Karen Wita groupe Warruwi – Ile de Goulburn – Territoire du Nord Les îles Goulburn sont un groupe de petites îles et d'îlots dans la mer d'Arafura, au large de la terre d'Arnhem, dans le territoire du Nord.
KATARRA BUTLER NAPALTJARRI Katarra est née vers 1946 dans le bush près de Tjukurla. En 1966 elle est amenée avec une partie de sa famille à Papunya. Elle est la seconde femme d’Anatjari Tjakamarra, l’un des créateurs du mouvement artistique. Elle passe son temps entre Tjukurla et Kintore ou Kiwirrkurra. Elle se met à la peinture dans le début des années 2000, probablement en 2001. Son style très gestuel ou le pointillisme peut être complétement absent a permis à Katarra de se différencier et de se forger une belle réputation auprès des amateurs d’art aborigène. Sa peinture s’inspire de thèmes traités par d’autres femmes pintupi comme Ningura Napurrula, même si le style l’oppose aux autres artistes (la composition pourrait faire penser à Walangkura Napanangka, les lignes brossées rapidement, presque maladroitement la rapproche par la facture à Makinti Napanangka). Les motifs évoquent trois sites sacrés par lesquels, au Temps du Rêve, est passé un groupe de femmes. Elles s’y arrêtèrent, y collectèrent des baies, réalisèrent des cérémonies avant de poursuivre leur route. Les petits cercles symbolisent les baies avec lequel on fabrique une sorte de farine alors que les grands cercles font référence aux roches et au point d’eau (à Ngaminya, le « Pays » de sa mère situé au sud-ouest de l’actuel communauté de Kiwirrkurra). A Tjukurla les Femmes Ancêtres confectionnèrent des jupes cérémonielless ainsi qu’à Wirrulga, un site sur lequel les femmes de la sous-section Napaltjarri viennent accoucher.
Kathleen Buzzacott est née en 1970 à Alice Springs, au cœur de l’Australie. Elle est métis, d'origine aborigène (groupe pitjantjatjara), écossaise et anglaise. Elle a déménagé quelque temps dans le Queensland avec son frère et sa sœur pour vivre avec son père. Cependant, à l'âge de 10 ans, elle est retournée vivre avec sa mère à Hermannsburg, en Australie Centrale. Ce sont des années de formation, passées à chasser et à chercher toutes sortes de nourriture traditionnelle, à observer le bush. Ce sont ces éléments, ainsi que les histoires traditionnelles, qui vont par la suite inspirer Kathleen. Son mari, Keith, et leurs deux fils chassent toujours l'émeu et le kangourou, et ils campent souvent autour du territoire traditionnel de son mari, le peuple Arrernte (Aranda), à l'ouest d'Alice Springs. Kathleen est également de plus en plus reconnue pour ses créations de bijoux. Elle a commencé à utiliser des graines naturelles et des formes plus traditionnelles, et a déjà exposé ses œuvres à Sydney en 2014. Awards and Recognition 2024 National Contemporary Art Prize, Canberra - Finalist 2022 Book cover for the Western Arrarnta Dictionary 2021 Better World Art: Design for aprons, tea towels, bags 2021 Buluru: Design for their range of homewares and clothing 2017 Kathleen Buzzacott Art Studio Best Design Tourism Award 2017 Australian Company Koh Living release coffee cups, canisters, and candles with Kathleen's designs 2016 Australian Company Koh Living: Kathleen's designs are featured on tea lights, Dreamtime Collection 2014 ATT King Tour company chooses Kathleen's design for ATT King coach doors 2000 Lasseter's Crown Plaza Hotel and Casino: selected balcony partitions and the pool area feature Kathleen's designs
Kathleen Ngale groupe Anmatyerre - Utopia Comme la plupart des Aborigènes qui ont vécu une partie de leur vie sans contact avec l’homme blanc, on ignore la date de naissance de Kathleen mais on suppose qu’elle est née entre 1920 et 1930. Elle fait partie du groupe linguistique des Alyawarre de la communauté d’Utopia. Les œuvres de Kathleen et de sa sœur Polly sont très recherchés et malheureusement rares sur le marché. Ses toiles sont un mixe entre les connaissances traditionnelles de « son Pays », c’est-à-dire la terre dont elle est la gardienne spirituelle, en l’occurrence Arlparra, et une expression plus personnelle. Des milliers de points sont déposés sur la toile, très souvent des points colorés que Kathleen recouvrent ensuite de points blancs qui laissent apparaître le fond coloré uniquement par intermittence et comme par transparence. Ces points décrivent la flore, la géographie du désert dans la région de Arlparra et les sites sacrés associé au Rêve de Prune Sauvage. Selected Collections National Gallery of Australia National Gallery of Victoria, Melbourne Thomas Vroom Collection, Utrecht, The Netherlands Holmas a Court Collection, Perth
Katie Kemarre Née en 1943 Groupe linguistique : Alyawarre Pays : Antarrengeny, région d'Utopia, au nord-est d'Alice Springs, Territoire du Nord Sujets : Rêve d'Apeng (fleur de Kurrajong), Ngkweyang (graine de Kurrajong), Awelye (cérémonie des femmes), Pwenty (cérémonie des hommes), pays d'Antarrengeny, scène de camp, Awelye (cérémonie des femmes) et Pwenty (cérémonie des hommes), homme de cérémonie, lac d'Antarrengeny, Merne Ngkweyang (graine de Kurrajong Avant de peindre, Katie a participé à l'exposition « Utopia - A Picture Story » présentant des œuvres en batik de soie de 88 artistes d’Utopia, qui a fait une tournée internationale. C’est une première phase d’expérimentation pour les artistes d’Utopia. En 1988 et 1989, Katie a participé au Summer Project, qui a initié de nombreuxses initiées à l'art de la peinture sur toile. Il n'a pas fallu longtemps avant que la peinture ne devienne un énorme succès et que les artistes cessent de produire des batiks. Le mari de Katie, Greenie Purvis Petyarre, était un initié hautement respecté et un artiste célèbre. Subjects: Apeng (Kurrajong Flower) Dreaming, Ngkweyang (Kurrajong Seed), Awelye (Women's Ceremony), Pwenty (Men's Ceremony), Antarrengeny Country, Camp Scene, Awelye (Women's Ceremony) and Pwenty (Men's Ceremony), Ceremonial Man, Lake in Antarrengeny, Merne Ngkweyang (Kurrajong Seed) Collections Mbantua Gallery Collection, Alice Springs, NT Flinders University Art Museum, Adelaide, SA National Gallery of Australia, Canberra, ACT National Gallery of Victoria, Melbourne, VIC The Holmes à Court Collection, Perth, WA The Kelton Foundation, Santa Monica, USA
Katie Ramble Katie est née vers 1960. Sa famille comprend plusieurs peintres connus de cette région du centre du Désert Central comme Mary Rumble, sa sœur. Elle s’inspire le plus souvent de son Rêve de Prune Sauvage mais aussi d’autres thèmes comme le Rêve du Kangourou.
KATRINA GILES NAPALTJARRI Alice Springs/Tjukurla Groupe: Ngaatjatjarra, and Pintupi/Luritja Katrina Giles Napaltjarri est la fille de Lyle et Sheila Giles et la petite fille d'Esther Giles Nampitjinpa, une artiste célèbre. Elle compte d'autres artistes connus dans sa famille comme Nyurapayia Nampitjinpa, Tjawina Porter Nampitjinpa ou George Ward Tjungurrayi. Katrina est désormais une initiée est participe pleinement aux cérémonies. Elle s'inspire essentiellement des histoires associées aux sites de Yumara, Punkilpirri et Tjalili.. Les motifs créent un effet de scintillement classique des paysages en constante évolution, la brume de chaleur sur le sol du désert. Le mouvement reflète également la vie d'un nomade, se déplaçant et suivant les pluies pour trouver de l'eau douce, ramassant et chassant de la nourriture jusqu'à ce que le sol ne donne plus rien et poursuivant ainsi son voyage de sites en sites.
KAUREEN BIRD NANGALA Kaureen est née en 1996 et fait partie du groupe linguistique des Aranda (Arrente de l'Est), dont le territoire est situé au centre de l'Australie. Sa famille vient de la petite communauté de Santa Teresa (Ltyentye Apurte). Sa mère (Marie Ryder) et sa grand-mère sont également artistes. Elle est mariée au petit-fils d'Ada Bird, une des très célèbres sœurs Petayrre. Les sœurs Petayrre ont eu une influence énorme sur de nombreux artistes. Kaureen peint ici les motifs inspirés directement par les peintures corporelles et cérémonielles utilisés par les femmes pour célébrer les Tyankern / baies, une baie comestible et sucrée. C'est une histoire très importante pour Kaureen, liée à son pays (l'endroit dont elle est la gardienne spirituelle), Ilkawerne (El-go-an-na). Cette histoire, ses chants, ses danses et ses symboles lui ont été transmis par sa lignée maternelle et remonte à la nuit des temps. Kaureen représente généralement les différentes variétés de nourriture du bush que l'on trouve dans son pays, ainsi que les chemins empruntés par les femmes pour les trouver et les cueillir. Ce sont les mêmes itinéraires empruntés par les Ancêtres au Temps du Rêve. Elle intègre également des éléments du paysage : les collines ondulantes et les points d'eau autour desquels poussent les aliments et les médicaments du bush. Nombre de ses peintures représentent l'imuna (nourriture du bush) ; le merne pmerlpe (quandongs), le merne awele awele (tomates du bush), le merne atwakeye (orange sauvage) et l'angkwerrpme (gui). Marie rend hommage aux plantes indigènes de la région en peignant dans des couleurs vives, leur donnant l'impression d'une douce lueur en les entourant de fins points dans des tons chauds et terreux, incluant parfois de subtiles touches de couleurs vives !
Kay Lindjuwanga Groupe Kuninjku - communauté de Maningrida – Terre d’Arnhem centrale Kay est née en 1957. Elle est issue d’une famille comprenant les plus influents artistes de la région. Son mari est le très célèbre John Mawurndjul, son père Peter Marralwanga et ses frères Ivan Namirrkki et Samuel Namundja. C’est son mari qui la pousse à se mettre à créer ses propres œuvres alors qu’elle l’a aidé à compléter ses écorces peintes. Elle est la première femme à peindre des écorces pour cette communauté mais elle est aussi célèbre pour ses gravures, ses sculptures d’esprits Mimih et ses poteaux funéraires. Collections: Art Gallery of New South Wales, Sydney, Art Gallery of South Australia, Adelaide Macquarie Bank Art Collection Museum and Art Gallery of the Northern Territory, Darwin, Museum of Victoria, Melbourne, National Gallery of Australia, Canberra, National Gallery of Victoria, Melbourne,
Kay Rubuntja Napurrula (Kay Willis Napurrula) Groupe Warlpiri – Désert central Kay est née vers 1969 à Willowra. Elle a développé un style bien à elle, constitué de points très fins, déposés minutieusement, en cercle avec juste une teinte sur un fond monochrome, donnant un aspect minimaliste et raffiné. Cela provoque des effets visuels et tout en donnant une atmosphère particulière à ses œuvres, leurs confère un aspect à la fois très contemporain et intemporel. Le cercle est bien entendu l’un des symboles essentiels pour les Aborigènes, représentant notamment un site sacré.
KELLY DIXON NUNGURRAYI Kelly est née à Lambara, à l'ouest de Papunya, en 1970. Elle est arrivée à Haasts Bluff avec sa mère et son père à l'âge de quatre ans. Kelly a principalement grandi à Haasts Bluff, bien qu'elle ait passé beaucoup de temps à voyager, comme de nombreux aborigènes. Ainsi, quand elle était enfant, elle a déménagé entre Yeyi, Papunya et Haasts Bluff. À la fin des années 70, elle vivait avec sa famille à Papunya. En raison des grandes migrations dans la région, la communauté de Papunya connaissait de plus en plus de problèmes de bagarres et d'alcool – ces soucis diminueront avec l'interdiction de l'alcool dans toutes les communautés aborigènes du Territoire du Nord. Les hommes les plus âgés de la communauté, dont le grand-père de Kelly, Uta Uta Tjangala (un homme important et l'un des créateurs du mouvement artistique) se sont réunis et ont décidé de retourner dans sur leurs terres traditionnelles à Kintore. Avec la réapropriation des terres ce mouvement de retour vers l'Ouest pour les Pintupi s'accentuera entre le milieu des années 70 et le début des années 1980. Kelly est issue d'une famille qui compte de nombreux peintres iùmportants. Sa mère est Alice Nampitjinpa Dixon et son père Lindsay Tjapaltjarri, sa tante Inyuwa Nampitjinpa ou encore son grand père que nous venons d'évoquer. Quand Kelly avait 14 ans, elle se souvient avoir voyagé de Papunya à Yayayi, à Lambarra, Waruwiya, Mt Liebig, Nubo (à l'ouest du mont Liebig) puis à Kintore avec sa sœur, Kathleen Dixon, institutrice et l'ancien guitariste du groupe Warumpi, Neil Murray (Warumpi, un groupe pop avec des Aborigènes et 1 blanc sera parmi les premieres formations musicales dans les communautés à connaître un certain succès). Elle a fréquenté l'école au Yirara College à Alice Springs avant retourner à Kintore, puis à Haasts Bluff, où elle vit depuis. Dans sa jeunesse, elle s’est également rendue à Sydney avec sa mère et sa nièce pour enseigner la danse traditionnelle. Elle se souvient avoir enseigné à des élèves de 18 ans à danser et à peindre leur corps. À l'âge de 20 ans, elle s'est rendue à Brisbane pour les vacances scolaires avec son professeur Jeff Malcombe. Elle se souvient avoir fait ses courses là-bas et avoir pris le train pour Newmarket; la première fois qu'elle avait pris un train. À trente ans, Kelly a commencé à travailler à la garderie d' Haasts Bluff. En 2012, elle a commencé à peindre pour le centre d'art. Kelly s'inspire du Rêve / Tjukurrpa de sa grand-mère maternelle associé au site de Minjinperri, situé à l’est de Kintore. Elle passe beaucoup de temps sur la fabrication de bijoux à partir de graines et de noix de gommiers. Elle passe souvent des heures à peindre délicatement à la main des graines qui deviendront des colliers, des bracelets et des boucles d'oreilles. En 2018, Kelly a obtenu avec succès un diplome en arts visuels au Batchelor Institute d'Alice Springs, où elle a appris à concevoir et à imprimer des tissus, à la fois numériquement et à la main, tout en exposant ses peintures un peu partout en Australie. La même année, les créations de Kelly ont également été présentées au festival Parrtjima, transformées en grandes lanternes dans leur installation «Forest Space». Les peintures de Kelly se concentrent sur «Tali» qui désigne les collines de sable. Les cercles concentriques au centre de ses peintures représentent un point d'eau important et sacré proche de Kiwirrkurra dans le désert occidental. Ce point d’eau est un lieu culturellement important pour Kelly, comme beaucoup de femmes Pintupi, car c’est un lieu où sont célébrées les cérémonies féminines.
Kenny Williams Tjampitjinpa Ethnie Pintupi – Désert central – Ininti Kenny est né vers 1950. Chez lui on trouve essentiellement une série illustrant l’histoire des deux Ancêtres Pythons à Karrilwarra. C’est avec une toile de cette série qu’il remporte en 2000 le National Aboriginal Art Award et devient dès lors l’un des artistes les plus importants de sa génération. Collections : Museum and Art Galleries of the Northern Territory, Art Gallery of New South Wales, Artbank, Sydney,
Kershini Napaljarri Collins est née le 19 juillet 1996 à Alice Springs. Elle vit et peint actuellement à Yuendumu, une communauté aborigène située à 290 km au nord-ouest d'Alice Springs. Quand ses deux parents sont morts, alors qu'elle est encore jeune, elle et ses frères et soeurs sont allés vivre avec Alma Nangala Robertson, sa tante, qui est également artiste. Kershini fréquentait l'école à Yuendumu et peignait parfois au centre d'art pendant ses vacances scolaires. Elle a commencé à peindre régulièrement en 2014. Elle s'inspire essentiellement du Ngatijirri Jukurrpa (Rêve de Perruche) et Marlu Jukurrpa (Rêve de Kangourou). Ces rêves sont situés à Jila (Chilla Well), un site argileux retenant l'eau à l’ouest de Yuendumu. Ces rêves ont été transmis à Kershini par son père et ses tantes. Le site présenté dans ces peintures est souvent Yangarnmpi, au sud de Yuendumu associé au Rêve de Perruche (Ngatijirri). Les «Ngatijirri» sont de petits oiseaux de couleur verte originaires du centre de l’Australie. Ils sont communs dans la région de Yuendumu, en particulier après les pluies d’été. Les hommes chassaient les nids de ‘ngatijirri’, en leur enlevant les œufs et les oiseaux juvéniles, qui sont tous deux considérés comme des mets délicats. Les hommes allaient également à la recherche d’adultes, qu’ils tuaient en balançant des branches, des boomerangs et avec de lourds bâtons. Ce Rêve s’est rendu à Yangarnmpi en provenance de Patirlirri, près de Willowra, à l’est de Yuendumu, puis plus loin à Marngangi, au nord-ouest du mont Dennison et à l’ouest de Yuendumu. Chaque fois que les «Ngatijirri» Ancestraux atterrit, Ils effectuent des cérémonies, chantant et dansant alors qu’ils volent et se perchent dans les arbres. Les sites de ces cérémonies sont décrits dans ce tableau sous forme de cercles concentriques, tandis que les formes en croix représentent les empreintes des oiseaux sur le sol et donnent une indication du grand nombre de 'ngatijirri' que l'on peut trouver près de Yangarnmpi et d'autres sites à proximité à Yuendumu. Après de bonnes pluies, le ngatijirri peut se reproduire plusieurs fois, ce qui entraîne une explosion de la population en peu de temps. Les dépositaires de ce Rêve sont des femmes Napaljarri / Nungarrayi et des hommes Japaljarri / Jungarrayi.
Kim Butler Napurrula (1971 - 2016) Groupe Pintupi – Désert Occidental et terres APY Kim Butler vivait dans la communauté de Tjukurla avec sa mère, Katjarra (Katarra) Butler Napaltjarri, et sa jeune fille. Son père, Anatjarri Tjakamarra (Katarra était sa seconde épouse), était un artiste réputé, et elle a peint aux côtés de sa famille pendant de nombreuses années. Anatjari Tjakamarra et son groupe familial sont parmi les dernières personnes à quitter le désert et une vie purement traditionnelle. Ils commencèrent à marcher vers Papunya en 1966. Kim est décédée tragiquement à un jeune âge le 29 décembre 2016.
Kim Butler Napurrula GROUPE Pintupi / Luritja COMMUNAUTÉ: Tjukurla, WA Kim Butler Napurrula est née le 8 mars 1971 dans le bush près de la communauté de Titjikala dans le désert occidental. Elle est la fille de l'artiste très célèbre Anatjari Tjakamarra, l'un des fondateurs du mouvement artistique. Cette famille a vécu de façon très traditionnelle, sans contact avec le monde blanc jusqu'en 1966. Katarra Napaltjarri, la deuxième épouse d’Anatjari, est la mère de Kim. Kim est décédée tragiquement le 29 décembre 2016.
Kitty Simon Napanangka Groupe Warlpiri - Lajamanu - 1996 Kitty est née vers 1948. Elle commence à peindre à la fin des années 1980, à Yuendumu, puis s’arrête, ou mais un frein à sa carrière, pour s’occuper de sa famille avant de reprendre la brosse après 2008. A partir de 2013 son style change. Elle abandonne le style pointilliste pour des aplats déposés de façon vigoureuse. Les teintes et les contrastes se font plus légers. Elle évoque le plus souvent dans des compositions à l’aspect presque abstrait le site cérémoniel de Mina Mina. Le rêve décrit une histoire dans laquelle des femmes de tous âges chantent et dansent jour et nuit, donnant vie à tout, des nuages, des points d'eau, à la vie végétale et aux animaux. Des soucis de santé ralentisse sa production à partir de 2020.
Kudditji Kngwarreye Kudditji Kngwarreye (vers 1928–2017 - prononcé goo-beh-chi et surnommé Goob) est l’un des artistes aborigènes les plus fascinants de sa génération. Il a vécu les profondes transformations qui ont marqué les communautés aborigènes au XXe siècle : la colonisation, la sédentarisation, puis l’émergence d’un art qui, tout en puisant dans les récits ancestraux, s’est affirmé comme une force majeure de l’art contemporain mondial. Il existe des artistes dont l’œuvre semble émerger non pas d’un simple geste, mais d’un sol, d’une mémoire, d’une terre qui parle à travers eux. Kudditji Kngwarreye est de ceux-là. Né vers 1928 dans la région d’Utopia, au nord-est d’Alice Springs, dans le désert du Territoire du Nord, cet homme fut tour à tour gardien de la loi coutumière, initié, éleveur, enseignant culturel, et enfin peintre — mais un peintre dont le travail bouleverse les frontières entre abstraction contemporaine et traditions millénaires. Kudditji a commencé à peindre tardivement, dans les années 1980, dans le sillage du mouvement artistique d’Utopia, initié notamment par sa sœur (il est dit qu'ils étaient frères et sœurs de sang, pour certains ils ne l'étaient pas), la célèbre Emily Kame Kngwarreye. Pourtant, son parcours et son style ont rapidement pris une voie distincte, marquée par une abstraction lyrique et une palette lumineuse qui lui sont propres. Son œuvre, à la fois radicale et subtile, interroge la frontière entre tradition et modernité, entre mémoire et invention. Gardien du Rêve d'Emeu, il était investi dès sa jeunesse d’un rôle culturel fondamental : celui de gardien de sites sacrés et transmetteur des savoirs ancestraux. Sa vie a été imprégnée du Rêve / Tjukurrpa — ce concept fondateur du monde aborigène que l’on traduit souvent par "Dreaming" ou "Temps du Rêve", mais qui dépasse largement ces traductions. Il s’agit d’un système complexe de lois spirituelles, écologiques et sociales, un ordre cosmologique gravé dans le paysage et incarné par les êtres vivants. Avant même de peindre, Kudditji "lisait" le paysage — non pas en observateur, mais en initié. Il connaissait les lieux de pouvoir, les chemins des ancêtres, les lignes de chant invisibles qui relient les sites sacrés. Ce savoir-là, il ne l’a jamais trahi. Et lorsque, dans les années 1980, il se tourne vers la peinture, ce n’est pas pour illustrer ces récits, mais pour en restituer la résonance cosmique. À ses débuts, Kudditji adopte, comme d'autres artistes d’Utopia, le style pointilliste hérité de l’école de Papunya, en accord avec les conventions iconographiques qui encadrent la représentation des récits sacrés. Mais rapidement, il s’en éloigne. Alors qu'on attend de lui qu’il "peigne comme les autres", il fait un choix audacieux : il abandonne les symboles narratifs, les tracés minutieux, les motifs traditionnels. À leur place, il construit des plans de couleur d’une intensité rare, vastes aplats vibrants, juxtaposés ou fondus les uns dans les autres, dans une tension chromatique proche de l’abstraction lyrique occidentale. Ses toiles deviennent alors des champs de présence. Elles ne racontent pas une histoire, elles incarnent une sensation, une mémoire, un savoir. Les grandes masses colorées évoquent les teintes changeantes du désert à l’aube ou au crépuscule, les ombres portées des collines sacrées, les reflets fugaces sur le sable après la pluie. On y lit parfois une horizontalité implicite, comme une terre vue de loin, de haut, ou du dedans. Les couleurs — rouges profonds, oranges incandescents, bleus célestes, ocres brumeux — sont apposées à la brosse avec une fluidité presque musicale. L’œil y navigue, sans point d’ancrage, dans une vibration subtile qui échappe à l’image pour rejoindre le sentiment. Ce qui distingue Kudditji Kngwarreye des autres artistes aborigènes n’est pas simplement sa technique, mais sa position radicale dans l’histoire de l’art du désert. Il est l’un des très rares à avoir osé une abstraction pure, dépouillée de tout code lisible, et pourtant totalement enracinée dans le Rêve / Tjukurrpa. Il ne cherche ni à séduire ni à expliquer. Il peint dans le silence, pour lui, pour sa terre, pour ses ancêtres. En cela, il s’éloigne même de sa célèbre soeur, Emily Kame Kngwarreye, avec qui il partage un certain esprit de liberté. Là où Emily transforme les motifs rituels en explosions de couleurs, de lignes, de gros points, Kudditji choisit la sobriété, l’introspection. Il ne représente pas les traces du sacré — il les laisse affleurer, dans une lente gestuelle où la toile devient un champ de méditation. Ses œuvres ne sont pas à lire : elles sont à ressentir. Elles échappent à l’iconographie pour rejoindre le pur souffle du désert. Et c’est précisément cette radicalité, cette simplicité traversée de profondeur, qui donne à son art une densité exceptionnelle. Kudditji Kngwarreye est resté longtemps dans l’ombre, peu médiatisé, souvent incompris. Certains galeristes ont tenté de le ramener vers des formes plus "acceptables", plus reconnaissables, mais il a tenu bon. Sa peinture ne cherche pas le marché : elle cherche le chant. Elle est une vision intérieure du paysage, un geste de résonance, une prière colorée adressée à la terre. Kudditji Kngwarreye incarne une forme de modernité dans l’art aborigène. Son œuvre, tout en étant profondément ancrée dans la culture Anmatyerre, dialogue avec les grands courants de l’art contemporain international. Elle pose des questions universelles sur la mémoire, le lieu, l’identité, tout en restant fidèle aux savoirs et aux pratiques de son peuple. Son influence s’étend bien au-delà des frontières de l’Australie. Ses toiles, exposées dans les plus grands musées et galeries du monde, ont contribué à redéfinir la place de l’art aborigène dans le paysage artistique global. Kudditji a montré que la tradition n’est pas un carcan, mais une source inépuisable d’innovation. Kudditji Kngwarreye a laissé une œuvre qui transcende les catégories. Ni tout à fait traditionnel, ni tout à fait contemporain, son art est un pont entre les temps, entre les cultures, entre le visible et l’invisible. Ses toiles ne sont pas seulement des peintures : ce sont des paysages intérieurs, des cartes du rêve, des fragments de mémoire projetés dans l’avenir. En regardant ses œuvres, on perçoit le souffle du désert, le murmure des ancêtres, la lumière crue et tendre qui baigne les terres d’Utopia. Kudditji n’a pas peint des histoires : il a peint l’âme du pays. Kudditji Kngwarreye est décédé en 2017. Mais son œuvre continue de résonner, telle une vibration qui se prolonge dans l’espace. Elle interroge notre rapport à la peinture, à la mémoire, au paysage, au temps. Elle offre un lien rare entre l’abstraction moderne et la spiritualité ancestrale, entre le geste libre et la loi sacrée. En contemplant ses toiles, on ne pénètre pas dans un univers de signes, mais dans un espace de présence, vaste, silencieux, lumineux. Comme si, par-delà les mots, par-delà les styles, le désert lui-même peignait à travers lui. Collections Araluen Art Centre, Alice Springs Hank Ebes Collection, Melbourne Macquarie University, NSW Guilleman and Sordello Collection, France R. M. Barokh Antiques, Los Angeles, USA Mbantua Gallery Permanent Collection, Alice Springs Sarrita King Collection Corrigan Collection, Sydney Luciano Benetton Collection, Venice Gillian & Watson McAllister Collection, Sydney Pat Corrigan Collection, Sydney Jacqui McPhee Collection, Perth Hank Ebes Collection, Melbourne Dalrymple Community Cultural Centre Trust Collection, Charters Towers QLD Fondation Burkhardt-Felder Arts et Culture, Motiers, Switzerland Artbank, Sydney
Kuntjil Cooper Karimarra (c. 1920 - ) Kuntjil est née vers 1920. Comme les rares personnes de sa génération elle possède un statut d’initiée importante et de très solides connaissances tribales. Elle peint essentiellement deux thèmes, MinyMa (Deux Sœurs) et Minyma Tjuta, le Rêve des 7 Sœurs. Comme c’est toujours le cas, cette thématique ne représente pas seulement des motifs schématisant les voyages et les actions de ses Sœurs au moment de la création de notre monde, mais aussi un ensemble de chants et de danses. Collections : Art Gallery of Western Australia, National Gallery of Victoria
Kurun Warun (1966 - ) groupe Kirra wurong - Noosa Hinterland - Queensland Né en 1966 dans le Victoria, Kurun Warun – Hissing Swan en langue Gunditjmara – incarne la voix vibrante d’un héritage ancestral que rien n’a pu faire taire. Il est l’un des rares descendants de Truganini, figure emblématique et dernière reine aborigène de Tasmanie. À huit ans à peine, il expose ses premières œuvres, accompagné de sa mère – elle-même artiste formée auprès du célèbre peintre Clifton Pugh. Même si ce n'est pas encore la promesse d'une carrière sérieuse, le jeune Kurun comprend que l’art n’est pas un luxe, mais une nécessité. Une manière de parler le monde, comme le faisaient ses ancêtres, non par la voix, mais par les symboles, les points, les cercles, les rythmes de la terre. On devine dans ses œuvres les rivières, les anguilles silencieuses, les rochers, les tressaillements du sol après la pluie. Chaque œuvre est un rêve ancien réactualisé, revisité, Kurun raconte dans la langue visuelle des ancêtres, tout en s’inscrivant dans un présent affirmé. Mais Kurun Warun n’est pas que peintre. Il est danseur, musicien. À travers la troupe Toolumby Waddama, il parcourt le monde, chantant et dansant. Collections : ? Oprah Winfrey ? Pierce Brosnan ? Michael Schumacher ? Prince d’Arabie saoudite ? Premier ministre de Turquie ? Sultan Indris de Sallengoor ? ABN AMRO Bank (Pays?Bas) ? Université de Cambridge (Royaume?Uni)