Paddy Carroll Tjungurrayi

PADDY CARROLL TJUNGARRAYI Paddy est né à Yarrungkanyi, un site situé au Nord-Ouest de Yuendumu en 1927 ou un peu plus tôt. Son père est un Warlpiri / Anmatyerre et sa mère une locutrice Warlpiri / Luritja. Peu de temps après la naissance de Paddy, son père meurt de fçon dramatique, lors de ce qui est considéré comme le dernier massacre dans le centre de l’Australie, le massacre de Coniston, en 1928. Plus tard, Paddy aura peu de connaissances sur le « pays » de son père écar sa mère refusera de l’évoquer après cette tragédie. Il est initié près de Mt Doreen, avant la seconde guerre mondiale. Alors qu’il est séparé d’une partie de sa famille, c’est à Darwin, où Paddy servait dans l’armée pendant la seconde guerre mondiale (pour l’essentiel, il est ouvrier, il coupe du bois par exemple), qu’il retrouva deux de ses « frères ». L’un, Jimmy Kitson Jungurrayi deviendra l’une des grandes figures cérémonielles de la région de Willowra. Le pays de sa mère, dont elle a la charge spirituelle est située dans une vaste zone près d’Haasts Bluff et inclus notamment le site de Winparku. Paddy va grandir dans cette zone. Il faut avoir à l’esprit qu’à cette époque on distribue des rations alimentaires dans cette communautés et cela attire de nombreux Aborigènes. Vivien Anderson, dans sa biographie des artistes du Désert Occidenatl dit que Paddy n’oubliera jamais le goût de la nourriture traditionnelle, du bush, et d’ailleurs, il l’ évoquera régulièrement dans sa peinture. C’est un homme qui possède une complète connaissance de la liturgie, qui transmet par l’intermédiaire d’un vaste éventail de Rêves, dont Opossum, Goanna, Kangourou, Femme, Patate Douce, Serpent Tapis, Perruche, Patate du Désert, Larve Witchetty, Wallaby, Homme,… Il parle également un excellent anglais pour un homme né à la fin des années 1920. C’est son passage dans l’armée qui l’explique le mieux mais après la seconde guerre mondiale. Il a également travaillé comme mécanicien à la station télégraphique d’Alice Springs puis comme gardien de troupeau et charpentier, il posera des fils télégraphiques, fera un peu de cuisine pour un fermier et à eu de nombreux contacts avec les hommes blancs. Il a eu l’occasion de travailler avec « One Pound Jim Tjungurrayi », le père de Clifford Possum Tjapaltjarri qui va influencer de façon durable le mouvement artistique. Il vivra un moment à Mbunghara où One Pound adoptera Clifford (« one pound » se marie avec la mère de Clifford). Il s’installe finalement à Papunya et participe au conseil. Il amorce sa carrière artistique en 1977 alors qu’il vit au Nord de Papunya (à Three Mile Bore, à 3 miles de Papunya). Mais avant ça, il produit de très beaux objets comme des plateaux traditionnels qu’il peint. Il a pris l’habitude de réaliser ces objets depuis qu’il est jeune, mais les outils modernes facilitent leur exécution, autrefois il fallait se contenter de couteau en pierre. En 1981, c’est lui, avec la collaboration de Dinny Nolan, qui exécute la première peinture sur sable présentée en dehors du désert. En 1984, il est l’un des trois artistes (avec Clifford possum et Uta Uta Tjangala) conviés à la première exposition qui ne soit pas véritablement une exposition de groupe. Il est l’un des 5 artistes pré-sélectionné pour le projet de mosaïque pour le nouveau parlement à Canberra (le projet retenu est celui de Michael Nelson). Mais en 1988 ce sont ses motifs qui sont sélectionnés pour la commémoration du « Bicentenaire » et ont reproduit des cercles emruntés à une de ses toiles sur des billets de banque (billet de 10 dollars). En 1991, il participe à une série d’expositions aux USA. Paddy Carroll a eu l’occasion de visiter Brisbane, dans le Queensland, pour la première fois à la fin des années 1980, à l'époque où la Queensland Art Gallery (QAG – un musée important) montrait l'exposition «Balance 1990» organisée par Michael Eather et Marlene Hall. Michael a présenté Paddy à de nombreux artistes aborigènes locaux. Paddy était curieux de connaître la variété de styles et de techniques utilisés par ces artistes urbains. Lorsqu'on lui a demandé son avis sur une œuvre epointilliste particulière, qui ressemblait un peu à l'art produit dans le centre de l’Australie, Paddy a répondu : «bonnes couleurs... pas d'histoires !» Lorsqu'on a expliqué à l'artiste que les peuples aborigènes de nombreuses régions d'Australie avaient perdu leurs terres et leurs langues, avec la colonisation, Paddy a été véritablement ému. Cela faisait écho à son histoire personnelle, avec la mort brutale de son père. Paddy suggéra alors immédiatement que si les Aborigènes du Queensland voulaient peindre de « vraies histoires », il pourrait faire venir un certain nombre d'hommes âgés de Papunya à Brisbane et partager et enseigner des histoires à ceux qui ont peut-être perdu la leur ! En 1989, Michael se rend avec l'artiste Marshall Bell à Papunya et a visite le « pays » de Paddy à Mt Wedge. C'est également à ce moment-là que Michael et Marshall rencontrèrent Michael Nelson Jagamara. (Lors de ce voyage, une des peintures de Michael Nelson a été achetée pour Balance 1990 et la collection de la Queensland Art Gallery). Là aussi de nouveaux projets naissent et auront des répercutions artistiques très importantes sur l’œuvre de Michael Nelson Jagamarra. Paddy est retourné à Brisbane quatre fois au cours des années suivantes. En 1996, il a réalisé des œuvres à la FireWorks Gallery d'Ann Street, Fortitude Valley, pour la deuxième Triennale Asie-Pacifique (APT) à la Queensland Art Gallery pour All Stock Must Go! Peu de temps après, il a joué un rôle déterminant dans des échanges culturelles et des projets d’expositions. Plusieurs artistes de Brisbane se souviennent de la chaleur et de la bonne humeur de Paddy. En avril 2002, Paddy (avec Michael Nelson Jagamarra) participe à un atelier de cinq jours à la FireWorks Gallery. Paddy souhaitait depuis longtemps développer des styles expérimentaux avec le pinceau, mais il est âgé, affaibli et il parvient à peine à terminer neuf nouvelles œuvres sur papier et lin. L'artiste a laissé quatre des grandes toiles inachevés avec juste des croquis au crayon ; ceux-ci devaient être terminés lors de sa prochaine visite six semaines plus tard. Malheureusement, Paddy décéde pendant cette période ; il a alors été décidé que les artistes du Campfire Group termineraient ses toiles en hommage à un artiste australien unique. L'autorisation a été obtenue auprès de sa famille via des messages transmis par Michael Nelson Jagamarra au Conseil de Papunya. Paddy est un grand artiste mais avant tout un grand homme et jusqu’à sa mort, en 2002, beaucoup d’Aborigènes témoignaient leur respect, notamment en lui offrir un kangourou. C’était un homme calme, intélligent, à la présence indéniable. Il a oeuvré à la promotion de la culture aborigène avec détermination. Il a dit lors de son voyage aux USA : « nous ont du apprendre votre langue, c’est aujourd’hui à vous d’apprendre les notres ». Il aurait dit également que les Occidentaux avaient développé les techniques et que les Aborigènes s’étaient concentrés sur l’aspect humain et qu’ils avaient beaucoup à apprendre aux Blancs. Culturellement, mais aussi au niveau artistique il a eu une influence très grandes sur d’autres artistes warlpiri de Papunya comme Don Tjungurrayi, Two Bob Tjungurrayi,… Ses œuvres sont présentes dans d’importantes collections privées et publiques dont : Art Gallery of South Australia, Hank Ebes, Flinders University art collection, Parliament House, National Gallery of Australia, Artbank, Broken Hill City Museum, Victorian Museum, Art Gallery of Western Australia, Perth. Berndt Museum of Anthropology, University of Western Australia. Museum of Victoria, Melbourne. The Holmes a Court Collection, Perth. The Kelton Foundation, Santa Monica, U.S.A. Brisbane City Gallery (now Museum of Brisbane) Kluge-Ruhe Collection, University of Maryland, USA Mater Hospital Brisbane National Gallery of Australia, Canberra QAGOMA, Brisbane Australian Museum,

PADDY LEWIS JAPANANGKA

Paddy est né entre 1925 et 1930. Il est un homme de loi important du groupe linguistique walpiri et l'un des gardiens spirituels du site de Mina Mina, situé à plus de 400 km au nord-ouest d'Alice Springs et à l'ouest du mont Doreen et de Yuendumu dans le Territoire du Nord. Il a vécu de façon traditionnelle durant sa jeunesse avant qu'on l'oblige à s'installer dans une nouvelle communauté aborigène, celle de Yuendumu, qui est aujourd'hui un centre de peuplement très important pour le groupe warlpiri. On est alors dans les années 1950, peut-être 1957. À l'instar de nombreux aînés, Paddy a souffert longtemps d'une vision réduite. Après une opération réussie, il demande un «bâton de peinture» et entame sa carrière de peintre. En 2008, la galerie Trevor Victor Harvey de Sydney organise la première exposition personnelle de Paddy. Ses œuvres font bien entendu référence au site de Mina Mina, un site très important pour de nombreuses femmes Napangardi et Napanangka et des hommes Japangardi / Japanangka. Ils sont les gardiens du Rêve (Jukurrpa) de Mina Mina. Cette histoire raconte le parcours d’un groupe de Femmes Ancestrales de tous âges qui, au Temps du Rêve, se rendaient à l’est pour collecter de la nourriture, collecter des ‘ngalyipi’ (liane serpent) et se livrer à des cérémonies pendant leur voyage. Les femmes ont commencé leur périple à Mina Mina, où des "karlangu" (Bâtons à Fouir) ont émergé du sol. Prenant ces outils, les femmes ont voyagé vers l’est pour créer Janyinki et d’autres sites. Leur voyage les a menés loin à l’est. Le site de Mina Mina couvre une large surface. On y trouve de nombreux lacs, souvent asséchés en grande partie. Ils ont été créés par les Femmes Ancestrales. Les formes en 8, très présentes dans ses peintures , symbolisent une dépression qui se transforme en lac au moment des pluies et qui aurait cette forme. Souvent, comme les autres points d'eau de Mina Mina, il est asséché et se présente comme un lac de sel. Paddy décède en 2011 mais laisse ses enfants poursuivre de façon magistrale sa carrière. Son fils, John Lewis, ainsi que sa fille Margaret Lewis Napangardi sont de bons artistes. Quant à sa fille Dorothy, elle est l'une des plus célèbres artistes aborigènes et sont succès est immense.

Paddy Sims Japaltjarri

Paddy Sims Japaltjarri Paddy Japaljarri Sims est né vers 1917 à Kunajarray (Mt Nicker), au sud-ouest de Yuendumu, sur un site où un certain nombre de pistes de Rêves s’interconnectent. Jeune, Paddy a occupé divers emplois. Il a été ouvrier agricole dans une ferme. Mais il a toujours conservé une vie assez traditionnelle, pratiquant la chasse par exemple. Son savoir est si vaste qu’à la fin de sa vie de nombreux ethnologues et anthropologues le considèrent comme l’Aborigène du centre de l’Australie ayant le plus de connaissances. A un moment il travaille à l’école de Yuendumu où il est chargé d’enseigner la chasse, la peinture, la danse,... Il est à l’origine du mouvement pictural à Yuendumu mais doit sa renommée à son voyage à Paris en 1989 pour la célèbre exposition « Les Magiciens de la Terre » au centre Georges Pompidou. En 2000 il grave avec Paddy Stewart 30 plaques dont on va tirer des gravures de petits formats. C’est avec ce travail très particulier que les deux hommes remportent le prix dans la catégorie « meilleure oeuvre sur papier » lors du Testra Award. Ses thèmes sont variés, preuve de ses larges connaissances. Ses oeuvres figurent dans de nombreuses collections publiques et privées et ont figuré dans des expositions qui ont marqué l’histoire de l’art aborigène. Si le bleu prédomine dans ses premières oeuvres, en vieillissant sa palette s’éclaircit et le jaune va prendre peu à peu le dessus. Il meurt en 2010 Collections : Araluen Art & Cultural Centre, Alice Springs, Art Gallery of New South Wales, Sydney, Art Gallery of Western Australia, Art Gallery of New South Wales, Australian National Gallery, Canberra, Australian Museum, Sydney, Art Gallery of South Australia, Art Gallery and Museums, Glasgow, Scotland, Donald Kahn, U.S.A. Flinders University art museum, Gordon Darling Foundation, Canberra, Queensland University of Technology Art Museum, Brisbane, Kelton Foundation, California, U.S.A. Museum and Art Galleries of the Northern Territory, Musée du Quai Branly, National Gallery of Victoria, Powerhouse Museum, Sydney, Seatle Art Museum, U.S.A. South Australian Museum, The Christensen Fund,…

Paddy Stewart Japaljarri

Paddy Stewart Japaljarri Paddy Stewart « Cookie » Japaljarri est né en 1935. Il a travaillé dans les fermes et comme cuisinier (d’où son surnom de “Cookie”) à Papunya. Il est à Papunya au moment de la naissance du mouvement artistique dans le centre de l’Australie. Il y reste jusqu’au milieu des années 1970 avant de retourner à Yuendumu. Il a donc eu le temps de voir les peintures produites à Papunya et cela explique peut-être son implication dans les événements qui seront à l’origine du même phénomène à Yuendumu. Il joue un rôle important en tant que doyen mais aussi par son engagement dans la communauté : il siège au conseil municipal (l’équivalent), conduit le bus de l’école, participe à la Night Patrol et enseigne à l’école les traditions aborigènes. Il est l’un des artistes majeurs de Yuendumu. Nous avons évoqué dans un livre (« Des Rêves et des Hommes ») le projet des portes peintes, événement qui va permettre l’éclosion du mouvement artistique dans cette zone du Désert du Tanami. Sur les trente portes peintes, Paddy Stewart en réalise seul 17 et 3 autres en collaboration avec d’autres peintres. « « Nous avons peint ces Rêves sur les portes de l'école parce que les enfants devraient connaître nos lois. Les enfants ne les connaissent pas et ils pourraient devenir comme les Blancs, ce que nous ne voulons pas qu'il arrive » dira t-il plus tard. A L’époque, les jeunes font des graffitis un peu partout et beaucoup de jeunes sniffent des vapeurs d’essence. Un problème que les anciens vont tenter de solutionner en ramenant les jeunes vers la tradition. Pour couvrir les portes ils utilisent les peintures de l’école. La gamme de couleurs est donc plus large qu’à Papunya et l’emploi de couleurs plus vives reste encore aujourd’hui un signe distinctif de l’art de Yuendumu. Tout comme la peinture murale de l’école de Papunya n’est depuis longtemps plus visible (elle a été effacée), les portes sont aujourd’hui dans un musée, le South Australian Museum d’Adelaide, qui a acquis toutes les portes en 1995. Elles ont été restaurées mais avaient résisté jusque là ! Douze des plus belles portes ont été sélectionnées pour une exposition itinérante qui a fait le tour de l'Australie pendant trois ans. Il a été le premier avec Paddy Sims à se lancer dans la gravure en 2000 et nous l’avons vu, les deux amis remportent un prix artistique majeur avec une série de gravures. Surtout en 1988 il est sélectionné pour aller à Paris au centre Pompidou pour réaliser une peinture sur le sol pour l’exposition « les Magiciens de la Terre ». Il a participé à de nombreuses expositions de groupe, certaines prestigieuses mais il lui faudra attendre 2012 pour que s’ouvre, à Singapour, sa première exposition personnelle Il meurt en 2013 Collections: Aboriginal Art Museum, Utrecht, Art Gallery of New South Wales, Sydney, Art Gallery of Western Australia, Perth, Art Gallery and Museum, Kelvin Grove, Glasgow, Scotland, Duncan Kentish, Flinders University Art Museum, South Australia, Gordon Darling Foundation, Canberra, Museum & Art Gallery of the Northern Territory, Darwin, National Gallery of Australia, Canberra, National Gallery of Victoria, Melbourne, Newmont Mining, USA, South Australian Museum, Adelaide, Seattle Art Museum, U.S.A., Hank Ebes collection, Melbourne Araluen Art Collection, Alice Springs Central TAFE Perth, Awards 2001 Work on Paper Award for The 16th National Aboriginal and Torres Strait Islander Art Award (Testra Award) Exhibitions • 1988-89 Dreamings - touring New York, Los Angeles, Chicago, U.S.A. • 1989 Magicien de la Terre - ground installation, Paris • 1989 Westpac Gallery, Melbourne • 1989 Lauraine Diggins Fine Art, Melbourne • 1993 Haven Gallery, Melbourne • 1993-94 Aratjara - touring Dusseldorf, London, Humlebaek • 1999, 2002 Araluen Arts Centre, Alice Springs • 2000 5th Biennale de Lyon, France • 2002 Parliament House, Canberra

Pansy Napangardi

PANSY NAPANGARDI Aujourd’hui l’offre en matière de peintures aborigènes est très riche et variée. La plupart des communautés aborigènes, même isolées, même petites, possèdent un centre d’art et son groupe d’artistes. Le grand public n’a pas la connaissance de l’histoire de ce mouvement. Beaucoup cherchent une peinture décorative, peinte par un Aborigène. L’amateur, pourra juger la qualité de l’œuvre au travers de ses connaissances et aura un meilleure jugement sur ce qu’il voit. Ainsi, dans de larges zones géographiques ayant eu une importance considérable au niveau artistique, ne voit-on plus de nouveaux artistes émergés. Une part non négligeable de la production semble constitué de copies, même si les artistes (ou leurs représentants!) nous expliquent que les jeunes ont hérité de ces motifs et de ces histoires, et qu’il est logique de revoir des compositions très proches de celles réalisées par les anciens. On se moque bien du public, car on oublie qu’il s’agit d’un mouvement artistique. Il faut donc rendre hommage aux précurseurs qui ont forgé ce mouvement, qui l’ont influencé de façon durable, qui, au travers d’œuvres remarquables par leur qualité, leur force, leurs trouvailles, ont permis la reconnaissance de l’art aborigène et tracé le chemin aux nouvelles générations. Pansy Napangardi fait partie des artistes connus seulement des collectionneurs et spécialistes de l’art aborigène mais elle a pourtant eu une grande importance. Pansy est née en 1949 (entre 1940 et 1949) et a passé ses premières années dans le bush, vivant de façon traditionnelle. Ses parents ont rapidement rejoint la communauté d’Haast Bluff, où une mission chrétienne est installée et où on distribue des rations alimentaires. Son père, est un locuteur warlpiri possédant des droits importants sur le site sacré de Vaughan Springs. De ce côté paternel, Pansy héritera de nombreux Rêves dont elle s’inspirera plus tard pour peindre : Banane Sauvage, Serpent d’Eau, Kangourou, Cacatoes, Mangue Sauvage, et la Bergeronnette Willy. Sa mère est une locutrice Luritja, et de ce côté aussi elle va pouvoir puiser dans un éventail assez large de thématiques dont le Rêve des Sept Soeurs, Raisin Sauvage, Deux Femmes, Grotte Winpirri, Gibier du Bush, .… Pansy a perdu sa mère très tôt. C’est son oncle qui lui a transmis les Rêves de sa mère. Pansy n’a jamais fréquenté l’école mais a appris à survivre dans le bush. A cette période, Haasts Bluff servait aussi au gouvernement à tester des voix d’assimilation au travers notamment de l’élevage ; le centre d’Australie est largement occupée par des fermes d’élevage extensif. Beaucoup d’hommes seront employés, à un moment ou un autre, comme bouviers ou pour réaliser des clôtures. Pansy apprend à monter les ânes, les chevaux, et les chameaux ! (importés pour traverser le centre de l’Australie). C’est d’ailleurs à dos de chameaux, en 1959, que sa famille se déplace d’Haasts Bluff à Papunya, une nouvelle communauté que le gouvernement vient de créer. Elle va y apprendre l’anglais « en écoutant de temps en temps », tout en travaillant comme domestique. Elle effectuera des tâches ménagères régulièrement : Jeremy Long, un officier chargé de ramener les derniers nomades vers les communautés comme Papunya se souvient d’elle comme domestique à Haast Bluff. Là, Pansy va assister à la naissance du mouvement artistique. Celui ci va démarrer en 1971 mais ne concerner, dans un premier temps, que les hommes. C’est-à-dire que la toute nouvelle coopérative qui se met en place, n’a pas les moyens de confier le matériel à tous. Et on ignore encore la richesse des connaissances transmises par les femmes, et la richesse des rituels féminins. Mais Pansy est liée à de nombreux peintres. Elle apprend en observant des artistes bien connus comme Johnny Warrangkula et Kaapa Tjampitjinpa. Elle veut peindre. En dehors de quelques artistes comme Pansy, sa sœur Eunice ou encore Sonder Turner Nampitjinpa, les femmes ont commencé à peindre au début ou au milieu des années 1980 seulement. Et la plupart des femmes du Désert Occidental se familiarisent avec les techniques de peinture en aidant leurs maris à compléter le fond pointilliste. Pour Pansy, ce n’est pas le cas. Faisant preuve de liberté, d’indépendance, elle commence à s’exercer sur du papier et expérimente des collages avec des graines (les graines initi dont on fait des colliers ou des bracelets). Puis elle passe à la toile que par la suite, elle va tenter de vendre à Alice Springs, la seule ville du centre de l’Australie. Elle va passer de plus en plus de temps à Alice Springs et elle s’y installe définitivement à la fin des années 1980. Entre 1975 et 1983, date à laquelle elle se met à peindre pour le centre d’art, elle met sa carrière de peintre entre parenthèses. Entre temps, en 1978, elle va approfondir ses connaissances des terres de sa famille, des sites dont ses parents et grands parents avaient la charge spirituelle. Durant ce voyage, elle est accompagnée par des anciens, dont Old Mick Walungarri. Sur une large zone géographique, de Wiyinpirri à l’extrême oriental des chaînes d’Ehrenberg, de Illpilli (le site où sa mère est née et dont son grand-père était l’un des principaux gardiens) ou encore Kumparumba, les anciens lui montre les points d’eau, les sites remarquables et racontent les histoires anciennes, celles du Temps du Rêve relatives à ce territoire. Ce périple est l’occasion pour Pansy de se remémorer les détails des histoires traditionnelles et elle va pouvoir y puiser pour renouveler les thématiques. Ce qui marque la carrière de Pansy, en plus de sa précocité, c’est la richesse de son style. Presque jamais elle ne peindra de toiles très classiques, elle se distinguera quasi toujours par son le travail du fond, développant un style particulier. Pansy utilise toutes les harmonies allant de bleus foncés, de mauve ou de rose, de marron et de vert, et parfois basculant franchement dans les tons acidulés que seul le blanc, souvent présent, vient atténuer. C’est parfois les points blancs qui viennent couvrir un fond coloré. Elle utilise aussi très souvent deux tons pour peindre un même point, donnant une atmosphère très légère à ces compositions. Alors que les artistes de Papunya vont longtemps employer une gamme chromatique très restreinte, la palette si large de Pansy dénote. Ce n’est pas que la façon de peindre les points qui marque son œuvre ; c’est sa façon si personnelle de les déposer en larges zones, construisant sa peinture autour du fond et non plus seulement des motifs traditionnels peints à la brosse. Dans certaines œuvres, le champ de points devient presque le principal, l’histoire comme disent eux mêmes certains aborigènes, c’est-à-dire les motifs claniques, devenant très secondaires. Là encore, si aujourd’hui les couleurs vives envahissent bon nombre de peintures aborigènes, à l’époque, les choix de Pansy la singularisent franchement. Comme pour beaucoup d’artistes du centre de l’Australie, la couleur est un choix artistique mais pas seulement. Les couleurs soulignent la vitalité d’une zone qui paraît quasi désertique, mais qui pour les Aborigènes est une zone emplie de vie. Alors oui, s’il fallait résumer son style, on pourrait évoquer son côté très décoratif. Mais il ne semble pas que Pansy ait développé ce style pour plaire, pour vendre. C’est quelque chose qui lui est propre, qui colle à sa nature. Et c’est la première à peindre dans ce genre, avec cette légèreté. Et chez elle, pas de facilité comme chez beaucoup d’autres peintres qui multiplient les mêmes schémas, sans se donner à l’art. Son œuvre est foisonnante, elle a expérimenté de nombreuses séries, très différentes dans l’aspect, la touche et les tons ; preuve s’il en est qu’elle ne cherche pas à se conformer à la demande, à se répéter. On a ici affaire à une vraie artiste, sincère. Même si sa côte n’atteint pas celles d’autres grandes figures dont le style séduit d’avantage les amateurs d’art contemporain, il ne faudrait pas balayer d’un revers de main son apport important, son exemple, sa volonté. Et si certaines de ses pièces offrent un intérêt modéré, d’autres sont vraiment de bonne facture, très originales. Pansy est une artiste dont il faut redécouvrir l’œuvre. Il faut aussi dire qu’elle a baigné dans une atmosphère artistique avec de nombreux exemples autour d’elle. Eunice Napangardi a popularisé le thème du Bananier Sauvage peint de façon réaliste et très décorative, déjà en dehors du champ de la tradition pure. Son jeune frère, Brogus (Brogas) Tjapangati est très peu connu du grand public mais a été un excellent artiste, qui a été influencé dans le style par Clifford Possum Tjapaltjarri. Sa sœur Alice était mariée à Dinny Nolan Tjampitjinpa, l’un des fondateurs du mouvement. L’un des Rêves principaux de Pansy est le Rêve de Grêle, associé à celui de la Bergeronnette Willy. Au Temps du Rêve, au moment où, les déplacements d’Ancêtres (des sortes de divinités protéiformes) et leurs actions vont créer le monde, la Bergeronnette se déplaçait dans la zone du Désert Occidental, proche de ce qui est aujourd’hui la frontière avec l’Australie Occidental et celle du Territoire du Nord. Elle va croiser les Anciens qui vivaient à Illpilli, Elle leur dit que s’ils regardaient vers l’ouest, ils verraient un petit nuage mais aussi que bientôt ce nuage allait se transformer en orage et qu’ils devaient construire un brise-vent pour se protéger. Malgré la construction du brise-vent, d’énormes grêlons sont tombés, ont tué de nombreuses personnes et ont marqués le sol. Mais il y a désormais un point d’eau à Illpilli dont l’eau est froide c : elle est la résultante de la chute de cette grêle. Dans les premières publications sur l’art aborigène, les peintures de Pansy sont souvent reproduites. Son travail a été inclus dans de nombreuses expositions importantes en Australie où à l’international. Ses peintures sont montrées ainsi dans quelques-uns des musées australiens qui comptent comme à la Queensland Art Gallery à Brisbane en 1988 et présenté sur la couverture du catalogue The Inspired Dream mais aussi par exemple au moment de la présentation de la collection de la Fondation Richard Kelton, ou l'exposition « Karnta » à la New South Wales Art Gallery de Sydney (1991) et encore « Mythscapes » à la National Gallery of Victoria de Melbourne en 1989. Elle a eu deux expositions personnelles, la première à l'Opéra de Sydney en septembre 1988 par l'intermédiaire du Centre for Aboriginal Artists (pour qui elle a peint occasionnellement) suivie d'une à la Gallery Gabrielle Pizzi à Melbourne en mai 1989. D’autres suivront. En 1989, elle remporte un premier prix artistique majeur, le sixième National Art Award (aujourd’hui Testra Award) et en 1993 le Northern Territory Art Award. Ses œuvres figurent dans de nombreuses collections publique et privées dont : Holmes à Court Collections Queensland Art Gallery National Gallery of Victoria Museum and Art Galleries of the Northern Territory Donald Kahn Collection, Lowe Art Museum (USA) Hank Ebes Collections Artbank National Gallery of Australia the Kelton Foundation Collection, USA Art Gallery of New South Wales Hood Museum of Art, USA Central Collection, Australian National University, Canberra Pansy a débuté sa carrière artistique très tôt, en 1971. Elle a apprit en observant des artistes bien connus comme Johnny Warrangkula et Kaapa Tjampitjinpa. Pansy a perdu sa mère très tôt. C’est son oncle qui lui a transmis les Rêves de sa mère. A cette époque aucune femme aborigène ne peignait et on pensait que les femmes n’avaient pas de « Rêves » propres. En dehors de quelques artistes comme Pansy, sa sœur Eunice ou encore Sonder Turner Nampitjinpa, les femmes ont commencé à peindre au milieu des années 1980. Pansy va donc commencer à vendre ses toiles directement à Alice Springs avant de passer par la coopérative artistique de Papunya quand les femmes vont, elles aussi, se mettre à peindre. Pansy innova beaucoup (avec des collages en autre, du jamais vu dans la peinture du désert) et va développer un style particulier. Pansy utilise souvent des harmonies foncées de bleus, de mauves ou de roses, de marron et de verts ternes se fondant en lignes raffinées, alternant souvent avec du blanc. Elle utilise aussi très souvent deux tons pour peindre un même point. Elle trouve souvent son inspiration en se recueillant dans le désert. Ses Rêves comprennent entre autres : Banane Sauvage, Deux Femmes, Sept Sœurs, Grotte Winpirri, Gibier du Bush, Serpent et Kangourou. Pansy fait partie des quelques femmes artistes reconnues. En 1989 elle a remporté le National Aboriginal Art Award, un prix prestigieux et en 1993 le Northern Territory Art Award. Elle a participé à de très nombreuses expositions, personnelles, avec sa sœur ou en groupe, à travers le monde. Coll : Holmes à Court, artbank, National Gallery of Victoria, Queensland Art Gallery, Museums and Art Galleries of the NT, Donald Kahn Collection (USA), Ebes Collection, … Pansy a fait un break dans sa carrière entre 1975 et 1983

Pantjiya Nungurrayi

Ethnie Pintupi / Luritja – Communauté de Kintore – Désert Occidental Cette peinture décrit le site de Kungkiyunti (Browns Bore), à l’ouest de Haasts Bluff. Un groupe important de Femmes y campa, alors qu’elles se dirigeaient vers l’Ouest, cherchant de la nourriture, dont des baies, des tomates sauvages et des graines avec lesquelles ont fait une sorte de farine. Elles vont périr durant leur voyage, ne pouvant se réchauffer car elles avaient égaré leurs bâtons à feu. Les lignes symbolisent les dunes que les femmes ont traversées durant leur déplacement. Pantjiya, est née vers 1936, dans le désert, près de Haasts Bluff. Son demi-frère est Shorty Lungkata, l’un des artistes importants de la création du mouvement artistique aborigène. Elle se souvient de sa vie nomade et d’avoir reçu des rations alimentaires de blancs qui traversaient le désert en chameau. Elle se marie à George Tjangala et dans les années 1960 la famille se déplace vers Papunya, là où le mouvement pictural va s’amorcer en 1971. Son mari a sans doute peint quelques toiles dès le début des années 1970 (des doutes viennent du fait que les noms changent parfois, que certains individus portent plusieurs noms…). Il continuera à peindre jusqu’à sa mort en 1989. Durant les derniers mois de sa vie, Pantjiya l’assiste probablement dans le travail pointilliste. Mais les femmes n’ont l’occasion de peindre qu’à partir de 1994 lors d’un projet en commun entre les artistes de Haasts Bluff, où les femmes ont accès à la peinture, et celles du Désert Occidental. Deux ans plus tard, la coopérative donne enfin leur chance aux femmes. Pantjiya attend 1997 pour peindre quelques petits formats puis après plusieurs mois se lance franchement dans l’aventure artistique. Elle va s’imposer comme l’une des artistes importantes du Désert Occidental. Collections Artbank, Sydney Aboriginal Art Museum, Hollande

PATRICIA JACKSON NAPANANGKA

Patricia Jackson Napanangka est née en 1983 et vient de la communauté de Kintore dans le désert occidental. Patricia est une femme Pintupi et vient d'une famille pleine d'artistes talentueux et respectés. Elle est la petite-fille de Walangkura Jackson Napanangka, artiste importante de cette région, même si elle n'est pas très connue du grand public (essentiellement du fait d'une production trop réduite). Patricia a commencé à peindre avec le soutien et l'aide de sa grand-mère, elle a commencé à terminer le fond pointilliste de ses peintures. En 2009, elle a commencé à peindre ses propres œuvres. Ses œuvres présentent les histoires traditionnelles de son pays. Elle donnera souvent le titre à ses œuvres «My Grandmother's Country» et elles détaillent d'importants messages culturels et spirituels concernant les cérémonies traditionnelles des femmes qui ont lieu sur les sites dont elle a la charge aujourd'hui.

Patrick Mung Mung

PATRICK MUNG MUNG (ethnie Gija – né vers 1948 Patrick est le fils d’un des plus célèbres artistes aborigènes : Georges Mung Mung. Celui –ci était un grand initié et a contribué à rendre célèbre la communauté de Turkey Creek grâce à ses peintures, ses sculptures mais aussi ses enregistrement de chants. Son style était très figuratif par rapport aux autres artistes de cette région. Patrick, aujourd’hui l’un des doyens de cette communauté est un personnage important en tant qu’artiste mais aussi par son statut : il est l’actuel gérant de la coopérative artistique de cette communauté. Bénéficiant de l’expérience des artistes aujourd’hui disparus comme son père mais aussi Rover Thomas, Jack Britten,…et des connaissances tribales dont il a hérité, Patrick s’est vite imposé comme un artiste de talent. Il se met à peindre en 1991 juste un peu avant la disparition de son père. Cherchant de nouvelles techniques il a en chauffant les mélanges de pigments et gommes, obtenue des effets très lisses par exemple. Il a beaucoup travaillé à ses débuts sur les nuances de teintes très proches. Désormais, il met à profit ses connaissances techniques pour décrire « son » Pays dans un style plus classique pour un Gija. Coll : National Gallery of Victoria (Melbourne), Artbank Coll (Sydney), Kerry Stockes Coll, National Australia Bank, Nibberluna Coll,… . En 1999 il a remporté le East Kimberley Art Award et a eu droit l’année suivante à une exposition personnelle dans l’une des plus fameuses galeries australiennes.

Patrick Tjungurrayi

Patrick Tjungurrayi Olodoodi effectue la navette entre Balgo et Kintore ou Kiwirrkurra et son style est à cheval entre ceux de ces zones. Né entre 1935 et 1943. Il rejoint à pied la mission de Balgo où il reviendra pour vivre avec sa famille jusqu’à la création de la communauté de Kintore. Mais peu après son arrivée, son père décède et Patrick décide de partir. Son sens de la curiosité et de l’aventure le mène à parcourir des territoires immenses : de Broome à Warburton. Chaque étape est une occasion d’en apprendre d’avantage sur les langues des voisins (les dialectes principaux de Patrick sont le pintupi et le kukatja), sur leur culture et la géographie du pays. Il réside alors dans de nombreuses communautés et occupe divers emplois avant de se lancer dans la peinture (à Balgo vers 1986 même si on trouve la trace de quelques toiles peintes par Patrick dès 1978, sans doute à Papunya). Pendant plusieurs années, il a vécu entre Balgo et les communautés pintupi de Kintore et de Kiwirrkurra où il finit par se fixer plus régulièrement avec sa femme, Miriam Napanangka. Il peint donc pour deux coopératives (Balgo et Kiwirrkurra) tout comme son frère, Brandy. Ses connaissances approfondies lui permettent de peindre des thèmes associés à de très nombreux sites (ses peintures s’inspirent le plus souvent de Cycles Tingari - associés notamment au site de Kallianku mais aussi de Myilili, Palipalintjanya, Kurra, Litalyi, Ngarru, tous situés autour de Jupiter Well aux motifs du Rêve du Python Arc-en-Ciel « Wanawarra »). Et dès le départ, les anciens qui peignent alors le considèrent avec respect compte tenu de son parcours. À la fin des années 2000, il s’impose comme l’un des artistes prééminents de cette zone. C’est qu’avant sa production est peu abondante. Et surtout, en 2001, un incident va avoir des conséquences sur sa peinture. Des pluies très abondantes provoquent des inondations terribles à Kiwwirrkurra, l’une des communautés les plus isolées d’Australie (700 km à l’ouest d’Alice Springs). Les quelques 170 habitants doivent être évacués en urgence, par hélicoptère. Alors que les gens sont dispersés entre plusieurs autres communautés, Patrick retourne à Balgo. C’est là qu’il développe peu à peu une nouvelle approche dans son travail. Sous l’influence des peintres de Balgo, sa palette s’élargit et il retrouve le plaisir de peindre avec les rouges, oranges, jaunes…des teintes brillantes auxquels les peintres du Désert Occidental ont peu accès (un choix de la coopérative, la célèbre Papunya Tula). Les roses, violets, bleus viennent s’ajouter aussi, y compris après le retour à Kiwiirkurra, près d’un an plus tard (délai nécessaire à la reconstruction et aux aménagements à Kiwirrkurra). Mais ce n’est pas seulement la palette qui s’est modifiée. Chez lui, la cartographie classique et les histoires associées aux Ancêtres Tingari (décrit au travers la peintures, les chants et les danses sous le nom générique des Cycles Tingari) des autres artistes pintupi sont rares. L’abstraction semble plus importante. Les motifs gravés sur les coquilles perlières du Kimberley sont arrivés Balgo à Kiwirrkurra et même plus au Sud (on pense aux œuvres de Timmy Payungka, Ray James Tjangala ou Cliff Reid). Patrick se les approprie (les formes de créneaux) et les généralise dans un style hybride et personnel où les symboles des coquilles se mêlent à ceux des peintures corporelles ou aux motifs anciens évoquant la topographie, les éclairs, les nuages, l’eau tombant sur le sol, formant des petits cours d’eau, le feu brulant le bush et le revivifiant… Les œuvres plus récentes, malgré un état de santé déclinant, sont de plus en plus marquées par la couleur, les teintes chaudes et une texture plus épaisse, là aussi un retour au style des peintres de Balgo. Unique, la peinture de Patrick rencontre un succès mérité depuis quelques années. Dans un court essai Luke Scholes décrit Patrick comme un peintre poète et un passeur d’histoires de génie. Pour lui Patrick nous livre une très sincère image du désert, qui serait comme une vision intérieure, une vision que Patrick partage avec les autres initiés aborigènes, pour qui, cette terre si dure pour nous, occidentaux, et en fait d’une grande richesse. Collections : Artbank Collection Art Gallery of New South wales Holmes a Court Laverty Coll Corrigan Coll Artbank South Australian Museum Art Gallery of New South Wales Aboriginal Art Museum, Hollande Prix: Testra Award 2008 Western Australian Indeginous Art Award 2008

PATRICK WILLIAMS JAPANGARDI

Patrick Japangardi Williams est né à Yuendumu, une communauté aborigène isolée située à 290 km au nord-ouest d'Alice Springs, dans le centre de l'Australie. Il est le petit-fils de Gayle Napangardi Gibson, peintre active du centre d'art de Yuendumu. Patrick a grandi dans la communaut et a fréquenté le Yirara College, un internat réservé aux Aborigènes à Alice Springs. En 1996, il a déménagé et vit maintenant à Nyirripi, à l'origine une antenne de Yuendumu, mais à présent une petite communauté située à 120 km au sud-ouest de Yuendumu. Il y a ici quelques très bons artistes. Patrick a commencé à peindre en 2012, après avoir «observé ma femme. . . ça me fait plaisir de peindre ». Il peint essentiellement deux thèmes, le Rêve d'Eau (Ngapa Jukurrpa) de son grand-père et celui associé au site de Mina Mina dont les droits lui viennent de son père. Ici il décrit Mina Mina, un site de rêve très important, notamment pour femmes qui y viennent de très loin. Il est situé loin à l’ouest de Yuendumu, près du lac Mackay et de la frontière avec l'Australie-Occidentale. Les «kirda» (propriétaires) de ce Rêve sont les femmes Napangardi / Napanangka et les hommes Japangardi / Japanangka; Il existe un certain nombre de ‘mulju’ (Points d’eau) et un ‘maluri’ (sites argileux) à Mina Mina. Au Temps du Rêve, des Femmes Ancestrales ont dansé à Mina Mina et des "karlangu" (bâtons à fouir) ont surgi du sol. Les Femmes ont rassemblé les Bâtons, puis se sont dirigées vers l’est, en dansant, en cherchant de la nourriture, en collectant des ‘ngalyipi’ (liane serpent) et en créant de nombreux sites au fur et à mesure. «Ngalyipi» est une plante grimpante ressemblant à une corde. Il est utilisé pour les cérémonies. L'itinéraire de ce Rêve va bien au-delà du pays Warlpiri. La piste a traversé Coniston dans le pays du groupe anmatyerre à l'est, puis s'est poursuivie jusqu'à Alcoota et Aileron, loin au nord-est de Yuendumu, puis dans le Queensland. Dans de nombreuses peintures inspirée par ce thème, des lignes sinueuses sont utilisées pour représenter le «ngalyipi» (liane serpent). Les cercles concentriques sont souvent utilisés pour représenter la ‘jintiparnta’ (les truffes du désert) que les femmes ont ramassée, tandis que les lignes droites peuvent être utilisées pour représenter le ‘karlangu’ (bâtons à fouir).

PEGGY GRANITES NAPURRULA

Peggy Napurrurla Granites est née en 1958 sur les terres de la ferme d'élevage de Gordon Downs, en Australie Occidentale. Elle est la fille de Peggy Napaljarri Rockman, elle même artiste et Jampu Jakamarra. Quand elle était jeune, ses parents ont été transférés à Lajamanu, une communauté aborigène située à la limite nord du désert de Tanami, à mi-chemin entre Darwin et Alice Springs et à 55 km au sud-ouest de Katherine. Peggy est allée à l'école locale avant d'être envoyée au Kormilda College, un pensionnat aborigène à Darwin. Quand elle a fini ses études, elle est retournée à Lajamanu. «À cette époque, j’apprenais juste… c’était passionnant… de voyager entre les communautés… d’apprendre les connaissances associées à « son pays ».» En 1980, elle s’est installée à Yuendumu, Peggy a commencé à peindre en 1998. Cette histoire de Pirlarla Jukurrpa (Rêverie de Haricot de cornouiller - dogwood tree bean Dreaming ) vient du pays près de Yiningnarra, au sud de Rabbit Flat et à plusieurs centaines de kilomètres au nord-ouest de Yuendumu. Cette Jukurrpa se déplace vers l'ouest et commence près de Yumurrpa. Des Femmes Ancestrale du Temps du Rêve de la sous-section Napurrula / Nakamarra ont voyagé et ont collecté les "pirlarla" (graines et cosses) de l’arbre "wakirlpirri" (une variété d'acacia), une source de nourriture précieuse et très prisée. Pendant la période estivale, les gousses de ‘pirlarla’ sont collectées, brûlées puis broyées. Le jus des graines est également comestible. Les gardiens de ce Rêve sont les hommes Jakamarra / Jupurrurla et les femmes Nakamarra / Napurrurla.

PEGGY GRIFFITHS

Peggy Griffiths Ethnie Walmajarri – Kununurra - Kimberley Oriental Peggy est née dans les années 1940, au sud de Halls Creek, dans le Great Sandy Désert. Elle est une Walmajarri. Elle est mariée à Allan Griffith. Tous deux sont des initiés importants participants régulièrement aux rituels. Ils ont d’ailleurs donné une performance lors du National Aboriginal Art Award au Museum and art Gallerie of the Northern Territory en 1997. Un rituel, un Balga, constitué de danses, de chants et souvent de panneaux peints que les danseurs portent sur leurs épaules. Ils ont commencé par graver des noix de baobab, à peindre des didgeridoos, à sculpter des boomerangs,… . C’est au début des années 1980 qu’ils se mettent à la peinture. En 1994/95 ils se mettront aussi à la gravure. Leur style est varié. Les compositions sont souvent proches de celles des artistes de Turkey Creek, représentant une sorte de carte ou les vues aériennes sont mêlées à des perspectives, comme c’est le cas pour notre très belle petite peinture. Mais ils leur arrivent souvent de peindre des motifs franchement figuratifs, des animaux totems ou encore de décrire une cérémonie. A noter que Peggy a été, en 1995, la première artiste aborigène a remporté le prix « Fremantle Print Award ». Collections : Royal Perth Hospital Coll, Norterh territory University Coll Edith Cowan University Art Coll, Parliament House Collection, Canberra

Peggy Poulson Napurrula

Peggy Poulson Napurrula Peggy Poulson Napurrula Wapirti Jukurrpa / Bush Carrot Dreaming 106 x 137 cm – 1993 Peggy était née à la fin des années 1920, ou vers le milieu des années 1930. Le lieu de naissance de Peggy est Vaughan Springs, connu du groupe linguistique Warlpiri sous le nom de Pikilyi. Il s’agit d’une site sacré important. En tant que jeune fille, Peggy a parcouru ce pays jusqu'à mont Renne, Mikantji et le pays de son grand-père, mont Singleton (Warpurtarli). Elle a ainsi vécu de façon très traditionnelle durant sa jeunesse. Peggy est une initiée très importante de Yuendumu. Elle fait partie du premier groupe d’artistes de Yuendumu dans le milieu des années 1980. Son style, dont cette toile est la parfaite illustration, est marqué par des points fins et l’harmonie des couleurs (à Yuendumu, de nombreuses toiles sont peintes avec des couleurs très vives, voir fluorescentes). L’une de ses œuvres est commentée par Wally Caruana dans le livre le plus lu sur l’art aborigène : L’art des Aborigènes d’Australie, ed. Thames and Hudson, coll. L’Univers de l’Art, ill. 112. À Yuendumu, Peggy a travaillé avec Mme Fleming, une missionnaire qui, selon elle, encourageait les peuples autochtones à maintenir leur culture forte et n'interférait pas avec la vie cérémonielle. C'est pendant la période avec Mme Fleming que Peggy a développé un lien fort avec Rosie Fleming Nangala. Cela allait devenir une amitié pour la vie. Lorsque Peggy est devenue veuve, les deux femmes sont devenues pratiquement inséparables. Peggy, à la fin de sa vie, est retournée dans son pays natal de Nyrripi, une petite communauté isolée, près de Yuendumu. Peggy a de nombreux parents à Yuendumu qui peignent également, dont ses sœurs, Maggie et Clarise Poulson. En 1988, elle était l'une des six femmes artistes Warlpiri chargées par le South Australian Museum de peindre une fresque extérieure au Musée. Elle a peint sur de nombreux thèmes : la Carotte Sauvage (comme c’est le cas pour cette toile) mais aussi le Rêve de la Patate Sauvage, Graine Sauvage, Patanjarnngi (graine de Parakelia), Janganpa (Opossum) et Eau. Ses œuvres figurent dans d’importantes collections dont : National Gallery of Australia, Canberra, Gordon Darling Foundation, National Gallery of Victoria, Melbourne, Musée du Quai Branly, Australian Museum, Art Gallery of South Australia, British Museum,...

PEGGY ROCKMAN NAPALTJARRI

Peggy Rockman Napaljarri Groupe Warlpiri – Communauté de Lajamanu – Nord du Désert Central Peggy est née entre le milieu des années 1930 et 1940. Elle voit son premier homme blanc vers l’âge de 6 ou 8 ans, une famille de mineurs. C’est en jouant avec les enfants de cette famille qu’elle apprend l’anglais. Après un retour à la vie nomade, sa famille est déplacée à Lajamanu. C’est là qu’elle se met à peindre en 1986, avec sa sœur Mona notamment. Parallèlement à sa carrière d’artiste, sa connaissance de l’anglais lui a permis de participer à la collecte et à la traduction de textes sur les traditions warlpiri. Danseuse émérite, elle a aussi participé à un documentaire sur une cérémonie. En tant qu’artiste, elle a participé à de nombreuses expositions. Collections : Art Gallery of New South Wales, Sydney National Gallery of Victoria, Melbourne

PETER DATJIN

Peter Datjin Peter est l’un des grands artistes Elcho island. Une œuvre sur toile de Peter Datjin, un artiste et un initié important d'Elcho Island. Il avait notamment participé à des performances au Chicago Cultural Center (USA) et à l'university of Toronto (Canada). Collections : Kerry Stokes Collection, Perth, Australie Kluge Ruhe Collection, University of Virginia, USA Musée du Quai Branly, Paris, France Musée d'Ethnologie, Genève, Suisse

Philip Gudthaykudthay

Philip Gudthaykudthay communauté de Ramingining – Terre d’Arnhem Centrale Né vers 1925 dans le bush près de Ramingining, en Terre d'Arnhem Centrale, Gudthaykudthay était le seul enfant de son père Lika et de sa mère Gainydja. Il est membre du groupe linguistique Djardewitijibi. Le pays de sa mère de Gudthaykudthay est Ramingining, ce qui en fait un gardien principal (djunngayi) de Ramingining, aujourd’hui une des très importantes communautés aborigènes du nord de l’Australie. Gudthaykudthay peint à la fois les motifs associés au « pays » de sa mère et de son père. Avant de peindre, Gudthaykudthay a travaillé comme éleveur, chauffeur de camion, chasseur de crocodiles, vendant des peaux de crocodile à la mission de Milingimbi. Gudthaykudthay a appris la peinture dans les années 1960, à la mission de Nangalala sur la rivière Glyde, sous la direction de son demi-frère Mirritja. Gudthaykudthay a rapidement développé un style individuel composé de dessins de paysages abstraits, dépourvus de détails ethnographiques dans leur exposition (Garry Anderson Gallery, Sydney, 1983). A cette période on cherche des explications pour toutes les peintures aborigènes. Le côté artistique, pourtant sautant aux yeux dès le départ, est moins mis en valeur. La première exposition enregistrée de Gudthaykudthay, « Traditions and Innovations », a eu lieu en 1979 à l'Assemblée législative de Darwin. Ce n'est qu'en 1983 que Gudthaykudthay a eu sa première exposition solo, tenue à la Garry Anderson Gallery, Sydney. Cette exposition se composait de peintures sur écorce, présentant des paysages abstraits et des motifs clanniques. La National Gallery of Australia a acquis deux de ces peintures sur écorce. Gudthaykudthay a créé cinq poteaux funéraires pour le célèbre « Mémorial » aborigène de 1988, une installation de 200 ossuaires commémorant la mort des peuples autochtones depuis l'occupation blanche, un par année d’occupation L'installation a été exposée à la Biennale de Sydney-Beneath the Southern Cross, avant de déménager à la National Gallery of Australia où elle est exposée en permanence. Elle est vue aujourd’hui comme une œuvre d’art exceptionnelle, en plus de son côté politique. Gudthaykudthay a suivi un cours de gravure dans les années 1990, à l'Université Charles Darwin, en se concentrant sur la lithographie, la découpe du lino et la sérigraphie. Gudthaykudthay a produit de nombreuses gravures à succès, généralement avec les histoires des sœurs Wagilag, des Ancêtres d’une grande importance dans les mythes aborigènes du nord de l’Australie, Wititj (L’Ancêtre Python Olive) et « Native Cat » - son totem personnel. En 2013, Gudthaykudthay a complété un certificat II en arts visuels à l'Université Charles Darwin. Gudthaykudthay a figuré dans le film documentaire « Across the Top » de 1967 de Malcolm Douglas. Le film est un documentaire sur la vie traditionnelle en terre d'Arnhem, dans le golfe de Carpentarie et au niveau du Cap York. En 2005, Gudthaykudthay a fait ses débuts sur grand écran en tant que sorcier dans le célèbre film australien « Ten Canoes ». Le film a été un grand succès et a aidé à faire connaître la culture Yolngu (Aborigène) en Terre d’Arnhem. Gudthaykudthay a connu un grand succès tant au niveau national qu'international, avec six expositions individuelles et plus de 50 expositions de groupe. Collections : Aboriginal Art Museum, The Netherlands Artbank, Sydney Art Gallery of New  South Wales, Sydney. Art Gallery of South Australia, Adelaide British Museum, Department of Africa, Oceania and the Americas, London, UK Charles Darwin University, Darwin Flinders University Art Museum, Adelaide Ganter Myer Collection Kluge-Rhue Collection, University of Virginia, USA Linden Museum, Stuttgart, Germany Milingimbi Collection, MECA, Milingimbi Educational and Cultural Association Museum and Art Gallery of the Northern Territory, Darwin Museum of Contemporary Art, Ramingining Collection, Sydney Museum of Mankind, British Museum, London National Gallery of Australia, Canberra National Gallery of Victoria, Melbourne Parliament House Art Collection, Canberra Seattle Art Museum, Seattle, USA Queensland Art Gallery, Brisbane Queensland University of Technology Art Museum, Brisbane University of Queensland, Anthropology Museum, St Lucia. University of Technology, Sydney.

PHILOMENA NAPALTJARRI

Ethnie Pintupi – Communauté de Kintore Cette peinture s’inspire du site de Warnan. Les petits cercles reprèsentent les roches de cette région et les lignes les dunes (tali ou thali). Au Temps du Rêve un homme et une Femme s’y retrouvèrent. La sœur de cette femme était mécontente de cette union. Cet épisode est associé au Rêve des 7 Sœurs. Philomena peint depuis 2004. Elle fait partie de la famille de Bobby West Tjupurrula et de bien d’autres artistes importants du Désert Occidental.

PHYLLIS WILLIAMS NAPURRULA

Groupe Warlpiri – Yuendumu – Désert Central Ce Rêve voyagea à travers le pays warlpiri. Cette partie de l’histoire démarre à Mawurrji, une colline. Un point d’eau s’y trouve, créé par cet Ancêtre Opossum. Les formes en E représentent les empruntes laissés par l’opossum. Le cercle représente les arbres où vivent les opossums mais aussi le site de Mawurrji. Là sont organisées des initiations pour les jeunes hommes. Ce Rêve appartient aux hommes Jupurrurla et Jakamarra et aux femmes Napurrurla et Nakamarra. Collections National Museum of Australia

Polly Watson Napangardi

POLLY NAPANGARDI WATSON (née au début des années 1930 – ethnie Warlpiri) Polly est née au début des années 1930 à Mont Doreen prés de Yuendumu dans le désert du Tanami. Aujourd’hui Polly passe la plupart de son temps à Alice Springs mais retourne régulièrement à Yuendumu pour réaliser des cérémonies importantes où en temps que doyenne elle joue un rôle important. Elle peint depuis 1987 (ou 1984 d’après d’autres sources) en s’inspirant essentiellement de Marsupial Mouse Dreaming et Miliki Jukurrpa (une baie sauvage) mais aussi parfois de 9 autres thèmes (Honey Ant, Goanna, Water, Kangaroo, Kingfisher, Mukaki, Ninu; Women’s, Mulga Seed). Ses Rêves sont associés à trois sites importants : Mt Doreen, Purtulu et Pikilyi. Polly possède un style très personnelle, riche en couleur et très méticuleux. Elle remporte en 1990 le Centralian Advocate Art Award et a participé à de nombreuses expositions très importantes (exposition personnelle en 1991 à l’Ambassade d’Australie à Paris et au Tropical Museum de Rotterdam)

PUNA YANIMA

Puna Yanima est née en 1955 dans le bush, sur les terres de la ferme d’élevage De Rose Hill Station. Elle est originaire des terres APY située sur un très vaste territoire à la frontière entre le Territoire du Nord, l’Australie Occidentale et l’Australie Méridionale. Dans sa jeunesse, sa famille s’est beaucoup déplacée, comme c’est souvent le cas chez les Aborigènes. Elle a grandi en parlant la langue Yankunytjatjara et a finalement déménagé à Indulkana alors qu’elle est une jeune fille. Sa mère, Lucy Yanima était originaire de là-bas. Une fois que Puna a fondé sa propre famille, elle a déménagé à Mimili avec son mari et ses quatre enfants. "Mes parents étaient tous les deux Yankunytjatjara et j'ai grandi en parlant Yankunytjatjara et en vivant dans l’ancienne manière, de façon très traditionnelle. Nous avons ramassé du bush tucker (nourriture) et campé tous les soirs. Ensuite, nous avons déménagé à Indulkana. Là il n'y avait rien là-bas; pas de wali (maisons), pas de magasin, pas de clinique. Seulement Anangu tjuta (des gens parlant l’Anangu, l’une des dialectes principaux de cette zone) . J'ai appris le Pitjantjatjara, et j'ai trouvé un wati (homme). Mon wati était de Mimili, alors nous avons rejoint cette communauté et mes enfants sont nés dans le bush juste à l'extérieur de Mimili ». Anciennement connue sous le nom d'Everard Park, une ferme d'élevage dont la propriété a été rendue aux Aborigènes en 1981 suite au Yankunytjatjara Land Rights Act, la communauté de Mimili abrite environ 300 personnes, des locuteurs Pitjantjatjara et Yankunytjatjara qui agissent en tant que gardiens de la terre et des tjukurpa (récits de création). Leur peuple vit sur cette terre depuis des millénaires. Son centre d'art développe des programmes qui continuent à soutenir non seulement les artistes de la communauté de Mimili même mais aussi les «oustations» environnantes de Perentie Bore, Wanmara, Blue Hills et Sandy Bore en enseignant et en encourageant échanges culturels intergénérationnels. Puna a commencé à peindre alors que le centre d'art n'était qu'un petit vieux bâtiment en brique (aujourd'hui le plus ancien bâtiment de Mimili), à peine assez grand pour abriter une demi-douzaine d'artistes à la fois. Les directeurs de centres d'art ont été obligés de créer une liste pour ceux souhaitant utiliser ses installations limitées. En 2014, un nouveau centre d'art a été construit, mieux adapté. Puna aime peindre et célébrer sous cette forme, la peinture, le site d’Antara, un important site cérémonial féminin près de Mimili. Puna et ses amies, des doyennes et artistes, Betty Kuntiwa Pumani, Ngupulya Pumani et Tuppy Goodwin racontent l'histoire de l'important Maku Tjukurrpa (witchetty grub / Rêve de la Larve Witchetty) associé ce site dans leurs œuvres. Voilà ce qu’en dit une artiste : "J'étais une kungka (femme) quand j'ai visité Antara pour la première fois, quand on m'a montré pour la première fois et révélé tjukurpa pulka (plusieurs histoires sacrées de ce site). Antara est très important pour les femmes d'ici. Ma mère Lucy et bien d'autres. Les femmes m'ont montré le maku tjukurpa, et nous allions à Antara pour avoir réaliser des cérémonies (inma- chants et danses). Aujourd'hui encore, nous visitons Antara. Nous allons avec minyma tjuta (beaucoup de femmes) collecter les larves maku (pour les manger!) et les tjala (fourmi à miel). Tjukurpa pulka munu inma pulka (Beaucoup d’histoires du Temps du Rêve, chants, danses et cérémonies). C'est là qu'on transmet notre savoir, on prend tjitji ninti (des enfants qui connaissent l'importance d'Antara), afin qu'ils puissent regarder et apprendre. « J'ai toujours peint Antara parce que c'est important pour les femmes de Mimili. Toutes mes sœurs savent peindre Antara. Ma manière de peindre a changé, mais l'importance d'Antara a toujours été au le centre de mon travail ». De nombreux Rêves parcours cette zone et les initiées s’y rendent pour réaliser des cérémonies (inmaku pakani). Puna a donc été initiée aux histoires d'Antara en tant que jeune femme et a depuis continué à intégrer ces connaissances dans sa vie, s'occupant passionnément des kapi tjukula (trous de rochers), apu (rochers) et murpu (montagnes). Elle part souvent en excursion dans le bush dans cette zone et campe plusieurs jours avec sa famille. Cela permet de conserver un lien fort avec « son » pays. En tant que l'une des dirigeantes de la communauté, elle a joué un rôle déterminant dans le développement du centre d'art à ses débuts. Mais elle a fait évoluer son style. Elle peint parfois avec beaucoup de couleurs (et toute la gamme de teintes a été essayée par Puna) et parfois dans des camaïeux qui donnent une atmosphère très particulière à ses œuvres. Elle a été influencée par une technique innovante mais utilisée qu’exceptionnellement par les peintres aborigènes : Le travail à l’encre. La fluidité, les jeux de transparence apporter par ce médium sont parfaitement adaptés à cette peinture et on peut être étonné que cela ne se généralise pas (sans que cela devienne une « recette » ). Les œuvres de Puna ont ainsi gagné en liberté, en pureté, en légèreté (avec une partie importante de la toile travaillée uniquement à l’encre, créant à la fois des effets tridimensionnels mais laissant un énorme vide dont la plupart des artistes aborigènes semblent avoir peur, remplissant un fond de points qui parfois, pourrait être laissé vide). Elle revient alors parfois à l’acrylique pour déposer les motifs ancestraux. C’est aussi là qu’elle à commencer à travailler avec un jeu nouveau de couleurs. Les artistes de cette région apprécient le mélange des couleurs chaudes. Et bien Puna va se distinguer en s’ éloignant de cette palette vibrante. Elle a commence à introduire des couleurs singulières et supplémentaires comme le gris, ou des camaïeux de bleu / vert. Et avec la capacité de diluer et de mélanger les encres (quasi aucun artiste aborigène fait de mélange de couleurs ; ils emploient presque tous des couleurs purs) Puna est capable d'atteindre variations nuancées de ton. La fille de Puna, Linda, est handicapée et se déplace en fauteuil roulant. Voici comment elle s’exprime sur la vie dans la communauté lors d’un entretien enregistré : "Il y a tellement de choses maintenant qui n'existaient pas quand j'étais petite fille : des réservoirs d'eau, des moulins à vent, des wali (maisons), toyota (voitures). Je veux que les gens voient à quoi ressemble Mimili aujourd'hui. Je peux continuer à enseigner cette (nouvelle) façon kutjupa de peindre aux plus jeunes. Linda a partagée une maison avec ses grands-parents, parents, sœurs et cousins. A cette époque, les hommes travaillaient comme gardiens de troupeau dans les fermes et s’absentaient pour de longues périodes. En regardant et en écoutant les femmes faire de l'art - sculpture punu (sculptures en bois, des petits objets comme des lézards, des serpents mais aussi des plateaux traditionnels et pour les hommes les lances et propulseurs) quotidiennement, Linda a commencé à apprendre les histoires qui informent ses peintures aujourd'hui. C’est ainsi aussi que le savoir passe de génération en génération. « Je peins ce que je vois, apu munu puli (rochers et collines), punu (arbres), kapi tjukurla (trous d'eau). Moi aussi je m’inspire du maku tjukurpa (Larve Witchetty) des environs d'Antara. C'est ce que j'ai appris des autres femmes, mes tantes, ma mère et ma grand-mère. J'ai appris ces histoires en regardant. Elles font du punu (sculptures) et elles parlent en même temps. C'est pourquoi j'aime toujours inclure le punu dans mes peintures. J'ai grandi avec Puna et j'ai appris d'elle et de ses sœurs. Quand j'ai dû partir pour aller à l'école à Adélaïde, Mimili m'a beaucoup manqué : Ma famille, mon pays. Aujourd'hui, j'ai ma propre maison. C'est juste au bas des collines. Et je peins. Je partage la maison avec ma mère Puna. J'aime avoir des visiteurs et écouter de la musique. Et il y a cette relation forte avec ma mère. Nous allons travailler ensemble au centre d'art ». Awards 2019 Finalist, Adelaide Perry Prize for Drawing, Adelaide Perry Gallery 2018 Finalist, King & Wood Mallesons Contemporary Aboriginal and Torres Strait Islander Art Award 2018 Finalist, National Works on Paper, The Mornington Peninsula Regional Gallery Collections ArtBank Charles Darwin University Gallery, Darwin

Puna Yanima

Puna Yanima Puna Yanima est née en 1955 sur les terres de la ferme d’élevage De Rose Hill Station. Elle est originaire des terres APY située sur un très vaste territoire à la frontière entre le Territoire du Nord, l’Australie Occidentale et l’Australie Méridionale. Puna est aujourd’hui une femme âgée possédant de solides connaissances tribales. Ses peintures se référent directement au cycle de l'Inma (danse et chanson traditionnelles). Elle peint parfois avec beaucoup de couleurs et parfois comme ici dans des camaïeux qui donnent une atmosphère très particulière à ses œuvres. ses toiles se réfèrent souvent au site d’Antara, un site sacré pour les Anangu (un groupe linguistique). De nombreux Rêves parcours cette zone et les initiées s’y rendent pour réaliser des cérémonies (inmaku pakani). Coll : artbank