Kay Rubuntja Napurrula (Kay Willis Napurrula) Groupe Warlpiri – Désert central Kay est née vers 1969 à Willowra. Elle a développé un style bien à elle, constitué de points très fins, déposés minutieusement, en cercle avec juste une teinte sur un fond monochrome, donnant un aspect minimaliste et raffiné. Cela provoque des effets visuels et tout en donnant une atmosphère particulière à ses œuvres, leurs confère un aspect à la fois très contemporain et intemporel. Le cercle est bien entendu l’un des symboles essentiels pour les Aborigènes, représentant notamment un site sacré.
Kelly-Anne Nungarrayi Gibson est née en 1986 à l'hôpital d'Alice Springs, l'établissement le plus proche de Nyirripi, une communauté aborigène isolée située à 450 km d'Alice Springs, dans le Territoire du Nord australien. Après avoir fréquenté l'école locale, elle a intégré Yirara, un internat aborigène d'Alice Springs, où elle a obtenu son diplôme après la 10e année. Depuis 2009, Kathleen peint pour le centre d'art de Yuendumu. Elle utilise des couleurs acryliques vives pour peindre les Jukurrpa, les Rêves de son père, transmis de génération en génération depuis des millénaires. Kelly-Anne utilise une palette libre pour développer une interprétation moderne de sa culture traditionnelle.
Kelly Dixon Kelly est la fille de l'artiste renommé Kumuntjai Nampitjinpa Dixon (décédé) et de Lindsay Tjapaltjarri (décédée). Sa tante maternelle est Inyuwa Nampitjinpa. Kelly est la petite-fille d'Uta Uta Tjangala (le beau-père de Kumuntjai), membre fondateur de Papunya Tula Artists. Uta Uta a joué un rôle essentiel dans la création de Papunya Tula Artists en 1972, où il a peint sans interruption jusqu'à la fin des années 1980. Il a également beaucoup voyagé dans le désert occidental dans les années 1970, avant de s'installer à Muyin, à l'ouest de Walungurru (Kintore), au début des années 1980. Kelly est née à Lambara, à l'ouest de Warumpi (Papunya), en 1970. Elle est venue pour la première fois à Ikuntji (Haasts Bluff) avec ses parents à l'âge de quatre ans. Kelly a principalement grandi à Ikuntji (Haasts Bluff), bien qu'elle ait beaucoup voyagé. Enfant, elle a déménagé avec sa famille entre Yayayi, Warumpi et Ikuntji. À la fin des années 1970, elle vivait avec sa famille à Warumpi. En raison des importantes migrations dans la région, la communauté de Warumpi connaissait des problèmes croissants de violence et d'alcoolisme. Les anciens de la communauté, dont le grand-père de Kelly, Uta Uta, se sont réunis et ont décidé de retourner sur leurs terres à Walungurru. Ce mouvement s'inscrivait dans le cadre de l'exode rural. À 14 ans, Kelly se souvient avoir voyagé de Warumpi à Yayayi, puis à Lambarra, Waruwiya, Watiyawanu, Nubo (à l'ouest du mont Liebig) et enfin de retour à Walungurru avec sa sœur, Kathleen Dixon, et Neil Murray, instituteur et ancien guitariste du groupe de Warumpi. Elle a fréquenté le Yirrara College à Mpwernte (Alice Springs) avant de retourner à Walungurru, puis à Ikuntji, où elle vit depuis. Dans sa jeunesse, elle se rendait également à Sydney avec sa mère et sa nièce du lycée de Kintore pour enseigner les danses traditionnelles féminines aux élèves. Elle se souvient d'avoir appris à danser et à se peindre le corps à des jeunes filles de 18 ans. À 20 ans, elle est partie à Brisbane pour les vacances scolaires avec son professeur, Jeff Malcombe. Elle se souvient d'y avoir fait du shopping et d'avoir pris le train pour Newmarket ; c'était la première fois qu'elle prenait le train. En 2012, elle a commencé à peindre pour Ikuntji Artists, où elle travaille et peint encore aujourd'hui. Kelly peint le Tjukurrpa (Temple du Rêve) de sa grand-mère maternelle, appelé Minjinperri, situé à l'est de Kintore. Kelly travaille maintenant comme animatrice artistique chez Ikuntji Artists. Elle se consacre actuellement à la création de bijoux à partir de graines d'ininti et de noix d'eucalyptus indigènes. Elle passe souvent des heures à peindre délicatement à la main des graines pour en faire des colliers, des bracelets et des boucles d'oreilles. En 2018, Kelly a obtenu un certificat de niveau 1 en arts visuels auprès du Batchelor Institute d'Alice Springs, où elle a appris à concevoir et à imprimer des tissus, aussi bien numériquement qu'à la main. La même année, ses créations ont été présentées au festival Parrtjima, transformées en grandes lanternes pour l'installation « Forest Space ». Dans le cadre de son travail d'animatrice artistique avec Ikuntji Artists, Kelly a beaucoup voyagé, notamment à Sydney, Brisbane, Darwin et Adélaïde.
KELLY DIXON NUNGURRAYI Kelly est née à Lambara, à l'ouest de Papunya, en 1970. Elle est arrivée à Haasts Bluff avec sa mère et son père à l'âge de quatre ans. Kelly a principalement grandi à Haasts Bluff, bien qu'elle ait passé beaucoup de temps à voyager, comme de nombreux aborigènes. Ainsi, quand elle était enfant, elle a déménagé entre Yeyi, Papunya et Haasts Bluff. À la fin des années 70, elle vivait avec sa famille à Papunya. En raison des grandes migrations dans la région, la communauté de Papunya connaissait de plus en plus de problèmes de bagarres et d'alcool – ces soucis diminueront avec l'interdiction de l'alcool dans toutes les communautés aborigènes du Territoire du Nord. Les hommes les plus âgés de la communauté, dont le grand-père de Kelly, Uta Uta Tjangala (un homme important et l'un des créateurs du mouvement artistique) se sont réunis et ont décidé de retourner dans sur leurs terres traditionnelles à Kintore. Avec la réapropriation des terres ce mouvement de retour vers l'Ouest pour les Pintupi s'accentuera entre le milieu des années 70 et le début des années 1980. Kelly est issue d'une famille qui compte de nombreux peintres iùmportants. Sa mère est Alice Nampitjinpa Dixon et son père Lindsay Tjapaltjarri, sa tante Inyuwa Nampitjinpa ou encore son grand père que nous venons d'évoquer. Quand Kelly avait 14 ans, elle se souvient avoir voyagé de Papunya à Yayayi, à Lambarra, Waruwiya, Mt Liebig, Nubo (à l'ouest du mont Liebig) puis à Kintore avec sa sœur, Kathleen Dixon, institutrice et l'ancien guitariste du groupe Warumpi, Neil Murray (Warumpi, un groupe pop avec des Aborigènes et 1 blanc sera parmi les premieres formations musicales dans les communautés à connaître un certain succès). Elle a fréquenté l'école au Yirara College à Alice Springs avant retourner à Kintore, puis à Haasts Bluff, où elle vit depuis. Dans sa jeunesse, elle s’est également rendue à Sydney avec sa mère et sa nièce pour enseigner la danse traditionnelle. Elle se souvient avoir enseigné à des élèves de 18 ans à danser et à peindre leur corps. À l'âge de 20 ans, elle s'est rendue à Brisbane pour les vacances scolaires avec son professeur Jeff Malcombe. Elle se souvient avoir fait ses courses là-bas et avoir pris le train pour Newmarket; la première fois qu'elle avait pris un train. À trente ans, Kelly a commencé à travailler à la garderie d' Haasts Bluff. En 2012, elle a commencé à peindre pour le centre d'art. Kelly s'inspire du Rêve / Tjukurrpa de sa grand-mère maternelle associé au site de Minjinperri, situé à l’est de Kintore. Elle passe beaucoup de temps sur la fabrication de bijoux à partir de graines et de noix de gommiers. Elle passe souvent des heures à peindre délicatement à la main des graines qui deviendront des colliers, des bracelets et des boucles d'oreilles. En 2018, Kelly a obtenu avec succès un diplome en arts visuels au Batchelor Institute d'Alice Springs, où elle a appris à concevoir et à imprimer des tissus, à la fois numériquement et à la main, tout en exposant ses peintures un peu partout en Australie. La même année, les créations de Kelly ont également été présentées au festival Parrtjima, transformées en grandes lanternes dans leur installation «Forest Space». Les peintures de Kelly se concentrent sur «Tali» qui désigne les collines de sable. Les cercles concentriques au centre de ses peintures représentent un point d'eau important et sacré proche de Kiwirrkurra dans le désert occidental. Ce point d’eau est un lieu culturellement important pour Kelly, comme beaucoup de femmes Pintupi, car c’est un lieu où sont célébrées les cérémonies féminines.
Kenny Williams Tjampitjinpa Ethnie Pintupi – Désert central – Ininti Kenny est né vers 1950. Chez lui on trouve essentiellement une série illustrant l’histoire des deux Ancêtres Pythons à Karrilwarra. C’est avec une toile de cette série qu’il remporte en 2000 le National Aboriginal Art Award et devient dès lors l’un des artistes les plus importants de sa génération. Collections : Museum and Art Galleries of the Northern Territory, Art Gallery of New South Wales, Artbank, Sydney,
Kershini Napaljarri Collins est née le 19 juillet 1996 à Alice Springs. Elle vit et peint actuellement à Yuendumu, une communauté aborigène située à 290 km au nord-ouest d'Alice Springs. Quand ses deux parents sont morts, alors qu'elle est encore jeune, elle et ses frères et soeurs sont allés vivre avec Alma Nangala Robertson, sa tante, qui est également artiste. Kershini fréquentait l'école à Yuendumu et peignait parfois au centre d'art pendant ses vacances scolaires. Elle a commencé à peindre régulièrement en 2014. Elle s'inspire essentiellement du Ngatijirri Jukurrpa (Rêve de Perruche) et Marlu Jukurrpa (Rêve de Kangourou). Ces rêves sont situés à Jila (Chilla Well), un site argileux retenant l'eau à l’ouest de Yuendumu. Ces rêves ont été transmis à Kershini par son père et ses tantes. Le site présenté dans ces peintures est souvent Yangarnmpi, au sud de Yuendumu associé au Rêve de Perruche (Ngatijirri). Les «Ngatijirri» sont de petits oiseaux de couleur verte originaires du centre de l’Australie. Ils sont communs dans la région de Yuendumu, en particulier après les pluies d’été. Les hommes chassaient les nids de ‘ngatijirri’, en leur enlevant les œufs et les oiseaux juvéniles, qui sont tous deux considérés comme des mets délicats. Les hommes allaient également à la recherche d’adultes, qu’ils tuaient en balançant des branches, des boomerangs et avec de lourds bâtons. Ce Rêve s’est rendu à Yangarnmpi en provenance de Patirlirri, près de Willowra, à l’est de Yuendumu, puis plus loin à Marngangi, au nord-ouest du mont Dennison et à l’ouest de Yuendumu. Chaque fois que les «Ngatijirri» Ancestraux atterrit, Ils effectuent des cérémonies, chantant et dansant alors qu’ils volent et se perchent dans les arbres. Les sites de ces cérémonies sont décrits dans ce tableau sous forme de cercles concentriques, tandis que les formes en croix représentent les empreintes des oiseaux sur le sol et donnent une indication du grand nombre de 'ngatijirri' que l'on peut trouver près de Yangarnmpi et d'autres sites à proximité à Yuendumu. Après de bonnes pluies, le ngatijirri peut se reproduire plusieurs fois, ce qui entraîne une explosion de la population en peu de temps. Les dépositaires de ce Rêve sont des femmes Napaljarri / Nungarrayi et des hommes Japaljarri / Jungarrayi.
Keturah Zimran Keturah est née à Haasts Bluff en 1978. Elle est la benjamine de Molly Napaltjarri Jugadai et de Smithy Zimran. Du côté de sa mère, ses grands-parents sont Narputta Nangala Jugadia et Timothy Jugadai Tjungurrayi. Narputta était membre fondatrice du groupe Ikuntji Artists et peignait depuis les débuts du mouvement de peinture du désert occidental dans les années 1970. Elle est née à Karrkurutjintja (lac McDonald). Les droits sur ce territoire lui ont été transmis par son père, Talaku Tjampitjinpa, puis par sa mère, Molly, et enfin par Keturah. La grand-mère et la mère de Keturah sont aujourd'hui décédées, et Keturah est la seule fille de cette lignée d'artistes à perpétuer cette histoire à travers ses peintures. Smithy Zimran, le père de Keturah, était le frère cadet de Ronnie Tjampitjinpa et de Yuyuya Nampitjinpa. Il était le plus jeune fils de Minpuru Tjangala, le frère aîné d'Uta Uta Tjangala. Uta Uta était le père de Kumuntjai Nampitjinpa Dixon, artiste ikuntiji aujourd'hui disparu, et l'un des membres fondateurs du mouvement de peinture acrylique à Warumpi (Papunya). Le territoire de Smithy se situe aux alentours de Lampintja, au sud-ouest de Walungurru (Kintore). Smithy est né en 1949 dans le bush, à Pinari, près de Walungurru (Kintore). Enfant, il s'installe à Ikuntji (Haasts Bluff) en 1956 avec ses parents, puis rejoint l'exode Pintupi vers Kintore en 1981. Tout au long de sa vie, Smithy a été un leader et un éducateur important, dirigeant notamment la CANCA (Combined Aboriginal Nations of Central Australia) et contribuant à la déclaration historique de Kalkaringi et à la création d'une unité de dialyse à Kintore. Dans les années 1980 et 1990, Smithy a peint avec le groupe d'artistes Papunya Tula. Il est décédé en 2000. Issue d'une famille d'artistes reconnus, Keturah s'est consacrée sérieusement à la peinture en 2005. Développant un style unique et audacieux, elle acquiert rapidement une renommée nationale et internationale. Son œuvre fait désormais partie de la collection du Parlement et elle a été finaliste de nombreux prix artistiques, dont le prix Vincent Lingiari en 2019. Keturah est mariée à Billy Pareroultja, artiste Ikuntji, et mère de huit jeunes enfants. Voici son histoire, racontée par elle-même : « Je suis née et j’ai grandi ici. J’y vis depuis longtemps, Ikuntji est ma maison. Ma mère est d’ici, mon père de Kintore. Il repose au cimetière près de l’église. Petite, je regardais ma grand-mère et ma mère peindre. C’est en grandissant que j’ai compris que je voulais peindre. J’ai commencé à peindre en 2005, et mon frère peint aussi. Il peint des waru, des rêves de feu de brousse. Je peins les dunes de sable, comme ma mère, ainsi que les sœurs Napaltjarri. J’ai maintenant ma propre famille. J’ai sept enfants, deux petites-filles et deux petits-fils. Mon mari est également peintre. Il peint le pays de son grand-père : le lac Mackay. J’aime peindre ; la peinture m’aide à oublier mes soucis. Je peins tous les jours. Ma grand-mère me disait quand j’étais petite : « Un jour, tu peindras. » » Elle m'a dit de ne pas me tromper, de prendre soin de moi et de persévérer. Quand je regarde mes tableaux, je suis heureuse. Ma mère et moi étions plus proches quand je peignais ; je souhaite pouvoir peindre toujours. À huit ans, nous sommes allés au lac Karrkurrutingtja. Nous avons fait le tour du lac, je me souviens avoir joué dans le sable blanc, puis nous sommes allés nous baigner. Joe Multa et Timmy Jugadai sont venus nous chercher la nuit. Les dunes de sable que je peins représentent l'histoire de ma mère et les rochers, la mienne. Mes tableaux racontent notre histoire. Jeffery est mon autre frère ; il joue dans un groupe et est aussi peintre. Je suis fière de mes frères. À l'origine, nous avons grandi du côté de mon père à Kintore. Puis, à dix ans, nous avons déménagé ici (à Haasts Bluff) et j'ai grandi avec ma grand-mère. Ma mère nous a rejoints en 1985, bien plus tard. À Kintore, j'allais à l'école où mon père travaillait, dans le bureau. C'était un homme d'église. Il était pasteur et prenait soin des gens. Il a déménagé à Alice Springs lorsqu'il est tombé malade. Mon père m'a donné mon prénom, Keturah, tiré de la Bible ; il vient de la Genèse, chapitre 26. C'est le nom de la femme d'Abraham. Ma mère travaillait à la clinique comme agente de santé.
Kim Butler Napurrula (1971 - 2016) Groupe Pintupi – Désert Occidental et terres APY Kim Butler vivait dans la communauté de Tjukurla avec sa mère, Katjarra (Katarra) Butler Napaltjarri, et sa jeune fille. Son père, Anatjarri Tjakamarra (Katarra était sa seconde épouse), était un artiste réputé, et elle a peint aux côtés de sa famille pendant de nombreuses années. Anatjari Tjakamarra et son groupe familial sont parmi les dernières personnes à quitter le désert et une vie purement traditionnelle. Ils commencèrent à marcher vers Papunya en 1966. Kim est décédée tragiquement à un jeune âge le 29 décembre 2016.
Kim Butler Napurrula GROUPE Pintupi / Luritja COMMUNAUTÉ: Tjukurla, WA Kim Butler Napurrula est née le 8 mars 1971 dans le bush près de la communauté de Titjikala dans le désert occidental. Elle est la fille de l'artiste très célèbre Anatjari Tjakamarra, l'un des fondateurs du mouvement artistique. Cette famille a vécu de façon très traditionnelle, sans contact avec le monde blanc jusqu'en 1966. Katarra Napaltjarri, la deuxième épouse d’Anatjari, est la mère de Kim. Kim est décédée tragiquement le 29 décembre 2016.
Kirsty Anne Napanangka Martin-Brown est née à l'hôpital d'Alice Springs, l'établissement le plus proche de Nyirripi, une communauté aborigène isolée située à 450 km au nord-ouest d'Alice Springs, dans le Territoire du Nord australien. Elle est la fille d'Agnes Nampijinpa Brown et la petite-fille de Molly Napurrurla Martin, toutes deux artistes. Elle a un frère et une sœur. Kirsty a été scolarisée à Nyirripi et à Yuendumu, une autre communauté aborigène isolée située à 150 km au sud-est de Nyirripi, avant d'intégrer le Kormilda College, un internat aborigène à Darwin. Après ses études, elle est retournée à Nyirripi où elle a d'abord travaillé à l'épicerie du village, puis à la garderie. Elle a deux enfants. Depuis 2005, Kirsty peint apour le centre d'art aborigène situé à Yuendumu. Kirsty peint son Mina Mina Jukurrpa, le Temps du Rêve, transmis par son père. Ces récits, intimement liés à sa terre, à ses caractéristiques et à la faune et la flore qui la peuplent, se transmettent depuis des millénaires. « J'ai appris à connaître ma culture… Je connais le Temps du Rêve. Je me sens fière et plus proche de ma culture lorsque je peins mon pays.» Kirsty utilise une iconographie traditionnelle et une palette de couleurs libre pour développer une interprétation moderne de sa culture ancestrale.
Kitty Simon Napanangka Groupe Warlpiri - Lajamanu - 1996 Kitty est née vers 1948. Elle commence à peindre à la fin des années 1980, à Yuendumu, puis s’arrête, ou mais un frein à sa carrière, pour s’occuper de sa famille avant de reprendre la brosse après 2008. A partir de 2013 son style change. Elle abandonne le style pointilliste pour des aplats déposés de façon vigoureuse. Les teintes et les contrastes se font plus légers. Elle évoque le plus souvent dans des compositions à l’aspect presque abstrait le site cérémoniel de Mina Mina. Le rêve décrit une histoire dans laquelle des femmes de tous âges chantent et dansent jour et nuit, donnant vie à tout, des nuages, des points d'eau, à la vie végétale et aux animaux. Des soucis de santé ralentisse sa production à partir de 2020.
Kudditji Kngwarreye Kudditji Kngwarreye (vers 1928–2017 - prononcé goo-beh-chi et surnommé Goob) est l’un des artistes aborigènes les plus fascinants de sa génération. Il a vécu les profondes transformations qui ont marqué les communautés aborigènes au XXe siècle : la colonisation, la sédentarisation, puis l’émergence d’un art qui, tout en puisant dans les récits ancestraux, s’est affirmé comme une force majeure de l’art contemporain mondial. Il existe des artistes dont l’œuvre semble émerger non pas d’un simple geste, mais d’un sol, d’une mémoire, d’une terre qui parle à travers eux. Kudditji Kngwarreye est de ceux-là. Né vers 1928 dans la région d’Utopia, au nord-est d’Alice Springs, dans le désert du Territoire du Nord, cet homme fut tour à tour gardien de la loi coutumière, initié, éleveur, enseignant culturel, et enfin peintre — mais un peintre dont le travail bouleverse les frontières entre abstraction contemporaine et traditions millénaires. Kudditji a commencé à peindre tardivement, dans les années 1980, dans le sillage du mouvement artistique d’Utopia, initié notamment par sa sœur (il est dit qu'ils étaient frères et sœurs de sang, pour certains ils ne l'étaient pas), la célèbre Emily Kame Kngwarreye. Pourtant, son parcours et son style ont rapidement pris une voie distincte, marquée par une abstraction lyrique et une palette lumineuse qui lui sont propres. Son œuvre, à la fois radicale et subtile, interroge la frontière entre tradition et modernité, entre mémoire et invention. Gardien du Rêve d'Emeu, il était investi dès sa jeunesse d’un rôle culturel fondamental : celui de gardien de sites sacrés et transmetteur des savoirs ancestraux. Sa vie a été imprégnée du Rêve / Tjukurrpa — ce concept fondateur du monde aborigène que l’on traduit souvent par "Dreaming" ou "Temps du Rêve", mais qui dépasse largement ces traductions. Il s’agit d’un système complexe de lois spirituelles, écologiques et sociales, un ordre cosmologique gravé dans le paysage et incarné par les êtres vivants. Avant même de peindre, Kudditji "lisait" le paysage — non pas en observateur, mais en initié. Il connaissait les lieux de pouvoir, les chemins des ancêtres, les lignes de chant invisibles qui relient les sites sacrés. Ce savoir-là, il ne l’a jamais trahi. Et lorsque, dans les années 1980, il se tourne vers la peinture, ce n’est pas pour illustrer ces récits, mais pour en restituer la résonance cosmique. À ses débuts, Kudditji adopte, comme d'autres artistes d’Utopia, le style pointilliste hérité de l’école de Papunya, en accord avec les conventions iconographiques qui encadrent la représentation des récits sacrés. Mais rapidement, il s’en éloigne. Alors qu'on attend de lui qu’il "peigne comme les autres", il fait un choix audacieux : il abandonne les symboles narratifs, les tracés minutieux, les motifs traditionnels. À leur place, il construit des plans de couleur d’une intensité rare, vastes aplats vibrants, juxtaposés ou fondus les uns dans les autres, dans une tension chromatique proche de l’abstraction lyrique occidentale. Ses toiles deviennent alors des champs de présence. Elles ne racontent pas une histoire, elles incarnent une sensation, une mémoire, un savoir. Les grandes masses colorées évoquent les teintes changeantes du désert à l’aube ou au crépuscule, les ombres portées des collines sacrées, les reflets fugaces sur le sable après la pluie. On y lit parfois une horizontalité implicite, comme une terre vue de loin, de haut, ou du dedans. Les couleurs — rouges profonds, oranges incandescents, bleus célestes, ocres brumeux — sont apposées à la brosse avec une fluidité presque musicale. L’œil y navigue, sans point d’ancrage, dans une vibration subtile qui échappe à l’image pour rejoindre le sentiment. Ce qui distingue Kudditji Kngwarreye des autres artistes aborigènes n’est pas simplement sa technique, mais sa position radicale dans l’histoire de l’art du désert. Il est l’un des très rares à avoir osé une abstraction pure, dépouillée de tout code lisible, et pourtant totalement enracinée dans le Rêve / Tjukurrpa. Il ne cherche ni à séduire ni à expliquer. Il peint dans le silence, pour lui, pour sa terre, pour ses ancêtres. En cela, il s’éloigne même de sa célèbre soeur, Emily Kame Kngwarreye, avec qui il partage un certain esprit de liberté. Là où Emily transforme les motifs rituels en explosions de couleurs, de lignes, de gros points, Kudditji choisit la sobriété, l’introspection. Il ne représente pas les traces du sacré — il les laisse affleurer, dans une lente gestuelle où la toile devient un champ de méditation. Ses œuvres ne sont pas à lire : elles sont à ressentir. Elles échappent à l’iconographie pour rejoindre le pur souffle du désert. Et c’est précisément cette radicalité, cette simplicité traversée de profondeur, qui donne à son art une densité exceptionnelle. Kudditji Kngwarreye est resté longtemps dans l’ombre, peu médiatisé, souvent incompris. Certains galeristes ont tenté de le ramener vers des formes plus "acceptables", plus reconnaissables, mais il a tenu bon. Sa peinture ne cherche pas le marché : elle cherche le chant. Elle est une vision intérieure du paysage, un geste de résonance, une prière colorée adressée à la terre. Kudditji Kngwarreye incarne une forme de modernité dans l’art aborigène. Son œuvre, tout en étant profondément ancrée dans la culture Anmatyerre, dialogue avec les grands courants de l’art contemporain international. Elle pose des questions universelles sur la mémoire, le lieu, l’identité, tout en restant fidèle aux savoirs et aux pratiques de son peuple. Son influence s’étend bien au-delà des frontières de l’Australie. Ses toiles, exposées dans les plus grands musées et galeries du monde, ont contribué à redéfinir la place de l’art aborigène dans le paysage artistique global. Kudditji a montré que la tradition n’est pas un carcan, mais une source inépuisable d’innovation. Kudditji Kngwarreye a laissé une œuvre qui transcende les catégories. Ni tout à fait traditionnel, ni tout à fait contemporain, son art est un pont entre les temps, entre les cultures, entre le visible et l’invisible. Ses toiles ne sont pas seulement des peintures : ce sont des paysages intérieurs, des cartes du rêve, des fragments de mémoire projetés dans l’avenir. En regardant ses œuvres, on perçoit le souffle du désert, le murmure des ancêtres, la lumière crue et tendre qui baigne les terres d’Utopia. Kudditji n’a pas peint des histoires : il a peint l’âme du pays. Kudditji Kngwarreye est décédé en 2017. Mais son œuvre continue de résonner, telle une vibration qui se prolonge dans l’espace. Elle interroge notre rapport à la peinture, à la mémoire, au paysage, au temps. Elle offre un lien rare entre l’abstraction moderne et la spiritualité ancestrale, entre le geste libre et la loi sacrée. En contemplant ses toiles, on ne pénètre pas dans un univers de signes, mais dans un espace de présence, vaste, silencieux, lumineux. Comme si, par-delà les mots, par-delà les styles, le désert lui-même peignait à travers lui. Collections Araluen Art Centre, Alice Springs Hank Ebes Collection, Melbourne Macquarie University, NSW Guilleman and Sordello Collection, France R. M. Barokh Antiques, Los Angeles, USA Mbantua Gallery Permanent Collection, Alice Springs Sarrita King Collection Corrigan Collection, Sydney Luciano Benetton Collection, Venice Gillian & Watson McAllister Collection, Sydney Pat Corrigan Collection, Sydney Jacqui McPhee Collection, Perth Hank Ebes Collection, Melbourne Dalrymple Community Cultural Centre Trust Collection, Charters Towers QLD Fondation Burkhardt-Felder Arts et Culture, Motiers, Switzerland Artbank, Sydney
Kukula Mcdonald Kukula est une femme Luritja de Papunya qui peint depuis 2002. Elle représente principalement des cacatoès à queue rouge, mais il lui arrive aussi d'intégrer à ses paysages des cacatoès à queue jaune, des galahs ou des perruches à collier. Kukula sait où trouver de grands groupes de cacatoès à queue rouge dans les déserts du centre et de l'ouest, et elle peint ces scènes animées ou un individu solitaire planant dans le ciel. Elle intègre ces oiseaux au paysage, perchés sur les arbres, volant dans l'immensité du ciel ou sur fond d'« Ulumbauru », ces affleurements rocheux violets qui forment des crêtes et des collines derrière la communauté de Papunya. Ses coups de pinceau reflètent le mouvement des plumes et les textures du sol, tout en capturant le caractère espiègle des oiseaux ; elle peint par exemple «Deux cacatoès à queue rouge qui s'embrassent, d'autres qui regardent», «Un grand groupe qui fait beaucoup de bruit» ou encore le bavardage des cacatoès à queue rouge qui « dit ». «J’arrive, je dois trouver un nid.»
KUNMANARA KULYURU À dix-neuf ans, Unurupa a commencé à travailler à temps plein à l'école d'Ernabella. Elle a obtenu une licence en sciences de l'éducation grâce au Programme d'éducation du territoire Anangu et a enseigné en maternelle pendant plus de trente ans. Elle a commencé à peindre à Ernabella Arts pendant les vacances scolaires de 2013. En 2015, elle a pris sa retraite de l'école et s'est consacrée pleinement à son art. Depuis, ses œuvres ont été exposées à de nombreuses reprises, tant au niveau national qu'international. Unurupa travaillait aux côtés de sa sœur, Amanda Kulyuru, et de sa tante, Imiyari Adamson. Son père, Graham Kulyuru, est un artisan du bois, un fabricant de lances et un céramiste de grand talent. Unurupa était également une enseignante de langues et une traductrice douée. Chaque année en janvier, elle enseignait à l'école d'été Pitjantjatjara de l'Université d'Australie-Méridionale. Unurupa est décédée en 2022.
KUNMANARA LEWIS Niningka est née dans la brousse en 1945, au nord d'Areyonga. Ses parents avaient auparavant vécu à Ernabella, mais étaient en vacances à pied, comme c'était encore la coutume à cette époque. Bébé, elle est arrivée à Ernabella et y a grandi, accompagnant sa famille lors de leurs vacances annuelles dans divers endroits tels qu'Angus Downs, Curtin Springs et Imanpa. Après l'école, elle a travaillé à l'atelier d'artisanat de la mission d'Ernabella, où Winifred Hilliard lui a appris à filer la laine de mouton et à tisser des tapis. Jeune femme, elle a déménagé à Amata et a travaillé à la clinique avant de s'installer à Kalka, où elle s'est mariée et a eu un fils. Elle a ensuite déménagé à Kalka, une localité voisine, où elle a perfectionné son art du batik et est devenue l'une des responsables du centre pour femmes de Kalka. C'est vers la même époque, en 1997, que Niningka a découvert la vannerie spiralée. Niningka est également une sculptrice sur bois experte, ayant réalisé des sculptures punu pour Maruku Arts à Uluru. Elle orne souvent ses paniers de ces petites sculptures figuratives, ou d'autres décorations appliquées comme des plumes d'émeu, des graines d'ininti, des motifs surpiqués ou brodés, ainsi que des motifs en laine ou raphia aux couleurs vives tissés dans ses paniers. Son talent de sculptrice transparaît également dans la variété des formes qu'elle crée : paniers, chapeaux, sandales, tasses, casseroles, oiseaux et même petites voitures. En 2000, pour l'exposition de tissage Tjanpi Manguri, Niningka a réalisé la première figure en herbe grandeur nature, préfigurant ainsi l'entrée des tisserands du désert Tjanpi dans la sculpture figurative. Cette création leur a valu le prix NATSIAAs avec leur sculpture Toyota en tjanpi. Niningka est très appréciée pour sa créativité novatrice. Après le décès de son mari, Niningka est retournée à Ernabella pour être auprès de sa famille et de sa sœur aînée, Pantjiti Lionel. Elle travaille désormais à nouveau au centre d'art d'Ernabella, où elle peint et crée des tjanpi, des punu, des mukata (bonnets) et des céramiques. Depuis 2009, Niningka se consacre à la peinture au centre d'art. Son travail lui a valu une mention spéciale dans la section peinture du NATSIAAS 2010 et, en 2011, elle a présenté sa première exposition personnelle à la galerie Alcaston de Melbourne. Niningka a récemment collaboré avec des tisserands du désert spécialisés dans le tjanpi. Ses œuvres ont été exposées au MCA de Sydney, à la Galerie d'art d'Australie-Méridionale et à la Biennale de Tarrawarra 2014. En 2015, Niningka a expérimenté pour la première fois la résine, intégrant des sculptures en résine à des bijoux contemporains. Ses créations joaillières ont été exposées à la JamFactory d'Adélaïde, au Northern Centre for Contemporary Art et à Whistlewood, dans l'État de Victoria. En 2014 et 2015, elle a présenté des expositions personnelles à la galerie de Tunbridge, en Australie-Occidentale. En 2016, Niningka, avec cinq autres femmes d'Ernabella, a créé une œuvre tjanpi collaborative qui a été présélectionnée pour les NATSIAA.
KUNMANARA MINYINTIRI Dickie Minyintiri était, au moment de son décès, l'un des hommes les plus âgés de la tribu Anangu Pitjantjatjara et, de ce fait, l'un des artistes les plus importants et les plus influents de cette région. Né à Pilpirinyi, en Australie-Occidentale, près de la frontière avec l'Australie-Méridionale, vers 1915, il était un Ngangkari (guérisseur traditionnel) et un sage très respecté. À sa mort en 2015, il était le doyen d'Ernabella, et les anciens de la communauté disaient : « C'est notre homme le plus important. Le meilleur ! » Il était aimé et vénéré de tous. Lorsque sa famille s'est installée à Ernabella, avant l'arrivée des missions, elle fut la première à y vivre. Dickie est encore capable de montrer des lieux précis, comme des affleurements rocheux, des points d'eau et des grottes, où sa famille a campé. Il se souvient également de l'arrivée du premier Blanc à Ernabella, de la construction du premier bâtiment et de la création de la mission d'Ernabella. Il se rappelle l'émerveillement qu'il a ressenti en voyant ses premiers moutons et chèvres, qui allaient devenir une part importante de sa vie, puisqu'il a passé de nombreuses années à travailler dur comme tondeur et berger. Dickie a commencé à peindre à Ernabella Arts Inc. fin 2005. Son œuvre, à la fois brute et expressive, raconte son histoire avant l'arrivée des Européens, sa place dans les cérémonies et la manière dont celles-ci servent à protéger les êtres ancestraux de son pays (notamment le wallaby des rochers, le kangourou, l'européen, l'œdicnème criard et l'émeu). Dickie a acquis une notoriété nationale en 2011 en remportant le Prix national des arts aborigènes et insulaires du détroit de Torres (les Telstras).
KUNMANARA TJILIYA Thomas Ilytjari Tjiliya était un artiste fondateur et président de Tjurma Arts, un centre d'art établi sur les terres ancestrales de la communauté d'Amata. Il est le fils de Katanari Tjilya et le neveu d'Hector Burton. Pendant de nombreuses années, Thomas a été l'étoile montante de l'atelier de céramique masculin. Thomas a commencé à travailler à Ernabella Arts comme employé à temps partiel en 2015. Il a été nommé vice-président en 2016. En 2015, il s'est essayé pour la première fois à la céramique et a exposé dans Yangupula Tjuta Waakarinyi : Many Young People Working, présenté par la galerie Sabbia (et présenté à Canberra dans le cadre de la Triennale de la céramique), et à Wati tjuta-ku Tjukurpa kunpu ngaranyi (l'exposition annuelle de céramique masculine) à Raft Space à Alice Springs. Il a également participé à un atelier de création de bijoux en 2015, réalisant une magnifique série de bagues à la cire perdue, coulées en résine et en caoutchouc. En 2017, ses œuvres en céramique ont été présentées à la galerie Sabbia de Sydney dans le cadre de l'exposition « Clay Stories : Contemporary Indigenous ceramics from remote Australia » à la JamFactory, pour le festival d'art contemporain aborigène et insulaire du détroit de Torres « Tarnanthi ». L'exposition a ensuite voyagé dans des galeries régionales en 2018 et 2019.
Kuntjil Cooper Karimarra (c. 1920 - ) Kuntjil est née vers 1920. Comme les rares personnes de sa génération elle possède un statut d’initiée importante et de très solides connaissances tribales. Elle peint essentiellement deux thèmes, MinyMa (Deux Sœurs) et Minyma Tjuta, le Rêve des 7 Sœurs. Comme c’est toujours le cas, cette thématique ne représente pas seulement des motifs schématisant les voyages et les actions de ses Sœurs au moment de la création de notre monde, mais aussi un ensemble de chants et de danses. Collections : Art Gallery of Western Australia, National Gallery of Victoria
Kurun Warun (1966 - ) groupe Kirra wurong - Noosa Hinterland - Queensland Né en 1966 dans le Victoria, Kurun Warun – Hissing Swan en langue Gunditjmara – incarne la voix vibrante d’un héritage ancestral que rien n’a pu faire taire. Il est l’un des rares descendants de Truganini, figure emblématique et dernière reine aborigène de Tasmanie. À huit ans à peine, il expose ses premières œuvres, accompagné de sa mère – elle-même artiste formée auprès du célèbre peintre Clifton Pugh. Même si ce n'est pas encore la promesse d'une carrière sérieuse, le jeune Kurun comprend que l’art n’est pas un luxe, mais une nécessité. Une manière de parler le monde, comme le faisaient ses ancêtres, non par la voix, mais par les symboles, les points, les cercles, les rythmes de la terre. On devine dans ses œuvres les rivières, les anguilles silencieuses, les rochers, les tressaillements du sol après la pluie. Chaque œuvre est un rêve ancien réactualisé, revisité, Kurun raconte dans la langue visuelle des ancêtres, tout en s’inscrivant dans un présent affirmé. Mais Kurun Warun n’est pas que peintre. Il est danseur, musicien. À travers la troupe Toolumby Waddama, il parcourt le monde, chantant et dansant. Collections : ? Oprah Winfrey ? Pierce Brosnan ? Michael Schumacher ? Prince d’Arabie saoudite ? Premier ministre de Turquie ? Sultan Indris de Sallengoor ? ABN AMRO Bank (Pays?Bas) ? Université de Cambridge (Royaume?Uni)
Langaliki Lewis Langaliki est la fille de l'artiste Atipalku Intjalki (peintre) et d'Adrian Intjalki (artiste sur bois), et mère de trois filles. Sa sœur, Lynette Lewis, est une céramiste de grand talent. Langaliki a fait ses études à Ernabella, puis à Adélaïde. À son retour d'Adélaïde, elle a travaillé au TAFE d'Ernabella, puis au bureau communautaire et enfin dans un magasin. Artiste émergente, elle fait preuve d'un grand potentiel grâce à ses représentations sensibles de son pays sur toile. Ses céramiques ont été exposées pour la première fois à la galerie Sabbia de Sydney en 2014, et ses peintures récentes, illustrant une puissante scène de nuage d'orage, ont été largement diffusées. Son travail a été présenté dans des galeries à travers l'Australie, notamment à Sydney, Darwin, Alice Springs, Broome, Mittagong et York (Australie-Occidentale), ainsi qu'à l'étranger, notamment à Bruxelles et aux États-Unis.
Lawrence Jangala Watson Lawrence est né en 1962 et lorsqu’il rejoint le centre d’art en 1988 il est l’un des rares « jeunes » artistes à s’essayer à la peinture. Il se concentre alors sur deux thèmes principaux, son Rêve d’Eau et son Rêve d’Emeu. Il aime combiner les motifs très anciens, très traditionnels et une utilisation très personnelle des couleurs, voir de l’agencement. Peu productif, certaines de ses œuvres se retrouvent pourtant dans d’importantes collections (Donald Kahn) ainsi que des expositions prestigieuses (Tigari Lia, Contemporary Aboriginal Art from Australia at the Third Eye Centre in Glasgow, Scotland).
«Je trouve la peinture très contemplative.» Lee Nangala Wayne est né en 1958 à Yuendumu, une communauté aborigène isolée située à près de 300 km au nord-ouest d'Alice Springs, dans le centre de l'Australie. Elle a passé la plus grande partie de sa vie à Yuendumu, mais lorsque son mari est décédé en 2003, elle s'est installée à Nyirripi, à 160 km à l'ouest de Yuendumu, où vit toujours sa mère. Lee est allée à l’école Yuendumu et après avoir terminé ses études, elle a travaillé pour le CD Trust (Conseil du Centre du Désert Central), faisant la cuisine pour les personnes âgées. Elle peint depuis 2006. Elle dit qu’elle se sent mieux quand elle peint. Lee peint les histoires qu'elle tient de son père. Ces histoires sont transmises depuis des millénaires. Elle aime particulièrement peindre son Rêve d'Emeu, Yankirri Jukurrpa (Emu Dreaming) et le Rêve de la Fourmi Volante (Yunkaranyi Jukurrpa), rêves qui sont associés à son « pays » entre Nyirripi et Yuendumu. Elle décrit souvent le Rêve d'Emeu associé à Ngarlikurlangu, au nord de Yuendumu. Le «yankirri» , l'Ancêtre Emeu s’est rendu au trou d'eau de Ngarlikurlangu. Ce Rêve appartient aux hommes Jangala / Jampijinpa et aux femmes Nangala / Nampijinpa. Les émeus sont généralement représentés par leurs «wirliya» (empreintes de pas), des formes en forme de flèche qui les montrent en train de marcher autour de Ngarlikurlangu en train de manger un «yakajirri» (raisin du bush). À l’époque du Temps du Rêve, de la création du monde par les Ancêtres, il y avait une dispute à Ngarlikiurlangu entre un ancêtre ‘yankirri’ et des ancêtres Wardilyka (outard australien – une oie) pour le partage du ‘yakajirri’.