Roy Wiggan

LES ILMA de ROY « HUNTER » WIGGAN (mai 1930 – groupe Bardi) Ce terme Ilma désigne tout aussi bien une cérémonie (cérémonie publique, les cérémonies secrètes portant un nom différent) que les objets réalisés pour le besoin de cette cérémonie. Les Ilmas sont dirigés, réalisés par un seul homme qui aura reçu tous les éléments (chants, chorégraphie, panneaux ou autres objets) de ce rite en rêve par les Esprits Rai d’hommes décédés. C’est ainsi qu’on retrouve des ilma lors des danses accompagnant les Balga les plus célèbres de la fin du XX ème siècle : le Gurirr Gurirr (Kuril Kuril) « rêvé » par Rover Thomas, le Cyclone Tracy créé par Geoffrey Mangalmarra, Wanalirri de Wattie Ngerdu et ceux donnés par Roy Wiggan. Dans le Gurirr Gurrir de Rover Thomas les Ilma sont en fait des panneaux peints, illustrations en quelque sorte des chants et des danses. C’est ce qu’on trouve comme ilma dans la plupart des communautés du Kimberley. Le ilma des Bardi (dont les terres traditionnelles sont situées à l’Ouest du Kimberley en fait entre Broome et Derby, une région côtière), sont plus schématiques et plus riches. Les ilma trouvent leur origine parmi les nombreux objets de la culture du Kimberley, comme les objets fabriqués à partir de cheveux, ou des lances, des panneaux en écorce ou en bois. Ceci nous permet de mieux comprendre peut-être l’origine des ilma des Bardi, constitués aujourd’hui d’éléments différents comme le bois (qui sert d’armature), de peintures et de fil de coton coloré et de coton. Des ilma d’autres ethnies dérivent des ilma des Bardi et des Gija, ils peuvent être formés de panneaux peints dont les bords vont être ornés de fils colorés. La forme, la couleur (souvent très vives – il ne faut pas perdre de vue que les ilma seront souvent contemplés en mouvement, les couleurs et la structure de l’ilma donnant alors toute sa force) sont donnés à l’officiant par les esprits Rai. Les ilma des Bardi décrivent généralement un phénomène naturel (la pluie, un site naturel, un animal aussi,…) mais également des émotions ou des concepts métaphysiques. Les ilma sont alors une porte entre le monde physique et le monde spirituel. Uniques, les ilma montrent que les Bardi ont su trouver un langage visuel vraiment original. Traditionnellement les ilma ne sont pas vendus. Mais récemment, Roy Wiggan, a pris la décision de les vendre dans l’espoir de les voir préserver pour les générations futures. Les musées en ont ainsi acquis (9 sont conservés par la National Gallery of Victoria par exemple et la National Gallery of Western Australia en possède quelques beaux exemplaires mais c’est un musée de Sydney qui a acquis le plus bel ensemble). Roy est persuadé que sa culture va disparaître entièrement ou en partie. Il regrette que les jeunes de son ethnie acceptent de danser uniquement contre de l’argent. Roy Wiggan est l’un des doyens des Bardi. Il est né en mai 1930 à Sunday Island, une région où les caprices du temps mettent en péril la vie des Aborigènes. La connaissance des éléments naturels est essentielle à la survie. Bien entendu, la technologie occidentale y a profondément modifié les conditions de vie des Aborigènes. Roy vit désormais à Broome prés de ses 11 enfants et 23 petits enfants. Il a perdu sa femme en 2000 et bien que moralement il ait du mal à s’en remettre, il espère atteindre les 100 ans… « Puisque je ne fume pas, ne boit pas et marche tous les jours ». Il a occupé différents emplois durant sa vie : chauffeur, salarié dans des fermes, chasseur de crocodile mais aussi dans l’industrie de la perle ou du cheval,… . Roy est un initié hautement respecté, gardien de nombreux chants et histoires. Il est le seul de sa communauté à réaliser des ilma. Il les a reçu lui-même en rêve de l’esprit de son père (mort en décembre 1963). En fait, Roy n’est pas le seul à avoir reçu des rituels en rêve. Le grand ami de son père, Billy Ah Choo a lui-même reçu une série de chants centrés sur la vie de Henry Wiggan (de façon subite alors qu’il chassé). Sammy, le fils de Billy, perpétue cette tradition avec le fils aîné de Henry, notre Roy Wiggan.Il a représenté son peuple lors de missions au Japon et aux USA. Ses ilma sont une véritable encyclopédie des connaissances traditionnelles des Bardi. Collections publiques : Art Gallery of Adelaide, Art Gallery of New South Wales (Sydney), Art Gallery of Western Australia (Perth), Berndt Museum (Perth), Museum and Art Gallery of the Northern Territory (Darwin), National Gallery of Australia (Canberra), National Gallery of Victoria (Melbourne), National Maritime Museum (Sydney).

Rubilee Napurrula

Rubilee est la fille du grand Turkey Tolson Tjupurrula, l’un des créateurs du mouvement artistique. Elle est née entre 1955 et le début des années 1960. Elle décrit souvent les motifs associés au site de Yuwalki, au sud est de Kintore. Un groupe important de Femmes y séjourna, réalisant des cérémonies et confectionnèrent des objets cérémoniels (jupes cérémonielles en fibre et cheveux). Les U symbolisent ces Femmes et les lignes les jupes cérémonielles ainsi que les dunes (Tali ou Thali) et les trous dans les roches (Puli). Elles y ont aussi collecté des graines, des fruits et des baies puis ont continué leur voyage.

RUBY MORTON

Ruby Morton La famille Morton, vivant pour la plupart près d’Alparra sur les terres de la communauté d’Utopia, a développé un style très particulier. Les peintures sont réalisées avec un stylet à réserve qui permet de faire des lignes très fines. Les motifs s’inspirent le plus souvent des peintures corporelles. Le fond peut-être coloré et reste visible par transparence, donnant ses nuances à la toile. Ruby est née en 1968. Collections: National Gallery of Victoria, National Museum of Australia, Queensland Art Gallery, Homes a Court Collection, Art Gallery of Western Australia, Art Gallery of South Australia, Art Bank, Sydney,

Rusty Peters

RUSTY PETERS DIRRJI (Ethnie Gija – né vers 1935) Rusty est né sur les terres de la ferme de Springvale. C’est là qu’il a vécu une bonne partie de sa jeunesse, travaillant comme gardien de troupeau et apprenant les traditions aborigènes. Son esprit vient d’un crocodile que son père aurait tué… Après la mort tragique de son père sa famille a rejoint la ferme de Mabel Downs où il devenu un dresseur de chevaux renommé. Puis il s’est déplacé en fonction des événements avant de s’installer à Turkey Creek. C’est là qu’il va se lancer dans la peinture. Il y trouve d’abord à s’employer à l’école. Son rôle consiste à envoyer les enfants dans le bush, leur enseigner la vie traditionnelle, à faire du feu, à monter un campement ou chasser, fabriquer des lances… . Sont là aussi Hector Jandany ou Georges Mung Mung qui vont jouer un rôle important dans la création d’un mouvement pictural aujourd’hui célèbre internationalement. Et Rusty est aussi le grand ami de Rover Thomas, un initié qui en créant un Balga, une cérémonie publique va se faire connaître internationalement comme peintre. Très souvent il accompagnera Rover en walkabout ou pour des expositions en ville. C’est donc tout naturellement qu’il se met lui aussi à peindre. Il devient même assistant d’une coopérative artistique importante à Kununurra. A Kununurra il s’essaye avec succès à la gravure. En 1997, il rejoint Freddie Timms, Jack Britten et quelques autres à Crocodile Hole et se met à peindre des grands formats.

Ruth Stewart Napaltjarri

Ruth Stewart Napaljarri Ruth est née vers 1940. Elle est la jeune sœur de Paddy Stewart Japaljarri. Elle se souvient de l’époque où sa famille se déplaçait encore dans le désert sur tout le territoire Warlpiri : "We walked every where with my family. It was a good life." Elle a eu plusieurs emplois dans les fermes, à la clinique de Yuendumu et au conseil de la communauté. Collections Museum of Mankind, The British Museum, U.K.South Australian Museum, Adelaide, Australian Museum, Sydney, Art Gallery of Western Australia, Perth, Art Gallery and Museums, Kelvingrove, Glasgow, Scotland, Musée du Quai Branly, Paris, France, Tim and Vivien Johnson coll,… Commissions 1991 Prof. H Antes, Berlin, commissioned a 7x 3m canvas by forrty two of Yuendumu's artists. The painting forms part of the 1993 European touring exhibition 'Aratjara - Australian Aboriginal Art' curated by Kunstsammlung Nordrhein Westfalen Dusseldorf West Germany 1993 The Art Gallery and Museum, Kelvingrove, Glasgow, Commissioned a 4 x 3m canvas by twenty of Yuendumu's artists. The Dreaming depicted was 'Munga Jukurrpa' (Night Sky Dreaming). The canvas will be the central feature of a major exhibition on Australian Aboriginal art to be hosted by the Glasgow Museum in July 1993 1993 The Art Gallery of Western Australia has commissioned a series of canvases for their collection. The paintings will form part of the 'Dot and Circle Retrospective' featuring work from the Central and Western Desert regions, to be hosted by the gallery in October 1993.

SABRINA KING

Sabrina est la fille de William King Jangala. Né en 1966 à Katherine (Territoire du Nord), descendant des tribus Gurindji et Wanyi, William est un artiste célèbre exposant aux 4 coins du monde. Dès son plus jeune âge, William montre un intérêt marqué pour l’art et le dessin et son grand-père devient à la fois son maître et son guide, lui racontant les histoires du désert, celles du Temps du Rêve. Le savoir du vieil homme est inestimable, car il a parcouru des distances incroyables à travers tout le centre de l’Australie qu’il connaît parfaitement. En 1994, William est choisi avec d’autres artistes pour participer à une exposition importante organisée pour les fêtes des Jeux du Commonwealth : « The Gallery of Greater Victoria ». Sabrina s’inspire aussi du travail de son père et des générations qui l’ont précédées. Occidentalisée, connaissant parfaitement les techniques picturales et les connaissances des deux mondes, elle peut s’appuyer sur ces multiples expériences pour produire des œuvres d’une grande originalité. Elle peint donc la terre comme vu du ciel mais surtout veut montrer son attachement aux connaissances aborigènes et aux liens qu’entretiennent les Aborigènes avec leurs terres, leurs « Pays ». Avec toujours une grande économie de moyens, elle se contente de peindre un fond (parfois avec des nuances que l’on retrouve qu’exceptionnellement dans l’art aborigène) sur le quel avec des points des fins (parfois avec des teintes métalliques, là encore une preuve de sa créativité) elle vient peindre ce qui lui inspire un lit asséché de rivière, une plaine dans le bush,…

SALLY BUTLER NAPURRULA

Sally Butler Napurrula Groupe Luritja – Papunya Sally est née en 1972, à Papunya mais beaucoup de membres de sa famille sont originaire de la région proche de Tjukula et aujourd’hui elle se déplace souvent enytre les différentes communautés aborigènes situées entre les trois états, l’Australie Méridionale, l’Australie Occidentale et le Territoire du Nord. Elle a commencé à peindre en 1986 et a longtemps travaillé avec le centre d’art Jukurrpa Group jusqu’à sa disparition.

SALLY MORGAN

Sally Morgan Sally est née à Perth, en Australie-Occidentale en 1951. Elle a été élevée par sa mère Gladys et sa grand-mère maternelle Daisy. Sa mère, membre du peuple Bailgu de la région de Pilbara en Australie-Occidentale, a grandi au Parkerville Children's Home dans le cadre de « la génération volée », les enfants aborigènes volés à leurs parents pour être élevés dans le monde occidental. Son père, William, plombier de métier, est décédé après une longue bataille contre le trouble de stress post-traumatique d'après-guerre. Enfant, Morgan a pris conscience qu'elle était différente des autres enfants de son école en raison de son apparence physique non blanche et a été fréquemment interrogée par d'autres élèves sur ses antécédents familiaux. Sa mère ne lui a jamais dit qu'elle était aborigène, disant plutôt qu'elle était d'origine indo-bangladaise. Mais, quand elle avait 15 ans, elle a appris qu'elle et ses frères et sœurs étaient en fait d'origine aborigène. Après avoir terminé ses études, elle a travaillé dans un ministère, a connu une période de chômage, puis a obtenu un emploi d'assistante de laboratoire. Elle a ensuite fréquenté l'Université d'Australie-Occidentale, obtenant en 1974 un diplome en psychologie; elle a poursuivi avec des diplômes de troisième cycle de l'Institut de technologie d'Australie-Occidentale en psychologie du conseil, en informatique et en bibliothéconomie. Elle a épousé Paul Morgan, un enseignant qu'elle avait rencontré à l'université, en 1972; le mariage s'est terminé plus tard par un divorce. Ils ont trois enfants, Ambelin, Blaze et Ezekiel Kwaymullina, qui ont tous co-écrit des œuvres avec Morgan. Cette expérience d'origines cachées et sa quête d'identité subséquente ont inspiré son autobiographie de 1987, My Place. En recherchant l'histoire de sa famille pour ce livre, l'intérêt d'enfance de Morgan pour l'art a été ravivé. En 1986, Sally Morgan réalise sa première exposition à la galerie Birukmarri à Fremantle. Elle est actuellement directrice du Centre d'Histoire et d'Arts Aborigènes de l'Université d'Australie-Occidentale à Perth. Elle a continué à écrire, publiant des histoires pour enfants, un autre livre et une pièce de théâtre. Citizenship, 1987, est l'estampe la plus connue de Morgan et fait référence à la Natives (Citizenship Rights) Act de 1944 (Australie-Occidentale), qui exigeait que les aborigènes demandent à devenir « citoyens » de leur propre terre. Sally est l'une des artistes et écrivaines aborigènes les plus connues d'Australie. Le premier livre largement acclamé de Sally, My Place, s'est vendu à plus d'un demi-million d'exemplaires en Australie. Les livres d'histoires illustrées pour enfants incluent Little Piggies et Hurry Up Oscar. Elle a collaboré avec l'artiste et illustratrice Bronwyn Bancroft sur plusieurs livres d'images, dont Dan's Grampa. Curly and the Fent a été écrit par Sally en collaboration avec ses enfants Ambelin, Blaze et Ezekiel. Sally est professeur au Centre d'études aborigènes de l'Université d'Australie-Occidentale et vit à Perth avec ses trois enfants. Collections : National Gallery of Australia, Art Gallery of New South Wales, Museum of New Zealand, Robert Holmes à Court collection, Dobell Foundation, Australian National Gallery, Muscarelle Museum of Art, University of New South Wales, Queensland Art Gallery, Museum of Victoria, National Gallery of Victoria, Art Gallery of South Australia, ...

Samantha Daniels Napaltjarri

Samantha Daniels Napaltjarri Samantha est née vers 1980/82. Elle est originaire de Docker River. Elle est issue de plusieurs familles prestigieuses. Sa grand-mère est Linda Syddick Napaltjarri, artiste atypique et très célèbre. Son père est mort assassiné lorsqu’elle était jeune et sa mère s’est remariée à Shorty Lungkarta Tjungurrayi, un artiste qui a joué un rôle important lors de la création du mouvement artistique en 1971. On trouve aussi dans sa famille le très célèbre Clifford Possum Tjapaltjarri, dont l’influence artistique est plus notable que celle de sa mère ou de Linda Syddick. Samantha aime incorporer une multitude de détails sur les sites et les histoires qu’elle peint et elle possède une connaissance intuitive des couleurs qui l’a fait trouver le ton juste.

SAMBO BARRA BARRA

DJAMBU BARRA BARRA dit aussi SAMBO BURRA BURRA Djambu Barra Barra (également connu sous le nom de Sambo Burra Burra) est né vers 1946 dans le bush, près de la rivière Roper, et a passé la majeure partie de sa jeunesse dans ses terres natales à Nillipigee, en Terre d'Arnhem Centrale. On est ici dans le nord de l’Australie, une région tropicale, luxuriante où les peintures rupestres anciennes sont très nombreuses. Il va grandir avec très peu de contacts avec la civilisation occidentale. Mais, parès la mort de ses parents, il se met à voyager en Terre d’Arnhem et va nourrir sa curiosité et surtout accumuler des savoirs, apprendre des histoires traditionnelles, des rituels. Si la Terre d’Arnhem est petite au regard du gigantisme de l’Australie, sa culture est très riche et les styles pour l’exprimer très variés. Au cours de ses dépalcements il se nourrit de ces styles et cela lui sera très utile lorsque, bien des années plus tard, il se mettra à peindre. Dans les années 1980, Barra Barra s’installe à Ngukurr avec sa femme, l'artiste Amy Jirwulurr Johnson, et leur famille élargie. On est ici dans l’extrême sud de la Terre d’Arnhem, une région qui a vu l’arrivée des blancs, des éleveurs, qui vont éroder la culture aborigène. L’arrivée d’un homme pleinement initié, possédant un large éventail de connaissances, capable de diriger les cérémonies (notament les initiations et les rituels funéraires) est une bénédiction. Pour mieux comprendre la situation, rappelons que Ngukurr est née d'une mission anglicane de la Church Missionary Society, en 1908. Elle était officiellement connue sous le nom de Mission de la rivière Roper et s'efforçait d'établir un style de vie occidentale en détruisant la culture et en imposant le travail agricole ou ouvrier. En 1968, la Welfare Branch du Territoire du Nord a pris le contrôle et les politiques gouvernementales ont commencé à s'éloigner de l'assimilation. Les esprits s’ouvrent. Au niveau artistique, l’influence de Barra barra se fait aussi sentir. En 1986, un cours de gravure est donné à Ngukurr. Mais rapidement c’est la peinture qui focalise l’attention des initiés qui souhaitent s’y essayer. Très vite, un petit groupe se distingue par sa liberté, l’emploi de couleurs vives (plus au nord, en terre d’Arnhem, l’emploi de pigments naturels est la régle, avec une gamme de teintes très restreintes). Les œuvres sont radicalement différentes de ce qu’on peut voir alors chez les autres artistes aborigènes. Les artistes les plus doués se font très vite un nom, Ginger Riley Manduwalawala en premier et Willie Gudabi, puis Moima Willie, Gertie Huddleston ou Barra Barra et sa femme Amy Jirwulurr Johnson, chacun explorant sa propre voie, puisant dans une aspiration particulière. Barra Barra a pour lui l’avantage de connaître de nombreux styles et histoires. Il sait qu’il peut fusioner les styles, pencher vers un plus vers un autre. Il se démarque de ses collègues de Ngukurr par son utilisation audacieuse du style « rayons X » et dans sa façon très moderne de peindre les rarrks, les hachures croisées, des motifs très sacrés et anciens. Ses histoires puisent dans les épisodes du Temps du Rêve, des chasses épiques, des Rêves mortuaires et des rites de circoncision et d’autres histoires spécifiques aux hommes initiés. Là où les peintures de Djambu Barra Barra représentent la mise à mort de gros gibier, il nous donne à découvrir les traditions qui doivent être suivies dans le cadre de procédures rituelles prescrises. En tant que chasseur, Djambu était un observateur attentif de la nature et les animaux sont toujours dessinés avec précision, avec leurs organes internes qui ont une signification rituelle (style nommé rayons X). Les images simples d’animaux ont une haute signification religieuse. Ce que nous prenons pour des animaux représentés de façon figurative sont enb fait le symbole des Etres Ancestraux, des Rêves. Tout ça reste assez classique mais dans l’expression, le fait d’utiliser la couleur, le fait d’utiliser des grands formats où peu de détails apparaissent, donnent le ton, font de son style une facture parfaitement identifiable. Juste un sujet, mis en valeur, avec l’emploi de teintes franches. Le résultat est une combinaison frappante de tradition et d'innovation, reflet parfait de la production des tous meilleurs artistes de Ngukurr. Sa première oeuvre, Crocodile Story (1987), a été présenté au 4e National Aboriginal Art Award qui s'est tenu au Museum and Art Gallery of the Northern Territory. L'œuvre présente une forme de toile on droite, pas d’équerre et une déviation du format carré traditionnel. À propos de l'œuvre, Barra Barra déclare : « Le crocodile a des pensées créatives, comme les humains. Il sait à quel point les inondations seront importantes (durant la saison humide, les pluies sont très abondantes et le niveau des cours d’eau montent de plusieurs métres). Il construit un nid très intelligent. Ses yeux ne sont plus des yeux. Ils sont du feu ». Ses sujets de prédilection, constamment renouvelés et retravaillés, sont donc ses animaux totémiques – crocodiles, buffles, lézards géants – et la richesse des récits qui mettent en scène ses divinités ancestrales. Il faut aussi ajouter une autre thématique, celle d’une figure sprirituelle diabolique, Nakaran. Cet esprit est représenté comme un homme géant, doté de pouvoirs magiques. Pour finir, il faut rappeler sa collaboration avec sa femme, Amy Jirwulurr Johnson, pendant près de 20 ans. Djambu Barra Barra a tenu sa première exposition personnelle en 1991 à la galerie Gabrielle Pizzi à Melbourne, et a participé régulièrement aux expositions collectives dès 1988. Son travail a été exposé dans les expositions prestigieuses comme Aratjara: Art of the First Australians, Kunstsammlung Nordrhein-Westfalen, Düsseldorf, Allemagne en 1993 ; Power of the Land: Masterpieces of Aboriginal Art, à la National Gallery of Victoria, Melbourne, 1994 (avec un très beau catalogue) ; et dans Ngundungunya: art for everyone, National Gallery of Victoria, Melbourne, 1997. Collections • National Gallery of Australia, Canberra • National Gallery of Victoria, Melbourne • Museum and Art Galleries of the Northern Territory, Darwin • Art Gallery of Western Australia, Perth • Australian National Maritime Museum, Sydney • Northern Territory Museum of Arts & Sciences • The Holmes a Court Collection • Kerry Stokes Collection • Supreme Court, Darwin • Artbank Sydney • Musée des Confluences, Lyon Awards 1998, Winner of Telstra Open Painting Award, 15th National Aboriginal and Torres Strait Islander Art Awards, Museum and Art Gallery of the Northern Territory, Darwin Solo Exhibitions 1991 Sambo Barra Barra, Gabrielle Pizzi, Melbourne 1994  Sambo Barra Barra, Alcaston House Gallery, Melbourne 1997  Sambo Barra Barra, Hogarth Gallery, Sydney in conjunction with Alcaston 1998  Devil Devil, Alcaston Gallery, Melbourne Selected Group Exhibitions 1989 Group Show, Alcaston House Gallery, Melbourne 1991 Aboriginal Art and Spirituality, High Court, Canberra 1992 Group Show, National Musdeum of Modern Art, Tokyo 1992 National Aboriginal Art Award, Hogarth Gallery, Sydney in conjunction with Alcaston 1993 Aratjara, Kunstsammlung Nordrhein, Westfalen, Dusseldorf 1993 Aratjara, Hayward Gallery, London 1993 Gold Coast City Art Award, Surfers Paradise 1993 Group Show, Alcaston House Gallery, Melbourne 1994 Group Show, Gallerie Australis, Adelaide in conjunction with Alcaston 1994 Group Show, Cooee Aboriginal Art, Sydney in conjunction With Alcaston 1995 Group Show, Hogarth Gallery, Sydney in conjunction with Alcaston 1996 All about Art, Alcaston Gallery, Melbourne 1996 Gold Coast City Contrad Jupiters Art Prize, Gold Coast City Art Gallery, Qld 1997 Ngundungunya: Art for Everyone, National Gallery of Victoria 1997 Beat Strit – ten years on Galleries:  Alcaston – Melbourne, Fireworks – Brisbane, Imaging the Land National Gallery of Victoria 1996 All about Art, Alcaston Gallery, Melbourne Australian Contemporary Art Fair 6, Melbourne 1999 Amy Johnson & Sambo Barra Barra, Rebecca Hossack Gallery, London 2001 Little Gems, Japingka Gallery, Fremantle 2014 Private Eye, Japingka Gallery, Fremantle

Sandra Ken

ARTISTE : SANDRA KEN TITRE : sans titre FORMAT : acrylique sur toile – env 101 x 122 cm Sandra vient de ces terres isolées où, en 1962, on localisa le dernier couple à vivre en nomade, sans contact avec l’homme blanc. Les sécheresses répétées avaient conduits la plupart des Ngaanyatjarra et leurs voisins a quitter leurs terres traditionnelles. Les uns rejoignant le sud de l’Australie Occidentale, une autre partie Haasts Bluff ou Kintore dans le Désert Occidental et une grosse partie rejoignant les communautés du sud du Désert Central comme Ernabella ou Fregon. Sandra et sa famille se sont fixées à Amata. C’est là qu’ils vont imposer un style. Le fond pointilliste est constitué de points très fins, serrés, agglomérés, et aux couleurs chaudes où les rouges prennent généralement le dessus. Les toiles évoquent le désert, la topographie, les ruisseaux, les terres argileuses qui retiennent la pluie … quand elle veut bien tomber… et toutes sortes de nourritures que les Aborigènes savent trouver.

SANDY HUNTER PETYARRE

Sandy Hunter Petyarre Groupe Anmatyerre – Utopia - Désert Central Sandy est né en 1953. Il est l’un des rares artistes a continuer à peindre avec des points très fins. Ses œuvres sont caractérisées par une grande symétrie, de larges motifs entourés de ces petits points.

SARAH LEO NAPURRULA

Sarah Napurrurla Leo est née en 1971 à Napperby Station, une ferme d’élevage située à 122 km au nord d'Alice Springs, au coeur de l'Australie. Les parents de Sarah sont tous deux décédés. Sarah a eu une éducation traditionnelle, passant du temps avec ses parents qui la conduisaient dans le bush, autour de Napperby, lui montrant les sites et lui enseignant les traditions de son pays. Plus tard, elle a vécu à Alice Springs, où elle a rencontré son mari, originaire de Yuendumu, une communauté aborigène située à 190 km au nord-ouest d'Alice Springs. Peu de temps après leur mariage, ils ont déménagé à Yuendumu où elle vit depuis. Sara a trouvé un emploi auprès du programme pour personnes âgées et s’est occupée des personnes âgées, les aidant. Sarah peint depuis 2008 pour le centre. Elle peint Karnta Jukurrpa (Womens Dreaming, Rêve de Femmes), histoire qu’elle tient de sa grand-mère. Elle s’inspire également du Rêve de sa mère, Ngurlu Jukurrpa (Rêve de Graines).

SELINA FISHER NAPANANGKA

Selina Fisher Napanangka Groupe linguistique Warlpiri – communauté de Yuendumu – Désert Central Selina Napanganka Fisher est née à l'hôpital d'Alice Springs, l'hôpital le plus proche de Yuendumu, une communauté aborigène isolée située à 290 km au nord-ouest d'Alice Springs dans le centre de l'Australie. À l'époque, ses parents vivaient à Yuendumu. Elle a trois sœurs et deux frères. Sa mère est décédée depuis et son père vit maintenant à Mt Allen avec « une autre femme ». Selina est la petite-fille de Topsy Napurrurla Fisher, une artiste qui a peint régulièrement pour le centre d’art. Elle a fréquenté l'école locale de Yuendumu avant d'aller au Yirara College, un internat aborigène d'Alice Springs, où elle a obtenu son diplôme en 10e année. Une fois ses études terminées, elle a déménagé à Nyirripi, où elle a travaillé dans le magasin local. Elle est mariée à Lance Turner, qui travaille pour le Community Development Employment Project (CDEP). Ils ont trois enfants. Depuis 2006, elle peint avec le centre d’art. Selina raconte que lorsqu’elle était petite, elle s’asseyait et regardait sa grand-mère peindre (Topsy Napurrurla Fisher) et elle lui apprenait de nombreuses histoires du Temps du Rêve / Jukurrpa. Elle peint le Pikilyi Jukurrpa (le rêve de Vaughan Springs) et le Karnta Jukurrpa (le rêve des femmes) de son père.

SELMA COULTHARD

Selma Coulthard (Pertania Maduthard) (1954 - ) Selma est née le 13 mai 1954 à Alice Springs. Son vrai nom est Nunay. Elle a grandi à Tempe Station, une ferme d’élevage. Lorsque le gouvernement décide de déplacer les enfants métis, Selma est amenée à la mission d’Hermannsburg où elle suit sa scolarité. Elle se met à peindre après avoir observé des artistes installés sur le lit asséché de la rivière Todd à Alice Springs. Mais elle explique que sa passion pour l’art est venue beaucoup plus tôt en observant à Hermannsburg les peintres de la famille d’Albert Namatjira. Elle peut s’exprimer par l’aquarelle comme par le pointillisme. La source de son inspiration lui vient d’histoires transmises par sa grand-mère. Lerra Pinta serait la plus ancienne rivière du monde. Elle prend sa source à l’ouest des Monts McDonnell et s’écoule vers le sud. La toile condense les événements mythologiques qui s’y sont déroulés et les sources de nourritures qu’on y trouve. De nombreux sites sacrés pour les Lurija y sont localisés. Selma est une femme avec une réelle ambition artistique.

SHANNA WILLIAMS NAPANANGKA

Shanna Napanangka Williams est née en 1988 à l'hôpital Alice Springs,mais vit à Yuendumu, une communauté aborigène. Shanna est l'arrière-petite-fille de Paddy Japaljarri Sims (Dec) et de Bessie Nakamarra Sims (Dec), deux artistes très importants de cette partie du Désert Central. Shanna peint depuis 2002. Elle a commencé à peindre jeune, pendant les vacances scolaires lorsque le centre d'art dirigeait des programmes de maintien culturel pour les écoliers. Shanna utilise une palette illimitée, s'appuyant sur des traditions remontant à au moins cinquante millénaires, développant une interprétation moderne de sa culture traditionnelle. Elle s’inspire ici de son Rêve des 7 Sœurs qui décrivent la création des Pléiades et d’Orion. On appelle aussi cette série la Voie Lactée. Sept Soeurs étaient poursuivies par un Homme. Elles vont parcourir de longues distances à travers le désert pour tenter d'échapper à cet Homme. Durant ce périple elles collectèrent de la nourriture, réalisèrent des cérémonies. …Elles décidèrent de monter au ciel...mais l'Homme continua de les poursuivre. Aujourd'hui on les voit encore sous la forme d'Orion et des Pléiades. Dans certaines versions, l'Homme (Orion) est tout simplement marié à l'une des Soeurs. Ce Rêve est associé à d'autres Rêves selon les zones et connaît bien des variantes. Ainsi il est lié à Vénus (Yantarlarangi) et au Rêve de Feu car les Femmes se transfèrent en feu pour monter au ciel.

SHIRLEY DRILL

Shirley Drill Frog Hollow – Kimberley Orientale – Australie Occidentale Shirley est l’une des doyennes de la petite communauté de Frog Hollow. Elle compte plusieurs artistes dans sa famille dont le célèbre Jack Britten, peintre emblématique des Bungles Bungles. La toile est caractéristique de ces artistes des plateaux du Kimberley. Elle a mêlé vues aériennes chères aux artistes du Désert Central et les perspectives.

Shirley Purdie

SHIRLEY PURDIE (née en 1949 – Gija) Shirley est née sur les terres de l’actuelle ferme de Mabel Downs. Pendant un moment elle a travaillé dans les fermes avant de rejoindre Turkey Creek / Warmun où elle travaille à l’école. Shirley, très proche des traditions et de sa culture, joue un rôle important dans les cérémonies comme chanteuse et danseuse. Elle débute sa carrière de peintre au début des années 1990, sous les encouragements de la première génération de femmes artistes dont sa mère, Madigan Thomas, mais aussi de son oncle Jack Britten, un initié et un artiste très important. Shirley trouve là un moyen de diffuser sa culture, les histoires du Dreamtime et sa connaissance de l’histoire de sa région. Elle apprécie tout particulièrement la compagnie des doyens, des initiés qui lui enseignent les Rêves. Sa peinture est marquée par une texture granuleuse; Shirley aime ne pas broyer les pigments et les ocres trop finement. Ses œuvres font partie de quelques collections importantes dont: Artbank Commonwealth Institute Collection, Londres Edith Cowan University Art Collection Harvey Wagner Coll, USA Northern Territory University Kerry Stokes Collection,…

STEVEN PETYARRE

Steven Petyarre Stephen est né en 1974. Il est le frère d’Anna Price Petyarre, l’une des artistes célèbres de ce movement. Tout comme sa soeur il a su créer un style personnel. Il est originaire de la communauté d’Utopia

Susan Wanji Wanji

Groupe Tiwi - Ile Melville – Territoire du Nord Susan est née en 1955. Elle a vécu sa jeunesse en Terre d'Arnhem Centrale, à Maningrida. En avançant en âge elle se familiarise avec la peinture sur écorce et la réalisation d'objets en fibre végétale. Puis elle rejoint l'ile de Melville. Coll : NGA

SUSIE BOOTJA BOOTJA NAPANGARDI

Susie Bootja Bootja Napangardi communauté de Balgo – Kimberley Susie (vers 1935 – 2003) était une artiste majeure de la communauté de Balgo. Elle était marié à un autre artiste célèbre, Mick Gill Tjakamarra. Cette toile reflète le style des artistes de cette communauté, marqué par les teintes chaudes comme le rouge, le jaune et le orange et qui viennent parfois se mêler aux bleus voir au vert. Collections : National Gallery of Victoria, Melbourne Queensland Art Gallery, Brisbane Art Gallery of New South Wales, Sydney Aboriginal Art Museum, Utrecht (Pays Bas) Flinders University Art Museum, Adelaide Holmes a Court, Perth Hank ebes, Sydney Morven estate