Walala Tjapaltjarri

Walala Tjapaltjarri Dans les immensités arides du Gibson Desert, une zone terriblement isolée, Walala Tjapaltjarri voit le jour vers la fin des années 1960 ou le tout début des années 1970, à Marua, près du lac Mackay. Issu du peuple pintupi, dont la langue et les lois tissent une toile invisible sur les sables rouges de l'Australie Occidentale, Walala grandit au rythme d'une existence nomade, harmonieuse et impitoyable, où chaque pas était une communion avec la terre. Fils de Lanti (ou Joshua), un homme qui avait effleuré la mission de Balgo avant de retourner à l'isolement du désert, et de Watjunka Nangala, sa mère, il hérita également des liens avec Papunya et Nanu, les épouses secondaires de son père, sœurs de sa mère dans cette polygamie ancestrale. Orphelin jeune, après la mort de ses parents – peut-être empoisonnés par des aliments corrompus du monde extérieur –, Walala parcourut les vastes étendues avec sa famille élargie : ses frères Warlimpirrnga, Thomas (ou Tamlik) et Piyirmu (ou Yari Yari), ses sœurs Yalti, Yukultji et Takarraja, et ses mères survivantes Nanu et Papalanya. Ensemble, ils formaient les "Pintupi Nine", ce groupe mythique, dernier bastion d'une vie traditionnelle, chassant le goanna (varan), cueillant les fruits du bush, naviguant entre les points d'eau sacrés comme Wilkinkarra, sans jamais croiser l'ombre d'un homme blanc. Ils vivent à l'âge de pierre, comme leurs ancêtres il y a 20 000 ans. Les avions, vus de loin, étaient pris pour des esprits errants, des « mamu » malveillants planant sur l'horizon. Cette existence, lyrique dans sa pureté, poétique dans sa résilience, s'acheva en octobre 1984, lorsque la famille, attirée par des fumées distantes (Warlimpirrnga, en âge de se marier, cherchait une femme), fit contact avec le monde moderne près de Kiwirrkurra. Accueillis par des parents partis vingt ans plus tôt, ils devinrent des figures iconiques, "la Tribu Perdue", symboles d'un passé qui s'effilochait comme un mirage sous le soleil implacable. Walala, alors âgé d'une vingtaine d'années, s'installa à Kiwirrkurra, épousa Brigitte Napangardi, et engendra deux enfants, Clarissa (née en 1991) et Josiah (né en 1996). Aujourd'hui, il oscille entre Kiwirrkurra, Alice Springs et Yuendumu, peignant souvent au Hoppy's Camp, où les échos du désert se mêlent aux bruits de la modernité. La carrière artistique de Walala émergea comme une oasis inattendue dans ce paysage de transition, un pont lyrique entre l'ancien et le contemporain. Inspiré par son frère aîné Warlimpirrnga, déjà initié à l'art, Walala posa ses premiers coups de pinceau en décembre 1987, quelques années après son arrivée à Kiwirrkurra. Ses premières œuvres, imprégnées de la fluidité traditionnelle, marquèrent le début d'une ascension fulgurante. En 1997, sa participation au National Aboriginal and Torres Strait Islander Art Award à Darwin signala son entrée sur la scène nationale, suivie d'expositions solos et collectives qui irradièrent comme des constellations : "Tingari – Men’s Business" à la Coo-ee Gallery en 1998, des présentations à la Vivien Anderson Gallery, à la Fire-Works Gallery, et même à la Rebecca Hossack Gallery de Londres. Avec ses frères Warlimpirrnga et Thomas, il forma le trio des "Tjapaltjarri Brothers", une fratrie artistique dont les toiles conquirent les galeries internationales, des États-Unis à l'Europe. Ses peintures, vendues jusqu'à des milliers de dollars australiens – Walala pouvant gagner jusqu'à 2000 AU$ par jour –, intègrent des collections prestigieuses : la National Gallery of Australia, des musées européens et américains. De 1997 à 2013, il participa à d'innombrables expositions de groupe, transformant son legs nomade en un dialogue poétique avec le monde. Walala ne peint pas pour la gloire éphémère, mais pour invoquer, tel un chantre du désert, les cycles qui animent son peuple. Stylistiquement, l'œuvre de Walala évolue : d'un style initial fluide, héritier du pointillisme classique pintupi avec ses cercles et ses points ondulants, vers une abstraction minimaliste et géométrique qui captive par sa rigueur lyrique. À partir de la fin des années 1990, il abandonna les lignes pointillées pour des traits épais et solides, des rectangles rigides et des carrés audacieux, posés sur des fonds monochromes noirs ou ocre, évoquant des cartes à la fois physiques et spirituelles. Sa palette, limitée à quatre couleurs au maximum – des ocres terreux, des jaunes pâles, des blancs crayeux et des noirs profonds –, reflète la sobriété du désert, où chaque teinte est un écho de la terre nourricière. Ces formes rectangulaires, souvent alignées en séries, enferment d'autres motifs comme des sanctuaires secrets, transformant les designs ancestraux en un langage hautement personnalisé. Thématiquement, ses toiles invoquent les Cycles Tingari, ces chants sacrés et secrets des hommes pintupi, narrant les voyages épiques des ancêtres pendant le Tjukurrpa – le Temps du Rêve. Ces êtres mythiques, traversant les sites comme Marua, Mintarnpi, Wanapatangu, Mina Mina, Yarrawangu et Wilkinkarra, y accomplissaient des cérémonies d'initiation, creusant des rockholes, sculptant des dunes et des collines sacrées. Walala cartographie ces périples, où les rectangles symbolisent les haltes cérémonielles, les lignes les chemins tracés par les esprits, dans une poésie visuelle qui unit le cosmique au terrestre. Ce qui distingue Walala Tjapaltjarri parmi les artistes aborigènes, et particulièrement au sein de la communauté pintupi de Kiwirrkurra, réside dans cette alchimie rare entre un héritage nomade intact et une innovation abstraite, où la tradition se mue en lyrisme contemporain. Issu des derniers nomades à émerger du désert en 1984, Walala incarne un lien direct, presque mystique, avec une vie précoloniale, une authenticité que peu d'artistes peuvent revendiquer. Contrairement à ses contemporains pintupi, qui souvent adhèrent au pointillisme fluide, Walala modifia les designs classiques en formes géométriques audacieuses, des rectangles enclosant des motifs comme des gardiens de secrets, créant un style minimal et graphique qui évoque les "keeping places" culturels. Parmi les Tjapaltjarri Brothers, il se démarque en peignant le plus prolifiquement, ses œuvres irradiant une énergie plus introspective que les explosions chromatiques de certains. Dans le panorama aborigène plus large, où des figures comme Emily Kam Kngwarray explorent les paysages oniriques avec une exubérance organique, ou Rover Thomas les mythes cosmogoniques avec une abstraction brute, Walala élève le Tingari à une dimension universelle, transformant les chants masculins secrets en hymnes visuels accessibles pourtant imprégnés de mystère. Avec ses frères (Thomas est décédé en septembre 2025) et sœurs artistes (Yukultji Napangati, Yalti Napangati), il perpétue les Lois ancestrales tout en les réinventant, un phare lyrique dans un monde où les cultures se diluent. Walala n'est pas seulement un peintre ; il est un poète. Aujourd’hui il partage son temps entre Kiwirrkura, Yuendumu, une communauté aborigène dont est originaire sa femme, Bridjette Napangardi, et Nyirrpi ou parfois Alice Springs. Collections : AMP Investments (Sydney), Gantner Myer Aboriginal Art Collection, Deutsch Morgan Grenfell (Perth), Epic Energy Australia (Brisbane), Hastings Funds Management (Melbourne), Art Gallery of New South Wales (Sydney), Axiom Funds Management (Sydney), CNC International Corporation (Sydney), El Paso Energy International Co, (Houston, Texas, USA), Flinders University (Adelaïde), Kaplan and Levi Collection (Seattle, USA), Artbank (Sydney) Corrigan Collection (Sydney) Luciano Benetton Collection (Venise) Hank Ebes Collection / Nangara The Kelton Foundation (Santa Monica, USA) Fondation Burkharrdt-Felder Arts and Culture (Suisse) Fondation Opale (Suisse)

Walangkura Napanangka

Walangkura Napanangka Walangkura Napanangka est née vers 1946 (1944 selon certaines sources) à l’ouest de l’actuelle communauté de Kintore (Walungurru), très exactement sur le site de Tjituruluga. Issue d'une famille nomade, elle a passé son enfance à parcourir les vastes étendues désertiques, chassant et cueillant avec ses proches avant tout contact significatif avec la société occidentale. Ce mode de vie traditionnel, imprégné des savoirs ancestraux transmis oralement, a profondément influencé son œuvre artistique. Sa famille fait partie d’un groupe de Pintupi qui a marché des centaines de kilomètres pour rejoindre Haasts Bluff en 1956. On y distribue alors des rations alimentaires pour attirer les derniers nomades. Il s’agit pour beaucoup de leur premier contact avec l’homme blanc. Son père est Ratji Tjapangati, un des gardiens de sites se trouvant à l’ouest du lac MacDonald. Sa mère est Inuwa Nampitjinpa. La famille s’installera dans un premier temps à Haasts Bluff en 1956. Jusque là, la famille vit de façon très traditionnelle. Elle se marie avec Johnny Yungut Tjupurrula qui, lui aussi, se lancera dans la peinture (en 1978 pour lui). Ils sont alors installés à Papunya mais rejoindront Kintore quand le gouvernement rend ses terres traditionnelles aux Pintupi. A la fin de sa vie, Johnny connaîtra un succès important. Celui-ci viendra un peu plus tôt pour Walangkura. Walangkura participe au projet historique de peinture collaborative féminine (1994), initié par les femmes plus âgées pour réaffirmer leurs racines spirituelles et ancestrales. C'est un échange entre les femmes de la communauté de Haast Bluff, qui peignent déjà et les femmes de Kintore et Kiwirrkura qui se familiarisent avec ce médium. Elles le connaissent déjà un peu, puisque certaines aident leurs maris âgés à terminer le fond pointilliste. C'était un moment de chants, de cérémonies et de peinture exclusivement féminins, loin du regard des étrangers et des hommes. En 1996, le centre d'art donne enfin du matériel aux femmes et commercialisent leurs oeuvres. A cette période, de nombreux hommes qui avait participé à la création de ce mouvement artistique disparaissent. Et les femmes apportent alors un souffle nouveau, revitalisant la peinture du Désert Occidental. Walangkura est du premier groupe d'artistes. Et son style s’affirme très vite. Walangkura s’inspire le plus souvent des motifs associés aux voyages d’une Vieille Femme Kutungta Napanangka. Elle mêle habilement les motifs traditionnels et les symboles des régions où se déroulèrent les exploits de cette Ancêtre du Temps du Rêve : on distingue ici un point d’eau permanent, là une grotte, là-bas un site argileux… L’artiste aborigène élabore sa composition comme les Ancêtres ont façonné le paysage. Ses toiles, rehaussées de blanc, nous plongent dans ce monde si particulier, nous voyageons avec elle, en compagnie des Ancêtres. Nous sommes les témoins de l’harmonie du monde du Rêve… bien que parfois les forces sous-jacentes semblent prêtes à exploser. Walangkura, comme beaucoup de ses pairs, a navigué entre la préservation des connaissances sacrées et leur adaptation à un médium moderne. Son œuvre, ancrée dans les Tjukurrpa /Rêves , ces récits mythologiques qui cartographient le paysage spirituel et physique du désert, témoigne d'une connexion intime avec la terre ancestrale. À travers ses peintures, elle évoque non seulement des sites spécifiques, comme les trous d'eau (rockholes) de Tjintjin Tjintjin ou les cérémonies féminines associées à son pays natal près du lac salé de Wilkinkarra, mais aussi les voyages des ancêtres créateurs qui ont façonné le monde. Depuis son décès (en 2014), ses filles reprennent le flambeau. Si les histoires seront transmises ainsi par ses filles…le vécu retranscrit ne sera pas le même. Walangkura possède les connaissances des gens qui ont arpenté des territoires immenses sans contact avec l’homme blanc. Sa peinture n’est pas anarchique, elle n’est pas le fruit du délire, elle obéit avant tout à un savoir, à des connaissances qui se transmettent de génération en génération depuis des milliers d’années. Par rapport aux artistes warlpiri, plus narratifs, ou à son mari, plus géométrique, elle adopte une abstraction codée, accessible à tous mais riche en significations ésotériques. Les œuvres de Walangkura Napanangka puisent leur essence dans les récits associés aux Cycles Tingari, qui retracent les périples des ancêtres portant ce nom, hommes et femmes, à travers les immensités du désert australien. Ces couleurs, à la fois austères et vibrantes, traduisent l’aridité du désert tout en révélant sa vitalité secrète, comme une pulsation cachée sous la surface. Chaque toile demeure une carte spirituelle, où des motifs abstraits dissimulent des savoirs sacrés réservés aux initiés, tout en offrant une beauté visuelle universelle, accessible même à ceux qui méconnaissent les traditions pintupi. Ce qui singularise Walangkura, c’est son enracinement profond dans les récits et cérémonies féminines, qu’elle traduit avec une force brute, presque tellurique, comme si ses toiles portaient l’âme du désert lui-même. À la différence de Makinti Napanangka, dont les œuvres privilégient la légèreté et le rythme des danses cérémonielles, Walangkura exprime une robustesse qui évoque la résilience des nomades face aux rigueurs de leur environnement. Par rapport à son mari, Johnny Yungut Tjupurrula, dont les compositions restent marquées par une géométrie rigoureuse, Walangkura développe dans ses dernières années une esthétique plus ondoyante, où les formes s’entrelacent avec une liberté nouvelle, conférant à ses œuvres une dynamique unique au sein de l’art pintupi. Walangkura incarne l'essence de l'art aborigène contemporain : une fusion harmonieuse entre tradition ancestrale et expression moderne. Son style puissant, ses différenciations thématiques et formelles, positionnent son œuvre comme un témoignage durable de la culture pintupi. Dans un monde où les savoirs autochtones sont menacés, ses peintures rappellent la vitalité éternelle du désert et des Rêves, invitant à une réflexion plus profonde sur l'identité et la mémoire collective. PRIX ARTISTIQUES : 2021 Papunya Tula: Celebrating 50 years | Artist Focus: Walangkura Napanangka (1940-2014), Catherine Asquith Art Advisory, Melbourne 2011 Freemantle Arts Centre Print Award 2011, Freemantle, WA 2007 Top 50 Collectable Artists, Australian Art Collector Magazine 2007 24th NATSIAA, Darwin - Finalist 2006 34th Alice Art Prize, Araluen Art Centre, Alice Springs - Finalist 2006 The Desert Mob Art Show, Araluen Art Centre, Alice Springs - Finalist 2005 22nd NATSIAA, Darwin - Finalist 2004 21st NATSIAA, Darwin - Finalist 2001 The Desert Mob, Araluen Art Centre, Alice Springs - Finalist 2001 31st Alice Prize, Araluen Art Centre, Alice Springs - Finalist 1999 16th NATSIAA, Darwin - Finalist 1998 The Desert Mob, Araluen Art Centre, Alice Springs - Finalist 1998 15th NATSIAA, Darwin - Finalist 1997 14th NATSIAA, Darwin - Finalist 1997 The Desert Mob, Araluen Art Centre, Alice Springs - Finalist Collections: Aboriginal Art Museum (Hollande), National Gallery of Victoria, Melbourne, Hank Ebes Coll, Melbourne, The Luczo Familly Coll, USA, Union Bank of Switzerland, Jacqui McPhee coll, Perth Gilian and watson McAllister Coll, Sydney, Art Gallery of New South Wales, Sydney Artbank, Sydney Hood Museum of Art, Dcharlottesville, USA (Owen wagner Coll) Museum and Art Galleries of the Northern Territory, Darwin The Kelton Foundation (USA), National Gallery of Australia, Canberra Musée La Grange, Suisse Laverty Collection Pat Corrigan Collection Kluge-Ruhe aboriginal art collection of the University of Virginia, Charlottesville, USA National Gallery of Victoria, Melbourne Queensland Art Gallery, Brisbane

Walangkura Reid Napurrula

Walangkura Reid Napurrula Ethnie Pintupi / Ngaatjatjarra – Désert Occidental - Kintore Walangkura nait entre 1932 et 1938 près de Warakuna. Elle voit pour la première fois un homme blanc en 1956 près de Warburton. En 1964, la patrouille dirigée par Macdougall les amènent jusqu’à Papunya. Mais elle passe aussi du temps dans différentes communautés dont Tjukurla et Warakurna et Kintore où elle va rendre visite à sa seconde fille Mantua mariée à Kenny Williams Tjampitjinpa (des artistes tous deux). L’autre fille de walangkura, Purrunga Napangati a été mariée à Ronnie Tjampitjinpa, l’un des artistes les plus célèbres qui vit aussi à Kintore. Finalement, Walangkura décide de s’installer définitivement à Kintore et commence à peindre en 1999. En 2002 elle a le droit à une exposition personnelle. Elle meurt en 2004. Ses oeuvres s’inspirent du Rêve des 7 Soeurs à Dale Creek, situé à l’est de Warakuna. Les cercles représentent les campements des Femmes Napaltjarri qui sont pourchassées par un Homme Tjakamarra. Elles finiront par trouver refuge dans le ciel où elles forment aujourd’hui les Pléiades. L’Homme formera Orion. Coll : NGV

WALTER BROWN JANGALA

Walter Jangala Brown est né en 1977 à Yuendumu, une communauté aborigène située à 290 km au nord-ouest d'Alice Springs dans le centre de l'Australie. Il est issu d’une longue lignée d’artistes, dont l’artiste peintre Pintupi, Ronnie Jampijinpa, peintre très célèbre. Walter s'est rendu au Yirara College, un pensionnat aborigène à Alice Springs. Quand il a fini ses études, il a travaillé pour la Comté pendant 2 ou 3 ans. Il vit maintenant à Nyirripi et est marié à Valérie. Ils ont trois enfants. Il a commencé à peindre en 2007. Il peint essentiellement son Rêve d'Eau (Ngapa Jukurrpa) hérité de son père, Rêve de Serpent (Warna Jukurrpa), et les motifs associés au site de Yumari, un site sacré formé de roches. Il peint également les voyages des Ancêtres Tingari, motifs très secrets et sacrés. Les Tingari ont pris différentes formes, humaine et animale. Les Tingaris étaient généralement des hommes initiés accompagnés de «punyunyu» (novices, hommes non initiés). Les hommes étaient parfois accompagnés de femmes extrêmement puissantes (appelées diversement «Kungka Tjuta», «Minyma Tjuta» ou «Kanaputa»). Comme les hommes iniés, ces femmes initiées étaient accompagnées de femmes non-intronisées, de novices, à qui elles fournissaient un enseignement rituel. Les animaux figurant dans le cycle de Tingari comprennent, entre autres, le dingo, l’émeu, le roi-pêcheur et le quoll occidental. Alors que les Tingari parcouraient de vastes régions du pays, ils organisaient des cérémonies, causaient ou rencontraient des incendies de brousse, chassaient du gibier, cherchaient de la nourriture, se battaient, éliminaient les morts ou les ramenaient à la vie, ont interagi avec des ancêtres totémiques, ont copulé illicitement, fabriqué et utilisé des objets sacrés, ont volé dans les airs et sont morts dans des tempêtes de grêle. Au cours de ces aventures, ils ont créé ou sont devenus les caractéristiques physiques des sites qu’ils ont visités, formant des affleurements rocheux, des points d’eau, des arbres, des lacs salés, des gisements d’ocre, etc. Ces sites qui sont maintenant considérés comme sacrés par leurs descendants, les gardiens actuels de ces lieux. Les Tingari ont également établi la coutume et les lois tribales.

Warlimpirrnga Tjapaltjarri

Warlimpirrnga Tjapaltjarri Warlinpirringa est né à l’Est de Kiwirrkura vers 1955 / 1958. En 1984 il fit la une des journaux lorsque, aîné d’un groupe de Pintupi venu du désert, il rencontre les blancs et la civilisation occidentale pour la première fois. Il s’agit du dernier groupe familial à vivre isolé ; les derniers témoins d’une vie séculaire qui a été celle des Aborigènes pendant des millénaires. Au départ, il pense que les blancs sont des démons. Il confie à un journaliste en 2007 : «Je ne pouvais pas le croire. Je pensais qu'il était le diable, un mauvais esprit et était la couleur des nuages ??au lever du soleil. Protégé des sollicitations par les Aborigènes de Kiwirrkurra, ils se font peu à peu à leur nouvelle vie. Warlimpirrnga, en tant que doyen de ce groupe joue le rôle de tampon. Surtout qu’il est déjà pleinement initié, possède de solides connaissances tribales qui lui confèrent du respect et l’autorité nécessaire. Il possède aussi des pouvoirs de guérison, tout comme son fils aujourd’hui. Ces événements extraordinaires, comme le fait de garder en mémoire le style de vie nomade et les croyances ancestrales tout en ayant adopté le style de vie moderne, ont marqué sa personnalité. Son regard profond et mystérieux tout comme sa présence lui confère un charisme très particulier. Il est par exemple l’un des rares artistes qui aime poser devant l’objectif. En 1987 il demande quelques toiles à la coopérative artistique de Papunya. Ses 11 premières toiles seront exposées par la plus célèbre galerie présentant de l’art aborigène et achetées puis données à la National Gallery of Victoria de Melbourne. Warlimpirrnga s’impose assez rapidement sur la scène artistique australienne et devient en quelques années l’un des artistes majeurs de ce mouvement. La plus grande partie de ses « Rêves » sont des histoires Tingari liées aux sites de Kanapilya, Marruwa et Marna. Il adapte, comme ses deux frères, également des peintres célèbres, Walala et Thomas, les motifs sacrés, ceux peints de façon éphémères sur les corps, sur le sol, les objets sacrés ou les roches. Chaque frère le fait à sa façon. Warlimpirrnga utilise la technique pointilliste classique des peintres aborigènes qui donne un sentiment de vitalité par la vibration qu’elle apporte. Les lignes, légèrement mouvantes, renforcent encore les effets optiques et Warlimpirrnga est passé maître dans l’art de gérer la surface de la toile, d’y insuffler un sentiment de mouvement en manipulant cette ligne, en lui faisant prendre des directions différentes, de la courbe lente à l’angle aigue. Le tout avec le plus souvent deux teintes contrastées. A l’aide de variations subtiles il obtient des formes très puissantes et comme souvent dans l’art aborigène, très modernes bien que remontant à la nuit des temps. Le leader de la « tribu perdue » est marié à sa cousine, Yalti, également artiste. La demande pour ses œuvres a augmenté ses dernières années et son record en vente publique se situe autour de 196 000 €. Awards and Recognition 2021 Wynne Prize, Art Gallery of New South Wales, Sydney - Finalist 2009 26th NATSIAA, Darwin - Finalist 2005 22nd NATSIAA, Darwin - Finalist 2002 19th NATSIAA, Darwin - Finalist Collections • Art Gallery of New South Wales, Sydney • The Kelton Foundation, Santa Monica • Macquarie Group Collection, Sydney • National Gallery of Victoria, Melbourne • Moree Plains Gallery, Moree • Griffith University Art Collection, Queensland College of Art, Brisbane • Harvard Art Museums, Cambridge • Hank Ebes Collection, Melbourne • The Luczo Family Collection, USA • National Gallery of Australia, Canberra • Artbank, Sydney • Museo Sa Bassa Blanca, Mallorca, Spain • Musee du Quai Branly, Paris • Corrigan Collection, Sydney • Luciano Benetton Collection, Venice • Fondation Burkhardt-Felder Arts et Culture, Motiers, Switzerland • Steve Martin collection, USA, New York • SmithDavidson Collection, Amsterdam and Miami

Wendy Brown Nungurrayi

Wendy Nungarrayi Brown est la fille de deux des artistes très importants : Bessie Nakamarra Sims (1932-2012) et Paddy Japaljarri Sims (1916-2010). Elle a deux sœurs et un frère et ils peignent tous. Wendy a quatre enfants et de nombreux petits-enfants dont elle s’occupe lorsqu’elle ne peint pas. Wendy a vécu toute sa vie à Yuendumu, une communauté aborigène isolée située à 290 km au nord-ouest d’Alice Springs dans le centre de l’Australie. Elle a fréquenté l’école locale, puis a poursuivi ses études au Bachelor College où elle a suivi un cours pré-tertiaire avant d’étudier l’éducation de la petite enfance. En plus d’aider à la distribution de repas à domicile aux personnes âgées, Wendy a travaillé pendant de nombreuses années au centre de garde d’enfants local, mais a dû arrêter de travailler en 2004 car elle souffre d’arthrite chronique. Wendy peint depuis 1987. Elle expose ses œuvres dans des expositions collectives depuis 1988. En raison de son mode de vie chargé, sa production d’œuvres d’art était initialement sporadique. Ce n’est qu’en 2004, lorsqu’elle a pris sa retraite, qu’elle a pu se consacrer à la peinture à plein temps. Wendy peint ses histoires de rêve, des histoires de rêve qui se rapportent directement à la cérémonie, à la terre et au bush tucker. Ces histoires de rêve lui ont été transmises par son père et par son père avant lui.

Wentja Morgan Napaltjarri

Wentja Morgan Napaltjarri Wentja Morgan Napaltjarri (groupe Luritja / Pintupi) est née vers 1945, dans une région isolée de l’Australie, dans le Désert Occidental, près du lac MacKay, sur un site rocheux associé aux Rêves du Lézard à Langue Bleue et à aux Femmes Kungka. Cette région est liée aux Cycles Tingari, ensemble de chants, danses, motifs sacrés et histoires mettant en scène les Ancêtres portant ce nom (Tingari). Ce site deviendra la source d’inspiration des peintures de Wentja quand celle-ci se mettra à peindre. Elle est la fille de Shorty Lungkata Tjungurrayi, l’un des fondateurs du mouvement artistique aborigène, mais aussi un initié important et un guérisseur réputé qui fera en sorte que l’éducation traditionnelle de sa fille soit solide. Sa famille est contrainte de quitter leurs terres traditionnelles pour rejoindre en 1948 une communauté lointaine qui vient de s’établir autour d’une mission luthérienne (à Haast Bluff / Ikuntji). Là on distribue des rations alimentaires, à une époque où des sécheresses rendent difficile la quête de nourriture et d’eau dans tout le centre de l’Australie. Pour Wentja, il s’agit du premier contact avec l’homme blanc. C’est à Haast Bluff qu’elle rencontre son mari, Ginger Tjakamarra, fils d’une artiste importante, Makinti Napanangka. Ils rejoindront par la suite Papunya, là où le mouvement artistique va éclore et se développer. Elle démarre sa carrière comme de nombreuses femmes pintupi en aidant les peintres hommes de sa famille, lorsque ceux-ci vieillissent. Puis en 1996, les femmes ont enfin accès au matériel et peuvent produire leurs propres œuvres. Cependant, il faut attendre que Wentja s’installe à Mt Liebig pour que sa carrière décolle. Cette petite communauté, située entre Papunya et Kintore, malgré un nombre peu important de peintres, va donner à l’art aborigène quelques-unes de ces grandes figures : Wentja donc, mais aussi Lilly Kelly Napangardi et Bill Whiskey Tjapaltjarri et dans une moindre mesure Ngoia Pollard. Wentja abandonne le style classique, pour couvrir ses œuvres d’un champ de points, denses, serrés, le plus souvent monochromes (blanc sur un fond noir), donnant un magnifique résultat où l’on imagine des vagues se mouvant sur la toile. Ce tapis de points évoque les dunes et le paysage des sites dont elle est la gardienne. Elle y ajoute, un ou plusieurs cercles concentriques, larges, généralement peint dans un rouge brun qui vient créer un contraste (symbolisant les roches et les points d’eau); le tout dans une grande pureté. Il se créé alors un sentiment à la fois de mouvement et d’immobilité. On sent la force des motifs anciens, plongeant leurs racines dans une tradition plusieurs fois millénaire et dans le même temps on est fasciné par la modernité du résultat. C’est là l’apanage des grands artistes aborigènes, de se saisir de la tradition mais de savoir la réinterpréter et de faire le pont entre leur savoir immense et le monde moderne, globalisé . On comprend d’autant mieux le succès de Wentja, de Sydney à Perth, de Londres à Paris En 2002 elle est finaliste du fameux Testra Award. Collections : Art Gallery of South Australia, Adelaide Art Gallery of Western Australia, Perth Queensland Art Gallery, Brisbane Tandanya National Aboriginal Art and Cultural Institute Inc., Adelaide Flinders University Museum, Adelaide Kerry Stokes Collection, Perth Thomas Vroom Collection, Hollande The Kaplan – Levi Collection, Seattle National Gallery of Australia, Canberra

Wentjiya Napaltjarri

Wintijya est née entre 1923 et 1934 selon les sources. Sa sœur, artiste également bien connue, Tjunkiya (décédée en 2009) et son frère (ou demi frère) est Turkey Tolson Tjupurrula et une autre demi sœur est Mitjili Napurrula, des artistes de réputation internationale. Elle commence à peindre en 1994 mais débute une vraie carrière en 1996 avec les autres femmes du désert Occidentale. Elles s’imposent rapidement sur la scène artistique australienne. Le style de Wintijya est marqué par le blanc et noir et souvent par le contraste entre deux teintes, l’une servant à peindre les motifs traditionnels, l’autre à couvrir le fond (souvent en utilisant la technique pointilliste mais en ne laissant aucun vide, ce qui donne l’impression d’un aplat et laissant invisible la sous couche). Elle a aussi réalisé des batiks, choses peu courante dans cette partie du centre de l’Australie et des gravures. Collections  : Aboriginal Art Museum, Hollande Artbank Museum and Art galleries of the northern territory National Gallery of Victoria Supreme Court of the NT National Gallery of Australia

William King Jungala

William King Jungala (1966 - 2007) groupe Gurindji - Adelaide William King Jungala est né à Katherine, à 300 km au sud de Darwin, dans le Territoire du Nord. Ses filles, Tarisse et Sarrita King, peignent également. Durant sa petite enfance, William a passé la majorité de son temps avec son père (de la tribu Waanyi), qui agissait à la fois comme enseignant et mentor dans de nombreux aspects de la vie. Cependant, c’est son grand-père (de la tribu des Gurindji) qui a beaucoup voyagé à travers le pays et développé des liens étroits avec le pays qui lui a transmis ses récits et ses vastes connaissances. Il commence sa carrière professionnelle, en tant que peintre, en 1994. À 18 ans, William déménage à Adélaïde où il étudie et termine un apprentissage en menuiserie. Son cœur a toujours été attaché à la peinture, il est donc revenu à son amour de l’art et se concentre sur la peinture à partir de 1994. À l'âge de 27 ans, William développe un style plus contemporain et personnel et les expositions se multiplient.

William Sandy

WILLIAM SANDY William est né en 1944 dans le bush, prés d’Ernabella en Australie Méridoniale, sur les terres des Pitjantjatjara, son groupe. « Ses » terres, c’est-à-dire les endroits avec lesquels il a un lien spirituel, sont Winkilini, en Australie Méridoniale, qu’il a hérité de son père et son grand-père, et les terres qui se trouvent au sud de papunya jusqu’à Dock River, qu’il a hérité de sa mère et sa grand-mère. Durant sa jeunesse il s’est beaucoup déplacé autour de son pays, passant d’Hermannsburg à Areyonga puis à Haasts Bluff. Il a passé plus de temps à Ernabella où il a été à l’école de la mission. En 1973, il s’installe à Papunya avec sa femme Violet Nakamarra, la sœur de Michael Nelson Jagamara, l’un des artistes aborigènes les plus célèbres. C’est à cette période, avec son mariage avec Violet qu’on lui donne son nom de peau : Tjapaltjarri (son groupe n’utilisant pas de façon régulière cette classification des noms de peau. Et c’est logiquement dans ce groupe des Tjapaltjarri que Violet devaient trouver un mari). Ils ont 4 enfants, 1 garçon et 3 filles dont l’une adoptée. Lors de son arrivée à Paunya, William travaille pour le conseil municipal. Puis il travaille avec sa femme comme infirmier au Service Médical. Depuis des années il se consacre uniquement à la peinture. William peint les Rêves de son pays, essentiellement Dingo, Emeu, Femme et Graine Verte. Son style très personnel et très minutieux, ainsi que l’emploi d’une gamme très limitée de couleurs (il est resté fidèle aux couleurs traditionnelles, les ocres, rouges, blancs, noirs, exceptionnellement le rose) rendent ses toiles identifiables du premier regard et ont contribué à faire de William l’un des artistes les plus connus. Selon William lui-même, sa première peinture date de 1975. Il a commencé à peindre seul, en observant les autres artistes. Mais c’est vraiment qu’à partir de 1981 qu’ il peint régulièrement. Il remporte le « Northern territory Art Award », un prix artistique important, en 1985. A partir de là il enchaîne les participations à de belles expositions. En 1988-89, il participe à l’exposition itinérante « dreamings » qui voyage à travers les USA (Chicago, New-York, Los Angeles…), et à une exposition à New-York à la John Weber Gallery. En 1990, la célèbre galerie Gabriella Pizzi lui consacre sa première exposition solo. Il a beaucoup peint à une période. Son style, très méticuleux, presque toujours dans une gamme chromatique très réduite, autour d’une dominante ocre jaune. C’est surtout un artiste sous estimé. Il est l’un des tous premiers à s’aventurer dans un style très graphique. Chez lui, les symboles, les signes conventionnels ont disparu. William va créer des œuvres autour de mouvements simples, très fluides qui créés la structure de la toile. Depuis quelques années beaucoup d’artistes ont emprunté cette voie mais à l’époque, William, seul, sans exemples autour de lui, à l’idée de créer son œuvre autour de ces mouvements. Les seuls signes qui apparaissent sont des cercles (et pas toujours) et quelques traces d’animaux (par ailleurs souvent peintes avec minuties dans un style très réaliste, avec des détails et pas uniquement de façon sommaire comme c’est le cas chez la plupart des autres artistes). Mais il a été capable de remettre en cause son style - dit-on après un voyage en Tasmanie où il a produit des gravures mais aussi probablement aux contacts avec les autres artistes d’Alice Springs. C’est qu’à un moment il doit se rendre à Alice Springs pour voir sa femme qui doit y suivre un traitement. Lui même aura à vivre avec un diabète. Vers 2000, peut être un peu avant , alors que nous étions à Papunya nous avions été chez William Sandy. Nous n’avions qu’un appareil photo jetable. Il était d’accord que je le prenne en photo avec une toile inachevée, un petit format. Je prends ma photo, très belle (dont je me servirai pour faire un carton publicitaire quelques mois plus tard). Mais tout d’un coup il rentre dans sa maison et revient, quelques secondes plus tard avec un tee-shirt sur lui (il était jusque là torse nu), trop petit, sale. Il s’était dit que ce serait plus convenable d’avoir un vêtement sur lui ! Bien entendu, j’ai gardé la photo où il était torse nu. Il va travailler pour plusieurs centre d’art et galeristes. Collections : Broken Hill City Art Gallery Donald Kahn collection, USA Lowe Art Museum, University of Miami Flinders University Art Museum, Adelaide Museum and Art Gallery of the Northern Territory, Darwin The Holmes a Court Collection, Perth The Kelton Foundation, Santa Monica, U.S.A. Wollongong City Art Gallery Oxford University (GB), Araluen Centre for the Arts… Groninger Museum

WILLY BILLABONG TJAPANANGKA

Willy Tjapanangka Billabong (Tjirrjiyii Janama) Groupe Kukatja / Ngardi - Kimberley / Désert Central Willy (vers 1930 – 2005), est originaire de la région de l’actuelle communauté de Balgo. Il commence à peindre sur des supports durables que tardivement. Il a alors près de 70 ans et peindra donc très peu de temps, lui laissant à peine le temps de se faire un nom. Il aura toutefois droit à deux expositions personnelles. Ces peintures peuvent être très sobres avec un motif central important, inspiré par les points d’eau créés aux Temps du Rêve. Il a peint aussi bien pour la coopérative de Balgo que pour celle de Halls Creek. On y sent l’influence des artistes de Balgo. Collections : National gallery of Victoria National Gallery of Australia Art Gallery of Western Australia Berndt Museum of Anthrology Kerry Stokes Laverty Collection, Berndt Collection,…

Willy Tjungurrayi

Willy est né dans les années 1930 et a été élevé dans la tradition par son oncle paternel Charlie Tarawa. Il a été déporté à Haasts Bluff puis à Papunya où il commence à peindre en 1976. C’est dans les années 80 que Willy se fait connaître comme artiste de premier plan et il est aujourd’hui, à la fin des années 90, l’un des plus célèbres artistes de l’Ouest du désert. Il est l’un des peintres emblématiques des Cycles Tingari peints de façon classique avec les cercles concentriques reliés par des lignes parallèles mais depuis quelques années, cet homme souvent considéré comme le plus âgé du groupe pintupi s’inspire presque exclusivement de cette série inspirée des Cycles Tingari du site de Kaakuratintja. Collections : Art Gallery of New South Wales, Sydney Victorian Centre for the Performing Arts, Melbourne National Gallery of Australia, Canberra Ebes Collection, Holmes a Court Coll, Perth Artbank, Sydney Aboriginal Art Museum, Fondation Kelton, Santa Monica Flinders University Art Museum, Parliament House Art Coll, Canberra

Winnie Reid Nakamarra

Winnie Reid Nakamarra Winnie Reid Nakamarra est née vers 1961. Winnie est la fille du célèbre artiste aborigène australien Makinti Napanangka. Comme sa mère, Winnie peint des histoires associées au trou de roche Lupul, un site sacré du désert occidental. Winnie s'inspire aussi des histoires liées aux cérémonies féminines, comme des dessins de peinture corporelle.

Yakari Napaltjarri

Yakari Napaltjarri est née vers 1950 ou 1960 sur un site associé au Rêve de Goanna (varan) au sud de Kiwirrkurra. Elle est la sœur de Payu Napaltjarri, de Joseph Jurra Tjapaltjarri, des artistes bien connus. Sa famille a des contacts avec des patrouilles en 1962 et 1963 qui cherchent à regrouper les Aborigènes encore isolés. C’est en 1964 que le groupe rejoint Papunya. Yakari se mari à George Tjakamarra (frère de Freddy West) puis au décès de son dernier avec Simon Tjakamarr, frère d’Anatjari Tjakamarra. Avec autant de liens avec des peintres importants il était logique qu’elle soit parmi les premières femmes à se mettre à peindre en 1996. Collections Fondations Kelton, USA Art Gallery of New South Wales

YALA YALA GIBBS TJUNGURRAYI

Yala Yala Gibbs Tjungurrayi Groupe Pintupi –– Kintore / kiwirrkurra - Désert Occidental Yala Yala Gibbs (1924 / 1998) se dirige vers Papunya en 1962 avec sa famille (dont sa femme Ningura Napurrula, George ward Tjungurrayi et Willy Tjungurrayi, ses demi-frères). Cette décision est prise pour soigner son fils Morris Gibson, qui souffre de brûlures graves. Il regagne ensuite ses terres traditionnelles pour quelques mois avant de joindre Papunya de nouveau. Il se mariera avec deux autres femmes, Yinarupa Nangala et Mangkatu Nangala. Yala Yala entre dans l’histoire en faisant partie du premier groupe d’artistes autour de G Bardon et il est l’un des créateurs du style classique pintupi décrivant les Cycles Tingari. Des cercles concentriques reliés par des lignes parallèles. On peut dire qu’il est l’un des pintupi les plus influents, et pas seulement au niveau artistique. La plupart des membres de sa famille sont aujourd’hui des artistes. Il s’inspire ici d’un Rêve de Kuningka. Collections : Art Gallery of Western Australia Alice Springs Court House, Araluen Collection Brooklyn Museum of Art, Holmes a Court, Museum and Art Galleries of the Northern territory National gallery of Australia National Gallery of Victoria Queensland Art Gallery The Kelton Foundation

Yalti Napangati

Ethnie Pintupi – Désert Occidental – Communauté de Kintore Yalti est née vers 1969. Elle fait partie de ce fameux dernier groupe familial à prendre contact avec l’homme blanc en 1984, en débarquant à Kiwirrkurra, venant de zones très isolées. Interviewée en 2004 elle dira que c’était une période plus heureuse. Son mari est mort quelques années avant. Il était l’homme le plus âgé de ce groupe. Elle est désormais mariée à warlimpirrnga Tjapaltjarri, un autre homme faisant partie de cette aventure, artiste réputé et premier de cette famille a se lancer dans la peinture en 1987. Yalti s’est mise à peindre en 1996. Elle s’inspire ici du site de Ngaminya où des Femmes ont campé avant de poursuivre leur route vers Wirrulnga. Collections : Fondation Kelton, USA

Yinarupa Nangala

Yinarupa Nangala (Yinarupa Gibson, Yunurupa, Nangatji dit) Acrylique sur toile – 95 x 130 cm Ethnie Pintupi – Désert Occidental Yinarupa est la fille d’Anatjari Tjampitjinpa, l’un des membres fondateurs du mouvement pictural et la sœur de Ray James Tjangala et Mantua Nangala, des artistes accomplis eux aussi. Une patrouille les amène à Papunya en 1963 et quitte ainsi la vie nomade traditionelle. Yinarupa est alors toute jeune, probablement deux ans. Elle est aussi l’une des femmes de Yala Yala Gibbs Tjungurrayi, un autre artiste influent (décédé en 1998). C’est en aidant son vieux mari à compléter le fond pointilliste de ses toiles que Yinarupa se familliarise avec les techniques modernes. Elle débute sa propre carrière de peintre en 1996 comme les autres femmes de Kintore et Kiwirrkurra. En 2009 elle remporte le prix de la meilleure peinture lors du 26 ème Testra Award. Sa peinture décrit le site où elle est née, Mukula, avec tous les détails du relief, de la nourriture qu’on y trouve et de leurs associations avec les Ancêtres du Temps du Rêve (un important groupe de Femmes y réalisèrent des cérémonies avant de poursuivre leur route).

Yukultji Napangati

Yukultji Napangati (Yukuritjinya) Ethnie Pintupi – Communauté de Kiwirrkura Elle décrit le plus souvent à la manière du Désert, c’est-à-dire comme vu du ciel, des terre sur lesquelles Yukultji à des droits. Il s’agit du site de Ngaminya, une roche située au Sud Ouest de Kiwirrkura. Là, au Temps du Rêve, un groupe de femmes, représentées pâr les formes en U, campa avant de poursuivre leur route vers Pinari. Les cercles symbolisent leurs campement et les traits en forme de grille les petites collines. Le dernier groupe familial à vivre isolé, vivant à l’âge de la pierre, prend contact avec l’homme blanc en 1984. Yukultji fait partie de ce groupe. Elle se souvient de sa vie nomade, de ses nuits passées à dormir avec les dingos pour se tenir chaud. Elle est née vers 1971 et commence à peindre alors que la coopérative confit les premières toiles aux femmes en 1996. Elle peint sur de nombreux thèmes dont les histoires associées aux sites de Marrapinti, Malaluka, Walkankarra ou encore Ngaminya. Elle peint d’avantage depuis la mort de son mari, Charlie Ward Tjakamarra et participe activement aux expositions organisées par la coopérative et ses partenaires. Peu à peu, elle développe un style aux forts effets optiques. Elle devient alors une artiste importante. Collections : National Gallery of Australia, Art Gallery of New South Wales, Artbank,…

Yuyuya Nampitjinpa

Yuyuya Nampitjinpa Groupe Pintupi – Désert Occidental Yuyuya décrit ici le site de Watanuma, situé au nord ouest de Kintore. Un groupe de Femmes – il faut comprendre ici d’Ancêtres – sont passées là venant de l’ouest et poursuivirent leur chemin vers Pinari. Yuyuya est née vers 1946, dans le bush, dans une zone très isolée à l’est de l’actuelle communauté de Kiwirrkurra. Elle est la fille du frère aîné d’Uta Uta Tjangala, très célèbre artiste ayant participé à la création du mouvement artistique aborigène dans le désert. Elle est la sœur de Ronnie Tjampitjinpa, l’un des plus importants artistes vivants. Mais d’autres membres de sa famille sont des artistes proéminents. Elle est arrivée à Haasts Bluff en 1956, venant du bush. Puis elle est allée à l’école à Papunya où après elle a occupé divers emplois. Elle vit désormais à Kintore. Comme ses frères elle possède des droits sur de nombreux sites et de nombreux Rêves. Elle s’inscrit dans l’histoire artistique du Désert Occidental en faisant partie des premières femmes pintupi à se mettre à la peinture (en 1994 avec un projet en commun avec les femmes de Haasts Bluff – puis en 1996 à Kintore). Son style est assez dépouillé. Elle est aussi très investit dans la culture et les traditions en participant aux cérémonies. Collections : Aboriginal Art Museum, Hollande National Gallery of Victoria

Yvonne Nangala Gallagher

Yvonne Nangala Gallagher travaille avec l'école de Yuendumu en soutenant des activités culturelles et des visites dans le bush pour les enfants. Elle est propriétaire du Rêve d’Eau, le Ngapa jukurrpa, par l'intermédiaire de son père et a grandi et est allée à l'école sur les terres de la ferme de Wayililinpa au sud de Yuendumu dans les années 1980 et 1990. Elle est la plus jeune fille de feu C. Napangardi Gallagher.