références à la tradition, aux histoires du Temps du Rêve. Son pays, le site principal dont elle est la gardienne, dont elle a la charge, est Wantungurru. Elle peint les Rêve / Jukurrpa qu’elle tient de son père, qui comprennent Yankirri (Emu Dreaming / Rêve d’Emeu), Ngapa (Water Dreaming/ Rêve d’Eau) et Pamapardu (Flying Ant Dreaming / Rêve de la Fourmi Volante). Ces histoires lui ont été transmises par son père et le père de son père et cela remonte ainsi à la nuit des temps. Ses œuvres seront reproduites dans différents ouvrages sur l’art aborigène et elle a participé à de nombreuses expositions importantes sur l'art aborigène, notamment Mythscapes: Aboriginal Art of the Desert, à la National Gallery of Victoria, Melbourne (1989), Balance 1990, Views Visions and Influences, à la Queensland Art Gallery de Brisbane (1990), L’été Australien à Montpellier , au Musée Favre (1990) et l’exposition consacrée aux femmes aborigènes à l’Art Gallery of New South Wales, (Sydney, 1991) ou Australian Perspecta 1993, dans le même musée. On notera aussi l’exposition au South Australian Museum's Yuendumu - Paintings out of the Desert. En 1992, elle présente sa première exposition personnelle à la Hogarth Gallery de Sydney. En 1993, Clarise est récompensée par le Creative Arts Fellowship. A plus de soixante ans, un âge assez avancé pour une Aborigène. Clarisse n’hésite pas à bousculer de nouveau les codes, à sortir de sa zone de confort et sa production va se concentrer sur une nouvelle série. Elle se met à peindre des scènes de la vie à Yuendumu ou autour, mixant les personnages et les maisons vus en perspective mais comme si le point de vue était le centre de la toile. Et elle ajoute parfois des motifs symboliques, associés à des points remarquables entourant cette zone, souvent le motif représentant le Rêve d’Émeu. Le tout donnant un sentiment de vie étonnant. Ses œuvres figures dans d’importantes collections privées et publiques dont : Collections : Musée du Quai Branly, Queensland Art Gallery, Kelton Foundation, USA National Gallery of Victoria, Artbank, Donald Kahn (Lowe Museum, USA) Museum and Art Galleries of the Northern Territory, …

Clarisse Morgan Nungurrayi

Groupe Luritja / Pintupi – Mt Liebig Clarisse est originaire de la communauté de Mt Liebig, située entre Papunya et Kintore. Dans un style qui oscille entre celui de deux grandes figures de cette communauté, Wentja Morgan Napaltjarri et Lilly Kelly Napangardi, elle créé des œuvres très modernes dans l’aspect, très sobres. Ses œuvres décrivent les sites sacrés et les dunes qui les entourent.

CLARISSE TUNKIN

CLARISSE TUNKIN Elle n'a pas eu besoin d'une école d'art ; son éducation a été transmise de génération en génération, à travers les gestes de sa mère, Teresa Baker, de sa tante Patricia, de sa grand-mère Kay Baker, et de son arrière-grand-père, Jimmy Baker (vers 1915- 2010), figure fondatrice de l'art de sa communauté. C'est dans ce cercle familial que s'est forgé son identité d'artiste. Ses œuvres, d'une grande force visuelle, se distinguent par leurs lignes audacieuses et leurs compositions contrastées. Elle y mêle des ocres traditionnels de sa terre à des couleurs vives et modernes, créant un dialogue entre le passé et le présent. Chaque toile est une cartographie abstraite, un voyage symbolique qui invite le spectateur à explorer son "Pays", le territoire ancestral de sa famille, celui dont elle a la charge spirituelle. Ses œuvres ne sont pas de simples représentations ; ce sont des récits peints. Elles narrent les légendes du "Temps du Rêve", le temps de la création, et plus particulièrement l'Ancêtre Marlilu, l'histoire d'une femme mythologique liée à des de grottes sacrées. À travers ses pinceaux, elle retrace le parcours de cet être ancestral, transmettant des connaissances et des traditions qui sont le fondement même de son peuple, les Pitjantjatjara. L'inspiration de Clarisse Tunkin émane directement de son lien profond avec sa terre et sa culture. Ses voyages dans les paysages de son enfance avec sa mère, notamment la visite de la grotte de Marlilu, ont gravé en elle des images et des histoires qu'elle retranscrit sur la toile. Pour elle, peindre n'est pas un simple acte de création, mais une responsabilité. Elle est la gardienne de ces histoires, chargée de les transmettre à la prochaine génération pour que la mémoire et les traditions de son peuple ne s'éteignent jamais. C'est cette mission qui insuffle à son art une telle intensité et une telle profondeur.

CLEM ABBOTT

Clem Abbott (1939 - 1989) groupe Arrente – Hermannsburg taches Clem est lié par mariage à Wenten (Wenton) Rubuntja, un artiste connu. Il était le fils de Arthur et Katie Abbott. Son nol de peau est Mptyane. A la fin de sa vie il partageait son temps entre la communauté d’Hermannsburg, connu pour ses aquarelles et Alice Springs, où il vivait dans le lit de la rivière (la Todd River, quasi toujours a sec). Il a surtout était très actif dans les années 1960 et 1970. mais n’a jamais était un peintre très productif. Il début la peinture en 1958. Coll ; Flinders University Art Museum coll,

Clifford Possum Tjapaltjarri

Clifford Possum Tjapaltjarri Clifford Possum est peut-être le plus célèbre des peintres aborigènes, et cela ne doit rien au hasard. Emily Kame Kngwarreye est parvenue à insuffler le sentiment de vie à ses peintures. Tommy Watson semble nous montrer les forces telluriques forgeant les sites sacrés. Rover Thomas a chercher à résumer au mieux histoires, géographie, souvenirs. Ronnie Tjampitjinpa et George Tjungurrayi ont épuré au maximum les motifs et ainsi retrouvé la force de la ligne ou du cercle, qui sont aussi les signes de base de cette culture, probablement les plus anciens. Dorothy Napangardi est allée loin dans l’exploration d’un style personnel et des possibilités offertes par une technique simple. Clarisse Poulson Nampijinpa et d’autres ont poussé loin le côté décoratif. L’audace des couleurs et la quête de fluidité a marqué l’œuvre de Judy Watson Napangardi. Clifford, lui, a offert le plus bel des écrins à des histoires que nous ne comprenons pas mais qui ont été le ciment d’une société pendant des dizaines de milliers d’années. Ses grandes œuvres sont souvent décoratives mais vont tellement plus loin que ce côté décoratif. Maître du point et du détail, il peut faire le choix volontaire de laisser les aspects qui sont ses points forts pour construire des séries avec de grandes lignes de force, allant vers une sorte de fusion des styles classiques warlpiri, anmatyerre et pintupi. Parfois les artistes semblent aveugler par leur égo. Seul compte le nouveau, le choquant, l’esbroufe ou bien ils oublient l’idéal qui devrait plus souvent les guider. Chez Clifford, on sait d’évidence qu’il est au service de la tradition. Mais aussi du beau et de l’équilibre. C’est un artiste complet. Il s’adapte si bien au Rêve qu’il veut peindre. Lorsqu'on lui a demandé pourquoi il était devenu artiste, il a répondu : "Ce rêve a toujours été. Depuis nos débuts, avant l'arrivée des Européens. Ce rêve continue ». Les personnes âgées s'occupent de la continuité des lois, de leur transmission, de l'enseignement des jeunes. « Grand-père et grand-mère, oncle et tante, maman et père , tout ça, ils ont continué, leur ont appris à tous les jeunes garçons et filles. Ils ont utilisé les planches de danse, la lance, le boomerang, tous peints. Et ils les ont utilisés sur le corps à différents moments » (évoquant les motifs sacrés). Tous les jeunes vont à la chasse et les vieux là-bas font de la peinture sur sable. Ils ont couché toute l’histoire, comme je le fais sur toile. Tout le monde a peint. Ils utilisent les ocres de toutes les couleurs de la roche. Les gens les utilisent pour peindre. J'utilise de la peinture et des toiles qui ne viennent pas de nous, des Européens. Pour les cérémonies, nous n'utilisons pas les peintures comme je les utilise, non, nous les utilisons les pigments, issus de roches. ». Il est né dans le lit d'un ruisseau à Tjuirri, au cœur du pays d'Anmatyerre, à environ 200 kilomètres au nord-ouest d'Alice Springs, également connue sous le nom de Napperby. Cependant, la date de sa naissance est inconnue, car à cette époque il n’y a aucun registre de naissances et les âges donnés sont approximatifs. Il a hérité de son grand-père le nom tribal Upambura, traduit plus tard en Possum en anglais, et n'a commencé à utiliser le nom Clifford que dans les années 1950, qu'il lui vient d'un missionnaire luthérien qui a visité son pays natal. Upambura était un nom également hérité par le demi-frère aîné de Clifford, Cassidy Possum Tjapaltjarri, ainsi que par ses deux filles Gabriella Possum Nungurayi (née en 1967) et Michelle Possum Nungurayi (née en 1970). Possum fait bien entendu référence à l’Ancêtre Opossum. Le fait d’avoir le nom de Possum s'accompagnerait d'un ensemble de responsabilités cultuelles. Il ne s’agit pas seulement d’un joli surnom... Le père de Clifford était Tjatjiti Tjungurrayai. La mère de Clifford Possum était connue sous le nom de « Long Rose » Nangala. Son père serait mort de soif. Clifford disait se souvenir du moment où ils ont laissé son père (« nous étions tous là. Nous avons pleuré puis nous sommes partis. C’était à Coniston »). Nous sommes alors dans les années 1940. Tjatjiti Tjungurrayi aurait également été fait prisonnier par l'agent William Murray lors du massacre de Coniston en 1928. C’est aussi la période où Clifford perd la vue de son œil droit, mais il ne révélera jamais dans quelles circonstances c’est arrivé. La famille de Clifford aurait cherché des rations dans un dépôt à Jay Creek, à environ 27 miles à l'ouest d'Alice Springs, qui avait été créé par le pasteur luthérien F. W. Albrecht. Clifford a été décrit comme souffrant de malnutrition sévère et a par conséquent été emmené à la mission d'Hermannsburg pendant une période d'environ un an, tandis que sa mère a été laissée à Jay Creek. C’est là que Clifford reçoit des notions de la religion chrétienne mais qu’on sache précisément dans quelle mesure elles impacteront ses croyances et sa vie. Il aurait déclaré : "La plupart du temps. Dieu donne des idées - la réflexion. Mais ce Rêve, c'est Dieu pour nous". Le père de Clifford est né à Ngarlu, à l'ouest du mont Allan (Aleen), un site associé à un Rêve dont son fils s’inspirera souvent : Le Rêve d’Amour. Ce Rêve est l'histoire d’un homme de la sous-section Tjungurrayai qui désirait, contre les règles de parenté, une femme Napangardi. Pour l’attirer à lui, il confectionne des objets magiques à l’aide de cheveux et en chantant (il s’agit là aussi de chants puissants, magiques) Sa mère était originaire de Warlugulong, au sud-ouest de Yuendumu ; là aussi il s’agit d’un site cérémoniel d’une grande importance, mettant en scène le Rêve de Feu. Après la mort de son père, sa mère entamerait une relation avec Gwoya Tjungurrayai, né à Ngarlu. Bien que cette région soit toujours en territoire Anmatyerre, le beau-père de Clifford avait des liens forts avec le groupe voisin des warlpiri. Chez les Walpiri, le système de noms de peau, d’appartenance clanique, celui qui va déterminer les relations familiales pour les Aborigènes, comporte huit noms différents. Ainsi, Tjungurrayi / Tjapaltjarri était l'une des quatre paires de noms transmises par une lignée patrilinéaire. Clifford appartenait au même semi-patrimoine de ses deux pères, mais à une sous-section différente : Tjapaltjarri, plutôt que Tjungurrayi. Les hommes de cette lignée alternent entre ces deux noms de parenté à chaque génération. Dans le cas du beau-père de Clifford, « Gwoja » est un vieux mot en langue Arrernte (Aranda) pour « eau » et suggère que son totem / Rêve personnel est Eau et que son principal site sacré était Watulpunya, un site associé au Rêve d’Eau près de Mount Wedge. Gwoya est cependant connu sous un autre nom : One Pound Jim Tjungurrayi. One Pound Jim, figure légendaire de l'Australie centrale, a servi de guide aux premiers voyageurs et anthropologues. Surtout il devient pour beaucoup d’Australiens le visage, le symbole, des Aborigène du centre de l’Australie. En effet, son portrait figure sur un timbre utilisé par le service postal australien entre 1950 et 1966. Son portrait illustre également des articles et se retrouve ainsi largement diffusé. Mais le massacre de Coniston, l’arrivée des blancs, de plus en plus nombreux, ont grandement perturbé le système anciens. Néanmoins les connaissances continuent d’être transmises et son beau-père initie Clifford, lui transmettant les histoires associées aux sites warlpiri. Il n’ira jamais à l’école. Assez tôt, il se met à travailler comme gardien de troupeau, avec son cousin Kaapa Tjampitjinpa, ses demi-frères Cassidy et Tim Leura ainsi qu’avec Billy Stockman Tjapaltjarri. Les relations qu’il consolide avec ces hommes, qui joueront tous un rôle très important lors de l’éclosion du mouvement artistique, se révéleront essentielles. Pour le moment, Clifford multiplie les emplois dans les fermes qui se trouvent proches des sites spirituels dont il a la charge. Il devient un cavalier émérite mais cela lui permet surtout de parcourir une région dans tous les sens et d’en développer une connaissance très profonde. Il en connaît aussi bien les pistes profanes, celles qui servent à regrouper le bétail que les « pistes du Rêve », celles qui marquent le voyage des Ancêtres du Temps du Rêve. Là aussi, le passé permettra d’éclairer le futur. Lorsque Clifford va développer son style en créant des peintures sur de grands formats, il lui sera plus facile de conceptualiser tout une région car il en connais tous les détails et tous les secrets. Il acquiert aussi un solide bagage en ce qui concerne les langues aborigènes des voisins ainsi qu’un rudiment d’anglais. Alors qu’il travaille dans les fermes depuis l’âge de 12 ans, il découvre qu’il peut gagner d’avantage d’argent en vendant des objets sculptés aux touristes qui s’aventurent vers les sites majestueux de Glen Helen. Il se met à réaliser de petites sculptures, des serpents, des lézards mais aussi des boomerangs. Et Clifford est très doué. Dès ce moment, son sens de l’espace, des formes, font merveille. C’est à la même période que Clifford va produire ses premières peintures. Il ne s’agit pas encore d’œuvres qui puisent dans le registre des histoires et de motifs traditionaux. Il s’agit de paysages, que les artistes décrivent de façon très figurative. Le premier aborigène a avoir reçu la citoyenneté australienne (oui… il faudra attendre un référendum en 1967 pour que tous les Aborigènes puissent devenir officiellement australiens) est Albert Namatjira qui avait guidé un artiste dans le bush. Cet artiste lui avait fait don de son matériel et Albert s’était mis à peindre à son tour avec succès. Les membres de sa famille s’y mettront à leur tour et cela deviendra une spécialité de la communauté d’Haasts Bluff. Cette communauté se trouve sur l’une des routes qui ménent d’Alice Springs, la seule ville du centre au le site d’Ayers Rock / Uluru. Un des fils d’Albert donne à son tour de la peinture à Clifford. Toujours dans les années 1950 il est embauché pour la construction de la nouvelle communauté de Papunya. Il y rejoint, une fois encore, son cousin Kaapa. C’est là qu’il épouse Emily Possum Nakamarra, qui deviendra la mère de ses quatre enfants (Daniel, Lionel, Gabriella et Michelle). Les étoiles s’alignent en 1971. L’expérience multiple emmagasinée par Clifford va trouver une nouvelle voie pour s’exprimer. Cette année, le mouvement artistique tel qu’il est connu aujourd’hui, démarre suite à un projet lancé par un jeune professeur idéaliste, Geoffrey Bardon. Un petit groupe d’initiés de différents groupes linguistiques se met à transférer les motifs de peintures corporels et ceux réalisés sur le sol pour les cérémonies sur des supports modernes et pérennes comme des toiles cartonnées, des panneaux de masonite et d'autres surfaces. Une coopérative est créée dans la foulée. Les œuvres s’inspirent directement de la tradition, des histoires de Tjukurrpa (Rêve), représentant la création de sites et de reliefs importants par des êtres ancestraux tout au long de leurs voyages à travers les terres traditionnelles. Clifford, sous l’impulsion de son frère Tim Leura, est l’un des derniers à rejoindre ce premier groupe de peintres, en février 1972. Mais il suit aussi son cousin, Kaapa, qui joue un rôle moteur dans la formation de ce groupe. Et on peut dire qu’à ce moment, plusieurs clans se forment, dont le ciment est le groupe linguistique. Et l’apport des Anmatyerre de Mt Allen, Clifford, Tim Leura, Kaapa et Billy Stockman est majeur. Durant cette période, le fond est souvent peu travaillé : les motifs se détachent d’autant plus du fond noir ou ocre. Peu à peu, le fond pointilliste aux effets vibratoires prend le dessus. Ce n’est pas seulement une évolution stylistique : le contenu symbolique s’efface un peu, et Johnny Warangkula Tjupurrula ou Clifford Possum Tjapaltjarri réalisent ainsi l’harmonie parfaite entre les motifs traditionnels et une vision purement artistique. Clifford a un don naturel. Il progresse très vite, ne cherchant pas à copier. On sent chez lui la volonté de créer une œuvre intégrale. Pas seulement à poser ici tels motifs, puis à emplir le fond de points. Il faut que le fond, la forme, l’équilibre général, les couleurs, tout soit mis au service de l’art. Il est toujours soucieux de rendre hommage au monde sacré du Rêve mais il veut le faire avec maestria. Parmi les précurseurs, certains vont influencer beaucoup d’autres artistes. Johnny Warangkula Tjupurrula va donner une grande importance aux décors, au fond, qu’il va remplir de hachures et de points (même si pour lui, un faiseur de pluie, ces points évoquent direcetemnt la pluie et les plantes et fleurs qui poussent). Clifford lui emboîte le pas mais conserve un style personnel dans la façon de déposer les points. C’est que Clifford est très minutieux, à un sens du détail que peu d’artistes possèdent. Ainsi les Pintupi chercheront le plus souvent à aller à l’essentielle, à ne pas trop charger leurs œuvres. On le sait aussi, les premiers peintres subissent la pression des initiés des territoires voisins qui souhaitent ne pas voir les peintres dévoiler les motifs sacrés, les détails des histoires. Il faut donc apprendre à transformer certaines formes trop suggestives, trouver comment exprimer les histoires en utilisant parfois des schémas nouveaux, mettre au point des trouvailles qui permettent une lecture à la fois aux Aborigènes mais aussi au nouveau public occidental qui découvre ces œuvres, qui cherchent aussi à les décrypter en partie. Et là aussi son apport est fondamental. Mais, comme je le disais plus haut, Clifford veut aller plus loin. Il faut se souvenir que ces artistes sont des autodidactes, qu’ils ne connaissent rien à l’art occidental. Et pourtant, Clifford a des idées très novatrices. On peut parler de génie quand on a à l’esprit les conditions dans lesquelles il a passé sa jeunesse, vivant dans le bush, isolé. Ici les artistes ont accès, encore plus depuis la diffusion d’internet, aux autres œuvres, à des écoles, … Et comme je le répète depuis des années, s’individualiser est un élan contraire à la culture aborigène. Alors, lorsqu’on juge l’art d’un Clifford Possum, gardons à l’esprit ces éléments. Et voilà que Clifford cherche à créer une atmosphère particulière. Il fera aussi évoluer sa palette, et jouera avec les couleurs pour évoquer des détails particuliers mais surtout à la fois pour découper ses grandes compositions ou pour donner une ambiance particulière. Ce n’est pas seulement les tons, les couleurs, mais dans la façon de fracturer les champ de points qui va créer des effets visuels. Dans certaines de ses peintures, Clifford tente de donner une impression visuelle de la lumière du soleil, des nuages, de l'ombre et de la terre pour désigner des moments spécifiques de la journée. Comme il s’agit de vues aériennes, les nuages viennent cacher certains éléments du territoire peint. Ces peintures, dont le rendu est spectaculaire, en plus d’êtres très inventives, soulignent le savoir-faire, la technique très poussée de Tjungurrayi. Les œuvres de début de carrière, dans des formats assez réduits, n’étaient cependant qu’un simple avant-goût de la grandeur des peintures qu’il allait créer, à une échelle sans précédent, à partir de 1976. Il va alors produire des œuvres qui combinent plusieurs thèmes – ils sont encore aujourd’hui, très peu à l’avoir fait. En principe, nous avons une peinture, une histoire. Clifford se met à décrire plusieurs sites, à la manière d’une carte qui illustrerait une large étendue de terres avec les différents sites sacrés, le voyage des Ancêtres / Rêves qui sont à l’origine de ces sites. Il est choisi par la coopérative pour peindre, avec son frère Tim Leura, une grande toile « Warlugulong, 1976 », pour un documentaire de la BBC, Desert Dreamers. Le tableau dépassait en taille et en complexité narrative tout ce qui avait été produit jusqu'à présent. Le motif central représenté le site même où Long Rose Nangala, la mère de Clifford, était née, est associé au Rêve de Feu. Et Clifford continuera à faire évoluer son style. Sur les œuvres finales les plus emblématiques, le fond pointilliste disparaît. Sur une série bien connue, les restes squelettiques de deux garçons flottent austèrement sur le fond noir. Il s’agit des deux fils de l’Ancêtre Lézard à Langue Bleu qui va déclencher un feu magique et les immoler. Ce Rêve appartient au pays dit « Warlukurlangu » (ou Warlugulong) , au sud-ouest de Yuendumu, dont les hommes Jampijinpa/Jangala et les femmes Nampijinpa/Nangala ont la garde. Cette histoire met en scène un vieil homme ‘lungkarda’ : il faut comprendre un Ancêtre nommé Lézard à Langue Bleue car il a donné vie par la suite à cette espèce animale ; mais il s’agit en réalité d’une sorte de divinité protéiforme. Cet Homme du groupe de peau Jampijinpa, vivait sur une colline avec ses deux fils Jangala. Le vieil homme feignait la cécité et envoyait les deux garçons chasser. Pendant leur absence, il chassait et mangeait tout ce qu'il attrapait avant leur retour. Un jour, les fils revinrent avec un kangourou qu'ils avaient attrapé après de nombreuses recherches. Malheureusement, le kangourou était sacré pour le vieil Homme, à l'insu des garçons. Dans sa colère, le vieil Homme décida de punir ses fils : alors qu’ils étaient sortis, il envoya un énorme feu après eux qui les a poursuivis sur de nombreux kilomètres, les propulsant parfois dans les airs. Bien que les garçons aient éteint les flammes, la magie spéciale de «lungkarda» a maintenu le feu en vie. Épuisés, les garçons ont finalement été vaincus par les flammes. Cette histoire peut paraître terrible. Attention, elle n’est pas à prendre au sens littéral. La vie dans une zone hostile où les Aborigènes vivent depuis des dizaines de milliers d’années, dépend souvent de la cohésion du groupe et du respect des règles. Il s’agit, au travers d’histoire comme celle-ci, d’apprendre aux jeunes ces lois. Il est interdit de manger son « frère » : ainsi l’homme qui a pour Rêve le Kangourou ne pourra manger du kangourou. D’autre part il existe plusieurs versions de cette histoire. Dans une version différente, le vieil Homme allume le feu car les jeunes ont mangé le kangourou seul, sans le partager. Chez les Aborigènes, il n’y a pas de possessions personnelles, et tout doit être partagé, surtout la nourriture trouvée. Ainsi, cette loi si importante sera transmise au travers d’une histoire qui doit marquer les jeunes lors de l’initiation, au moment où l’on va dévoiler ses mythes. En 1983, il remporte le 14e Prix Alice pour son « Mulga Seed Dreaming », qu'il a peint à Mbungara. En 1985, il accepte une commande du Araluen Art Center pour peindre le dessin d'une fresque murale de 25 mètres sur le mur extérieur du centre culturel d'Alice Springs. Il déménage avec sa famille en ville pour permettre à ses enfants d'accéder à l'enseignement secondaire. Sa première exposition personnelle a été organisée par l'Institute of Contemporary Art de Londres en 1988. ... . Plus tard dans la même année, il participera à l'exposition intinérante « Dreamings », qui voyage jusqu’aux USA. En 1990, il présente une autre exposition personnelle à Londres et, à cette occasion, est présenté à la reine. Mais une tragédie le frappé peu de temps après, avec la mort de sa femme et de son fils aîné. Son travail a été inclus dans de nombreuses expositions individuelles et collectives à travers l'Australie et au-delà, notamment en France, aux États-Unis et au Brésil. Il devient un ambassadeur de l'art aborigène à travers le monde. En 2002, la rétrospective de son travail, sous la forme d’une grande exposition itinérante, comprenait des œuvres couvrant les trente années de carrière de l'artiste. A cette occasion, la monographie que lui avait consacrée Vivien Johnson est republiée sous une nouvelle forme et des ajouts. Sa carrière est cependant entacher de polémiques. La découverte d'une exposition pleine de contrefaçons à Sydney à la fin des années 1990 et la publicité négative que cela a suscitée le marque durablement : il y a le soucis des faux mais aussi parfois des peintures qui décrivent des Rêves sur lesquels Clifford n’a aucun droit. C’est très grave selon la loi aborigène. A une période Clifford retourne vivre près de ses terres traditionnelles et ne travaille plus pour le centre d’art dont il a été un moment le président. Il vend ses œuvres de façon indépendante. On sait qu’il signe et fait passer pour siennes des œuvres produites par Michael Tommy, Brogus Tjapangarti et d'autres peintres afin d’aider ces artistes, de maximiser leurs revenus. Les toiles de Clifford se vendent bien. Bien que très peu d’artistes aborigènes connus ont bu, Clifford a une grosse dépendance à l'alcool et au jeu. Parfois pour de l’argent facile, il produit des œuvres mineures, superficielles, ou signe des tableaux qui reprennent ses compositions mais qu'il ne peint pas réellement ou, le plus souvent, pour lesquelles il a reçu une aide. Ses filles, Gabriella et Michelle sont de très bonnes artistes dont la technique est proche de celle de leur père et apprennent à peindre en aidant leur père à compléter le fond pointilliste. En fin de carrière il trouve cependant des appuis sincères, entre une nouvelle compagne et un marchand, Arnaud Serval. Il est difficile de faire un tri, de savoir exactement ce qui a pu se passer. Pour ma part, lorsqu’on voit des vidéos des très nombreux collaborateurs peindre les œuvres de Damien Hirst, lorsqu’on connaît les circonstances dans lesquelles ont été produites les dernières œuvres de Mark Rothko, je me dis que l’objectivité n’est absolument pas la même lorsqu’il s’agit des artistes aborigènes. Et il faut aussi admettre que le jeu favori de beaucoup de marchands australiens est de dire du mal des collègues / concurrents, quitte à en rajouter. Il y a des faux Clifford mais il est probablement difficile d’en connaître la proportion. Il décède le 21 juin 2002, jour où il devait être investi de l'Ordre d'Australie, à Alice Springs. «… pour ses services en tant que contributeur et pionnier du développement du mouvement artistique du désert occidental et de la communauté aborigène à travers l'interprétation d'anciennes traditions. et les valeurs culturelles ». Il passe ses derniers jours dans une maison de retraite à Alice Springs. Le journal Le Monde fera un long article en première page suite au départ de Clifford. C’est l’occasion, et c’est malheureusement souvent le cas dans des articles consacrés à l’art aborigènes, de lire un bel ensemble de mensonges et de bêtises. Mais il revient sur la dernière polémique liée au grand artiste. Ses filles l’enterre à Yuelamu, contre les dernières volontés transmises par leur père. Il ne faudrait pas que ces polémiques empêchent de juger de façon objective son génie et sa contribution fondamentale à la promotion de l’art aborigène. Malgré ces événements, les collectionneurs, mais aussi les institutions, ont conscience de son importance. Sur le second marché, celui des ventes aux enchères, il possède toujours le record pour une peinture australienne et devrait le conserver un moment. Chez Sotheby's en juillet 2005 « Emu Corroboree Man » une composition magistrale de 1972, un petit format comme souvent à cette période, 46 x 61,5 cm, a largement dépassé les attentes de 150 000 à 250 000 $. Sotheby's toujours propose une piéce monumentale, un chef d’oeuvre de 1977, toujours centré sur le site de Warlugulong. Estimée entre 1 800 000 et 2 500 000 $, un prix très élevé pour une peinture aborigène, Sotheby’s reproduit cette pièce en couverture de leur catalogue de juillet 2007. Le tableau avait une histoire fascinante et avait été vendu pour la dernière fois par Joel's lors d’une vacation de 1996. Le tableau de 202 x 338,5 cm avait été estimé à l’époque entre 3 000 et 5 000 $ seulement et vendu pour 39 600 $. Il a été acheté par Hank Ebes, marchand bien connu d’art aborigène, qui, après avoir dépassé la limite fixée par son client américain, a décidé de lancer lui-même une offre pour le chef-d'œuvre. L'œuvre était accrochée dans une cafétéria au cours de la décennie précédente et, pendant les 11 années suivantes, elle occupa une place de choix parmi un trésor d'importantes peintures indigènes de la maison d'Ebes à Melbourne. Cependant, avec la fermeture de sa galerie, Ebes a cédé l'œuvre à Sotheby's qui l'a vendue à la National Gallery of Australia pour 2 400 000 $, un record pour une œuvre d'art aborigène. D’autres œuvres de Clifford ont été vendues pour des prix élevés. Prix, Récompenses et Commandes : 2022 Connection | Songlines from Australia's First Peoples in a spectacular immersive experience, National Museum of Australia, Canberra 2002 Medal of the Order of Australia 1991 Mural, Alice Springs Airport 1991 Strehlow Research Foundation, Alice Springs 1985 Mural design, Araluen Centre, Alice Springs 1983 Alice Art Prize, Alice Springs Collections : National Gallery of Australia, Canberra National Gallery of Victoria, Melbourne Berndt Museum of Anthropology, University of Western Australia National Museum of Australia, Canberra Robert Holmes a Court Collection, Perth Donal Kahn Coll, Lowe Art Museum, University of Miami Broken Hill Art Gallery, Broken Hill South Australian Museum, Adelaide Queensland Art Gallery, Brisbane University of Western Australia, Perth Parliament House art collection, Canberra Artbank, Sydney Pacific Asia Museum, Los Angeles Queensland Art Gallery, Brisbane Art Gallery of New South Wales, Sydney The Kelton Foundation, Santa Monica, USA Art Gallery of South Australia, Adelaide Art Gallery of Western Australia, Perth Araluen Arts Centre, Alice Springs Flinders Art Museum, Adelaide TarraWarra Museum of Art, Victoria Hank Ebes Collection, Melbourne Shepparton Art Museum, Shepparton, Australie Fondation Burkhardt-Felder Arts et Culture, Motiers, Suisse Alice Springs Airport, Australie, Victorian Centre for the Performing Arts, Auckland City Art Gallery, Nouvelle Zélande, Samlung Essl Collection, Vienne, Autriche

Clifford Tilmouth Pungarta

Clifford Tilmouth Pungarta Groupe Anmatyerre – Utopia – Désert Central Clifford est né en 1972 et il est marié à Rosemary Bird Mpetyane, également artiste.

COLLEEN WALLACE NUNGARI

Coleen Wallace Nungari Groupe Arrente / Anmatyerre - Utopia Colleen est née en 1973. Elle a été élevée par Kathleen wallace, l’artiste la plus importante de la petite communauté de Santa Teresa. Cela aura une grande importance lorsque Colleen se mettra à peindre car les artiste de Santa Teresa ne référent peu aux épisodes du Temps du Rêve et ont créé un style très contemporain, très coloré, riche en détail. Colleen utilisera les techniques de ces artistes lorsqu’elle voudra peindre une partie des fonds de ses compositions. Elle est marié avec un homme d’Utopia, le fils d’Ada Bird Petyarre, une artiste célèbre pour ses toiles inspirées des peintures corporelles…là encore un thème, plus traditionnel, que reprendra Colleen. Colleen recevra aussi l’autorisation de peindre le Rêve d’Igname, qui revêt une grande importance chez les femmes d’Utopia.

COWBOY LOUIE PWERLE

COWBOY LOUIE PWERLE Cowboy Louie Pwerle est né en 1941 sur les terres d'une ferme située aujourd'hui sur la communauté d'Utopia en Australie centrale. Très bon bouvier, de même que tous les hommes de sa famille, aimant porter des chemises de cow-boy, des bottes et un chapeau, il devient « Cowboy Louie ». Cowboy vit maintenant sur le campement de Mosquito Bore, toujours à Utopia. Cowboy est le frère cadet de Louie Pwerle (aujourd'hui décédé), qui était également un artiste bien connu et le dépositaire de droits importants sur plusieurs sites sacrés sur le même territoire. Ses sites et ses Rêves principaux sont moins significatifs que ceux de Louie, mais plus variés. Cowboy a été encouragé à commencer à peindre par Louie et, dans certains cas, à dépeindre certaines histoires sous son autorité. C’est ce qui s’est produit en particulier lors de travaux ultérieurs, où Louie a donné à Cowboy la permission de peindre au sujet des cérémonies d’initiation des hommes, dont Louie était responsable. Cependant, Cowboy décrit principalement les lieux de nidification de la pintade sauvage (ou Bush Turkey) et les voyages de cet animal tout en recherchant la nourriture, en s’accouplant et en prenant soin de ses poussins. Dans son Rêve, l'Ancêtre Pintade se promène dans les terres en laissant des traces entre et autour des points d'eau à Atnwengerrp. Dans ses peintures, ces traces sont représentées par des lignes en pointillés et les points d'eau sont représentés par des cercles géométriques. Cowboy décrit donc le voyage de la Pintade dans ses peintures et ses fonctions cérémonielles assurent la continuité de l’espèce. Cet animal est également une excellente source de nourriture. Cowboy peint également Emu (Ankerr) Tucker Dreaming et Lizard (Arlewatyerr) Dreaming. Ses œuvres sont des cartes narratives, avec lieux et les déplacements des Ancêtres. Cowboy continue de peindre avec des points très fins, choses rares pour un homme, d'autant plus qu'il n'est plus très jeune ! Il est aussi connu pour avoir sculpté des petites pièces en bois représentant des animaux.  COLLECTIONS : National Gallery of Victoria, Melbourne, Museum of Victoria, Melbourne, The Coventry Collection, Sydney Art Gallery of South Australia, Adelaide, Benalla Art Gallery, Stichting Sint-Jan, Brugge, Hollande, The Casama Group, Melbourne, Holmes a Court coll, Perth

DARA MBITJANA

Dara Mbitjana groupe Anmatyerre – Utopia – Désert Central Dara est née en 1965. Elle est la fille de Minnie Pwerle et Motorcar Jim, deux artistes bien connus de la communauté d’Utopia. Elle est aussi la sœur de Barbara Weir (même mère mais père différent) et de Betty Mbitjana. Comme d’autres membres de cette famille, elle s’inspire des œuvres de sa mère, des toiles qui puisent dans les motifs de peintures corporelles.

DAVE PWERLE ROSS

Dave Pwerle Ross (David Ross Pwerl) Ethnie Anmatyerre – Utopia – Désert Central Dave est né dans les années 1930. Il est l’un des grands initiés d’Utopia, un homme de Loi important. Il nous offre souvent des œuvres avec une symétrie très marquées, inspirées par les "peintures" rituelles, faites au sol. Collections: National Gallery of Victoria, Queensland Art Gallery, Art Gallery of New South Wales, Musée du Quai Branly, Musée des Confluences (Lyon), Aboriginal Art Museum, Utrecht (Pays Bas)

DAVID CORBY TJAPALTJARRI

David Corby Tjapaltjarri (1940 - 1980) Groupes linguistiques ngaliya/warlpiri Tjapaltjarri est né à Tjunti, au nord-ouest de Papunya, dans la chaîne de Treuer. Il travaillait comme éleveur avant de rejoindre le premier groupe d'artistes de Papunya. L'un des plus jeunes du groupe, il fut encouragé à le rejoindre par son frère aîné Charlie Egalie Tjapaltjarri et son travail fut influencé par son beau-père Johnny Warangkula Tjupurrula, l'un des artistes les plus influents du mouvement. Il meurt noyé en 1980 dans un ruisseau en crue alors qu'il rentrait à Papunya, peu après avoir été élu président du célèbre centre d'art Papunya Tula Artists. De nombreux membres de sa famille sont toujours peintres. Il a peint des rêves de perruches, de wallabies, d'émeu et de larves... collections : FLINDERS UNIVERSITY, MUSEUM AND ARTS GALLERIES OF THE NT,...

DAVID MALANGI

David Malangi David Daymirringu Malangi (vers 1927 – 1999) communauté de Ramingining – Terre d’Arnhem Centrale David est l’une des grandes figures artistique de l’art aborigène et notamment de la région de Ramingining en Terre d’Arnhem. Son nom est associé à une des premières controverses sur les Aborigènes et leur art. Les motifs d’une écorce collectée par Karel Kupka servent en effet de base au billet de 1 dollar (1966) mais sans jamais en avoir demandé l’autorisation à David Malangi. Il n’est pas seulement un peintre, mais aussi un sculpteur et un graveur. Très tôt il a le droit à une exposition personnelle (1986, State Bank of NSW) Malangi a représenté l'Australie à la Biennale d'art de São Paulo en 1983. Il a été l'un des premiers artistes aborigènes dont le travail a été présenté à la Biennale de Sydney en 1979. En 1983, son travail a été exposé à l'Australian Perspecta à la Art Gallery of New South Wales, Sydney. Il a réalisé dix ossuaires sur les 200 pour le « mémorial aborigène », l’oeuvre artistique mais aussi politique la plus célèbre d’Australie, à la National Gallery of Australia en 1988. Il s'est rendu à New York en 1988 dans le cadre de l'exposition « Dreamings » d'art aborigène. En juillet 2004, une exposition du travail de David Malangi s'est ouverte à la National Gallery of Australia intitulée « No Ordinary Place » ( puis cette exposition devient itinérante en 2006). Bien entendu suivront un nombre très importantes d’expositions partout dans le monde, des articles, des reproductions dans des livres et catalogues. Collections : Arnotts Collection, Sydney. Artbank, Sydney. Art Gallery of New South Wales, Sydney. Art Gallery of Queensland, Brisbane. Art Gallery of South Australia, Adelaide. Art Gallery of Western Australia, Perth. Australian Museum, Sydney. Berndt Museum of Anthropology, University of Western Australia. Central Collection, Australian National University, Canberra. Flinders University Art Museum, Adelaide. Gold Coast City Art Gallery, , Queensland.Karel Kupta Collection. Linden Museum, Stuttgart, Germany. Milingimbi Collection, MECA, Milingimbi Educational and Cultural Association. Museum and Art Gallery of the Northern Territory, Darwin. Ramingining Collection, Museum of Contemporary Art, Sydney Museum of Victoria, Melbourne.Myer Gatner Collection. National Gallery of Australia, Canberra. National Gallery of Victoria, Melbourne. National Maritime Museum, Sydney. Reserve Bank Collection Robert Holmes a Court Collection. South Australian Museum, Adelaide. Tasmanian Museum and Art Gallery, Horsfall Collection, Hobart. University of QueenslandAnthropology Museum, St Lucia. Musée du Quai Branly, National Gallery of Canada, Queensland Art Gallery, Aboriginal Art Museum, Hollande

DEBBIE BROWN NAPALJARRI

Debbie Napaljarri Brown est née à Nyirripi, une communauté aborigène située à 400 km au nord-ouest d'Alice Springs, dans le centre de l'Australie. Elle a grandi à Nyirrpi et y a suivi l'essentiel de ses études, même si elle a passé plusieurs années dans un pensionnat au Yirrara College à Alice Springs. À son retour à Nyirripi, elle a travaillé au magasin et a également aidé à prendre soin de personnes âgées. En 2010, Debbie s’est installée à Yuendumu, à 160 km à l’est de Nyirripi, avec son mari et son fils Jarvis, pour se rapprocher de la famille de son mari. Elle travaille pour le centre des femmes et prépare des déjeuners pour les enfants de l’école. Debbie peint depuis 2006. Sa grand-mère, Margaret Napangardi Brown, également artiste du centre d'art, lui a appris à peindre. Son grand-père est le célèbre artiste peintre Pintupi, Pegleg Tjampitjinpa, né vers 1920 et qui a grandi dans les environs de Wilkinkarra, menant une vie traditionnelle. Debbie regardait sa grand-mère et son grand-père peindre et écoutait les histoires des Rêves de sa grand-mère. Dans ses tableaux, Debbie peint le Rêve de son père. Ces histoires lui ont été transmises par sa grand-mère, sa mère et leurs parents avant eux pendant des millénaires. La Wanakiji Jukurrpa (Rêve de Tomate du Bush) traverse Yaturlu (près du mont Theo, au nord de Yuendumu). «Wanakiji» se présente sous la forme d'une petite plante épineuse aux fleurs pourpres qui porte des fruits verts charnus avec de nombreuses petites graines noires. Une fois les fruits ramassés, les graines sont enlevées à l’aide d’une petite cuillère en bois appelée «kajalarra». Les fruits peuvent ensuite être consommés crus ou enfilés sur des brochettes appelées ‘turlturrpa’, puis cuits au feu. ‘Wanakiji’ peut également être plié et mis à sécher. Quand ils sont préparés de cette façon, on l’appelle ‘turlturrpa’ et le fruit peut être conservé longtemps. Le Wanakiji Jukurrpa, le Rêve de Tomate, appartient aux femmes Napanangka / Napangardi et aux hommes Japanangka / Japangardi.

Debra Reid Nakamarra

Debra Reid Nakamarra Ethnie Pintupi – Désert Occidental – Kintore La fille de Walangkura a hérité de sa mère les droits sur des motifs. Debra qui peignait occasionnellement jusqu’ici se met à peindre très régulièrement, du très petit au grand format.

Delilah Freddy Puruntatameri

Groupe Tiwi - Ile Melville – Territoire du Nord Delilah Freddy Puruntatameri a régulièrement exposé dans des expositions collectives à partir de 1996 et a eu sa première exposition personnelle en 2003 (galerie Alcaston de Melbourne). Elle était née en 1968. Delilah est la fille du regretté artiste renommé Paddy Freddy Puruntatameri, et la sœur des sculpteurs et peintres Patrick Freddy Puruntatameri et Matthew Freddy Puruntatameri. Le British Museum possède deux œuvres de Delilah. Elle a réalisé de très belles gravures. Coll : National Gallery of Victoria, British Museum, National Gallery of Australia, Australian National Maritime Museum,