Liddy Walker Napanangka

Liddy est née vers 1925, ce qui en fait l’une des artistes les plus âgées en vie. Comme de nombreuses personnes de sa génération, elle a passé sa jeunesse dans le bush. Au moment de la création de la communauté de Yuendumu, elle s’y installe. Elle y occupe divers emplois, s’occupant notamment des gens âgés. Elle commence à peindre après la création de la coopérative en 1985. « I paint my father Japangardi's Dreaming and my grandfather's Dreaming. Mt Theo is my father›s country and that›s what I’m painting the special Dreamings from. The Dreamings I paint are bush tomato, goanna...Goanna likes to fight and is a lover boy. And I paint seed pods and bush potato and hopping mouse. There are lots of stories... I paint strongly. » Elle s’inspire de nombreux thèmes, mais c’est surtout son Dogwood Dreaming et son Snake Vine Dreaming qu’elle utilise comme principale source ces dernières années. L’art de Liddy reste tributaire d’une vision orthodoxe de l’art propre aux Warlpiri. Peu d’artistes de ce groupe linguistique ont franchi le pas vers un art plus contemporain. Liddy allie un certain académisme à un sens du mouvement, à un dynamisme, à un sens des couleurs d’une efficacité redoutable. Liddy n’est pas réformiste comme Maringka Baker, Ronnie Tjampitjinpa, George Tjungurrayi, voir révolutionnaire comme Dorothy Napangardi ou Tommy Watson. Elle ancre sa production dans les signes du Rêve. Mais sa peinture se développe sans s’enfermer dans un langage formel parfois stéréotypé (si présent chez de très nombreux peintres aborigènes du désert qui ne parviennent pas à trouver un style personnel). Malgré son âge, sa peinture garde une étonnante fraîcheur. On pourrait penser que son travail manque de singularité. Certes, nous venons de le dire, les références aux formes du passé sont très évidentes chez elle. Pourtant son style se démarque. Le rythme des lignes, l’équilibre de la composition s’associent à une palette souvent riche et constatée, d’une harmonie de teintes chaudes Liddy peut passer à un essai avec des bleus froids, très inhabituels dans l’art aborigène. Quand on maîtrise le sens des couleurs, on peut se le permettre ! Sous-estimés, seuls quelques rares artistes de Yuendumu se sont imposés et sont aujourd’hui très cotés : les soeurs Watson et Dorothy Napangardi et dans une moindre mesure Paddy Nelson Jupurrula, Darby Ross ou Paddy Sims Japaljarri. Mais ces grands initiés ont produit des œuvres d’une intensité, d’une force rare, tout en étant très décoratives. Elles égalent celles de leurs voisins Pintupi et Pitjantajarra. Nul doute que la reconnaissance internationale viendra corriger le manque d’intérêt passager. Collections : A, AAM, AGNSW, AGSA, FU, GDF, NGA, SAM,...

Lilly Kelly Napangardi

Lilly Kelly Napangardi (Lily Kelly Napangati) st née à Haasts Bluff en 1948. Elle a vécu de façon traditionnelle durant sa jeunessse, une vie de chasseur / cueilleur. Dans les années 1960, sa famille rejoint la communauté de Papunya. Là elle aura l’occasion de voir les premiers peintres. Sa mère est la soeur de Johnny Warangkula Tjupurrula, l’un des artistes majeurs dans les années 1970. Son père, Norman Kelly Tjampitjinpa se mettra également à la peinture et lorsque celui çi est vieillissant, Lilly l’aide à compléter le fond pointiliste de ses toiles. C’est ainsi qu’elle se familiarise avec ce médium. Elle rejoint en 1986 la communauté de Mont Liebig et c’est là qu’elle se met à produire ses premières oeuvres. Signe d’un don naturel, elle remporte en 1986 le très prestigieux Northern Territory Art Award (aujourd’hui Testra Art Award). Peu après, Lilly créée la surprise en modifiant sa façon de peindre. A l’aide de points très fins et de tailles différentes elle décrit avec un minimum de teintes les dunes de la région de Kintore et de Conniston, le vent et le désert après la pluie. Il en résulte des œuvres mystérieuses aux puissants effets visuels dont cette toile est la parfaite illustration. Ce nouveau style la propulse sur le devant de la scène artistique australienne. En 2003, Lilly est finaliste de Testra Award et en 2006, elle fait son entrée dans la sélection des « 50 most collectable australian artists ». En 2003, elle remporte le Testra Award dans la catégorie peinture. Collections : The Kelton Foundation, Santa Monica, USA The Holmes a Court Collection, Perth, Australie Art Gallery of New South Wales, Sydney, Australie Queensland Art Gallery, Australie Thomas Vroom Collection, Amsterdam, Hollande James Erskine Collection, Australie Araluen Art Centre, Alice Spring, Australie Art Gallery of Western Australia, Perth Museum and Art Galleries of the Northern Territory, Darwin National Museum of Australia, Canberra Art Gallery of South Australia, Adelaide, Australie

LILY KAREDADA

Lily Karedada (Karadada) Kulumburu – Kimberley – Australie Occidentale Les esprits Wandjina règnent sur la région de Kulumburu. Ces esprits sont très proches des Ancêtres du Temps du Rêves des autres régions quoique plus souvent associés à l’eau (et à la pluie). On les retrouve peint sur les gorges de cette région et depuis quelques années des artistes - essentiellement des Ngarinyin et des Woonambal parmi les quels on peut citer Alec Mingelmanganu, Charlie Numbulmoore et la famille Karedada - se sont mis à les peindre sur des écorces, sur toile ou sur papier. Deux grands yeux, un nez mais pas de bouche, un halo autour de la tête, tel est leur apparence. Lily Karedada est née vers 1937 est l’une des artistes emblématiques de cette thématique des esprits Wandjinas Au départ sa famille sculpte, grave des objets et des noix de baobab avant de se mettre à la peinture. Son frère Geoffrey Mangalamarra est à l’origine d’une cérémonie célèbre retraçant le passage du cyclone Tracy. Les toiles de Lily se concentre sur la description des esprits wandjinas et ajoute parfois des animaux de la région : émeus, tortues, serpents,… Collections : Artbank, Sydney. Art Gallery of South Australia, Adelaide. Berndt Museum of Anthropology, University of Western Australia. Christensen Collection, held Museum of Victoria, Melbourne. Flinders University Art Museum, Adelaide. National Gallery of Australia, Canberra. National Gallery of Victoria, Melbourne. Queensland Art Gallery, Brisbane. The Kelton Foundation, Santa Monica, U.S.A.

LILY SANDOVER KNGWARREYE

Lily Sandover Kngwarreye Lily Sandover Kngwarreye est probablement née en 1943 (entre 1937 et 1947 selon les sources) et meurt en 2003. Elle débute sa carrière artistique en 1977, en même temps que d’autres femmes de la communauté d’Utopiua, avec la production de batiks. Suzie Bryce, une instructrice en artisanat, et Yipati, une artiste Pitjantjatjara d'Ernabella où cette technique a déjà été introduite et qui a donc de l’expérience, lancent le projet qui donnera des résultats tout à fait merveilleux. Plus tard, Jenny Green, une animatrice merveilleusement enthousiaste, a fourni du coton et des peintures aux femmes. Lorsque Julia Murray est arrivée, elle a présenté la soie aux artistes et a contribué à élargir le marché, même si les nouvelles œuvres se sont avérées difficiles à vendre. C’est que le batik souffre injustement d’une connotation d’artisanat alors que la qualité d’une partie de la production est de très grande qualité tout en étant très originale. Dix années plus tard, entre 1988 et 1989 (Summer Project, mais l’été en Australie, correspond à notre période d’hiver), les artistes se mettent à peindre sur toile. Lily était la fille aînée de Jacob Jones, l'aîné des Alyawarr, et elle est devenue à son tour la femme aînée du site d'Entibera. Elle a peint les histoires importantes des Deux Sœurs et une série d'histoires sur les aliments du bush, notamment le Honey Grevillia, le plus souvent avec une grande minutie, beaucoup de détails. Lily a développé une large gamme de styles au fil des ans, des œuvres méticuleuses et aux points fins représentant l'éducation des jeunes adolescents, aux paysages naïfs et au travail linéaire inspiré des peintures corporelles, en passant par des représentations saisissantes et complexes de ses lieux cérémoniels spéciaux. Lorsqu'un centre d'art « officiel », Urapuntja Artists, fut créé à Utopia, Lily en devint membre fondateur et, à cette époque, elle collabora avec Northern Editions pour produire un certain nombre de gravures, dont « Alhwert I » et « Alhwert II », aujourd'hui dans la collection de la National Gallery of Australia. L'alhwert (prononcé « allota ») était un petit rat kangourou aujourd'hui éteint. Les gravures représentent l'« herbe iepa », la source de nourriture traditionnelle et le foyer du marsupial. Une fois créé ce motif très original, Lily le reprendra, devenant la principale source de sa production (ce thème est aussi associé à son Rêve de Miel). L’ancien coordinateur artistique d’Urapuntja Artists, Narayan Kozeluh, qui a travaillé avec Lily pendant de nombreuses années, a noté en 2009 que lorsqu’elle peignait cette image, « Lily plaçait un bâton de peinture lourdement chargé de blanc sur une toile noire et, d’un mouvement fluide, le repoussait, créant des motifs tourbillonnants qui stylisent l’herbe que sa peinture représentait ». Il est difficile d’évoquer Lily Sandover sans parler de sa grande amie et « soeur », Emily Kame Kngwarreye, qui marque à tout jamais le mouvement artistique. Les deux femmes sont mariées à deux frères. Même si elles ne sont pas du même groupe linguistique (lily est du groupe Alyawarre, Emily est une Anmatyerre), elles ont grandi en parlant la langue de l'autre et leur pays était proche sur la rivière Sandover à Utopia. Elles partageaient leur temps, leur vie, leurs enfants et plusieurs langues, mais chacune avait son propre Rêve, ses sites dont elles étaient les gardiennes et, au final, elles s’exprimeront chacune dans un style personnel, ne cherchant jamais à s’imiter. Lorsqu'elles peignaient, Emily Kngwarreye et Lily Sandover étaient souvent inséparables. Lily s'occupait étroitement de l'aînée Emily, tout en peignant ses propres œuvres à ses côtés. Elles vivaient régulièrement ensembles, Emily a campé avec Lily et leur famille à Delmore Downs. Son pays tribal se trouve à proximité de la propriété de Delmore Downs appartenant à la famille Holt pour laquelle Emily Kngwarreye a peint plus de 1500 tableaux entre 1989 et sa mort en 1996. Bien que Lily Sandover n'ait eu qu'une seule exposition personnelle (en 1991 à Melbourne), son travail a été présenté dans un certain nombre d'expositions collectives importantes au cours de sa vie. On peut citer, par exemple, Flash Pictures à la National Gallery of Australia et d'œuvres de la Holmes a Court Collection qui ont fait le tour de l'Écosse et de plusieurs lieux aux États-Unis, dont l'Université Harvard, l'Université du Minnesota et le Lake Oswego Center for the Arts. Lily est décédée en 2003 des suites d'une grave crise d'asthme. COLLECTIONS National Gallery of Australia, Canberra Artbank, Sydney Holmes a Court Collection, Perth AAMU Museum for Contemporary Aboriginal Art, Utrecht, The Netherlands The Delmore Collection Powerhouse collection, Sydney Art Gallery of New South Wales, Sydney Art Gallery of South Australia, Adelaide Queensland Art Gallery, Brisbane

Lindsay Bird Mptyane

Lindsay est un homme très important, un initié très influent dans l’Est du désert, dans la région de la communauté d’Utopia et le leader à Mulga Bore. Il est né vers 1935 ou une dizaine d’années plus tard. Il a été gardien de troupeau et employé dans les fermes de la région comme beaucoup d’hommes aborigènes de cette génération. Lindsay, ainsi qu'un certain nombre de femmes d'Utopia, sont initiées à l’art en 1977, lorsque Yipati, une artiste Pitjantjatjara d'Ernabella et Suzie Bryce, animatrice de ce projet, leur apprennent à travailler le batik (sur soie). Comptant jusqu'à 80 membres, le groupe Utopia Women's Batik est devenu un vrai succès et il le mouvement amorcé rebondit sous la forme d’un nouveau projet, lancé en 1988 : peindre sur toile, comme le font déjà les artistes du Désert Occidental et nouvellement dans la désert du Tanami. Lindsay adopte ce nouveau médium avec enthousiasme, trouvs attirerent rapidement l'attention. En 1990 déjà, l’exposition itinérante « Utopia – A Picture Story, 8ant son travail plus excitant que les techniques de la soie et du batik (fastidieux et moins facile à commercialiser). Lindsay est le seul homme à participer aux importants projets communautaires de la Central Australian Aboriginal Media Association (CAAMA), qui aboutisent à l'exposition des œuvres à la S.H.Erwin Gallery de Sydney et dans plusieurs autres galeries notables à travers l'Australie. C'est le début du mouvement artistique dans cette région mais le style novateur de ces artiste8 batiks de soie de la collection Holmes a Court », voyage en Australie, puis en Écosse et en Irlande. Nous nous sommes arrêtés à plusieurs reprises à Mulga Bore pour rendre visite à Lindsay. Il vit là avec sa femme Mavis et ses trois filles, Kavean (Karen), Jessica (Jessie) et Rosy Ngale (Rosie). Il est lié à bien d’autres artistes de la région comme sa belle sœur Ada Bird Petyarre ou son cousin Greenie Purvis Petyarre. Ses peintures sont généralement simples dans leur conception, marquées par une grande symétrie avec une gamme de couleurs qui incluent toutes les teintes d’ocres, du rouge, du noir, du blanc et du gris (cette teinte est peu présente chez les autres artistes aborigènes, Lindsay s’en sert pour peindre le fond de ses compositions). Bien que sobres, ses œuvres reflètent ses larges connaissances profondes et de puissantes significations. C’est que Lindsay, comme d’autres initiés de cette génération, connaît le risque de voir sa culture disparaître. Peindre est donc plus qu’un moyen de gagner sa vie, d’atteindre la célébrité, il s’agit de perpétuer un héritage, garder une trace d’une culture très ancienne. Lindsay, interrogé par une de nos amies vers 1998 disait son attachement à la tradition. Il est capable de peindre sur de nombreux thèmes, montrant ainsi ses larges connaissances tribales. Voici une liste de thèmes décrit par Lindsay : Ahakeye (Bush Plum) and Elcudjera (Prickles), Ahakeye (Bush Plum) Dreaming, Arekwarr (Wild Pigeon) and Ahakeye (Bush Plum), Arlkeny (Men's Body Paint), Arrkernk (Bloodwood Seed), Ntang Artety (Mulga Seed) Dreaming, Spear Straightening Dreaming, Tyankern (Mulga Berries) and Ahakeye (Bush Plum) Dreaming, Tyankern (Mulga Berries), Elcudjera (Prickles), Honey Ant, Utnea (Carpet Snake), et d'autres liés aux cérémonies des hommes. Ses œuvres figurent dans d’importantes collections et privées et publiques. Collections : The Holmes a Court Collection, Perth  Art Gallery of Western Australia, Perth  Museum of Victoria, Melbourne  National Gallery of Australia, Canberra  The National Museum of Australia  Central Australian Aboriginal Media Association The Kelton Foundation, Santa Monica, USA  Powerhouse Museum, Sydney  Queensland Art Gallery, Brisbane Royal Hibernian Academy Dublin Ireland Art Bank Sydney Winchester Regional Airport Collection USA Australian Art Gallery Art Gallery of South Australia Queensland Art Gallery, Brisbane Museum and Art Gallery of the Northern Territory National Gallery of Victoria Museum of Contemporary Art Art Gallery of Western Australia Art Gallery of New South Wales Tasmanian Museum and Art Gallery Kluge-Ruhe Collection, University of WestVirginia USA Parliament House Art Collection, Canberra, ACT Powerhouse Museum, Sydney, NSW

Lionel Possum Tjungurrayi

Lionel Possum Tjungurrayi Groupe Anmatyerre – (1972 - 2019) Lionel Possum Tjungurrayi était le plus jeune des trois frères et sœurs du célèbre Clifford Possum Tjapaltjarri. Lionel a commencé à peindre très jeune avec ses sœurs Gabriella et Michelle Possum. Moins productif que ses soeurs, Gabriella et Michelle, son style est influencé par celui de son père.

Lola Nampijinpa Brown

"Mes rêves, ma grand-mère, ma mère et ma tante à Willowra, ils m'ont appris à peindre mes rêves." Lola Nampijinpa Brown est née à Ti-Tree, NT, une petite communauté située à 193 km au nord d'Alice Springs. Quand elle était petite, sa mère et son père l'ont emmenée à Willowra où elle a grandi. Elle est allée à l'école là-bas, puis à Alice Springs où elle a fréquenté l'école secondaire avant de déménager à Mount Allan où elle a épousé son mari. Elle a été mariée pendant 25 ans. Alors qu'elle vivait au mont Allan, elle fabriquait des petits objets. Lola a 7 enfants et 11 petits-enfants. Ses trois fils vivent toujours à Mount Allan et ses filles vivent à Willowra, Tennant Creek et Mount Allan. Elle aime rendre visite à ses enfants chaque fois qu'elle le peut. En 1994, Lola est retournée à Willowra pour une courte période avant de retourner en 1997 à Mount Allan pour vivre avec ses enfants. À Mount Allan, elle a commencé à peindre, mais comme il n'y a plus de centre d'art à Mount Allan, elle dépendait de la disponibilité des matériaux. En 2002, Lola s'est installée à Yuendumu, une autre communauté aborigène, pour peindre avec le centre artistique. C'est là, qu'elle a rencontré et épousé son mari actuel, Christopher Japangardi Poulson, qui peint également. Lola peint depuis 2002 en s'inspirant essentiellement de son Rêve d'Eau associé au site sacré de Mikanji, Le pays associé à ce 'ngapa Jukurrpa' (Rêve d'Eau) est Mikanji, un cours d'eau à l'ouest de Yuendumu qui est généralement sec. Il y a des points d'eau dans ce lit de ruisseau. Les 'kirda' (propriétaires) de ce site sont des femmes Nangala/Nampijinpa et des hommes Jangala/Jampijinpa. Mikanji est un site important, et se trouve à un carrefour de 3 Rêves d'Eau différents. Dans une histoire, ce Rêve s'est déplacé de Puyurru, au nord-ouest de Yuendumu, vers Mikanji. Cela a déclenché une énorme tempête là-bas. Deux vieilles femmes aveugles du groupe Nampijinpa étaient assises à côté des points d'eau. Tandis que les deux femmes tendaient les yeux pour voir le ciel, des larmes se sont formées dans leurs yeux, créant la pluie. Une deuxième piste du Rêve d’Eau qui traverse Mikanji appartient également aux sous-sections Nangala/Jangala et Nampijinpa/Jampijinpa, et continue plus à l'ouest. A Mikanji, la tempête a plu si fort qu'elle a créé un trou dans le sol qui est devenu un trou d'eau. A Mirawarri, un 'kirrkarlanji' (faucon brun) a pris la tempête et l'a portée sur ses ailes vers l'ouest jusqu'à ce qu'elle devienne trop lourde pour elle. Le faucon a finalement laissé tomber la tempête à Pirlinyarnu (Mont Farewell) à environ 165 km à l'ouest de Yuendumu, où il a formé un énorme "maluri" (site argileux conservant l'eau). Une troisième piste de ce Rêve qui passe par Mikanji est associée au 'Pamapardu Jukurrpa' (Rêve de la Fourmi Volante ou Termite). Ce Rêve voyage plus au nord. Ce Rêve appartient aux femmes Nakamarra/Napurrurla et aux hommes de Jakamarra/Jupurrurla. Les 2 Rêves ont voyagé ensemble de Warntungurru à l'est après Warlura (un point d’eau à 8 miles à l'est de Yuendumu), Wirnpa, Kanaralji, Ngamangama, et Jukajuka. Une partie de cette histoire est également associée au 'kurdukurdukurdu mangkurdu Jukurrpa' (Rêve des Enfants des Nuages). Le Rêve de la Fourmi Volante s'est déplacé vers l'ouest à Nyirrpi, une communauté située à environ 160 km à l'ouest de Yuendumu, tandis que le Rêve d'Eau s'est rendu à Mikanji. Un' kirrkarlanji' (Faucon Brun) a finalement ramassé l'eau et l'a attachée à sa tête à l'aide d'une corde à cheveux. Le faucon voyageait vers le nord avec l'eau; à Puyurru, il volait sous un arbre et l'eau tombait de sa tête. Le Rêve a ensuite voyagé à travers d'autres endroits tels que Yalyarilalku, Mikilyparnta, Katalpi, Lungkardajarra, Jirawarnpa, Kamira, Yurrunjuku, et Jikaya avant de poursuivre vers le pays Gurindji au nord.

Long Jack Phillipus Tjakamarra

LONG JACK PHILLIPUS TJAKAMARRA Le père de Long Jack, Franky Jupurrula est un Warlpiri, originaire de Parikurlangu, au nord du très important site associé au Rêve d’Eau de Kalipinypa (au Nord Est de la communauté actuelle de Kintore). La présence de Franky est notée en 1932 à Mt Liebig (communauté aborigène entre Papunya et Kintore), c’est l’année de naissance donnée pour Long Jack. Mais ils sont à Haasts Bluff entre 1957 et 1959. Sa mère, Kawilyi Napanangka est une Warlpiri / Luritja, originaire également de la région de Kalipinypa. Elle meurt jeune, avant l’arrivée de la famille à Haasts Bluff. Si Long jack possède des droits importants sur le site de Kalipinypa (rendu célèbre par un autre peintre, un proche de Long Jack, Johnny Warangkula Tjupurrula), le site qu’il préférera peindre pendant longtemps et son site principal, Ngamarunya, associé au Rêve de l’Opossum. Il vit une partie de son adolescence dans le bush, à l’ouest de Mt Farewell et commence à travailler lors de séjour à Haasts Bluff. Il occupe des postes dans les fermes, essentiellement gardiens de troupeau, comme la plupart des hommes aborigènes à cette époque. C’est aussi à cette période qu’il épouse Suzette Long Napaltjarri. Il entre ainsi dans une famille dont certains membres joueront bientôt un rôle important dans les premières années du mouvement artistique (suzette est la nièce de Charlie Tarawa Tjungurrayi et la belle sœur de Limpi Tjapangati par exemple). Suzette est une pintupi, et Long Jack se rapproche aussi des hommes de ce groupe linguistque. Ils auront ensemble deux fils (Desmond, né en 1963 ; Jonah,né en 1966 ; Charlotte, née n 1957 ; Patricia, née en 1968 et Jacqueline, née en 1971). Il se marie plus tard avec une autre femme, Gwenda Napaltjarri, auprès de qui il passe ses dernières années. Il rejoint Papunya en 1962. Il y a un rôle au conseil de Papunya et exerce aussi la profession de jardinier et gardien d’école avec Billy Stockman. C’est ainsi que les deux hommes proposent leur aide pour réaliser la peinture murale de l’école qui sera à l’origine du mouvement artistique, entrant ainsi dans la légende. Long Jack est un personnage atypique : C’est un grand homme, pas seulement par la taille, 1,88 m, (d’où son surnom) mais parce qu’il est doté d’une immense connaissance des lois tribales et son attachement à la tradition. Cependant il est galement profondément chrétien et a été ordonné pasteur luthérien en 1984. Probablement sa taille et son charisme certain l’ont aidé à s’imposer comme un homme très influent à Papunya. Il est d’ailleurs président du la coopérative, du centre d’art de la Papunya Tula au début des années 1990. Il est l’un des premiers à peindre des grands formats, destinés à faire connaître le mouvement encore naissant à l’étranger. Il est proche du bureau du centre d’art, s’exprimant très bien. Et il est prolifique dans les premières années. Geoffrey Bardon, celui qui impulse le mouvement artistique et son frère, James, disent de lui qu’il est un homme plein de bonté et de générosité. Sans doute sa religiosité l’aide t-il à s’intérioriser et à trouver le juste moyen de livrer les histoires du Temps du Rêve sous le bon angle, avec les détails justes et avec harmonie. Lorsque Bardon encourage les hommes à rompre avec la tradition en réalisant leurs œuvres sur des toiles plutôt que sur le sol ou sur leur corps, c’est un acte qui soulève des questions. Ces peintures sont cependant plus que des dessins décoratifs. Ils sont chargés de pouvoir, véhiculent des histoires restées secrétes. En mettant ces histoires sacrées sur des toiles et en les diffusant, Long Jack et les autres peintres prétent le flanc aux critiques de la part de leurs communautés. « Nous ne « transformons pas notre patrimoine en argent » s’oppose à « nous voulons que le monde entier connaisse notre culture ». Et Long Jack travaille comme intermédiaire entre les artistes et la communauté au sens large, encourageant un style qui respecte la loi tribale, la préservation de la culture et sa diffusion. Le travail de Long Jack Phillipus englobe de très nombreux Rêves dont Spinifex, Wallaby, Kingfisher, Dingo, Possum et Emu, ainsi que d'autres rêves de la région de Mont Singleton. Un certain nombre de ses premières œuvres représentent des participants à des cérémonies avec leurs peintures corporelles et des objets rituels. Il est dit que cela serait la conséquence de l'environnement intense dans la salle où les hommes peignent, ce qui a incité les artistes à montrer visuellement la force de leur culture et de leur loi, chacun cherchant à aller plus loin. Tout cela prend fin rapidement et les dessins trop secrets sont remplacés par des symboles, moins faciles à lire. C’est durant ces toutes premières années que Long Jack produit ses œuvres les plus intéressantes, les plus puisantes, les plus riches. Ce sera le cas chez de nombreux peintres. Les œuvres du début des années 1970 peuvent valoir plusieurs dizaines de milliers d’euros. En 1983, Long Jack Phillipus a remporté le Golden Jubilee Art Award du Territoire du Nord. L'année suivante, il remporte le premier prix du Alice Springs Caltex Art Award. En 2000, il créé un nouveau style plus sobre, mettant radicalement les motifs importants en valeur. Il est «le frère» de Michael Nelson Jagamara, une autre «star» du mouvement pictural. Ils seront tous deux les derniers grands artistes à vivre à Papunya, la plupart des peintres pintupi ayant migré plus à l’ouest dès le milieu des années 1980. Sa sœur, Pauline Woods, a aussi produit des peintures intéressantes à une époque. Il meurt en août 2020. Lors de la préparation d’une grande exposition itinérante consacrée aux premières œuvres réalisées à Papunya, entre 1971 et 1973, Long Jack est interviewé avec d’autres aînés, des initiés respectés comme Michael Nelson Jagamarra dont il est proche et Bobby West Tjupurrula. Mais Long Jack est alors le témoin direct de cette période. « We are all mixed up, people mixed up, stories mixed up (il rit). But we brought all those stories together. Might be my story, other people’s stories. But no one was painting stories they didn’t own. My story are proper, really (based on my knowledge of men’s law (ici « loi » fait référence aux connaissances tribales, un homme de loi – wati dans une langue du centre de l’Australie – est un homme dont l’initiation est complète et les connaissances profondes). I helped a lot of people, Pintupi people and the young people who were working with me, painting with me. I told them « you ‘re right, you can learn ». That’s what I was telling people early days. « You can work, you can do that one ; don’t worry for other people. I can tell you that story right and you can do (peindre) that one, like this » When the Pintupi started to paint for Geoffrey Bardon, I told them « you can do it your way ». I know that story, not just anybody knows the stories I know. My painting tell the story of that time. My paintings tell you everything (you need to know). It was too long ago... » son fils Desmond se souvient aussi de cette période, il était très jeune. Après avoir évoqué les souvenirs de la relation qu’avait entre eux Geoffrey Bardon et Long Jack, il évoque d’avantage les relations personnels de Long Jack avec les membres de sa famille. « hen old man (son père, Long Jack) used to bring his painting home to work on, he wouldn’t sing, he wasn’t allowed (les chants sont également secrets et sacrés). He was a good father to me when I was young. He used to thing a lot about his children and his wife, my mother. He used to care a lot about my grandmother, my mother’s mother, too. When we were short on food he had to go out hunting and get some, by walking. On rainy days, it was hard for us younger people to find anything to eat, but for old people like him who grew up in the bush, it was easier. They could read the tracks and know when and where that kangaroo went. They could listen to the wind blowing ; it might be blowing from the south and heading north, so he had to go where the wind was going so that kangaroo can’t small him. » Long Jack ajoute, évoquant ici les peintures incluses dans l’exposition et les artistes de cette époque : « Poor buggers, those old men. All passed away now, not me (il sourit). It was good to see my paintings, but sad to see the paintings by my brothers, sad to think thay are all gone. ». Il est représenté dans de nombreuses collections privées et publiques dont : National Gallery of Victoria, Art Gallery of Western Australia, University of WA (Berndt Museum), Holmes à Court, Ebes, Art Gallery of New South Wales, National Gallery of Australia, Groninger Museum (Pays-Bas), Woollongong City Gallery, Wellington Museum (Nouvelles-Zélandes), Victorian Arts Centre, Araluen Arts Centre Museums and Art Galleries of the Northern Territory, Art Gallery of South Australia, Holmes a Court Coll, ArtBank, National Museum of Australia, Museum of New zealand (Te Papa Tongarewa) Galeria R. Poznan (Pologne)…

Long Maggie White Nakamarra

Groupe Warlpiri - Yuendumu – Désert Central Long Maggie White doit son nom à sa taille et son allure très svelte. Elle est née vers 1930 et a commencé à peindre en 1987. Cette toile décrit les femmes Nakamarra et Napurrula à la recherché de nourriture. Les cercles concentriques représentent des sites sacrés associés à ce Rêve. Collections: Australian Museum, Sydney South Australian Museum, Adelaide

LONG TOM TJAPANANGKA

Long Tom Tjapanangka Ikuntji (Haasts Bluff) se trouve à environ 230 kilomètres à l'ouest d’Alice Springs (Mparntwe), sur les terres traditionnelles du groupe linguistique Luritja. Les anciennes chaînes de montagnes qui dominent le paysage autour de la communauté offrent un spectacle d'une grande beauté naturelle et d'une immense signification cérémonielle pour les initiés de cette région. Au moment de la proclamation de la communauté aborigène d’Haasts Bluff en 1940, Ikuntji (Haasts Bluff) était un dépôt de rationnement. Pour les peuples Warlpiri, Pitjantjatjara, Pintupi et Arrernte (Aranda), il offrait un refuge contre les dures sécheresses du début du XXe siècle, les incursions pastorales sur les terres aborigènes et la terreur du massacre de Coniston (des Warlpiri sont abattus, près de Yuendumu). Long Tom est né vers 1930 près du lac MacDonald, dans ce vaste désert australien dont les lignes de sable, les collines, les roches et les cieux sans bornes deviendront à jamais les contours de son monde intérieur. Cette région est rude, le désert est roi, et seuls les anciens connaissent les chemins de l’eau, les récits du vent, les lieux du silence sacré. Il s’est beaucoup déplacé, occupant divers postes comme gardien de troupeau ou traqueur pour la police : la mobilité imposée par les besoins du travail ou les structures du contact avec le monde extérieur. Ces années de marche, d’observation, de contact avec des terres variées, façonnent en lui une perception des formes paysagères — roches, collines, ondulations, sable, les horizons — qui plus tard transparaîtra dans ses peintures. Il a fait un peu de prison et pendant cette période il aidera également à mettre en place des clôtures dans la région de Haasts Bluff…une région qu’il connaît bien et où il décide de s’installer avec ses deux femmes, Marlee Napurrula et Mitjili Napurrula, (toutes deux deviendront des artistes célèbres). Il commence à peindre dans les premiers mois de la création du centre d’art d’Haasts Bluff, en 1993. Il en deviendra l’un des piliers jusqu’à sa mort. Ce moment marque une transition : de l’errance nécessaire du travail ou du déplacement, il entre dans un espace artistique structuré, où ses expériences et ses visions trouvent un médium, des couleurs, une audience. Il s’est rapidement éloigné du style symbolique des artistes du Désert Occidental. Son style, mais qui est aussi une caractéristique d’autres artistes d’Haasts Bluff, est marqué par la figuration. Il décrit les collines et les roches d’une façon un peu naïve, tout au moins avec une forte stylisation, mais qui dégage une impression de puissance Les formes abstraites de tali (des dunes) et de puli (des rochers), constituent une dominante dans de nombreuses toiles aborigènes du Désert Occidental mais aussi dans une zone beaucoup plus large englobant les terres APY, et, au final, toute la zone située entre les trois états du Territoire du Nord, de l’Australie Occidentale et de l’Australie Méridionale. Mais là où ces éléments du paysage de ces zones prennent la forme de symboles, quelques lignes ou cercles, Long Tom va chercher à les décrire de façon figurative. Cette lourde tendance à la figuration est anormale par rapport à la peinture classique du Désert Occidental et permet de mesurer une réelle volonté de réaliser des œuvres personnelles. Il semble qu’il ait été un peu méfiant sur les « secrets » que ses peintures pourraient révéler. Ses paysages ne sont pas photo?réalistes ; ils sont chargés des sensations — de chaleur, de lumière, de chaleur du sable, de sécheresse, du bruissement du vent. Ce ne sont pas seulement les formes visuelles — collines, dunes, roches — mais le vécu, les déplacements, les suivis de pistes, les saisons, les variations très nettes de lumière entre l’aube et le soir, la chaleur implacable, la sécheresse, puis la pluie. Le désert et le territoire sont la pierre angulaire de son inspiration. Aussi les voyages de “bush trips” (voyages dans le bush, une seconde nature pour les Aborigènes, des nomades depuis des dizaines de milliers d'années) qu’il fait, et que le centre d'art organise, pour retourner vers leurs terres ancestrales. Ces sorties renforcent le lien avec le pays, permettent de raviver les souvenirs, d’observer les formes naturelles, les sites sacrés, les rochers, les sables, se remémorer les chants et les récits. Long Tom ne se contente pas de peindre des motifs sacrés dont la signification est réservée à certains initiés. Il dit peindre « pour tous » plutôt que pour des significations implicites strictement associées au monde cultuel. Cela le rend, dans la perception externe, plus accessible, mais cela ne diminue rien de la gravité ou de la profondeur de ce qu’il exprime. Long Tom ne cherche pas à dévoiler publiquement tous les secrets. Il choisit souvent de ne pas expliciter à l’extérieur la totalité du sens sacré de ses œuvres, respectant les zones de secret ou de savoir réservé. C’est une attitude répandue chez beaucoup d’artistes aborigènes, qui savent que le pouvoir symbolique ne se donne pas tout entier, mais doit être protégé. Beaucoup de grands initiés doivent trouver un équilibre personnel entre garder les savoirs traditionnels et les mythes — les récits oraux, les Rêves — et s’adapter à un monde qui exige des interactions avec le marché de l’art, avec des centres artistiques, des galeries, des collectionneurs. L'initié / peintre doit trouver une voix artistique qui lui est propre, qui ne trahit pas sa culture, même lorsqu’il travaille avec des supports, des couleurs, des formats “occidentaux”. “Tu vois cette colline là-bas ?”, dit-il en pointant l’horizon. “On l’appelle Puli Tjina. C’est là qu’un Ancêtre s’est endormi, pendant le Temps du Rêve.” Il ne te dit pas tout. Il en garde une part. Ce n’est pas pour cacher, mais pour protéger. Il ne parle pas souvent, mais quand il le fait, c’est pour dire l’essentiel. Et souvent, il peint plutôt que de parler. Les formes dans ses toiles te paraissent abstraites — mais pour lui, elles sont précises. Ce n’est pas une colline “comme ça”, c’est cette colline-là, que tu as vue au lever du jour, à l’instant où l’ombre trace une langue noire sur le sable. C’est ce pli dans la terre où, il y a longtemps, un Esprit animal (cette notion de Rêve est difficile à traduire en quelques mots) s’est couché. Il utilise de l’acrylique, sur lin, parfois sur coton. Des matériaux venus d’ailleurs. Mais son geste, lui, vient du fond du désert. De son enfance. Des récits qu’on lui a dits au coin du feu. Des cérémonies. Des marches. Des silences. Tom a vécu comme pisteur, comme gardien, comme homme du bush. Il a marché des jours. Il a cherché des bêtes, suivi des traces. Et tout cela, on le sent dans sa manière de peindre. C’est un art qui vient du pied, du pas, du contact avec la terre. Un art qui ne s’imagine pas depuis une chaise — mais qui se fait en marchant, en écoutant, en se souvenant. Il nous parle parfois d’un rêve : le Centipede Tjukurrpa — le Rêve du mille-pattes. Une histoire ancienne, secrète, où les esprits prennent la forme d’insectes, de serpents, de vents, de feux. On ne saisit pas tout. C’est normal. Ce savoir n’est pas toujours pour être dit, encore moins pour être expliqué. Mais dans ses toiles, on devine la trace de ce rêve. Long Tom est mort en 2006. Mais on a l’impression qu’il marche encore, quelque part, entre deux dunes. Ses toiles sont là, accrochées dans des musées, dans des collections, mais elles ne sont pas figées. Elles bougent, elles vibrent, elles racontent. Quand on les regarde maintenant, on entend presque le pas dans le sable, le vent entre les roches, le cri d’un oiseau haut perché. On peux presque se souvenir de ses gestes lents (ah le bonheur d'être à côté des grands peintres aborigènes, de simplement les regarder peindre!), de ses silences pleins. Tu passes l’après-midi avec lui, à l’ombre d’un arbre maigre. Il peint. Tu regardes. Il ne regarde jamais de modèle. Tout est déjà là, en lui. Les collines. Les lieux. Les noms. Ce n’est pas “joli”, c’est juste. Le désert ne ment pas. Il est brut, lumineux, sec, vaste — et ses toiles le sont aussi. Il nous dit, simplement : “Je peins pour montrer. Pas pour expliquer.” Et on comprend. C’est une invitation. Pas une démonstration. Tom ne nous a pas tout dit. Il a laissé des formes, des traces, des rythmes. À nous de marcher, maintenant En restant pourtant fidèle aux histoires traditionnelles, à la célébration des sites sacrés, il opte pour une peinture plus originale, qui ne donne pas à voir aux non-initiés les motifs anciens. Ce n’est pas le seul élément qui le distingue. Comme d’autres peintres d’Haasts Bluff, il va peindre avec une brosse. Il forme ainsi des aplats, s’éloignant du style pointilliste qui est l’une des marques de fabrique de l’art du centre de l’Australie. Les contrastes sont plus marqués que les voisins de Papunya, Kintore ou Kiwirrkura. Ce style hybride et personnel, et la grande vigueur de ses peintures ont fait de lui le plus important artiste homme d’Haasts Bluff. Collections : Art Gallery of New South Wales, Sydney Araluen Arts Centre, Alice Springs Queensland Art Gallery, Brisbane National Gallery of Victoria, Melbourne National Gallery of Australia, Canberra Flinders University Art Museum, Adelaide Museum and Art Galleries of the Northern Territory, Darwin Art Gallery of Western Australia, Perth South Australia Museum, Adelaide, Art Gallery of South Australia, Adelaide AA&CC, Australian Museum, ...

Lorna Fencer Napurrula

LORNA FENCER NAPURRULA (née vers 1920 – Ethnie Warlpiri) Lorna est née vers 1920 au alentour de Yumurrpa, non loin des Granites dans le Désert du Tanami. Le Rêve d’Igname (Yarla Tjukurrpa, Yam Dreaming) prends ses origines dans cette région. Lorna est une doyenne et une initiée importante dans le nord du Désert. D’un tempérament tranquille, sa peinture est pourtant d’une rare force, très expressive et riche en couleurs chaudes et vibrantes qu’elle dépose en couches épaisses. Elle peint une bonne partie de sa vie pour les rituels, mais commence la peinture sur des supports modernes que vers 1986 comme la plupart des artistes des communautés du centre et du Nord du Désert Central. Son style atypique, changeant souvent mais gardant une touche personnelle facilement identifiable lui vaut rapidement la reconnaissance du public et celle des institutions artistiques. Sers œuvres ont été exposées aux USA, en Europe et font partie de collections publiques et privées importantes : Museum of Victoria (Melbourne, Christensen Collection), National Gallery of Victoria (Melbourne), The Holmes a Court Coll (Perth), Museum and Art Galleries of the Northern Territory (Darwin), artbank (Sydney), Gold Coast City Art Gallery (Queensland), Gantner Myer Collection (USA), Margaret Carnegie Coll, … Lorna a remporté le Gold Coast City Art Award en 1997 et le John McCaughey Memorial Art Award en 1998. Collections: Christensen Collection, Museum of Victoria, Melbourne National Gallery of Victoria, Melbourne The Holmes a Court Collection, Perth Museum and Art Gallery of the Northern Territory, Darwin Art bank, Sydney Gold Coast City Art Gallery, Queensland Gantner Myer Collection Margaret Carnegie Collection Australian Heritage Commission Collection, Canberra. Laverty Collection, Sydney Kerry Stokes Collection, Perth

Lorna Ward Napanangka

Lorna Napanangka (Lorna Ward) Ethnie Luritja / Pintupi – communauté de Kintore Lorna est née vers 1961. Elle est la fille du célèbre Timmy Payungka Tjapangati. Son second mari (le premier est décédé) est Billy Ward Tjupurrula, d’où son surnom Ward qui évite la confusion avec Lorna Brown Napanangka. Elle commence à peindre en 1996 avec les autres femmes pintupis. Son style très précis, le plus souvent des petits points blancs formant comme de courtes lignes droites sur un fond noir peints avec une grande minutie. Ce thème évoque les Ancêtres Femmes à Marrapinti confectionnant les bâtonnets que les initiés se mettent parfois à travers la cloison nasale. Elle a eu droit à plusieurs expositions personnelles dans de prestigieuses galeries et on peut la considérer comme l’une des chef de file de sa génération. Malade, chaque toile demande à Lorna beaucoup de concentration et de temps. Coll : AGNSW, FU, NGA, Aboriginal Art Museum (Hollande)

LORRAINE GRANITES NUNGURRAYI

Lorraine Nungarrayi Granites est née à Willowra, une petite communauté au nord de Yuendumu. Elle a vécu longtemps à Yuendumu, une communauté autochtone éloignée située à 290 km au nord-ouest d'Alice Springs dans le cœur de l’Australie et s’y est investie dans de nombreuses activités sociales et culturelles. Elle est mariée à Rex Japanangka Granites, un homme à la grande culture. Elle débute sa carrière artistique en 1987, en s’inspirant de nombreux thèmes sur lesquels elle a des droits comme le Rêve de Perruche (Ngatjirri Jukurrpa), Karnta Jukurrpa (Rêve de Femmes), ou Witi Jukurrpa (Rêve du Pole / Bâton Cérémoniel. Bien que jouant un rôle important dans les rituels, autant que dans la préservation et la diffusion de sa culture, elle est aussi l’un des piliers de l’église baptiste. Mais elle passe aussi beaucoup de temps à étudier (son mari, Rex serait anthropologue). Mais elle aime aussi aller collecter de la nourriture traditionnelle et chasser.

LOUISE McMillian

Louise McMillan groupe Arrente (Aranda) – Santa Teresa / Alice Springs – Désert Central estim : 450 / 550 € reserve : 400 € Louise McMillan est une femme Arrernte de la communauté de Ltyentye Apurte (plus connue sous le nom de Santa Teresa) dans le centre de l’Australie, à environ 80 km au sud-est d’Alice Springs. Sa sœur cadette est Rosina McMillan, qui est également artiste, et elles s'assoient souvent ensemble pour peindre. Louise a hérité une technique très sure de dépose des points et un travail très soigné et riche des artistes de Santa Teresa. Louise peint souvent le motif de « médecine du bush » ou de fleurs du bush, représentant les plantes médicinales du bush. Elle peint également une friandise sucrée du bush appelée Sugarbag, qui est le miel produit par les abeilles indigènes sans dard. Sugarbag possède également des vertus médicinales, similaires au miel de Manuka. Sa répétition de traits, de points et de motifs crée une impression de profondeur et de mouvement sur la toile.

Lucky Morton Kngwarreye

Groupe Alyawarre – Communauté d’Utopia – Désert central La famille Morton est une famille d’artistes parmi les plus intéressantes d’Utopia. La production de Lucky (née vers 1949/1950) comme de sa mère Mary montre une diversité assez incroyable. Si cette série est figurative, Lucky peut aussi s’inspirer des peintures corporelles, des graines et de l’environnement. Depuis quelques années elle travail le fond de ses toiles et vient jouait avec les transparences en recouvrant le fond de lignes très fines inspirées des peintures corporelles et des plantes. Collections : National Gallery of Australia, Canberra Powerhouse Museum, Sydney Queensland art Gallery, Brisbane Holmes a Court Coll, Perth

Mabel Juli

MABEL JULI (Ethnie Gija – née vers 1933/34) Mabel Juli est née à Five Mile au début des années 1930. Alors qu’elle est encore un bébé, sa famille migre vers la ferme de Springvale, sur les terres de sa mère. Elle va travailler dés son jeune âge dan cette ferme puis dans celles de Bedford Downs et Bow River. C’est dans les années 1980 qu’elle débute sa carrière artistique à Turkey Creek. Elle est alors l’une des premières femmes artistes et s’illustre ainsi auprès de Queenie McKenzie et Madigan Thomas, 2 autres femmes de sa génération. Désormais Mabel est hautement respectée à Turkey Creek (Warmun) dont elle est l’une des doyennes. Elle joue un rôle important dans les cérémonies comme danseuse et chanteuse. Ses œuvres sont en général assez classiques, constituées de formes en dômes qui représentent des collines en perspective et des lignes qui symbolisent des routes ou des rivières (le plus souvent elle décrit ainsi son Pays, Darrajayn, aujourd’hui largement inclus dans les terres de la ferme de Springvale). A la fin des années 1990 ses peintures sur le thème du Rêve de Lune, d’un aspect beaucoup plus contemporain et aux contrastes forts entre du blanc et des ocres foncées ont connu un succès énorme. Ses œuvres font partie d’importantes collections privées et publiques : Artbank (Sydney), Edith Cowan University Coll (Perth), Kerry Stockes, Berndt Museum, Northern Territort University Coll, National Australia Bank,…

Madelaine Dixon Napangardi

Madelaine Dixon Napangardi Groupe warlpiri – Yuendumu née en 1973. Elle s’inspire essentiellement des éléments associés au site de Mina Mina. Le Mina Mina Jukurrpa raconte l’histoire d’un groupe de femmes ancestrales, les « karnta », qui voyageaient d’ouest en est. Au temps du rêve, ces femmes ancestrales dansaient à Mina Mina et des « karlangu » (bâtons à fouir) sortaient du sol. Elles les ramassaient et commençaient leur voyage vers l’est. Elles portaient leurs bâtons à fouir sur leurs épaules et étaient ornées de plumes blanches, de colliers faits de graines de « yinirnti » et de « majardi » (jupes en cordelettes de cheveux). Les « Majardi » sont constitués d'une ceinture en fil de cheveux avec des brins de fil de cheveux qui pendent.

Madigan Thomas

MADIGAN THOMAS (Ethnie Gija – né vers 1927) Madigan Thomas est l’une des plus célèbres femmes artistes de la communauté de Turkey Creek dans l’Est du Kimberley. Elle a été l’une des premières femmes à se mettre à peindre dans le milieu des années 1980 et s’illustre ainsi auprès des femmes de la même génération comme Queenie McKenzie et Mabel Juli. Madigan a toujours travaillé. Son mari Sandy a été gardien de troupeau dans diffèrentes fermes du Kimberley. Elle a tenu à ce que ses enfants reçoivent une éducation auprès des blancs, à Wyndham. L’une de ses filles sera d’ailleurs institutrice pendant un moment avant de prendre des responsabilités dans la gestion de la communauté de Turkey creek. Une autre de ses filles est une artiste accomplie : Shirley Purdie. Madigan partage son temps entre Turkey Creek et « son » Pays : Violet Valley. Une partie de son travail est vraiment typique de Turkey Creek et constituée de perspectives mêlé de vues aériennes : un ensemble de lignes plus ou moins épaisses qui symbolisent les routes, les rivières,…et de formes triangulaires ou en dômes figurant des collines et montagnes… . Mais dans ses œuvres plus récentes elle a exploré de nouvelles voies en peignant des œuvres paraissant plus contemporaines, plus abstraites et parfois assez proche dans les formes de ce qu’aurait pu produire un Rover Thomas ou un Freddie Timms. Les teintes sont différentes par contre. Madigan utilise par exemple du rose, un blanc gris, des gris violets,…et peut laisser apparaître des motifs figuratifs comme des représentations humaines ou des représentations d’Ancêtres du Temps du Rêve. De même Madigan s’est lancée dans la gravure en 1995/1997 et ses premières gravures sont centrées sur des thèmes très figuratifs comme les cacatoes,… En 1994, Madigan est finaliste du prix le plus important décerné à un artiste aborigène : Le National Aboriginal Art Award dont la sélection est regroupée au Museum and Art Galleries of the Northern Territory à Darwin. Une de ses œuvres a été acquise par la National Gallery of Victoria à Melbourne et Madigan participe régulièrement a des expositions de groupe dans des lieux prestigieux aux 4 coins du monde. Collections: National Gallery of Victoria, Art Gallery of Western Australia, Northern University Art Coll, Edith Cowan University Coll, Kerry Stockes,…

MAIME BUTLER

Maime Butler est une artiste Ngaanyatjarra. La toile se réfère ici à un épisode du Temps du Rêve. À l'époque, lorsque le groupe Dinde Sauvage vivait dans cette région, il n'avait pas de feu. Tout le monde frissonnait en hiver, Un jeune homme se tenait au sommet des collines à Warutjarra et tendait les mains dans toutes les directions pour voir s'il pouvait sentir de la chaleur. Un jour, il ressentit de la chaleur venant du nord, il s'envola dans cette direction en espérant trouver la source de la chaleur pour la ramener à son peuple. Il est allé jusqu'à un endroit au nord de Tjukurla où il a vu des gens autour d'un feu. Il vola le feu mais il était poursuivi et il a été incapable de retourner à Blackstone. Il a dû continuer à voler. Ses poursuivants l'ont poursuivi jusqu'à la grande baie australienne où il a plongé dans la mer pour leur échapper. Elaine a peint la partie des Blackstone Ranges où habitait le jeune homme Dinde qui a volé le feu. Western Australia Museum,

Maisey Campbell Napaltjarri

Maisey campbell Napaltjarri Maisey est née en 1958, près de Haasts Bluff, dans le sud du Désert Central. Comme beaucoup d’Aborigènes, elle a beaucoup voyagé. Il se trouve qu’elle est à Papunya, quand Geoffrey Bradon y est. Geoffrey est le personnage clé qui va être à l’origine du mouvement pictural aborigène dans le désert en 1971. Mais Maisey est trop jeune pour peindre. Elle rejoint ensuite Kintore où elle se marie avec le regretté Barney Campbell Tjakamarra. L’intérêt de Maisey c’est qu’elle ne semble pas subir beaucoup d’influence au niveau artistique. Elle aurait pu suivre la voie de son mari, un très grand artiste ou des autres femmes pintupi mais elle est plus proche du style des Luritja et Aranda. Elle possède un style affirmé, assez soigné mais le soin qu’elle apporte à ses toiles ne nuit pas au sentiment d’énergie qui s’en dégage. D’ailleurs Maisey peint avec conviction. Il s’agit de diffuser sa culture, ses connaissances (notamment celles associées au site dont elle est la gardienne, Minyma Inmaku). Elle regrette que ses enfants ne s’intéressent pas d’avantage à la peinture.

Maisie Granites Napangardi

Maisie napangardi Granites Lajamanu Née vers 1930 Coll : Art Gallery of South Australia