Wintijya est née entre 1923 et 1934 selon les sources. Sa sœur, artiste également bien connue, Tjunkiya (décédée en 2009) et son frère (ou demi frère) est Turkey Tolson Tjupurrula et une autre demi sœur est Mitjili Napurrula, des artistes de réputation internationale. Elle commence à peindre en 1994 mais débute une vraie carrière en 1996 avec les autres femmes du désert Occidentale. Elles s’imposent rapidement sur la scène artistique australienne. Le style de Wintijya est marqué par le blanc et noir et souvent par le contraste entre deux teintes, l’une servant à peindre les motifs traditionnels, l’autre à couvrir le fond (souvent en utilisant la technique pointilliste mais en ne laissant aucun vide, ce qui donne l’impression d’un aplat et laissant invisible la sous couche). Elle a aussi réalisé des batiks, choses peu courante dans cette partie du centre de l’Australie et des gravures. Collections : Aboriginal Art Museum, Hollande Artbank Museum and Art galleries of the northern territory National Gallery of Victoria Supreme Court of the NT National Gallery of Australia
William King Jungala (1966 - 2007) groupe Gurindji - Adelaide William King Jungala est né à Katherine, à 300 km au sud de Darwin, dans le Territoire du Nord. Ses filles, Tarisse et Sarrita King, peignent également. Durant sa petite enfance, William a passé la majorité de son temps avec son père (de la tribu Waanyi), qui agissait à la fois comme enseignant et mentor dans de nombreux aspects de la vie. Cependant, c’est son grand-père (de la tribu des Gurindji) qui a beaucoup voyagé à travers le pays et développé des liens étroits avec le pays qui lui a transmis ses récits et ses vastes connaissances. Il commence sa carrière professionnelle, en tant que peintre, en 1994. À 18 ans, William déménage à Adélaïde où il étudie et termine un apprentissage en menuiserie. Son cœur a toujours été attaché à la peinture, il est donc revenu à son amour de l’art et se concentre sur la peinture à partir de 1994. À l'âge de 27 ans, William développe un style plus contemporain et personnel et les expositions se multiplient.
WILLIAM SANDY William est né en 1944 dans le bush, prés d’Ernabella en Australie Méridoniale, sur les terres des Pitjantjatjara, son groupe. « Ses » terres, c’est-à-dire les endroits avec lesquels il a un lien spirituel, sont Winkilini, en Australie Méridoniale, qu’il a hérité de son père et son grand-père, et les terres qui se trouvent au sud de papunya jusqu’à Dock River, qu’il a hérité de sa mère et sa grand-mère. Durant sa jeunesse il s’est beaucoup déplacé autour de son pays, passant d’Hermannsburg à Areyonga puis à Haasts Bluff. Il a passé plus de temps à Ernabella où il a été à l’école de la mission. En 1973, il s’installe à Papunya avec sa femme Violet Nakamarra, la sœur de Michael Nelson Jagamara, l’un des artistes aborigènes les plus célèbres. C’est à cette période, avec son mariage avec Violet qu’on lui donne son nom de peau : Tjapaltjarri (son groupe n’utilisant pas de façon régulière cette classification des noms de peau. Et c’est logiquement dans ce groupe des Tjapaltjarri que Violet devaient trouver un mari). Ils ont 4 enfants, 1 garçon et 3 filles dont l’une adoptée. Lors de son arrivée à Paunya, William travaille pour le conseil municipal. Puis il travaille avec sa femme comme infirmier au Service Médical. Depuis des années il se consacre uniquement à la peinture. William peint les Rêves de son pays, essentiellement Dingo, Emeu, Femme et Graine Verte. Son style très personnel et très minutieux, ainsi que l’emploi d’une gamme très limitée de couleurs (il est resté fidèle aux couleurs traditionnelles, les ocres, rouges, blancs, noirs, exceptionnellement le rose) rendent ses toiles identifiables du premier regard et ont contribué à faire de William l’un des artistes les plus connus. Selon William lui-même, sa première peinture date de 1975. Il a commencé à peindre seul, en observant les autres artistes. Mais c’est vraiment qu’à partir de 1981 qu’ il peint régulièrement. Il remporte le « Northern territory Art Award », un prix artistique important, en 1985. A partir de là il enchaîne les participations à de belles expositions. En 1988-89, il participe à l’exposition itinérante « dreamings » qui voyage à travers les USA (Chicago, New-York, Los Angeles…), et à une exposition à New-York à la John Weber Gallery. En 1990, la célèbre galerie Gabriella Pizzi lui consacre sa première exposition solo. Il a beaucoup peint à une période. Son style, très méticuleux, presque toujours dans une gamme chromatique très réduite, autour d’une dominante ocre jaune. C’est surtout un artiste sous estimé. Il est l’un des tous premiers à s’aventurer dans un style très graphique. Chez lui, les symboles, les signes conventionnels ont disparu. William va créer des œuvres autour de mouvements simples, très fluides qui créés la structure de la toile. Depuis quelques années beaucoup d’artistes ont emprunté cette voie mais à l’époque, William, seul, sans exemples autour de lui, à l’idée de créer son œuvre autour de ces mouvements. Les seuls signes qui apparaissent sont des cercles (et pas toujours) et quelques traces d’animaux (par ailleurs souvent peintes avec minuties dans un style très réaliste, avec des détails et pas uniquement de façon sommaire comme c’est le cas chez la plupart des autres artistes). Mais il a été capable de remettre en cause son style - dit-on après un voyage en Tasmanie où il a produit des gravures mais aussi probablement aux contacts avec les autres artistes d’Alice Springs. C’est qu’à un moment il doit se rendre à Alice Springs pour voir sa femme qui doit y suivre un traitement. Lui même aura à vivre avec un diabète. Vers 2000, peut être un peu avant , alors que nous étions à Papunya nous avions été chez William Sandy. Nous n’avions qu’un appareil photo jetable. Il était d’accord que je le prenne en photo avec une toile inachevée, un petit format. Je prends ma photo, très belle (dont je me servirai pour faire un carton publicitaire quelques mois plus tard). Mais tout d’un coup il rentre dans sa maison et revient, quelques secondes plus tard avec un tee-shirt sur lui (il était jusque là torse nu), trop petit, sale. Il s’était dit que ce serait plus convenable d’avoir un vêtement sur lui ! Bien entendu, j’ai gardé la photo où il était torse nu. Il va travailler pour plusieurs centre d’art et galeristes. Collections : Broken Hill City Art Gallery Donald Kahn collection, USA Lowe Art Museum, University of Miami Flinders University Art Museum, Adelaide Museum and Art Gallery of the Northern Territory, Darwin The Holmes a Court Collection, Perth The Kelton Foundation, Santa Monica, U.S.A. Wollongong City Art Gallery Oxford University (GB), Araluen Centre for the Arts… Groninger Museum
Willy Tjapanangka Billabong (Tjirrjiyii Janama) Groupe Kukatja / Ngardi - Kimberley / Désert Central Willy (vers 1930 – 2005), est originaire de la région de l’actuelle communauté de Balgo. Il commence à peindre sur des supports durables que tardivement. Il a alors près de 70 ans et peindra donc très peu de temps, lui laissant à peine le temps de se faire un nom. Il aura toutefois droit à deux expositions personnelles. Ces peintures peuvent être très sobres avec un motif central important, inspiré par les points d’eau créés aux Temps du Rêve. Il a peint aussi bien pour la coopérative de Balgo que pour celle de Halls Creek. On y sent l’influence des artistes de Balgo. Collections : National gallery of Victoria National Gallery of Australia Art Gallery of Western Australia Berndt Museum of Anthrology Kerry Stokes Laverty Collection, Berndt Collection,…
Willy est né dans les années 1930 et a été élevé dans la tradition par son oncle paternel Charlie Tarawa. Il a été déporté à Haasts Bluff puis à Papunya où il commence à peindre en 1976. C’est dans les années 80 que Willy se fait connaître comme artiste de premier plan et il est aujourd’hui, à la fin des années 90, l’un des plus célèbres artistes de l’Ouest du désert. Il est l’un des peintres emblématiques des Cycles Tingari peints de façon classique avec les cercles concentriques reliés par des lignes parallèles mais depuis quelques années, cet homme souvent considéré comme le plus âgé du groupe pintupi s’inspire presque exclusivement de cette série inspirée des Cycles Tingari du site de Kaakuratintja. Collections : Art Gallery of New South Wales, Sydney Victorian Centre for the Performing Arts, Melbourne National Gallery of Australia, Canberra Ebes Collection, Holmes a Court Coll, Perth Artbank, Sydney Aboriginal Art Museum, Fondation Kelton, Santa Monica Flinders University Art Museum, Parliament House Art Coll, Canberra
Winnie Reid Nakamarra Winnie Reid Nakamarra est née vers 1961. Winnie est la fille du célèbre artiste aborigène australien Makinti Napanangka. Comme sa mère, Winnie peint des histoires associées au trou de roche Lupul, un site sacré du désert occidental. Winnie s'inspire aussi des histoires liées aux cérémonies féminines, comme des dessins de peinture corporelle.
Yakari Napaltjarri est née vers 1950 ou 1960 sur un site associé au Rêve de Goanna (varan) au sud de Kiwirrkurra. Elle est la sœur de Payu Napaltjarri, de Joseph Jurra Tjapaltjarri, des artistes bien connus. Sa famille a des contacts avec des patrouilles en 1962 et 1963 qui cherchent à regrouper les Aborigènes encore isolés. C’est en 1964 que le groupe rejoint Papunya. Yakari se mari à George Tjakamarra (frère de Freddy West) puis au décès de son dernier avec Simon Tjakamarr, frère d’Anatjari Tjakamarra. Avec autant de liens avec des peintres importants il était logique qu’elle soit parmi les premières femmes à se mettre à peindre en 1996. Collections Fondations Kelton, USA Art Gallery of New South Wales
Yala Yala Gibbs Tjungurrayi Groupe Pintupi –– Kintore / kiwirrkurra - Désert Occidental Yala Yala Gibbs (1924 / 1998) se dirige vers Papunya en 1962 avec sa famille (dont sa femme Ningura Napurrula, George ward Tjungurrayi et Willy Tjungurrayi, ses demi-frères). Cette décision est prise pour soigner son fils Morris Gibson, qui souffre de brûlures graves. Il regagne ensuite ses terres traditionnelles pour quelques mois avant de joindre Papunya de nouveau. Il se mariera avec deux autres femmes, Yinarupa Nangala et Mangkatu Nangala. Yala Yala entre dans l’histoire en faisant partie du premier groupe d’artistes autour de G Bardon et il est l’un des créateurs du style classique pintupi décrivant les Cycles Tingari. Des cercles concentriques reliés par des lignes parallèles. On peut dire qu’il est l’un des pintupi les plus influents, et pas seulement au niveau artistique. La plupart des membres de sa famille sont aujourd’hui des artistes. Il s’inspire ici d’un Rêve de Kuningka. Collections : Art Gallery of Western Australia Alice Springs Court House, Araluen Collection Brooklyn Museum of Art, Holmes a Court, Museum and Art Galleries of the Northern territory National gallery of Australia National Gallery of Victoria Queensland Art Gallery The Kelton Foundation
Ethnie Pintupi – Désert Occidental – Communauté de Kintore Yalti est née vers 1969. Elle fait partie de ce fameux dernier groupe familial à prendre contact avec l’homme blanc en 1984, en débarquant à Kiwirrkurra, venant de zones très isolées. Interviewée en 2004 elle dira que c’était une période plus heureuse. Son mari est mort quelques années avant. Il était l’homme le plus âgé de ce groupe. Elle est désormais mariée à warlimpirrnga Tjapaltjarri, un autre homme faisant partie de cette aventure, artiste réputé et premier de cette famille a se lancer dans la peinture en 1987. Yalti s’est mise à peindre en 1996. Elle s’inspire ici du site de Ngaminya où des Femmes ont campé avant de poursuivre leur route vers Wirrulnga. Collections : Fondation Kelton, USA
YINARUPA NANGALA Les paysages du désert de l'Australie centrale, à la fois hostiles et d'une beauté désarmante, ont sculpté l'imaginaire de Yinarupa Nangala. Yinarupa a grandi au sein de la culture Pintupi, imprégnée des récits du Temps du Rêve, le Tjukurrpa, qui fonde la spiritualité et l'identité de son peuple. Son existence, qui a débuté dans un mode de vie nomade, est une odyssée personnelle et artistique qui se reflète dans chaque ligne et chaque point de ses toiles. Loin d'être de simples représentations, ses œuvres sont des cartes cosmiques, des hymnes silencieux à la terre de ses ancêtres. Yinarupa est la fille d’Anatjari Tjampitjinpa, l’un des membres fondateurs du mouvement pictural et la sœur de Ray James Tjangala et Mantua Nangala, des artistes accomplis eux aussi. Une patrouille les amène à Papunya en 1963 et quitte ainsi la vie nomade traditionnelle. Yinarupa est alors toute jeune, probablement quelques années (1958 est donné régulièrement comme une date de naissance probable, mais aussi 1961...). Elle est aussi l’une des femmes de Yala Yala Gibbs Tjungurrayi, un autre artiste influent (décédé en 1998). C’est en aidant son vieux mari à compléter le fond pointilliste de ses toiles que Yinarupa se familiarise avec les techniques modernes. Elle débute sa propre carrière de peintre en 1996 comme les autres femmes de Kintore et Kiwirrkurra. En 2009 elle remporte le prix de la meilleure peinture lors du 26 ème Testra Award. L'art de Yinarupa Nangala puise sa sève dans les récits de la création. Les motifs qu'elle emploie, loin d'être abstraits, sont des symboles cartographiques et narratifs. Sa peinture décrit le site où elle est née, Mukula, avec tous les détails du relief, de la nourriture qu’on y trouve et de leurs associations avec les Ancêtres du Temps du Rêve (un important groupe de Femmes y réalisèrent des cérémonies avant de poursuivre leur route). Les petits cercles symbolisent généralement les tomates du Bush par exemple (mais aussi du raisin sauvage,...). Mais les cercles plus grands représentent les sites cérémoniels. Les formes en U sont les femmes (les Ancêtres Tingari), souvent groupées. Les lignes, d'une précision méticuleuse, ne sont pas de simples ornements ; elles représentent des énergies invisibles, les traces du vent, les courants d'eau, et les marques laissées par les ancêtres sur le sol. Le lien entre son art et le territoire est indissociable. Yinarupa ne se contente pas de peindre un paysage ; elle peint l'âme de la terre, les forces spirituelles qui l'ont façonnée. Ses toiles sont une méditation sur la relation entre les humains, les esprits ancestraux, et la nature, un lien qu'elle exprime avec une grâce et une profondeur émouvantes. Son travail est un rappel poignant de l'importance de préserver les cultures indigènes et les sagesses ancestrales dans un monde en constante évolution. Elle a été finaliste et/ou a reçu des prix artistiques importants et ses œuvres figurent dans d'importantes collections dont : Collections : Musée des Confluences, Lyon, Levi Kaplan Collection, Hank Ebes Collection, Art Gallery of South Australia, Museum and Art Galleries of the Northern Territory, National Gallery of Victoria, Queensland Art Gallery,
Yukultji Napangati (Yukuritjinya) Ethnie Pintupi – Communauté de Kiwirrkura Elle décrit le plus souvent à la manière du Désert, c’est-à-dire comme vu du ciel, des terre sur lesquelles Yukultji à des droits. Il s’agit du site de Ngaminya, une roche située au Sud Ouest de Kiwirrkura. Là, au Temps du Rêve, un groupe de femmes, représentées pâr les formes en U, campa avant de poursuivre leur route vers Pinari. Les cercles symbolisent leurs campement et les traits en forme de grille les petites collines. Le dernier groupe familial à vivre isolé, vivant à l’âge de la pierre, prend contact avec l’homme blanc en 1984. Yukultji fait partie de ce groupe. Elle se souvient de sa vie nomade, de ses nuits passées à dormir avec les dingos pour se tenir chaud. Elle est née vers 1971 et commence à peindre alors que la coopérative confit les premières toiles aux femmes en 1996. Elle peint sur de nombreux thèmes dont les histoires associées aux sites de Marrapinti, Malaluka, Walkankarra ou encore Ngaminya. Elle peint d’avantage depuis la mort de son mari, Charlie Ward Tjakamarra et participe activement aux expositions organisées par la coopérative et ses partenaires. Peu à peu, elle développe un style aux forts effets optiques. Elle devient alors une artiste importante. Collections : National Gallery of Australia, Art Gallery of New South Wales, Artbank,…
Yuyuya Nampitjinpa Groupe Pintupi – Désert Occidental Yuyuya décrit ici le site de Watanuma, situé au nord ouest de Kintore. Un groupe de Femmes – il faut comprendre ici d’Ancêtres – sont passées là venant de l’ouest et poursuivirent leur chemin vers Pinari. Yuyuya est née vers 1946, dans le bush, dans une zone très isolée à l’est de l’actuelle communauté de Kiwirrkurra. Elle est la fille du frère aîné d’Uta Uta Tjangala, très célèbre artiste ayant participé à la création du mouvement artistique aborigène dans le désert. Elle est la sœur de Ronnie Tjampitjinpa, l’un des plus importants artistes vivants. Mais d’autres membres de sa famille sont des artistes proéminents. Elle est arrivée à Haasts Bluff en 1956, venant du bush. Puis elle est allée à l’école à Papunya où après elle a occupé divers emplois. Elle vit désormais à Kintore. Comme ses frères elle possède des droits sur de nombreux sites et de nombreux Rêves. Elle s’inscrit dans l’histoire artistique du Désert Occidental en faisant partie des premières femmes pintupi à se mettre à la peinture (en 1994 avec un projet en commun avec les femmes de Haasts Bluff – puis en 1996 à Kintore). Son style est assez dépouillé. Elle est aussi très investit dans la culture et les traditions en participant aux cérémonies. Collections : Aboriginal Art Museum, Hollande National Gallery of Victoria
Yvonne Nangala Gallagher travaille avec l'école de Yuendumu en soutenant des activités culturelles et des visites dans le bush pour les enfants. Elle est propriétaire du Rêve d’Eau, le Ngapa jukurrpa, par l'intermédiaire de son père et a grandi et est allée à l'école sur les terres de la ferme de Wayililinpa au sud de Yuendumu dans les années 1980 et 1990. Elle est la plus jeune fille de feu C. Napangardi Gallagher.