Denis Nelson Tjakamarra

Groupe Luritja- Papunya- Désert occidental Dennis Nelson Tjakamarra est né à Alice Springs en 1962, fils de Johnny Warangkula Tjupurrula, l'un des fondateurs du mouvement de peinture du désert, et de sa seconde épouse Gladys (Yawitji) Napanangka, également une artiste importante. Dennis se souvient d'aller « après l'école » regarder les peintres au travail. Il dit que son père lui a appris à peindre : « Utilise le pinceau, coupe-le, il m'a appris ». Les peintures de Dennis rappellent fortement les premières œuvres de son célèbre père : « Je perpétue son style. Je sais. » Johnny lui a également appris ses histoires et l'a emmené sur les sites : le Kalipinypa Kapi Tjukurrpa (Rêve d'eau) avec « beaucoup d'oiseaux jouant après la pluie » ; "L'Esprit de la Mort [qui] vient du sous-sol au milieu du désert" et Tjikari où les "Hommes qui rêvent [sont] toujours là maintenant". Dennis a peint pour Papunya Tula Artists au début des années 1990, puis pour Warumpi Arts avant sa fermeture en 2004, et peint aujourd'hui pour le centre d’art de Papunya.

Dennis Tjupurrula

Dennis Tjupurrula Dennis évoque le déplacement des Ancêtres Tingari dans le Désert Occidental. Les Tingari sont des Divinités / Etres Ancestraux (Rêves) qui ont voyagé au Temps du Rêve, parfois accompagnés de novices, de jeunes non initiés et de femmes. Par leurs actions, ils ont créé des sites remarquables où leur énergie vitale est toujours présente. Ils réalisèrent des cérémonies et donnèrent les lois aux hommes. Dennis fait partie du groupe pintupi, connu pour avoir créé des motifs très simples, qui condensent pourtant de multiples informations. La façon synthétique de peindre des pintupi, proche de l’art abstrait, cinétique, donne un aspect très contemporain à l’art aborigène. Il faut toutefois réaliser qu’il s’agit non pas d’une recherche purement esthétique mais de motifs sacrés, très anciens. Ses peintures font très rapidement penser aux objets cérémoniels (ou aux boucliers gravés).

DIANNE TIPUNGWUTI

Dianne Tipungwuti Groupe Tiwi – île Tiwi– Territoire du Nord Diane est née en 1961 sur l’île de Bathurst, Après des études à darwin elle est revenue sur l’île. Elle se met à la peinture en 1994 en utilisant les techniques traditionnelles, des hachures très fines qui couvrent aussi bien les peintures que les sculptures ou de larges traits fait au doigt.

DICK ROUGHSEY

Dick Roughsey est né vers 1920 sur l’île Langunarnji, reliée à l’île de Mornington par un banc de sable à marée basse, et fait partie du groupe des îles Wellesley du Nord dans le golfe de Carpentaria. On lui a donné le nom tribal Goobalathaldin. Il a passé la première partie de son enfance dans le bush et a adopté un mode de vie traditionnel, en apprenant les cérémonies et en racontant les histoires de ses ancêtres. Il a appris la riche histoire orale de la tribu Lardil auprès de son père. Ses parents ancestraux étaient trois personnes, le chef Marnbil, son épouse Gin-Gin et son oncle Dewallewul. Les missionnaires blancs ont convaincu les parents de Dick de l’amener à l’école presbytérienne de Mornington Island à l’âge de 7 ou 8 ans. Au début, il avait peur de son nouvel environnement, mais il s’est vite installé et a reçu une éducation chrétienne heureuse mais difficile. On lui a donné le nom de «Dick» à la mission. Son père est décédé alors qu'il était à l'école de la mission. Dick a aimé rentrer chez lui en vacances. Au cours de l'une de ces vacances, il a contracté un trachome qui a affecté sa vision et lui a causé des problèmes plus tard. Il a quitté l'école à l'âge de 13 ans environ et a poursuivi ses études auprès des anciens de la tribu, apprenant les lois des Lardil et les méthodes de chasse. Il n'a pas participé à une cérémonie d'initiation - normalement entreprise aux alentours de cet âge - parce que les missionnaires avaient demandé aux anciens de faire cesser les cérémonies. Roughsey et son épouse Elsie ont eu six enfants ensemble. Ses enfants, Mervyn, Raymond, Kevin, Eleanor, Basil et Duncan, ont été élevés principalement par leur mère sur l'île Mornington, leur père s'absentant fréquemment pour le travail. Les enfants Roughsey étaient scolarisés à Thursday Island, Dick estimant qu'une éducation dans ce pays permettrait d'accroître les possibilités d'emploi sur le continent australien. Son frère, Lindsay, vivait également sur l’île de Mornington avec sa famille; lui aussi était un artiste. Vers 1940, Roughsey s'installa en Australie continentale pour commencer à travailler. Avant de servir pendant la Seconde Guerre mondiale, il a travaillé pendant quelques années dans des travaux manuels comme gardien de troupeau, matelot, pêcheur. À son retour de service, Roughsey est retourné à Mornington Island où il a commencé sa vie de famille avec son épouse Elsie. Roughsey a commencé à s'intéresser à la peinture et, après avoir rencontré Percy Trezise, un blanc et ??a commencé à développer un style personnel. Roughsey a commencé à travailler avec les peintures à l'huile et à créer un corpus d'œuvres. Roughsey s'est imposé comme un artiste respecté et un fervent partisan de projets liés au patrimoine culturel qui protègent la culture autochtone. Son travail avec Trezise pour enregistrer la position d'anciens sites aborigènes et d'importantes peintures rupestres était l'un des premiers du genre et portait sur la connaissance du respect et de la préservation au sein de la communauté. En 1968, avec Percy Trezise, ??il redécouvre l'important site archéologique de la rivière Hann, au centre de la péninsule du Cap York. Roughsey a participé au programme d’expositions internationales du Aboriginal Arts Board (AAB). L'AAB était responsable de nombreuses expositions itinérantes dans environ 40 pays, ainsi que de publications et de dons d'œuvres autochtones à des musées d'outre-mer. Cela a suscité un intérêt pour l'art autochtone. En 1973, Roughsey fut nommé président inaugural de l'AAB par le Premier ministre de l'époque, Gough Whitlam, qu'il occupa jusqu'en 1975; toutefois, son implication dans l'AAB est documentée avant et après cette période. Roughsey a rencontré Percy Trezise en 1962 au Karumba Lodge, à l'embouchure de la rivière Norman. Trezise était un pilote pour Ansett Airlines qui peignait avec désinvolture et devint rapidement le mentor de Roughsey. Trezise a encouragé Roughsey à peindre les histoires qui faisaient partie de son pays et non à imiter les styles et les récits d'Albert Namatjira, alors célèbre. Trezise a encouragé Roughsey à développer d'abord son style de peinture personnel sur des peintures sur écorce, puis à passer à l'huile sur toile. Tout au long de leur relation, Trezise fournissait régulièrement à Roughsey du matériel artistique lui permettant souvent de se couper des écorces autour de chez lui à Cairns, Trezise était un partisan actif et promoteur du travail de Roughsey, organisant de nombreuses expositions et vitrines de l'art de l'île de Mornington dans toute l'Australie. Trezise participa activement à la préservation des coutumes et des histoires de Lardil. Roughsey lui donna le nom de "Warrenby" en 1963. Trezise et Roughsey voyagèrent ensemble pendant de nombreuses années dans toute l'Australie, explorant des peintures rupestres et les documentant pour l'Australian Institute of Aboriginal Studies. Trezise et Roughsey ont collaboré à une série de livres illustrés qui racontent des histoires traditionnelles aborigènes, dont certains comptent parmi les premiers livres à présenter la culture aborigène aux enfants australiens. La passion de Roughsey pour la préservation de la culture et des traditions autochtones lui permit de faire partie du comité consultatif autochtone du conseil australien en 1970. En 1971, il écrivit la première autobiographie d'un auteur autochtone. En 1973, Roughsey est devenu président du conseil des arts autochtones, poste qu'il a occupé jusqu'en 1975. Il a également été membre de l'Institut d'études autochtones. Mervyn a continué le travail de son père.

DINNY KUNOTH

Dinny Kunoth Dinny est né vers 1954. Il est un initié Anmatyerre de la communauté d’Utopia. Il est aussi bien peintre que sculpteur.

Dinny Nolan Tjampitjinpa

DINNY NOLAN TJAMPITJINPA Dinny est l’un des survivants du massacre de Coniston (1928). Il est né du côté de Yuendumu en 1922 ou un peu plus tôt. Dinny a longtemps travaillé comme gardien de troupeau avant de rejoindre Papunya au milieu des années 70. Dinny est un grand initié Warlpiri, un « faiseur de pluie », un personnage clé pour les cérémonies « Rêve d’Eau ». Il joue également un rôle important dans d’autres rituels et dans le contrôle des peintures corporelles. Il est également connu pour la puissance de sa voix dans les chants sacrés. Et il serait également un guérisseur. Faisant partie de la même famille que Clifford Possum, Billy Stockman et Kaapa, il était logique que Dinny se joigne au groupe d’artistes. Même s’il attend le milieu des années 1970 pour se lancer résolument dans une carrière de peintre, il a peint dès la fin 1972. En 1977, il se rend à Melbourne pour une grande exposition des artistes de Papunya et travaille à la National Gallery of Victoria où il se lie avec Trevor Nickolls, un célèbre artiste aborigène « urbain » dont il influence le style. En 1981, il visite Sydney avec Paddy Carroll et ils réalisent ensemble la première peinture sur sable jamais vue en dehors du désert. Il se rend également aux USA, toujours accompagné de Paddy Carroll, et ce à la demande des poètes Billy Marshall-stoneking et Nigel Roberts. Durant ce déplacement il assiste à diverses conférences et expositions sur les autochtones américains. Il a partagé sa culture avec eux sous de nombreuses formes. Il vient en Europe, en Austriche, en 2001. L'une de ses créations a été utilisée dans les vitraux de la National Gallery of Victoria. Les rêves qu'il peint incluent Water, Willy Willy, Pelican, Bush Turkey, Emu, Goanna et Bushfire. Il sera également l’un des principaux peintres d’une série d’œuvres, réalisées à l’initiative du marchand et collectionneur Arnaud Serval en collaboration avec une galerie de Sydney à partir d’une très bonne idée : créés à la manière des peintures au sol cérémoniales traditionnelles, utilisant le wamulu (sorte de coton sauvage utilisé depuis des temps immémoriaux pour les cérémonies). Il s’agissait d’inventer une manière de transformer leurs peintures au sol cérémoniales traditionnelles en œuvres d'art permanentes et transportables. Le wamulu était mélangé avec de l'ocre naturelle et un liant, puis appliqué sur des planches en bois. Sont d’accord pour cette collaboration Ted Egan Tjangala, Dinny Nolan Tjampitjinpa, Johnny Possum Tjapaltjarri et Albie Morris Tjampitjinpa. Les thèmes de ces œuvres correspondent aux principaux Rêves des régions désertiques, tels que le Feu, l’Eau et l’Émeu. Bill Gregory, directeur des galeries Annandale, a écrit dans les notes en ligne accompagnant à l’époque l'exposition : « L'artiste à qui appartient l'histoire, le « patron », applique ensuite les dessins directement sur le tableau pendant que les autres regardent – chantant souvent l'histoire comme c'est fait. La dernière étape consiste à appliquer grossièrement le Wamulu sur le dessin et à produire une œuvre avec la même texture et la même sensation qu'une peinture au sol de cérémonie. Cette dernière partie est entièrement communautaire. Par conséquent, l'artiste auquel les peintures sont attribuées est l'artiste qui possède l'histoire mais le processus en général est partagé par tous en dehors de l'application initiale du coton sauvage. Les images s’inspirent très directement des peintures au sol ainsi que des dessins de peintures corporelles. Le processus est extrêmement laborieux et nécessite à la fois des compétences et de la patience pour le long processus de production de l'œuvre, ... Le processus avait un air rituel, plein de mémoire... et il y avait un sentiment de communication à travers l'histoire avec leurs ancêtres. Particulièrement au cours des premières heures, les artistes étaient entièrement concentrés et souvent dans ce qui me semblait être une quasi-transe. Au fur et à mesure que le travail avançait et que le travail d'application du médium devenait physiquement plus éprouvant, le chant devenait plus sporadique, mais le sentiment d'un processus méditatif et communautaire était continu. J'ai été profondément impressionné par l'authenticité du projet. À aucun moment les artistes n’ont été pressés de réaliser le travail, il n’y avait aucun délai pour l’exécution ou l’achèvement et le travail n’a été réalisé que lorsque les artistes étaient prêts selon leur propre temps intérieur ». Un ouvrage lui a été consacré « Tjalkupla Kuwarritja » Dinny Nolan Tjampitjinpa. Collections: Artbank, National gallery of Australia, Canberra National museum of Australia, Canberra Victorian arts centre University of Western Australia, Anthropology Museum National Gallery of Victoria Art Gallery of Western Australia, The Holmes a Court Collection The Victorian museum Araluen Arts Centre, Alice Springs Hank Ebes collection, Museum of New Zealand Art Gallery of South Australia, Adelaide

Don Tjungurrayi

DON TJUNGURRAYI (né en 1939 – Warlpiri/Luritja) Don est né vers 1939 à Yupurirri, au sud de la ferme de New Haven. Après la création de la communauté de Yuendumu, il va à l’école de la mission là-bas. A la mort de son père, il est élevé par son oncle, Old Mick Tjakamarra, un grand initié qui va contribuer à la création du mouvement pictural. Don reçoit une initiation complète prés de Haasts Bluff et travaille plus tard comme gardien de troupeau dans différentes fermes de la région avant son mariage. Il rejoint alors Papunya où il trouve du travail à la cantine communale. Il va commencer à peindre sous l’impulsion de Paddy Carroll à la fin des années 70. Depuis Don est devenu un artiste bien connu. Il va faire partie du groupe de la deuxième génération et va s’illustrer auprès de Two Bob Tjungurrayi, Paddy Carroll, Michael Nelson; Maxie Tjampitjinpa… En 1986, il remporte le Prix Artistique d’Alice Springs. Sa femme, Entalura, peint également et est l’une des doyennes de la communauté de Papunya. Ils ont deux enfants et des petits enfants. Don a de nombreux Rêves en commun avec Paddy Carroll : Arc-en-Ciel, Araignée, Opossum, aigle, Perruche, Wallaby, Serpent, Larve Witchetty et Kangourou. Ses œuvres sont dans d’importantes collections : Robert Holmes à Court collection, Victorian Arts Centre, Wollongong Art City Gallery, Ebes Collection, la Fondation Kelton (USA)… Don est né vers 1939. Le site associé à sa conception (spirituelle) est Yupurirri, au sud de la ferme de New Haven. Mais il né à la station télégraphique d’Alice Springs. Après la création de la communauté de Yuendumu (en 1946), il va à l’école de la mission là-bas. A la mort de son père, il est élevé par son oncle, Old Mick Tjakamarra, un grand initié qui va contribuer à la création du mouvement pictural. Don reçoit une initiation complète prés de Haasts Bluff et travaille plus tard comme gardien de troupeau dans différentes fermes de la région avant son mariage (avec Entalura Nangala). Il rejoint alors Papunya où il trouve du travail à la cantine communale. Il va commencer à peindre sous l’impulsion de Paddy Carroll Tjungurrayi à la fin des années 70. Depuis Don est devenu un artiste bien connu. Il va faire partie du groupe de la deuxième génération et va s’illustrer auprès de Two Bob Tjungurrayi, Paddy Carroll, Michael Nelson Jagamarra ou encore Maxie Tjampitjinpa… En 1986, il remporte le Prix Artistique d’Alice Springs. Sa femme peint également. Don a de nombreux Rêves en commun avec Paddy Carroll : Arc-en-Ciel, Araignée, Opossum, aigle, Perruche, Wallaby, Serpent, Larve Witchetty et Kangourou. Sa peinture est assez épurée, rarement chargée de nombreux symboles. Don va à l’essentiel. Pour couvrir le fond, il utilise une technique assez classique pour faire les points. Ses œuvres sont dans d’importantes collections : Wollongong Art City Gallery, Ebes Collection, la Fondation Kelton (USA) The Kerry Stokes Collection, Australia The Victorian Art Centre, Melbourne Araluen Arts Centre, Alice Springs Museum and Art Gallery of the Northern Territory, Darwin Holmes a Court collection, Perth Art Gallery of Western Australia Perth Art Gallery of South Australia Adelaide Art Galley Northern Territory Darwin Broken Hill Art Gallery Art Bank Sydney National Art Gallery Queensland, Museum Queensland Exhibitions 1982 Aboriginal Artists Agency Ltd., Sydney, Australia 1982 Georges Exhibition, Melbourne, Australia 1983 Mori Gallery, Sydney, Australia 1983 Roar Studios, Melbourne, Australia 1984 Mori Gallery, Sydney, Australia 1984 Papunya and Beyond, Araluen Centre for the Arts, Alice Springs, Australia 1984 Papunya Tula Artists Pty. Ltd., Alice Springs, Australia 1985 Aboriginal Artists Gallery, Melbourne, Australia 1986 Galerie Düsseldorf, Perth, Australia 1986 Queensland University, Brisbane, Australia 1987 4th National Aboriginal Art Award Exhibition, Museum & Art Gallery of the Northern Territory, Darwin, Australia 1988 Chapman Gallery, Canberra, Australia 1991 The Painted Dream. Contemporary Aboriginal Paintings, Auckland City Art Gallery, Auckland, New Zealand 1992 Araluen Centre for the Arts, Alice Springs, Australia 1992 Dreamtime Gallery, Broadbeach, Australia 1993 Art Gallery of Western Australia, Perth, Australia 1993 Chapman Gallery, Canberra, Australia 1993 Tjukurrpa. Desert Dreamings - A Survey of Central Desert Art 1971-1993, Art Gallery of Western Australia, Perth, Australia 1994 Araluen Centre for the Arts, Alice Springs, Australia 1994 Chapman Gallery, Canberra, Australia 1994 Dreamtime Gallery, Broadbeach, Australia 1995 Chapman Gallery, Canberra, Australia 1997 Geschichtenbilder, Aboriginal Art Galerie Bähr, Speyer, Germany 1998 Kunst der Kontinente. Werke der Aborigines, Kunstverein Alsdorf, Germany (in cooperation with the Aboriginal Art Gallery Bähr, Speyer) 1999 Zeichen des Seins. Malerei der australischen Aborigines, Städtische Galerie ADA, Meiningen, Germany (in cooperation with the Aboriginal Art Gallery Bähr, Speyer) 2000 BlickDicht - An- und Einblicke. Zeitgenössische Kunst australischer Aborigines, Adelhausermuseum, Freiburg, Germany (in cooperation with the Aboriginal Art Gallery Bähr, Speyer) 2000 Kunst der Aborigines, Leverkusen, Germany (in cooperation with the Aboriginal Art Galley Bähr, Speyer) 2000 Traumpfade Zeitgenössische Malerei australischer Aborigines, Städtische Galerie, Traunstein, Germany (in cooperation with the Aboriginal Art Gallery Bähr, Speyer) Awards 1986 -- Alice Springs Prize

DOREEN DICKSON NAKAMARRA

Née en 1956, Doreen Dickson Nakamarra a grandi complètement immergée dans sa culture, dans le sud du territoire Warlpiri, son groupe linguistique. Sa mère, Nora Long Napanangka et sa sœur, Janet Long sont aussi artistes. Si les Warlpiris utilisent de préférence les couleurs et les symboles traditionnels pour décrire de façon symbolique le voyage des Ancêtres / Rêves créateurs ainsi que l’environnement Doreen préfère produire des œuvres sobres, monochromes, mettant en valeur son principal thème, Ngurlu Jukurrpa, le Damper Seed Dreaming.

DORIS BUSH NUNGURRAYI

Doris Bush Nungurrayi Doris Bush Nungurrayi est née vers 1942 à Haasts Bluff. Doris a grandi à Haasts Bluff, où elle a rencontré et épousé George Bush Tjangala, un locuteur Luritja / Amnatyerre. Ensemble, ils ont eu trois fils. George Bush a fait partie du premier groupe d'artistes dans le désert, au tout début des années 1970, bien qu’il n’ait pas beaucoup peint, à l’exception d’une brève période du début des années 1980. Au milieu des années 80, la famille s’installa à Nulyumanu, une zone très isolée à la frontière entre le Territoire du Nord et l'Australie Occidentale. Cette zone était « le pays » de sa mère. Plus tard, le couple s’est partagé entre Papunya et Alice Springs, où George a peint pour le compte d'un centre d'art. Après la mort de son mari en 1997, Doris s'installe à Papunya. Doris peignait un peu à ce moment. Mais en 2007 un nouveau centre d'art voit le jour à Papunya. Les femmes vont devenir la colonne verticale de ce centre et Doris devient rapidement l’un des peintres les plus prolifiques et les plus enthousiastes. En mars / avril 2012, elle a eu sa propre exposition solo à la Damien Minton Gallery à Redfern Sydney, la première à le faire sous les auspices du nouveau centre d'art. Nyunmanu n'est pas seulement l'endroit où elle a vécu. C'est l'endroit qu'elle célèbre souvent dans ses peintures. Il s'agit d'un site important associé au Rêve du Dingo. Les cercles de cette histoire représentent souvent d'importants points d'eau. Les motifs qui s'étendent des cercles sont ceux que les femmes peignent sur leurs poitrines lors d'une cérémonie. Collections : Artbank, Maquarie Bank Coll, University of Western Sydney,...

Dorothy Djukulul

DOROTHY DJUKULUL communauté de Ramingining – Terre d’Arnhem Centrale Dorothy est né en Juin 1942 à Murrwangi près de Mulgurrum en Terre d’Arnhem. Elle est la fille de Nhumarmar, pentre sur écorce réputé. Sa famille s’est déplacée vers Milingimbi où une mission méthodiste avait créée une école. Elle a travaillé comme gardienne de troupeau, cuisinière, …avant de commencer à peindre sous les encouragements du surintendant. Son père et son oncle l’influencèrent en lui montrant la manière traditionnelle de peindre : avec des ocres sur écorce d’eucalyptus. Dorothy a passé une partie de sa jeunesse à Maningrida, une communauté importante de Terre d’Arnhem, pour se marier et passer sa vie auprès de « son vieux mari ». Avant de mourir son père consulta les anciens de son clan. Il n’avait qu’un fils, George Milpurrurru, à qui confier ses histoires traditionnelles. Il demanda donc la permission de transmettre une partie de ses connaissances à sa fille afin qu’au travers de ses œuvres elle contribue à répandre la culture, les histoires et les motifs traditionnels. Son caractère bien trempé lui permis, malgré les pressions, de peindre des motifs qui appartiennent en principe aux hommes. Après la mort de son premier mari, elle s’est remariée avec Djardie Ashley, lui-même artiste célèbre. Coll : Artbank, Art Gallery of NSW, Art Gallery of South Austr, Flinders University Art Museum, Linden Museum (Stuttgart, Allemagne), Milingimbi Education and Cultural Association, Museum and Art Galleries of the NT, Museum of Comtemporary Art, National Gallery of Australia, National Gallery of Victoria, National Maritime Museum (Sydney), The Holmes a Court Coll, Wollongong City Art Gallery, John Kluge Coll…

Dorothy Napangardi

Dorothy Napangardi Christine Nicholls rappelle que la naissance de Dorothy Napangardi (vers 1950 – décédé en juin 2013) n’a pas été enregistrée pour cause de second mariage de sa mère. … mais à cette époque peu d’Aborigène le sont et les dates de naissance fluctuent beaucoup…né vers… dit-on. Si parfois les Australiens ont tendance selon moi à vieillir les artistes (Minnie Pwerle par exemple…peut-être dans une fourchette de 10 ans !) pour Dorothy il me semble que c’est l’inverse. Je tiens les informations de Margaret, sa sœur qui en 2011 nous affirmait que sa sœur avait 61 ou 63 ans… Dorothy fait partie de ces Aborigènes qui ont vécu nomades, dormant à la belle étoile (on ne peut s’empêcher de penser à ses toiles, à l’aspect stellaire de sa production). Toujours Christine Nicholls interrogeant Dorothy lui fait dire que c’était une période très heureuse avec un sentiment incroyable de liberté. Elle parcourait des vastes étendues qui paraissent si inhospitalière aux regards occidentaux. Cette artiste est passée maître dans la technique pointilliste. Dorothy Napangardi, dont la qualité des œuvres n’a d’égale que la diversité et la créativité, semble peindre la voûte céleste. Il s’agit pourtant du contraire, une vue aérienne de la terre et plus particulièrement du site de Mina Mina dont elle est l’une des gardiennes. Ses premières peintures ont pour sujet le Rêve de Bananier Sauvage, un thème courant chez les femmes du centre du désert. Bien que les variantes et les interprétations soient nombreuses, l’aspect figuratif l’emporte souvent, ce qui est rare dans l’art aborigène. C’est le cas chez elle aussi, où l’esprit de cette plante rampante est célébré au travers des variations saisonnières et des différentes étapes de maturité de la plante. Mais ce style reste trop proche de sa sœur clanique Eunice Napangardi pour imposer Dorothy comme une artiste à part entière et ce malgré le très beau rendu qui découle de son sens technique très développé…. Pour atteindre ce statut, elle va accomplir une révolution intérieure et artistique. Dorothy va parvenir à se dégage méthodiquement du corpus symbolique classique pour développer une recherche qui réside plus dans le rendu graphique et une précision obtenu sans l’effet des couleurs si chères aux Warlpiri. Ses premières peintures constituent, en effet, une période d’apprentissage, d’expérimentation, qui permettra bientôt aux pulsions si profondément enfouies de s’exprimer. Car Dorothy est autiste légère. Quand se produit ce changement intérieur, son style bascule – nous sommes alors dans le milieu des années 1990 et Dorothy peint depuis une dizaine d’années. Sa peinture prend un aspect très abstrait. Pendant certaines périodes, elle peint tous les jours, afin de répondre à une exigence et à un besoin puissants. Ses compositions dépassent alors l’expression pure des motifs du Rêve du Bâton à Fouir, ou ceux des cérémonies féminines associées au site de Mina Mina dont elle est la gardienne. Car le hasard et, surtout, les forces intérieures prennent le pas sur la tradition ; une part de réflexion et une part de jaillissement spontané qui varient selon l’humeur. Les motifs anciens sont transformés en lignes, en mouvements subtils, en labyrinthes. Les dunes, les variations du relief, toutes sortes de nourritures et de végétaux, la vie, les lacs asséchés, craquelés, les remontées de sel, tous ces éléments forment des quadrillages savants. Ses toiles montrent comment avec une même technique simple, la répétition de petits points réalisés à l’aide d’un bâtonnet et d’un nombre de teintes très limitées (souvent juste du blanc sur un fond noir), on peut obtenir des résultats très différents tout en gardant un style homogène, facilement identifiable. Ses compositions très méticuleuses et les mouvements rythmiques qui en découlent captent parfaitement l’atmosphère si particulière du désert. Les séries s’enchaînent au fur et à mesure au gré de l’humeur de Dorothy. Elles ramènent à la sensibilité de Dorothy, à sa propre vision du site dont elle est la gardienne spirituelle, à l’histoire et à la géographie de cette partie du Désert central et aussi et surtout à l’expression de sa puissance artistique. Le rendu est particulièrement proche d’œuvres d’artistes contemporains occidentaux. Sa lecture des motifs traditionnels est tout à fait personnelle, presque illisible pour les autres initiées. Finalement, elle est une artiste dont la production est assez peu typée « aborigène ». Ceux qui n’ont pas une connaissance suffisante de cet art pourraient imaginer que ces toiles sont mexicaines, polonaises ou japonaises. C’est là qu’on mesure la révolution qu’elle a introduite en changeant de style. Probablement aussi, c’est ce tournant qui a permis le succès de Dorothy, en élargissant son audience. Des amies Warlpiri lui donnèrent un surnom traduit en anglais par « The Silent One ». Certes elle communiquait peu…mais pourtant plus que l’autre phénomène de la famille, sa cousine Judy Watson. Elle décède tragiquement dans un accident de voiture. Collections : National Gallery of Australia (Adelaide), Metropoliatn Museum of Art (New York), British Museum, National Gallery of Victoria (Melbourne), Museum and art Galleries of the Northern Territory (Darwin), Art Gallery of South Australia (Adelaide), Australian Council, Queensland Museum, Kaplan Levi Coll (USA), Linden Museum (Allemagne), Musée des Confluences, Lyon, (France), Artbank (Sydney), Art Gallery of Western Australia (Perth), Strokes Coll (Perth), Kelton Foundation (Santa Monica, Californie, USA), Metropolitan Museum, New York Thomas Vroom (Hollande),…

Dr George Tjapaltjarri

« Dr » GEORGE TAKATA TJAPALTJARRI Dr George est né vers 1930 (entre 1930 et 1940 selon les sources) sous le nom de Nyunmul. Il a vécu longtemps dans le bush, menant une vie très traditionnelle, autour de Jupiter Well jusqu'au début des années 1960. Nous sommes ici à 900 km à l’ouest d’Alice Springs. En 1964 (1963 selon d’autres sources), une patrouille menée par Jeremy Long localise son groupe familiale. Il s’agit pour eux du premier contact avec le monde des Blancs. Dr George va travailler avec Jeremy Long pour aider les Aborigènes qui sortent alors du désert pour être sédentarisés. C’est un basculement brusque, de l’âge de la pierre et la civilisation occidentale. Il faut prendre des précautions pour que cette transition se passe en douceur. Et George est très respecté, dès cette époque. C'est un guérisseur traditionnel mais aussi un homme pleinement initié. Avant son déplacement vers une communauté aborigène, il est considéré comme le guérisseur le plus respecté de toute la région (Ngangkari). Il a pratiqué des soins selon des techniques secrètes, vieilles de milliers d’années. Son groupe s'installe plus tard dans la région de Kintore (une importante communauté aborigène qui abrite d’autres Pintupi). C’est là, suite à sa collaboration avec la clinique de la communauté que le personnel soignant lui donne son surnom de « Docteur ». Il est le frère de Tommy Lowry Tjapaltjarri, l’un des fondateurs du mouvement artistique. Il se met à peindre très tôt, en 1973 et le fait jusqu’en 1978 avant de faire une parenthèse dans sa carrière de peintre. Il se remet à la peinture pendant quelques années à la fin des années 1980. Au départ, il peint alors dans un style assez conventionnel (pointillisme et iconographie classique) en s’inspirant de « Cycles Tingari » ou d’un Rêve Serpent associés à « ses » terres, en autre Karrinwara prés de Kintore et Kilingya prés de Jupiter Well (en fait prés de 19 sites cérémoniels auxquels il fait référence dans ses peintures). A la fin des années 1990 il s’installe avec sa famille à Alice Springs et commence à travailler pour plusieurs marchands indépendants. C’est à cette période que le style qui l’a rendu célèbre se met en place. En plus d'être un guérisseur traditionnel, docteur George est un ancien important des Pintupi, chargé de superviser l'initiation des jeunes hommes. Cette responsabilité implique de leur révéler les connaissances secrètes liées au « Cycle Tingari ». Docteur George représente ce vaste éventail de connaissances culturelles dans ses œuvres, qui affichent une série audacieuse de lignes très pures probablement inspirées par les dessins des peintures corporelles mais, peuvent avoir d’autres sens (comme les torches utilisées pour éclairer les cérémonies ou les bâtons servant à faire le feu, c’est un détail donné par la galeriste qui lance véritablement sa carrière à partir du milieu des années 1990, directrice de la galerie Gondwana). Les dessins des peintures corporelles impliquent aussi souvent une forte association avec le paysage désertique, ses trous d’eau, ses collines de sable, les roches et les lits de ruisseaux asséchés. Les couleurs qu’il utilise reprennent les teintes traditionnelles, celles des ocres, de l’argile et du charbon de bois, qui sont : rouge, jaune, blanc et noir. Les thèmes se référent la plupart du temps, comme chez les autres initiés pintupi, aux Cycles Tingari, et se rapportent, au moins en partie, aux grandes étendues couvertes par les Ancêtres Tingari au cours de la période de création mythologique, le Temps du Rêve. Dans leurs mythes, les êtres Tingari auraient parcouru de vastes étendues et où ils ont créé des reliefs et enseigné les lois. Ils étaient parfois accompagnés de novices et de femmes. Les Cycles Tingari (les histoires, les chants associés et les motifs sacrés) sont très secrets. En 1998, il élabore son style très sobre. Ses peintures possèdent une audace, un élan, et une modernité qui tranchent avec le personnage assez petit, malade et leur signification profonde. Elles traduisent son autorité et sa confiance. Comme souvent dans l’art pintupi, le minimalisme de ces pièces, parfois simplement quelques lignes parallèles ou un groupe de points très gros, ne doit pas faire oublier leur profondeur. Peu à peu grâce à ce nouveau style, George devient l’un des artistes influent de l’Ouest du désert. Ses toiles sont montrées un peu partout en Australie mais aussi en Europe et aux USA. Il doit cependant mettre fin à sa carrière suite à des problèmes de vue. Nous avons eu la chance de le rencontrer en 2000. Ce qui m’avait frappé c’était le contraste très fort entre les photos de George, où il apparaît souvent avec un visage fermé, dur. Effectivement si vous preniez un appareil photo il prenait immédiatement cette mine fermée. Mais si vous le posiez, alors il se mettait à sourire et il était rayonnant, avec une présence bienveillante rare. Collections : Artbank, Sydney Kaplan Levi Collection, Seattle, USA Museums and Art Galleries of the Northern Territory, Darwin National Gallery of Australia, Canberra National Gallery of Victoria, Melbourne Robert Holmes a Court Collection, Perth Supreme Court of the Northern Territory, Darwin Vroom Collection, The Netherlands Fondation Burkhardt-Felder Arts et Culture, Motiers, Switzerland Hood Museum, USA Aboriginal Art Museum, The Netherlands Selected Solo Exhibitions 2022 Ngangkari - Clever Man, Japingka Gallery, Freemantle Selected Group Exhibitions 2007 Redrock Gallery, International Art Expo, Beijing, PR China 2007 Redrock Gallery, Grand Hyatt Hotel, Beijing, PR China 2007 Redrock Gallery, China World Exhibtion Centre, Beijing, PR China 2007 Redrock Gallery, Gallery Grand Opening Beijing, PR China 2003-2006 Redrock Gallery, Melbourne 2002 Mine, Gallery Gondwana, Alice Springs 2001 alice.fitzroy@af, Alliance Francaise de Canberra and French Embassy, Canberra 2001 Country After Rain, Framed - The Darwin Gallery, Darwin 2000 From Utopia to Kintore, Group Exhibition, Melbourne 2000 Lines, Fire Works Gallery, Fortitude Valley, Brisbane 2000 Recent Paintings by Walala Tjapaltjarri and Dr George Tjapaltjarri, Coo-ee Aboriginal Art Gallery, Sydney 2000 Landmarks, Brisbane Powerhouse, Dar Festival, Queensland 1999 Tingari Cycle, Fire-Works Gallery, Brisbane 1999 Painting the Desert, Alliance Francaise de Canberra & French Embassy, Canberra 1998 Dr George Tjapaltjarri, Gallery Gondwana, Alice Springs 1998 Queensland Museum, Brisbane 1998 Tingari - My Dreaming, Japingka Gallery, Perth 1998 Tingari Cycle - Paintings of the Pintupi, Gallery Gondwana, Alice Springs 1998 Warlimpirrnga Tjapaltjarri and Dr George Tjapaltjarri, Coo-ee Aboriginal Art Gallery, Sydney 1993 Chapman Gallery, Canberra 1992 Dreamtime Gallery, Broadbeach, QLD 1990 Araluen Arts Centre, Alice Springs 1989 Mythscapes, National Gallery of Victoria, Melbourne 1988 Queensland Museum, Brisbane

DULCIE LONG PWERLE

Dulcie Long Pwerle Dulcie Long Née en 1979 dans la région d’Utopia, un lieu isolé d'Australie Centrale, Dulcie a grandi dans une communauté où l’art n’est pas seulement une expression, mais un lien sacré avec la terre, les ancêtres et les Rêves. Fille d’une artiste respectée, Jeannie Petyarre, apparentée directement à des artistes très célèbres de ce mouvement comme Gloria et Kathleen Petyarre. Elle a hérité d’un héritage artistique aussi riche que les motifs qu’elle trace sur ses toiles. Dès son plus jeune âge, Dulcie a été immergée dans un monde où les histoires se racontent non pas avec des mots, mais avec des pinceaux. Sa mère lui a transmis les récits du Pays, ces récits sacrés appelés "Dreamings" / Rêves qui relient les générations aux paysages et aux esprits de leurs ancêtres. Entourée de figures artistiques emblématiques de sa communauté, Dulcie a observé, appris et absorbé les techniques et les significations profondes de la peinture. Les femmes d’Utopia, réputées pour leur audace et leur créativité, ont marqué son esprit, lui enseignant l’importance de célébrer la terre à travers l’art. Les sources d’inspiration de Dulcie puisent directement dans la nature et la spiritualité de son pays natal. L'igname, une plante essentielle à la fois comme nourriture et comme symbole spirituel, est au cœur de son œuvre. Elle peint les feuilles entrelacées de cette plante avec une précision presque méditative, rendant hommage à son rôle dans la culture anmatyerre. Chaque coup de pinceau est un acte de respect, un souhait pour la régénération de cette plante sacrée, qui sert aussi dans la pharmacopée traditionnelle. Mais Dulcie ne se limite pas aux récits anciens. Elle s’inspire également des paysages changeants d’Utopia : les dunes de sable, les plaines inondées par les rares pluies, les broussailles éparses et les sites cérémoniels où les chants et les danses des femmes résonnent encore. Le style de Dulcie Long est un équilibre entre tradition et innovation. Ses premières œuvres, vibrantes et rythmées, capturent l’énergie des feuilles de Yam avec des couleurs éclatantes – des ocres chauds, des verts profonds et des jaunes solaires. Ses coups de pinceau, fluides et répétitifs, évoquent le mouvement du vent ou le flux d’une rivière invisible, créant une sensation de vie et de continuité. Avec le temps, Dulcie a exploré un style plus minimaliste, où les rangées de points délicats tracent les contours de son pays ancestral. Ces œuvres, plus sobres dans leur palette, ne perdent rien de leur puissance. Chaque point, chaque ligne, est chargé de sens, représentant des collines, des rivières ou des lieux sacrés où les cérémonies Awelye, ces rituels féminins, prennent vie. Ce minimalisme reflète une maturité artistique, une volonté de laisser la simplicité parler pour la profondeur de son lien avec la terre. Dulcie Long vit modestement, fidèle à ses racines. Lorsqu’elle ne peint pas, elle s’occupe des aînés de sa communauté, un rôle qui reflète son respect pour les traditions et les générations qui l’ont précédée. Ses toiles, bien que vendues dans des galeries à travers le monde, restent ancrées dans une vérité intemporelle : elles sont une célébration de son pays, de ses ancêtres et de la force des femmes d’Utopia. Elle est une passeuse d’histoires, une gardienne de la mémoire, et ses œuvres sont des fenêtres ouvertes sur un monde où la terre et l’esprit ne font qu’un.

DYMPHNA KERINAUIA

Dymphna Kerinauia (1960) Groupe Tiwi – Ile Melville Dymphna Kerinauia est née dans le bush à Paru, sur l'île Melville, dans le détroit d'Apsley, en face de la mission de l'île Bathurst. Dymphna est issue d'une grande famille d'artistes. Elle est la nièce de la regrettée artiste Kitty Kantilla (vers 1928-2003 – peut-être la plus importante artiste aborigène). Dans la culture tiwi, la fille d'un frère ou d'une sœur est aussi considérée comme sa propre fille. Dymphna a commencé à peindre au centre d'art en 2000 et a été profondément influencée par l'observation d'une vieille dame qui, chaque jour ouvrable, s'asseyait sur sa chaise spéciale au même endroit dans l'atelier. « J'avais l'habitude de m'asseoir avec elle. Elle peignait beaucoup d'histoires sur la nourriture et la chasse. Je peins des dessins corporels, des jilamara. Petite, j'ai appris de la vieille dame lorsqu'elle séjournait à Paru. Elle me racontait des choses, comme comment elle fabriquait des poteaux funéraires pour hommes et femmes. Elle dessinait un point, puis un trait. Elle voulait que j'apprenne aussi. La vieille dame utilisait un bâton, mais maintenant, j'utilise un pinceau. » Son talent a été reconnu et encouragé par le coordinateur artistique, et elle a développé son propre style. Collections Levi-Kaplan Collection, Seattle, USA

EDITH JACKSON NAMPITJINPA

Edith Jackson Nampitjinpa Les Pintupis et leurs voisins du sud sont les derniers aborigènes à être localisée par les colons européens. La mère d’Edith est Walangkura “Jackson” Napanangka et son père, Uta Uta Tjangala, l’un des artistes fondateurs de Papunya au début des années 1970. Edith est née vers 1960 ou dans les années 1960. Elle aurait assisté à de nombreuses cérémonies féminines et fait maintenant partie des femmes les plus âgées qui transmettent des histoires et des traditions à la jeune génération. Elle vit maintenant à Kiwirrkurra avec son mari Warlimpirrnga Tjapaltjarri, lui même un artiste renommé. Elle s'inspire souvent des histoires associées au site de Lupul, à côté Tjukurla / Kintore. Edith peint le pays de sa mère situé autour de Tjukurla, au sud-ouest de Kintore. Ses œuvres décrivent le paysage de dunes de sable, les points d’eau et les sites cérémoniels, ainsi que les cactivités quotidiennes de collecte de nourriture.

Edward Blitner

Edward Blitner (Eddie Taiita Blitner) est né en décembre 1964. Il est originaire de la communauté de Ngukkurr (parfois nommée aussi Yugul Mangi) sur la rivière Roper, au sud-est de la Terre d’Arnhem. Son envie de peindre naît très tôt, lorsqu’il a à peine 7 ans. C’est en voyant son grand père peindre sur écorce, mixer les pigments naturels que la motivation voit le jour. Peu à peu les histoires qui vont l’inspirer durant sa carrière lui sont révélées. Avant de devenir peintre, Edward ira à l’école à Adelaide puis occupera des emplois dans les fermes d’élevage. Il participe aux manifestations pour une rétribution égale entre employés blanc et aborigènes (mouvement lancè par Vincent Lingiarri en août 1976). Edward est un artiste complet. Il est surtout célèbre pour ses peintures mais sculpte également et fabrique des boomerangs, didgeridoosou des lances destinés à la vente. Mais en dehors du commerce, il réalise aussi des objets pour les cérémonies de son clan. Le style d’Edward est assez classique, traditionnel. Il produit des peintures « radiographiques ». Les animaux ou les esprits sont représentés avec les caractéristiques extérieures (en général de profil) mais également des organes internes comme la colonne vertébrale, le cœur, les poumons… . Ce style est probablement à la fois didactique (on peut apprendre aux jeunes chasseurs où viser l’animal, quels sont les organes comestibles,…) et ésotérique (tel organe de tel Ancêtre est à l’origine de telle colline, etc…). Mais il peint aussi beaucoup les esprits Mimi, des esprits ayant forme humaine qui courent, dansent, chantent. Ce sont eux qui sont censés avoir appris aux Aborigènes les techniques de chasse, les rituels, les danses… . Ils vivent toujours dans les crevasses, les arbres, rochers… Les esprits Mimi pourraient être assimilés à nos lutins, nos farfadets ou korrigans bretons. En transmettant leurs connaissances aux Aborigènes, ils ont montré un aspect très positif. Toutefois, ils peuvent se montrer farceurs et même peuvent vouloir se venger si l’on vient chasser sur leur territoire. Ils sont donc craints. Les Ancêtres quant à eux, même si ils se montrent très souvent violents, amoraux, sont presque toujours considérés comme des Etres positifs puisqu’ils ont créé la vie, les hommes et les objets qu’ils utilisent quotidiennement comme le boomerang, donné les lois et les rituels. En 1999 il remporte le premier prix lors du Barong Aboriginal Cultural Festival.

EILEEN ADAMSON

Eileen Adamson (Aileen Adamson) Eileen vient de ces terres isolées où, en 1962, on localisa le dernier couple à vivre en nomade, sans contact avec l’homme blanc (en 1984 on trouve un autre groupe familial isolé, de 12 individus, dans le Désert Occidental, plus au Nord). Les sécheresses répétées avaient conduits la plupart des Ngaanyatjarra et leurs voisins à quitter leurs terres traditionnelles. Les uns rejoignant le sud de l’Australie Occidentale, une autre partie Haasts Bluff ou Kintore dans le Désert Occidental et une grosse partie rejoignant les communautés du sud du Désert Central comme Ernabella ou Fregon. Eileen et sa famille se sont fixées à Amata. C’est là qu’ils vont imposer un style riche en couleurs et en formes. Les toiles évoquent le désert, la topographie, les ruisseaux, les terres argileuses qui retiennent la pluie … quand elle veut bien tomber… et toutes sortes de nourritures que les Aborigènes savent trouver.

Eileen Napaltjarri

Eileen, comme nombreux autres Pintupis née avant 1960 (pour son cas, 1956), se souvient encore de sa vie traditionnelle, quand elle arpentait le bush avec sa famille. Ses parents sont des membres importants de cette ethnie et vont jouer chacun à son tour un rôle important dans le mouvement pictural. Son père est le grand Charlie Tarawa Tjungurrayi et sa mère Tatali Nangala. Sa carrière artistique démarre vraiment en 2002 lorsqu’elle se met à peindre régulièrement. Eileen est une pionnière. Très proche d’artistes hommes comme Kenny Williams Tjampitjinpa, elle adopte un style proche de ceux-ci, avec des motifs minimalistes quoique marqués par des couleurs brillantes et chaudes, mixe de rouge, jaune, orange et blanc. Elle est ainsi l’une des premières artistes du Désert occidental à prendre cette orientation. Ses dernières années son succès s’est confirmé par le prix du Redlands Wespac Prize qu’elle remporte en 2005 et par la participation à de nombreuses expositions prestigieuses à travers le monde. Elle s’inspire le plus souvent d’histoire de quête de nourriture sur le site de Tjiturrulpa. Coll : Art Gallery of New South Wales, National Gallery of Australia

Eileen Yaritja Stevens

Eileen Yaritja Stevens (vers 1910 / 1919 - 19 February 2008) est née à Mikiri dans le nord de l’Australie Méridionale, non loin de la frontière avec les deux autres états de l’Australie Occidentale et du territoire du Nord. Ce site est associé au Rêve de la Fourmis à Miel et les femmes viennent y faire des cérémonies. Bien qu’elle se dise principalement Pitjantjatjarra, son père était issu du groupe linguistique Yankunytjatjara et sa mère Ngaanyatjarra. Elle a vécu une bonne partie de sa jeunesse à Ernabella où une mission s’était installée. Elle se rapellait s’être occupée de la traite des chèvres. Elle finira par s’installer à Nyapari, le pays de son mari, un site très beau, aux pieds des Mann Ranges. Les Mann Ranges possèdent de nombreux sites sacrés tout comme des sites propices pour installer un campement pour quelques jours, avec des points d’eau par exemple. Sa carrière très courte, seulement 4 ans, ne l’empêche pas de se faire un nom sur le marché de l’art aborigène. C’est que son style, frais, gestuel et spontannée, et son talent de coloriste a apporté quelque chose de nouveau. Parfois appelée Kunmanara Yaritja Stevens depuis son décès. Il est interdit de prononcer le nom d’une personne morte récemment et Kunmanara est un terme de respect utilisé pour remplacer le prénom des Anangu décédés. Eileen s’est elle aussi inspirée largement du site Piltati et des histoires qui lui sont associés. D’avantage les versions féminines. Piltati est un lieu important pour le Wanampi Tjukurpa (histoire de la création du Serpent d'Eau). Cette œuvre est liée à une partie de l'histoire associée au paysage de Piltati : Un jour, les sœurs ont décidé de manger elles-mêmes la nourriture parce qu'elles en avaient assez de toujours garder de la nourriture pour les deux hommes. Les frères étaient vraiment en colère contre les femmes pour avoir mangé toute la nourriture et ont dit "nous pourrions nous transformer en oiseaux spirituels et tromper les deux sœurs". Ils discutèrent longuement de leur idée et finirent par accepter de se transformer en wanampi (serpents d'eau géants). Le jour suivant, lorsque les sœurs sont allées chercher des kuka, elles ont vu la marque d'un grand kuniya (serpent) et ont été très heureuses en pensant qu'elles auraient ainsi suffisamment de nourriture. Elles creusaient ici, dans ce trou de serpent, creusant et creusant profondément, mais après un dur labeur, ils n'ont déterré qu'un petit serpent. Ils ont creusé de nombreux trous à la recherche d’un serpent qu’elles pensaient plus gros, qui offrirait plus de nourriture, mais ce wanampi était trop intelligent pour eux. Elles ont creusé de plus en plus profondément pendant plusieurs jours pour essayer d'atteindre ce qu'ils pensaient être un très gros kuniya (serpent tapis). Les deux frères sont sortis du trou et ont mangé les deux sœurs. COLLECTIONS National Gallery of Victoria, Melbourne Ian Berndt Collection, Perth Art Gallery of Western Australia, Perth Art Gallery of South Australia, Adelaide The Merenda Collection The Marshall Collection, Adelaide National Gallery of Australia, Canberra Araluen Gallery, Alice Springs Kaplan-Levi Collection, Seattle, USA Lagerberg-swift coll, perth The Lepley Collection Perth The Murdoch University art collection W and V Mc Geoch, Melbourne

ELAINE WARNATJURA LANE

Elaine Warnatjura Lane Né: début des années 1940 Groupe linguistique: Ngaanyatjarra Elaine est née dans le bush. Le pays peint par Elaine s'étend de Jameson à Blackstone, comprenant des paysages divers comme des dunes de sable rouge, le long des chaînes de Blackstone et de vastes plaines parfois inondées et des bassins argileux. Ce pays est parfois inondé à la fin de la saison des pluies, notamment aux pieds des chaînes de montagnes, L'eau alimente alors des nappes et des trous d'eau et concoure à la fertilisation de la terre, à la germination des graines et aux cycles de floraison des plantes. On y trouve des graines qui serviront à faire une espèce de pain. Les peintures racontent souvent l'histoire de wati kutjarra (2 Hommes Varans / Goannas), l'histoire associé à cette zone des Blackstone. Elaine est une femme fière de sa culture et de ses connaissances.Les peintures d'Elaine sont couvertes de points colorés marquant ces plaines inondables, plus riches qu'on ne l'imagine. Une ligne marque la toile, représentant la « songline », lle voyage des Ancêtres du Temps du Rêve, aujourd'hui la piste de Jameson. La toile se réfère ici à un épisode du Temps du Rêve. À l'époque, lorsque le groupe Dinde Sauvage vivait dans cette région, il n'avait pas de feu. Tout le monde frissonnait en hiver, Un jeune homme se tenait au sommet des collines à Warutjarra et tendait les mains dans toutes les directions pour voir s'il pouvait sentir de la chaleur. Un jour, il ressentit de la chaleur venant du nord, il s'envola dans cette direction en espérant trouver la source de la chaleur pour la ramener à son peuple. Il est allé jusqu'à un endroit au nord de Tjukurla où il a vu des gens autour d'un feu. Il vola le feu mais il était poursuivi et il a été incapable de retourner à Blackstone. Il a dû continuer à voler. Ses poursuivants l'ont poursuivi jusqu'à la grande baie australienne où il a plongé dans la mer pour leur échapper. Elaine a peint la partie des Blackstone Ranges où habitait le jeune homme Dinde qui a volé le feu. Elle est la sœur de Pantjiti Mary McLean, une artiste très célèbre en Australie. Elaine vit toujours à Blackstone, près de son frère Jimmy Donegan, un peintre / initié important. Elaine réalise aussi des pièces en fibre. Elle a commencé à faire des paniers et des sculptures animalières en 1995. Elaine faisait partie du groupe de femmes de Blackstone ayant réalisée grandeur nature une Toyota, avec ses occupants. Cette sculpture qui a remporté le prix artistique telstra. Elaine peint le pays autour de Blackstone, reflète sa connaissance de son territoire. Elle y décrit les saisons et les couleurs changeantes. Elle peut travailler différentes couches de matière se chevauchent et fusionnent, exprimant la texture de la terre. Parfois des éléments apparaissent seulement sous certains angles, à une certaine distance. Collections: Merenda collection

ELIZABETH GORDON NAPALTJARRI

Elizabeth Gordon Napaltjarri Groupe Kukatja – Balgo – Kimberley Née vers 1954, elle est la fille de deux artistes majeures de Balgo, Ningie Nanala et Tjumpo Tjapanangka. Elle a développé un style exubérant, foisonnant où les bandes colorées symbolisent l’environnement des sites sacrées qu’elle décrit et dont elle est la gardienne.