Lorna Ward Napanangka

Lorna Napanangka (Lorna Ward) Ethnie Luritja / Pintupi – communauté de Kintore Lorna est née vers 1961. Elle est la fille du célèbre Timmy Payungka Tjapangati. Son second mari (le premier est décédé) est Billy Ward Tjupurrula, d’où son surnom Ward qui évite la confusion avec Lorna Brown Napanangka. Elle commence à peindre en 1996 avec les autres femmes pintupis. Son style très précis, le plus souvent des petits points blancs formant comme de courtes lignes droites sur un fond noir peints avec une grande minutie. Ce thème évoque les Ancêtres Femmes à Marrapinti confectionnant les bâtonnets que les initiés se mettent parfois à travers la cloison nasale. Elle a eu droit à plusieurs expositions personnelles dans de prestigieuses galeries et on peut la considérer comme l’une des chef de file de sa génération. Malade, chaque toile demande à Lorna beaucoup de concentration et de temps. Coll : AGNSW, FU, NGA, Aboriginal Art Museum (Hollande)

LORRAINE GRANITES NUNGURRAYI

Lorraine Nungarrayi Granites est née à Willowra, une petite communauté au nord de Yuendumu. Elle a vécu longtemps à Yuendumu, une communauté autochtone éloignée située à 290 km au nord-ouest d'Alice Springs dans le cœur de l’Australie et s’y est investie dans de nombreuses activités sociales et culturelles. Elle est mariée à Rex Japanangka Granites, un homme à la grande culture. Elle débute sa carrière artistique en 1987, en s’inspirant de nombreux thèmes sur lesquels elle a des droits comme le Rêve de Perruche (Ngatjirri Jukurrpa), Karnta Jukurrpa (Rêve de Femmes), ou Witi Jukurrpa (Rêve du Pole / Bâton Cérémoniel. Bien que jouant un rôle important dans les rituels, autant que dans la préservation et la diffusion de sa culture, elle est aussi l’un des piliers de l’église baptiste. Mais elle passe aussi beaucoup de temps à étudier (son mari, Rex serait anthropologue). Mais elle aime aussi aller collecter de la nourriture traditionnelle et chasser.

LOTTIE ROBERTSON NAPANGARDI

Lottie Robertson Napangardi Groupe Warlpiri – Yuendumu Lottie est née vers 1961 ou vers 1948 ! La National Gallery of Victoria possède dans sa collection quelques batiks sur soie réalisés en 1986. On est ici très tôt après l'émergence du mouvement artistique en Australie Centrale. Ses peintures représentent souvent un « wardapi Jukurrpa » (un Goanna ou Varan). Ce Jukurrpa spectaculaire voyage entre Purturlu (Mont Theo), à environ 150 km au nord-nord-ouest de Yuendumu, et Yarripilangu (Newhaven), à environ 100 km au sud-ouest de Yuendumu. Le Rêve qui se déroule à Yarripilangu appartient aux femmes Napaljarri/Nungarrayi et aux hommes Japaljarri/Jungarrayi. La partie du Jukurrpa qui se déroule à Purturlu appartient aux femmes Napanangka/Napangardi et aux hommes Japanangka/Japangardi. Ce Jukurrpa raconte l'histoire d'un homme Japangardi nommé Wamaru qui vivait à Jarrardajarrayi, une région proche de Purturlu. Cet homme Japangardi vivait à Jarrardajrayi, près d'un bassin appelé Juntangkalpa. Il se rendit au sud de Yarripilangu et aborda un groupe de « karnta » (femmes) assises en cercle. Il voulait courtiser une femme Nungarrayi nommée Yurlkurinyi, dont la peau ne lui convenait pas. Selon la loi tribale, cette femme était sa belle-mère et leur relation était taboue. L'homme Japangardi courtisa la femme Nungarrayi et ils gravirent la colline de Yarripilangu où ils firent l'amour. La terre se transforma en « ngunjungunju » (ocre blanche) et l'homme se transforma, ainsi que toutes les « karnta » (femmes), en « wardapi » (goannas). L'homme Japangardi ramena finalement la femme Nungarrayi à Purturlu, même si leur peau ne lui convenait pas. L'ocre blanche se trouve encore au sommet de la colline de Yarripilangu et est utilisée aujourd'hui pour la magie amoureuse et les décorations cérémonielles. On peut également y voir la silhouette d'un goanna entrer dans une grotte. De magnifiques sources d'eau souterraine se trouvent sur le versant est de la colline de Yarripilangu. Plusieurs Jukurrpa importants, associés aux cérémonies d'initiation masculine, traversent Yarripilangu : le « karnta Jukurrpa » (Rêve des femmes), le « ngalyipi Jukurrpa » (Rêve de la liane- serpent [Tinospora smilacina]), le « wati-jarra Jukurrpa » (Rêve des deux hommes) et le « witi Jukurrpa » (Rêve du poteau cérémoniel). collections : National Gallery of Victoria

LOUISE McMillian

Louise McMillan groupe Arrente (Aranda) – Santa Teresa / Alice Springs – Désert Central estim : 450 / 550 € reserve : 400 € Louise McMillan est une femme Arrernte de la communauté de Ltyentye Apurte (plus connue sous le nom de Santa Teresa) dans le centre de l’Australie, à environ 80 km au sud-est d’Alice Springs. Sa sœur cadette est Rosina McMillan, qui est également artiste, et elles s'assoient souvent ensemble pour peindre. Louise a hérité une technique très sure de dépose des points et un travail très soigné et riche des artistes de Santa Teresa. Louise peint souvent le motif de « médecine du bush » ou de fleurs du bush, représentant les plantes médicinales du bush. Elle peint également une friandise sucrée du bush appelée Sugarbag, qui est le miel produit par les abeilles indigènes sans dard. Sugarbag possède également des vertus médicinales, similaires au miel de Manuka. Sa répétition de traits, de points et de motifs crée une impression de profondeur et de mouvement sur la toile.

LOUISE NUMINA

LOUISE NUMINA Elle est née vers 1976, dans la région de Stirling Station, une station-cattle située près de Ti Tree, à environ 190 km au nord d’Alice Springs. Elle est l’une des six sœurs (et a également trois frères) de la famille Numina, toutes œuvrant dans le domaine de la peinture. Après des études primaires à Stirling Station, elle a poursuivi à Yirara College à Alice Springs, puis s’est installée à Darwin en 1995. Elle a par ailleurs suivi un diplôme en beaux-arts à la Northern Territory University (NTU) et étudié au Nungalinya College de Darwin. Son initiation à la peinture remonte à 1981, sous l’enseignement de ses tantes, notamment Gloria Petyarre et Kathleen Petyarre, elles-mêmes artistes très célèbres. Louise Numina puise ses motifs et récits dans les savoirs traditionnels de son peuple, en lien étroit avec la terre désertique, les plantes médicinales (bush medicine), la collecte des aliments du bush (bush tucker) et les cérémonies féminines de sa communauté. Un thème majeur de son œuvre est celui des feuilles de « bush medicine », notamment celles du kurrajong : elle représente visuellement le processus de collecte, de cuisson, d’application de ces feuilles traditionnelles pour soigner plaies, maladies ou maux. Elle explique elle-même : « It’s aboriginal way. We sit down together and paint. It’s how we keep our culture strong. We sit with our aunties and we learn our storylines. We learn about bush medicine, the plants, how to make it and how to use it. » Par ailleurs, ses œuvres reflètent la dimension rituelle et symbolique des récits de la création, des cycles de vie de la végétation et des liens entre les êtres humains, les plantes et la terre. Le geste de peindre est ainsi à la fois esthétique et acte de transmission du savoir. Le style de Louise Numina s’inscrit dans le mouvement contemporain de l’art aborigène du désert central : une tradition qui mêle abstraction, motifs répétés, couleurs vives et symbolisme puissant. Ses compositions sont caractérisées par : des formes fluides ou des feuilles stylisées, souvent superposées, qui créent un effet de mouvement et de profondeur, une palette aux tons chauds (jaunes, oranges, ocres) qui évoquent la végétation, la terre et la lumière désertique et une technique de trait et de recouvrement qui fait écho à l’idée de la régénération naturelle, de la croissance du bush et de la transmission culturelle. Son style, tout en s’inscrivant dans la lignée de ses tantes et de la tradition Utopia, se distingue par une modulation personnelle du motif : majorité de feuilles de différentes tailles, un jeu de couleurs plus intense, une interprétation contemporaine des récits sacrés. Par exemple, elle dispose souvent des éléments plus grands et des motifs plus dominants que sa tante Gloria. En puisant dans les récits ancestraux, en les traduisant par un style vibrant, maîtrisé et visuellement puissant, elle parvient à créer des œuvres qui parlent à la fois de culture, de paysage et d’esthétique moderne. Son succès repose sur cette parfaite articulation entre la force symbolique de son héritage et l’exigence visuelle de son art.

Lucky Morton Kngwarreye

Groupe Alyawarre – Communauté d’Utopia – Désert central La famille Morton est une famille d’artistes parmi les plus intéressantes d’Utopia. La production de Lucky (née vers 1949/1950) comme de sa mère Mary montre une diversité assez incroyable. Si cette série est figurative, Lucky peut aussi s’inspirer des peintures corporelles, des graines et de l’environnement. Depuis quelques années elle travail le fond de ses toiles et vient jouait avec les transparences en recouvrant le fond de lignes très fines inspirées des peintures corporelles et des plantes. Collections : National Gallery of Australia, Canberra Powerhouse Museum, Sydney Queensland art Gallery, Brisbane Holmes a Court Coll, Perth

M. JACK

M. JACK M. Jack était un artiste pitjantjatjara de renom à Ernabella Arts, où il travaillait entre les ateliers de peinture et de céramique. Il était également pasteur de la communauté. Il vivait entre son territoire d'origine, un lieu nommé Racecourse, et la communauté d'Ernabella (Pukatja). « Je suis né à Mimili en 1951. J'étais encore un bébé lorsque j'ai déménagé à Kenmore avec mes parents. Mon père travaillait pour des Blancs, creusant des puits et faisant toutes sortes d'autres travaux. Je suis resté à Kenmore jusqu'à l'âge adulte. Ensuite, je suis parti pour Ernabella pour me marier. Je suis pasteur depuis plus de vingt ans. J'ai beaucoup voyagé, partout, en Australie-Occidentale, dans le Territoire du Nord, travaillant pour l'Église. Parler et chanter, inma. Je connais encore les tjukurpa traditionnels. Ce sont de belles histoires pour les Anangu. Elles montrent comment prendre soin des autres. » Il était réputé pour ses formes saisissantes, façonnées à la main, qui témoignent de son pays, de ses lois et de sa foi. Son œuvre représentait les rêves du maku (larve de witchetty), des tjala (fourmis à miel), de l'ili (figuier sauvage), du kaltu kaltu (graine de brousse réduite en farine pour confectionner une sorte de pain de brousse, et qui était aussi le nom du père de M. Jack) et du ngata (baie de brousse), ainsi que des récits bibliques de Moïse et d'Abraham. Nourri par sa connaissance des contes traditionnels et de la Bible, son travail établissait souvent des liens entre les deux. Fait intéressant, il employait le même langage visuel et la même iconographie pour représenter les deux thèmes. En 2016, M. Jack a participé à la Biennale australienne de la céramique, sous le commissariat de Glenn Barkley. Dans le catalogue, Barkley décrivait l'œuvre de M. Jack comme célébrant « le potentiel talismanique de l'argile ». En 2017, M. Jack a continué à développer sa pratique de la céramique, exposant ses œuvres à la galerie Alcaston, au centre d'art Araluen, à la galerie Sturt et à Harvey Arts (États-Unis). Il a également été finaliste du prix Muswellbrook de la céramique en 2017. Les œuvres de M. Jack figurent dans les collections du Musée national d'Australie, d'ArtBank, de l'Université d'Australie-Occidentale, du Royal Perth Hospital et de l'ambassade d'Australie à Zagreb. En 2017, M. Jack a participé à l'exposition « Clay Stories : Contemporary Indigenous ceramics from remote Australia » à la JamFactory, présentée par la galerie Sabbia de Sydney dans le cadre de Tarnanthi : Festival d'art contemporain aborigène et insulaire du détroit de Torres, qui a ensuite été présentée dans des galeries régionales. En 2018 et 2019, M. Jack a été finaliste du Prix national d'art aborigène et insulaire du détroit de Torres (The Telstras). En 2020, M. Jack a présenté sa première exposition personnelle de céramiques à la galerie Alcaston de Melbourne.

Mabel Juli

MABEL JULI (Ethnie Gija – née vers 1933/34) Mabel Juli est née à Five Mile au début des années 1930. Alors qu’elle est encore un bébé, sa famille migre vers la ferme de Springvale, sur les terres de sa mère. Elle va travailler dés son jeune âge dan cette ferme puis dans celles de Bedford Downs et Bow River. C’est dans les années 1980 qu’elle débute sa carrière artistique à Turkey Creek. Elle est alors l’une des premières femmes artistes et s’illustre ainsi auprès de Queenie McKenzie et Madigan Thomas, 2 autres femmes de sa génération. Désormais Mabel est hautement respectée à Turkey Creek (Warmun) dont elle est l’une des doyennes. Elle joue un rôle important dans les cérémonies comme danseuse et chanteuse. Ses œuvres sont en général assez classiques, constituées de formes en dômes qui représentent des collines en perspective et des lignes qui symbolisent des routes ou des rivières (le plus souvent elle décrit ainsi son Pays, Darrajayn, aujourd’hui largement inclus dans les terres de la ferme de Springvale). A la fin des années 1990 ses peintures sur le thème du Rêve de Lune, d’un aspect beaucoup plus contemporain et aux contrastes forts entre du blanc et des ocres foncées ont connu un succès énorme. Ses œuvres font partie d’importantes collections privées et publiques : Artbank (Sydney), Edith Cowan University Coll (Perth), Kerry Stockes, Berndt Museum, Northern Territort University Coll, National Australia Bank,…

Madelaine Dixon Napangardi

Madelaine Dixon Napangardi Groupe warlpiri – Yuendumu née en 1973. Elle s’inspire essentiellement des éléments associés au site de Mina Mina. Le Mina Mina Jukurrpa raconte l’histoire d’un groupe de femmes ancestrales, les « karnta », qui voyageaient d’ouest en est. Au temps du rêve, ces femmes ancestrales dansaient à Mina Mina et des « karlangu » (bâtons à fouir) sortaient du sol. Elles les ramassaient et commençaient leur voyage vers l’est. Elles portaient leurs bâtons à fouir sur leurs épaules et étaient ornées de plumes blanches, de colliers faits de graines de « yinirnti » et de « majardi » (jupes en cordelettes de cheveux). Les « Majardi » sont constitués d'une ceinture en fil de cheveux avec des brins de fil de cheveux qui pendent.

MADELINE ABBOTT NAPANGARDI

Madeline Napangardi Abbott J'aime peindre. J'ai grandi à Yuendamu, Nyirripi (du côté de ma mère) et à Papunya et Mt Liebig (du côté de mon père). Je suis Warlpiri et Luritja. J'ai été scolarisée à Papunya, Mt Liebig et au lycée d'Alice Springs à Trager Park. J'ai beaucoup de frères et sœurs, du côté de ma mère comme de mon père. J'ai travaillé dans l'ancienne boutique de Nyirripi. J'ai appris à peindre à Nyirripi avec ma tante, la sœur de ma mère, en utilisant des bâtons musicaux et des coolamons. Je la regardais et je lui demandais si je pouvais en faire un. J'ai commencé avec des bâtons musicaux et des coolamons. Ensuite, je regardais ma mère peindre et je m'y suis mise aussi. J'ai appris de mes tantes et de ma mère, et maintenant ma fille Sherise peint également. Nous avons toutes appris de ma mère, ainsi que de mes sœurs Martina et Tania. Nous avons la même mère, mais des pères différents. Je peignais déjà lorsque j'avais deux enfants – je vivais alors avec ma mère à Alice Springs et nous peignions ensemble. Je n'avais que deux petits à cette époque. Mes rêves sont liés aux femmes et aux points d'eau. L'endroit est Kaltinga, près du mont Liebig. Mon Jukurrpa (rêve) s'étend du nord au sud. Mon arrière-grand-père paternel (rêve) est un point d'eau, une mare rocheuse. À l'ouest, au nord du mont Liebig. Mon père y est né. Sandy Opal Japanangka Abbott. Mon grand-père voyageait du nord au sud. Ma grand-mère était enceinte, mon père y est né. Le Jukurrpa (rêve) parle d'un voyage vers Kaltinga, d'un voyage vers l'eau. La larve de witchetty fait aussi partie de mon Jukurrpa (rêve), ainsi que le serpent arc-en-ciel. La femme creusait, attrapait une larve de witchetty et la mettait dehors ; l'une d'elles se transforma en serpent arc-en-ciel. La femme se retourna et vit que la larve de witchetty était devenue le serpent arc-en-ciel. Mon mari est originaire d'ici, Yuelamu. Il s'appelle Samual Jampijinpa Tilmouth. Il est Anmatyerr et Warlpiri. La famille Abbott s'est arrêtée au point d'eau de Wallace. Le Jukurrpa (rêve) du spinifex vient du côté de ma mère. Le prunier sauvage aussi, du côté de ma mère, est le Jukurrpa (rêve) de Pikili, et de l'autre côté, celui de Nyirripi. La pomme de terre sauvage vient également du côté de ma mère. Maman me l'a montrée. Elle m'en a parlé et je l'ai peinte quand j'apprenais à peindre chez elle à Alice Springs. Je peux aussi faire le Jukurrpa (rêve) du bananier sauvage. J'ai cinq enfants et cinq enfants adoptés, six petits-enfants et six arrière-petits-enfants. J'aime peindre parce que j'aime peindre notre Jukurrpa (rêve). J'aime peindre les traditions de mes deux familles. Ainsi, mes enfants peuvent apprendre de moi. C'est vraiment important qu'ils connaissent aussi le Jukurrpa (rêve).

Madigan Thomas

MADIGAN THOMAS (Ethnie Gija – né vers 1927) Madigan Thomas est l’une des plus célèbres femmes artistes de la communauté de Turkey Creek dans l’Est du Kimberley. Elle a été l’une des premières femmes à se mettre à peindre dans le milieu des années 1980 et s’illustre ainsi auprès des femmes de la même génération comme Queenie McKenzie et Mabel Juli. Madigan a toujours travaillé. Son mari Sandy a été gardien de troupeau dans diffèrentes fermes du Kimberley. Elle a tenu à ce que ses enfants reçoivent une éducation auprès des blancs, à Wyndham. L’une de ses filles sera d’ailleurs institutrice pendant un moment avant de prendre des responsabilités dans la gestion de la communauté de Turkey creek. Une autre de ses filles est une artiste accomplie : Shirley Purdie. Madigan partage son temps entre Turkey Creek et « son » Pays : Violet Valley. Une partie de son travail est vraiment typique de Turkey Creek et constituée de perspectives mêlé de vues aériennes : un ensemble de lignes plus ou moins épaisses qui symbolisent les routes, les rivières,…et de formes triangulaires ou en dômes figurant des collines et montagnes… . Mais dans ses œuvres plus récentes elle a exploré de nouvelles voies en peignant des œuvres paraissant plus contemporaines, plus abstraites et parfois assez proche dans les formes de ce qu’aurait pu produire un Rover Thomas ou un Freddie Timms. Les teintes sont différentes par contre. Madigan utilise par exemple du rose, un blanc gris, des gris violets,…et peut laisser apparaître des motifs figuratifs comme des représentations humaines ou des représentations d’Ancêtres du Temps du Rêve. De même Madigan s’est lancée dans la gravure en 1995/1997 et ses premières gravures sont centrées sur des thèmes très figuratifs comme les cacatoes,… En 1994, Madigan est finaliste du prix le plus important décerné à un artiste aborigène : Le National Aboriginal Art Award dont la sélection est regroupée au Museum and Art Galleries of the Northern Territory à Darwin. Une de ses œuvres a été acquise par la National Gallery of Victoria à Melbourne et Madigan participe régulièrement a des expositions de groupe dans des lieux prestigieux aux 4 coins du monde. Collections: National Gallery of Victoria, Art Gallery of Western Australia, Northern University Art Coll, Edith Cowan University Coll, Kerry Stockes,…

MAIME BUTLER

Maime Butler est une artiste Ngaanyatjarra. La toile se réfère ici à un épisode du Temps du Rêve. À l'époque, lorsque le groupe Dinde Sauvage vivait dans cette région, il n'avait pas de feu. Tout le monde frissonnait en hiver, Un jeune homme se tenait au sommet des collines à Warutjarra et tendait les mains dans toutes les directions pour voir s'il pouvait sentir de la chaleur. Un jour, il ressentit de la chaleur venant du nord, il s'envola dans cette direction en espérant trouver la source de la chaleur pour la ramener à son peuple. Il est allé jusqu'à un endroit au nord de Tjukurla où il a vu des gens autour d'un feu. Il vola le feu mais il était poursuivi et il a été incapable de retourner à Blackstone. Il a dû continuer à voler. Ses poursuivants l'ont poursuivi jusqu'à la grande baie australienne où il a plongé dans la mer pour leur échapper. Elaine a peint la partie des Blackstone Ranges où habitait le jeune homme Dinde qui a volé le feu. Western Australia Museum,

Maisey Campbell Napaltjarri

Maisey campbell Napaltjarri Maisey est née en 1958, près de Haasts Bluff, dans le sud du Désert Central. Comme beaucoup d’Aborigènes, elle a beaucoup voyagé. Il se trouve qu’elle est à Papunya, quand Geoffrey Bradon y est. Geoffrey est le personnage clé qui va être à l’origine du mouvement pictural aborigène dans le désert en 1971. Mais Maisey est trop jeune pour peindre. Elle rejoint ensuite Kintore où elle se marie avec le regretté Barney Campbell Tjakamarra (1928 - 2007). Elle se lance dans la peinture au début des années 1990. L’intérêt de Maisey c’est qu’elle ne semble pas subir beaucoup d’influence au niveau artistique. Elle aurait pu suivre la voie de son mari, un très grand artiste ou des autres femmes pintupi mais elle est plus proche du style des Luritja et Aranda. Elle possède un style affirmé, assez soigné mais le soin qu’elle apporte à ses toiles ne nuit pas au sentiment d’énergie qui s’en dégage. D’ailleurs Maisey peint avec conviction. Plus qu’une artiste, elle est une gardienne de la culture, utilisant sa peinture comme un acte vibrant de mémoire et d'enseignement, afin que les sites, cérémonies et récits des femmes Pintupi continuent de survivre et d’inspirer. Elle exprime parfois son inquiétude devant l'intérêt limité manifesté par la jeune génération pour ses traditions, y compris ses propres enfants, ce qui renforce pour elle l'importance de la préservation visuelle de sa culture. Pour Maisie, peindre est bien plus qu’une démarche artistique?: c’est un acte de préservation. Elle s’engage à documenter et transmettre les sites sacrés et cérémonies traditionnelles en voie d’oubli. Ses œuvres retracent les Rêves / Tjukurrpa liés aux Minyma Inmaku, les cérémonies réservées aux femmes. Elle représente les rochers sacrés (rockholes) situés entre Kintore et Kiwirrkurra—lieux essentiels au maintien du lien spirituel et physique de sa communauté avec la terre . Elle est imaginative dans ses choix de couleurs, explorant différentes palettes pour créer des effets visuels puissants, sans jamais compromettre l’intégrité culturelle de ses récits Elle peint aussi le pays paternel, notamment un lieu appelé Warmarrungle, près de Kaarku.

Maisie Granites Napangardi

Maisie napangardi Granites Lajamanu Née vers 1930 Coll : Art Gallery of South Australia

MAISIE WARD NUNGURRAYI

Maisie Ward Maisie Ward Nungurrayi est née à Papunya en 1975. Sa mère était une femme Luritja originaire de Papunya et son père, le Dr George Ward Tjapaltjarri, était un artiste renommé et un Ngangkari (guérisseur traditionnel). Encore jeune, Maisie Ward Nungurrayi a déménagé avec sa famille à Kintore, où elle a fait sa scolarité. Maisie Ward Nungurrayi était l'aînée de quatre enfants, et sa mère est décédée lorsqu'elle avait 16 ans. Maisie disait de son père, aujourd'hui disparu : « Il est infirme et presque aveugle, mais il parle encore et il sait qui arrive, même s'il ne peut pas les voir. » En tant que Ngangkari, un guérisseur traditionnel, « il voyage partout la nuit ». Il dit : « J'étais là, même dans ton sommeil. » Il a commencé à peindre après la mort de ma mère, à Alice Springs. « Mon père m'a dit de peindre, de représenter son pays. » Il m'a enseigné le ngangkari, m'a transmis une partie de ce savoir, et on s'y attarde le soir. J'ai soigné beaucoup de gens. Maisie Ward Nungurrayi a grandi auprès de ses parents et de sa grand-mère qui lui racontaient les histoires de leur pays. Elle a commencé à peindre à Warakurna lors de visites chez sa tante Pulpurra Davies, « la sœur cadette de mon père ». Plus tard, de retour à Kintore, Maisie a commencé à peindre lors de voyages à Alice Springs. « À Kintore, on ne peint pas, les jeunes n'ont pas le droit de peindre – seulement les personnes âgées. » Après le récent décès de son père, Maisie s'est installée à Haasts Bluff, où vit sa famille. Elle peint de façon intermittente avec Ikuntji Artists depuis 2014. Sa grand-mère, Tanara Napanangka, sœur du peintre Anmanari Nolan, lui a transmis le Tjukurrpa du pays Kulkuta, d'où elle est originaire. Maisie Ward Nungurrayi peint « des histoires du pays de sa mère – Kulkuta, près de Tjukurla – et du Tingari, du pays de son père – Junti – je peux les peindre. Des chants, je les connais. J'ai le Chant, une culture très riche là-bas. Une culture riche pour tous, à Kiwirrkura – pas à Kiwirrkura même, mais en pleine brousse. Beaucoup de femmes s'y sont retrouvées pour une grande rencontre culturelle, il y a quelques années (peut-être en 2012).» « Nous avons beaucoup voyagé de Kintore à Docker River. » J’ai rendu visite à ma famille, la famille de mon père, un peu partout : à Warburton, à Punmu, à Well 33. Maisie Ward Nungurrayi est mariée à Patrick Donovan Jangala Brown ; elle a un fils et un petit-fils. Maisie Ward Nungurrayi est liée à certaines des figures majeures des débuts du mouvement artistique de Papunya. Ses frères aînés, George Ward Tjungurrayi, Yala Yala Gibbs et Willy Tjungurrayi, ont été parmi les premiers artistes à peindre pour la coopérative artistique Papunya Tula au début des années 1970.

MALAWAN MARIKA

Mawalan Marika (vers 1908-1967), chef de cérémonie, activiste politique et artiste, était le chef du clan Rirratjingu, en Terre d'Arnhem Orientale, dans la région de Yirrkala. C’est là qu’une mission voit le jour au milieu des années 1930. La mission attire les non Aborigènes et Mawalan prend l’habitude de jouer les intermédiaires entre eux et les Aborigènes. Ces contacts seront utiles plus tard quand, au sein de la mission, et aux contacts d’anthropologues, les initiés sont poussés à peindre sur écorce, à la fois pour conserver les traditions, les faire connaître, notament au travers des acquisitions par les musées. À la fin des années 1940, il contribue ainsi à la réalisation d’un bel ensemble de dessins au crayon (365 en tout ) réalisés pour les anthropologues Ronald et Catherine Berndt et a peint de grandes œuvres sur écorce pour l’ Art Gallery of New South Wales. Il contribue aux paneaux de l'église méthodiste de Yirrkala. Mawalan a également utilisé la peinture de façon inovante, mettant en scène des événements de sa vie comme sa visite Sydney, en 1961, où il est invité pour l’inauguration d’une exposition. C’est tout une série de peintures qui voit le jour et montrant sa vision de la ville mais avec une vision aborigène, des motifs traditionnels. Il n’est pas seulement connu comme un des artistes importants du nord de l’Australie mais aussi pour son influence et pour avoir été l’un des contributeurs de la pétition, rélaisée sur écorce, mélant ainsi la tradition à la politique, qui vise à obtenir des droits fonciers pour les Aborigènes. C’est un événement imprtant et très connu dans l’histoire récente de l’Australie. Ses œuvres figurent dans de nombreuses collections prestigieuses et cette écorce rappelle celle figurant dans les collections de l’Université de charlottesville (Kluge Ruhe collection

Malawan Marika 2

Mawalan est né à Port Bradshaw le 19 décembre 1957. Il est le fils aîné de l'artiste très célèbre Wandjuk Marika et le neveu de Banduk Marika. Son nom vient du mawalan, le Bâton à Fouir, utilisé au Temps du Rêve par les Ancêtres Djang’kawu. Comme les autres artistes de sa famille, Mawalan Marika crée des peintures sur écorce d’eucalyptus, qu'il produit principalement jusqu'à la fin des années 1980, date après laquelle il ne peint plus que par intermittence. Il a toutefois créé des peintures pour l'exposition itinérante « Saltwater » (1999-2000) organisée par le centre d’art de Yirrkala et ensuite été acquises par le Musée national de la marine de Sydney. Il s’est aussi beaucoup investit dans la vie communautaire et joue un rôle important dans la vie cérémonielle. Coll : Kluge-Rhune, MAGNT, AGNSW, NGA, NMA

MALCOM MALONEY JAGAMARRA

Malcolm Maloney Jagamarra Malcolm est métis, fils de Minnie Napanangka, une femme Warlpiri et Gerry Maloney, un écuyer irlandais. Il a vécu sa jeunesse de façon traditionnelle. Malheureusement, dans le cadre du «Programme d'assimilation autochtone», de nombreux les enfants métis ont été enlevés de force à leur famille et placés dans un milieu «blanc» pour être assimilés. À l'âge de six ans Malcolm est enlevé et emmené à Adélaïde où il passe les dix-huit années suivantes de sa vie. En 1975, il débute sa carrière de footballeur professionnel dans le nord d'Adélaïde. En 1978, Malcolm retourne dans le désert et retrouve finalement sa famille. En 1983, Malcolm est initié. On lui enseigne alors les chants secrets, les danses et les histoires de son groupe. En 1985, Malcolm fait ses premières tentatives artistiques. Après ce qu'il décrit comme un «moment de désespoir» son oncle Willie Reilly Japanangka le prend sous son aile. Willie Reilly a été l'une des premières personnes à commencer à peindre dans la communauté de Willowra. Du fait de son éducation à la fois traditionnelle et occidentale, Malcolm va explorer de nouvelles voies, notamment en utilisant l’huile plutôt que l’acrylique et va donner des formes particulières à sa peinture. Peu à peu il s’impose comme un artiste important. Il réalise de nombreuses résidences pour des galeries et à le droit à une large couverture médiatique. Il travaille pour des logos, des événements nationaux. Suite à des problèmes de santé il met fin à sa carrière. Collections : Charles Sturt University. Macquarie University. The Kelton Foundation. Australian Embassy, Art Gallery of New South Wales. Professor Fishe Collection. Berkeley Editions.

Mantua James Nangala

Mantua James Nangala (c. 1957 - ) Mantua est née vers 1959. Vivant dans le bush de façon traditionnelle et nomade, sa famille prend contact avec la civilisation occidentale quand une patrouille amène sa famille à Papunya. Nous sommes alors en 1963. Les membres de sa famille comptent un grand nombre d’artistes célèbres dont son père Anatjari Tjampitjinpa ou son frère Ray James Tjangala ou Yinarupa Nangala. Elle vit aujourd’hui à Kiwirrkura, l’une des communautés les plus isolées. La plupart de ses toiles s’inspirent des Cycles Tingari associés aux sites de Tjulna, Wala Wala ou Yanula.

MANYITJANU LENNON

Manyitjanu Lennon peint souvent le pays de sa mère à l’ouest de Kaltjiti et au sud de Watarru, dans le sud de l’Australie. C’est une peinture décrivant le site de Mamungari’nya. Comme le décrit Manyitjanu: «Mamungari’nya est très loin. Il se trouve de l'autre côté des dunes de sable, au-delà de Tipilnga, un endroit où poussent de nombreux arbres blancs (des gommiers). C'est l'endroit où les femmes sont venues et ont été transformées en ces magnifiques arbres que sont les gommiers, sur la dune de sable au sud de Watarru - c'est une histoire de tjukurpa. C’est donc à Mamungari’nya que poussent beaucoup de jeunes gaules et de buissons d’émeu. C’est un site appartenant aux femmes. ’ Manyitjanu Lennon est née le 9 décembre 1940. Elle est originaire des terres d'Anangu Pitjantjatjara Yankunytjatjara en Australie centrale et méridionale. Elle possède de vastes connaissances tribales. Manyitjanu vit aujourd'hui dans la communauté de Kaltjiti, également connue sous le nom de Fregon. Comme beaucoup d’Aborigènes de cette génération, Manyitjanu est née et a grandi dans le désert. Elle menait une vie relativement traditionnelle, apprenait sa culture et ses coutumes et savait survivre dans des conditions difficiles. Finalement, sa famille s'est installée dans une communauté aborigène sur les terres traditionnelles de son groupe, Quand elle était enfant, ses tantes l’emmenaient de Watarru à Ernabella où elle a appris à confectionner de nombreux objets d’artisanat, tels que la confection de mocassins et de coussins à partir de peaux de kangourou, la teinture de batik et la sculpture sur bois. Elle s'est mariée et a déménagé à Fregon lors de la création de cette commauntéen 1961. Elle a été impliquée dans le chœur de Fregon : beaucoup de communautés aborigènes de cette région ont des chorales et aime s'investir dans la vie sociale et économique à Fregon. Elle continue à réaliser des sculptures en fibre ou en bois et connait un certain succès en tant que peintre.

MARCEENA JACK

Marceena Jack Marceena a débuté son apprentissage de la céramique à l'école d'Ernabella, dans le cadre du programme de l'école de poterie Pukatja. Après le lycée, elle a rejoint le centre d'art. Son grand-père, Rupert Jack, a présidé Ernabella Arts en 2015, et sa mère, Yaritji Jack, travaille également à l'atelier de céramique. Marceena est une artiste céramiste et peintre émergente. Début 2017, elle a piloté la création d'un mur de carreaux de 9 mètres pour le site d'Uluru (Ayers Rock), récemment rénové. Vingt-cinq autres femmes d'Ernabella ont collaboré avec elle à la création de plus de 485 carreaux, inspirés de son motif « tjanpi ». Marceena fait également partie des jeunes femmes d'Ernabella qui développent leurs compétences en tournage. Elle a animé plusieurs ateliers pour transmettre ce savoir-faire à des jeunes filles scolarisées. En 2019, Marceena, accompagnée de deux autres jeunes femmes d'Ernabella, a participé à la résidence d'artistes JamFactory, proposant des ateliers de travail des métaux et de céramique dans le cadre du festival Tarnarthi. Les bijoux en céramique créés ont été exposés à Wanapari, alignés les uns après les autres, aux côtés de peintures d'artistes confirmées d'Ernabella Arts.

MARGARET BROWN NANGALA

Margaret Brown Margaret Brown Nangala est née à Papunya en 1968 et est originaire de la communauté de Kiwirrkurra, située dans le désert occidental d'Australie centrale. Elle a collaboré avec plusieurs galeries, mais travaille en étroite collaboration avec Ikuntji Artists depuis quelques années. Elle se rend régulièrement à Haasts Bluff depuis de nombreuses années. Margaret est la nièce d'Alice Nampitjinpa Dixon, du côté de son père. Elle se souvient de ses promenades avec Alice à Haasts Bluff lorsqu'elle était plus jeune. Margaret se souvient d'être venue admirer Alice et son groupe en train de peindre. « J'ai été touchée par la beauté des peintures d'Alice. C'est alors que j'ai commencé à peindre. » Dans ses œuvres, Margaret représente généralement des cérémonies féminines ; cependant, elle illustre également le Cycle de Tingari, qui relate l'histoire du Temps du Rêve d'un groupe d'êtres ancestraux ayant émergé de la terre lors de la création. Ce cycle est connu sous le nom de Tjukurrpa. Ses œuvres représentant des cérémonies féminines illustrent des sites cérémoniels proches de ses terres natales de Kiwirrkurra. Cette région est réputée pour ses dunes de sable. Les femmes ancestrales Tingari ont traversé ce pays en se rendant à Wilkinkarra.