JEANNIE MILLS PWERLE (Apwerl) Ethnie Alyawarre / Anmatyerre – Désert Central – Communauté d’Utopia Jeannie est issue d’une des grandes familles d’artistes de la région d’Utopia, au cœur de l’Australie. Sa mère est Dolly Mills et son oncle Greenie Purvis Petyarre, l’un des hommes de loi important et aussi l’un des rares artistes masculins célèbres de cette zone géographique. Ce sont en effet les femmes qui sont les plus nombreuses à peindre à Utopia et elles sont parvenues à faire connaître cette terre ingrate dans le monde entier grâce à la peinture. C’est que ces peintres / initiées ont créé un style très diffèrent des artistes du Désert Occidental. Elles sont capables de reprendre de façon très orthodoxe les motifs ancestraux (comme les peintures corporelles utilisées lors de l’Awelye, une série de rituels associés à la fertilité de la terre) ou comme Jeannie de s’inspirer de ces dessins très anciens et sacrés en leur donnant une lecture plus personnelle, plus contemporaine. C’est en réussissant parfaitement cette synthèse et en touchant un large public à travers le monde que Jeannie s’est fait un nom.
JEANNIE PETYARRE Ethnie Anmatyerre – Désert central – Communauté d’Utopia Jeannie Petyarre (Pitjara) est née sur les terres de la communauté d'Utopia entre 1950 et 1957. L'histoire artistique dans cette zone du désert central commence par un projet de réalisation de batiks. Nous sommes ici à la fin des années 1970. Dix ans plus tard, les initiés d'Utopia transposent leurs motifs ancestraux sur de la toile. Jeannie a fait partie de ces premiers projets artistiques. Le nom tribal de Jeannie est "Angiltha", qui signifie petit lézard. Si Le Lézard Moloch fait partie de ses sources d'inspiration pour peindre, comme les peintures corporelles, la demande s'exerce surtout sur le thème de l'Igname (associé au site d'Alhalkere - La graine d'Igname, la Feuille d'Igname, les Fleurs). Jeannie décrit diverses étapes de la croissance des plantes et de leurs parties, notamment les graines, les feuilles et les fleurs. La plante est utilisée pour ses propriétés médicinales qui peuvent être utilisées pour traiter diverses maladies, notamment les plaies et les morsures. Ses œuvres se caractérisent par des motifs vibrants, ils célébrent l'esprit de la plante igname, qui régénère chaque année. «Bush Medicine» se rapporte au processus consistant à mélanger divers fruits et plantes avec des graisses animales pour créer des médicaments. Mais l'igname est aussi une source de nourriture importante. Collections: The National Gallery of Australia, Canberra, The Holmes a Court Collection, Perth.
Jennifer Lewis Napaljarri Ce Rêve appartient aux femmes Nakamarra et Napurrurla et aux hommes Jakamarra et Jupurrurla. Il est associé au site de Jaralypari au nord de Yuendumu. Lukarrara est le nom d’une plante qui donne des petites baies qu’on écrase pour donner une farine dont les Aborigènes font une espèce de galette. Jennifer ne célèbre pas seulement la plante mais le Rêve qui lui a donné vie. Jennifer est née en 1962 à Areyonga. C’est là qu’elle a été à l’école avant de poursuivre des études à Alice Springs, la seule ville du désert. Puis elle retourne dans sa communauté où elle travaille pour les services administratifs. Elle y rencontre Colin Jakamarra Gibson, le fils de Nancy Gibson, une artiste et initiée importante de la communauté de Nyirripi. Elle se marie avec lui et s’installe dans cette petite communauté. Elle commence à peindre en 2009. Elle est du groupe Pitjantjatjarra et son style est un peu diffèrent des autres peintres de Nyirripi et Yuendumu.
Jennifer Purvis Kngwarreye Ethnie Alyawarre / Anmatyerre– Communauté d’Utopia – Désert central Jennifer fait partie d’une famille comptant des membres importants dont son père Greenie Purvis, grand initié et peintre célèbre. A noter le graphisme particulier de cette toile pour une artiste d’Utopia.
Jennifer wirri groupe Arrente / Luritja – Haasts Bluff – Désert Occidental Jennifer est issue d'une famille qui compte plusieurs peintres, essentiellement des artistes qui s'expriment par l'aquarelle et dans un style figuratif,
Jessie Hunter Petyarre Née en 1957, Jessie Petyarre Hunter est une artiste de la communauté d’Utopia, locutrice Anmatyerre et Alyawarre. Sa mère est l'artiste, Molly Pwerle, l'une des célèbres sœurs Pwerle. Molly, Emily, Galya et Minnie Pwerle sont célébrées et largement reconnues pour leurs interprétations innovantes de l'Awelye (cérémonie des femmes). Elle est la sœur des artistes Sandy, Annie et Susan Hunter. Elle est la gardienne des sites d’Atnwengerrp et d’Enteebra. et possède des droits sur le thème de la Fourmi à Miel mais pas seulement : on peut trouver des peintures sur les thèmes de l’Igname, de la Pomme de Terre Sauvage, des fleurs (Grevillea) et aussi les peintures corporelles. Jessie a commencé à peindre sur toile en 1988, lorsque la peinture acrylique a été introduite à Utopia. Avant cela, elle avait travaillé le batik sur soie (de 1977 à 1989). Au départ, Jessie a été influencée par Lily Sandover Kngwarreye, mais a développé son propre style fait de points très fins, de motifs complexes, riches en couleurs. COLLECTIONS National Gallery of Australia, Canberra The Holmes a Court Collection, Perth The Art Gallery of New South Wales Aboriginal Art Museum, The Netherlands Queensland Art Gallery, Brisbane
Jillian Nakamarra Dixon est née à Katherine en 1982. Elle vit habituellement à Lajamanu. Elle s'inspire essentiellement de son Rêve d'Eau («Ngapa» - Water Dreaming), l’histoire qu'elle tient de son grand-père paternel ainsi que l’histoire du site sacré de «Mina Mina», dont les droits lui viennent de son grand-père maternel. Le site associé à ce Rêve d’Eau est Pirlinyarnu, à environ 160 km à l’Ouest de Yuendumu. Deux Hommes Jangala, des faiseurs de pluie, chantèrent la pluie, provoquant un terrible orage qui traversa la région, Les éclairs tombaient régulièrement. Cet orage rencontra une autre tempête venue de Wapurtali et ils furent transportés par un Faucon Brun plus à l’ouest où ils créèrent un point d’eau important. A Puyurru, ce Faucon trouva un Serpent- Arc-en Ciel et le Serpent transporta l’eau avec lui pour créer un lac à Jillyinmpa. Les droits sur ce thème appartiennent aux femmes Nangala et Nampitjinpa et les hommes Jangala et Jampijinpa.
JILIAN GILES NAPANANGKA Jillian Giles Napanangka est née en 1979 à Tjukurla, une petite communauté située à la frontière entre l'Australie occidentale et le Territoire du Nord. Sa mère Esther Giles Nampitjinpa et ses tantes Tjawina Porter Nampitjinpa et Nyurapayia Nampitjinpa, des artistes connues de ce mouvement et des initiées respectées pour leurs connaissances, ont transmis leurs histoires traditionnelles et leurs techniques de peinture à Jillian. Jillian réside actuellement à Alice Springs avec ses deux enfants. Jillian peint des histoires associées à son pays, Tjukurla, en mettant l'accent sur les points d'eau de Pangkupirri et les sites de trous rocheux de Yumari (ces sites sont importants pour les cérémonies et constituent des sources fiables d'eau et de nourriture). Ces sites sont représentés à l'aide de l'iconographie traditionnelle. Des cercles concentriques sont utilisés pour représenter les points d'eau et les sites de trous rocheux à cet endroit et les dunes que l'on trouve dans le paysage désertique sont représentés par l'utilisation de lignes avec des points, créant un motif géométrique qui a un effet tridimensionnel. Jillian naquit un matin tranquille de 1979, dans la communauté de Tjukurla, une zone très isolée, là où la poussière rouge se mêle aux vents du désert, entre les horizons mêlés de roche, de sable et d'arbustes. Dès ses premiers pas, elle grava dans son être des empreintes invisibles : celles des récits anciens que sa mère, et les autres femmes initiées, portaient aux lèvres, des teintes ocres glissées sur les mains rugueuses de ses femmes qui savaient les secrets du bush et ceux du Temps du Rêve. Son enfance s’étira entre les dunes, les points d’eau cachés, les crevasses de roche où se glisse la vie. Elle grandit au sein d’une famille où le désir de peindre n’était pas seulement un art, mais une dette, un honneur, une mémoire. Esther, sa mère, et les tantes, détentrices de savoirs anciens, lui montrèrent les chemins des formes qui parlent sans mot, les points concentrés qui dansent sur la toile pour suggérer les ondulations du sol, le souffle du vent, le murmure de l’eau. Jillian, attentive, observa les cercles concentriques dessinés pour désigner ces points d’eau sacrés — puits d’existence —, et vit les lignes de points s’étirer comme des veines entre les dunes, reliant les sites rocheux, les trous d’eau, les endroits où la vie florissait même dans l’aridité mais surtout où l'énergie spirituelle des Ancêtres est toujours présente. Plus tard, elle quitta la communauté pour Alice Springs, la seule ville d'Australie Centrale, pour étudier, pour respirer une autre lumière, pour humer d’autres influences. Mais la chaleur de la terre natale la suivait : les ombres longues, les silhouettes des collines, le scintillement des étoiles la nuit, le vert fringant des plantes après la pluie rare. Et puis bientôt sa mère y résidera aussi, une obligation pour soigner un cancer. Adulte, mère de deux enfants, elle établit son foyer à Alice Springs, partageant son temps entre les obligations quotidiennes et l’appel de la toile. La peinture devint pour elle une conversation constante entre ce qu’elle vit et ce qu’elle reçut. Chaque toile est un territoire, un paysage fait de symboles anciens : les trous d’eau de Pangkupirri, les rockholes de Yumari, ces sites où l’eau, la nourriture, les cérémonies convergent. Le cercle concentrique pour l’eau par exemple, la ligne de points pour le relief du sol, la dune douce, le rocher abrupt — tout cela se mêle dans ses œuvres avec une géométrie sensible, presque sculpturale, où le motif prend volume, où la répétition devient rythme, presque murmure. Son style est sobriété et profondeur. Elle adopte les textures denses, les palettes de couleur qui oscillent entre l’ocre, le rouille, le sable brûlé, parfois des notes plus claires pour évoquer la lumière du matin ou la lueur après la pluie. Les motifs de points, parfois serrés, parfois espacés, construisent des surfaces qui semblent vibrer — comme si le sol tout entier respirait. Les lignes fines creusent des chemins, indiquent des pistes de chant, des « songlines » qui traversent les dunes, reliant un point d’eau à un autre, un rocher à une crevasse, la vie à la mémoire. Les inspirations de Jillian sont multiples mais toutes enracinées : la terre — non pas la terre abstraite, mais le sol qu’elle foule, les roches qu’elle touche, les graines sauvages qu’elle cueille, les fleurs qui s’ouvrent après la pluie, les herbes sèches, les oiseaux voyageurs —, sa famille — les enseignements de sa mère, les veillées où l’on conte les histoires du temps de création, les chants qui font exister les lieux —, et la nécessité de garder vivant ce qui pourrait se perdre : les noms des sites sacrés, les lieux d’eau, les chemins de chasse ou ceux des cérémonies. Elle écoute le désert, elle lit ses oscillations de chaleur, ses contrastes de chaleur et de froid, ses silences, ses lumières et ses ombres. À travers ses toiles, Jillian ne peint pas seulement des cartes visibles ; elle peint des lieux de mémoire, visités depuis la nuit des temps par les femmes pour se connecter au monde sacré du Rêve. Elle tisse aussi un pont entre passé et présent : ses œuvres parlent au public contemporain tout en restant porteuses de rituel, de gravité, d’ancienneté. Jillian persiste dans la simplicité des formes quand elle le doit, ou dans la complexité subtile quand le récit l’appelle. Elle sait que le vide qui entoure les motifs est aussi nécessaire que les motifs eux-mêmes : c’est dans le silence du fond que les cercles respirent, que les lignes tracent leur chemin, que l’œil peut suspendre son jugement et écouter. Et c’est ce double mouvement — se souvenir et réinventer — qui donne à son œuvre sa force, sa dignité, sa résonance.
Jill Watson Nungurrayi Jill Nungurrayi Watson est née en 1965 près de Tennant Creek, une petite ville situé à 500 km au nord d'Alice Springs, en direction de Darwin. À la mort de son grand-père, sa famille a déménagé à Lajamanu où elle est allée à l'école. Elle a ensuite déménagé au Yirara College, un pensionnat aborigène à Alice Springs. En 1983, elle a épousé Lawrence Jangala Watson et peu de temps après, ils ont déménagé à Yuendumu, importante communauté aborigène située dans le sud du désert du Tanami. Elle avait 4 enfants, trois fils et une fille. Son deuxième fils est un assistant de la police de Yuendumu. Jill a travaillé au bureau local de liaison du Centre pendant 12 ans, de 1994 à 2010. Depuis 1992, elle peignait pour le centre d'art. Elle a peint en s’inspirant des histoires qu’elle tenait de son père. Jill a exposé dans des expositions collectives en Floride, aux États-Unis ; Osaka, Japon ; et Alice Springs, Australie. Quand elle ne peignait pas, elle aimait aller chercher de la nourriture traditionnelle dans le bush et emmener sa tante, Judy Napangardi Watson, à la chasse au goanna.
Jimmy Bungurru Groupe Kunibidgi - communauté de Maningrida – Terre d’Arnhem centrale Jimmy est très célèbre comme chanteur. Mais il est aussi un grand peintre et sculpteur
Jimmy Djelminy Groupe linguistique Ganalbingu – clan Gurrumba Gurrumba – Ramingining – Terre d’Arnhem Centrale Jimmy Djelminy (1946 / 2003) est l’un des artistes (pas seulement peintre mais aussi sculpteur et créateur de poteau funéraire) connu de Terre d’Arnhem Centrale. Sa famille compte d’autres membres célèbres comme Dorothy Djukulul, George Milpurrurru, Charlie Djurritjini. Collections : Artbank Milingimbi Educational and Cultural Association Museum and Art Galleries of the Northern Territory Museum of Contemporary Art National Gallery of Australia National Gallery of Victoria
JIMMY DONEGAN groupe Ngaanyatjarra / Pitjantjatjarra Jimmy est probablement mort en janvier mais la nouvelle n’a pas été donnée immédiatement. Jimmy est né à Yanpan, dans le bush, près de Ngatuntjarra Bore vers 1940. Il a grandi de façon très traditionnelle dans la région autour de Blackstone et Mantamaru (Jamieson) en Australie Occidentale – mais non loin de la frontière avec le Territoire du Nord et de l’Australie Méridionale. Jimmy s’est toujours beaucoup déplacé et a continué de le faire jusqu’à devoir rejoindre une maison de retraite, en 2021. Il a donc des connections avec la plupart des communautés aborigènes des APY Lands; Jimmy a amené sa femme et ses enfants vivre à Blackstone pour qu’il puisse rester près des terres dont il est le gardien. Il est veuf et père de quatre enfants. Proche de sa sœur Molly Nampitjin Miller, directrice fondatrice de Ninuku Arts mais aussi artiste, il vit en partie à ses côtés un bon moment. Il était très proche également de ses deux autres « soeurs », Elaine Lane et Pantjiti Mary McLean (artiste réputée également), deux artistes dont nous proposons en ce moment des œuvres. Pantjiti Mary McLean, Molly Nampitjin Miller (fortement impliquée dans le célèbre Tjanpi Toyota) et Elaine Lane, Jimmy est célèbre pour la qualité des objets traditionnels qu’il confectionne : lances, propulseurs et boomerangs. Ses connaissances profondes du bush, des histoires anciennes font de lui un homme très respecté et très impliqué dans la diffusion et la préservation de la culture. Avant de commencer à peindre, Donegan a travaillé comme gardien de troupeau et ouvrier dans différentes fermes d’élevage. Donegan a commencé à peindre professionnellement vers 2000, étant l’un des tous premiers à se lancer dans cette voie dans cette région. Les peintures de Donegan représentent des histoires ancestrales du Temps du Rêve. Si son père était le gardien du Rêve de Dingo et que Jimmy a pu s’y référer dans certaines œuvres il est plus célèbre pour ses compositions mettant en scène les Deux Serpents Wanampi (Wati wanampi Kutjara), thème qu’il tient de son grand père et associé au site de Pukara au sud d’Irrunytju. Ses peintures sont très colorées, marquées par des lignes très dynamiques, À un moment donné, M. Donegan a expliqué pourquoi il peignait fréquemment «Pukara». « Pukara est le pays de [mon] grand-père. C'est l'histoire d'un site sacré pour hommes en Australie-Occidentale, au sud de Wingelina. C'est une histoire de Watersnake Dreaming. C'est là que le serpent d'eau est tombé et son coude fait une entaille dans le paysage. Les oiseaux ont vraiment peur de cette eau à Pukara. C'est comme un « big boss », cette eau et un endroit dangereux, Pukara. Il y a un wanampi ici (serpent d'eau). Wanampi kutjara (deux serpents d'eau), père et fils. Le père a laissé son fils vivre là-bas, mais l'Anangu là-bas ne voulait pas qu'il reste. Ils ne partageaient pas leur nourriture, lui rendaient difficile l'accès à l'eau et étaient cruels avec lui. Quand le père a entendu comment ils traitaient son fils, il était furieux et est retourné et a emmené le fils. Le fils a grandi blessé, en colère et voulant se venger. Quand il était un homme, il est retourné au trou de roche et a mangé tous les Anangu qui s'y trouvaient – hommes, femmes et enfants – tuant tout le monde sauf un homme qui se cachait derrière un rocher. En rampant, il était si rassasié qu'il a vomi du sang, de la graisse et des cheveux. Le wati qui se cachait a transpercé le serpent sur le côté et il s'est fendu. Les deux hommes sont incrustés dans le pays et là où le serpent était malade et harponné sont devenus des repères ». En août 2010, Jimmy Donegan a remporté le prestigieux prix du Telstra National Aboriginal and Torres Strait Islander Art Award (Telstra Award). Collections : Laverty coll, Merenda Coll, National Gallery of Victoria Peter Klein coll, Allemagne Swift Lagerberg Coll Corrigan coll The Marshall Coll The University of Western Sydney Thomas Vroom Coll, Hollande SW et V McGeoch Coll Artbank coll Queensland Art Gallery Prix : 2017 Finalist, NATSIAA, Museum of Art Gallery of the Northern Territory , Darwin, 2011 Telstra National Aboriginal and Torres Strait Islander Award -Overall Prize, August, Museum of Art Gallery of the Northern Territory , Darwin, 2010 Telstra National Aboriginal and Torres Strait Islander Award -General Painting Prize, August, MAGNT, Darwin
Jimmy Robertson Jampijinpa groupe Warlpiri / Warnayaka – Lajamanu – Nord du Désert Central Jimmy est né en 1944 et il s’est affirmé comme l’un des principaux peintres de Lajamanu dès le début de l’aventure artistique dans cette zone en 1986. Cette toile est caractéristique de son style, dépouillé pour un artiste warlpiri. Les motifs sont mis en exergue en réduisant le travail du fond pointilliste. Coll : National Gallery of Victoria Musée du Quai Branly, Paris
Jimmy Ross Tjampitjinpa Groupe Pintupi – Désert Occidental Jimmy (vers 1949 – 2000) est le frère de l’artiste Kayi Kayi Nampitjinpa. Il a débuté sa carrière artistique à Balgo sans doute après une visite d’Anatjari Tjampinpa. Puis rejoignant Kiwirrkurra il se met à peindre à partir de 1987 pour la célèbre Papuya Tula mais de façon intermittente. Son style reste très classique avec des Cycles Tingari peints dans la pure tradition de l’époque.
Jimmy Tchooga Tjapangarti, 1951 groupe : Warlpiri/Ngardi / Kukatja Lorsqu’on évoque Jimmy, il faut aussi parler de sa femme Angie. Il s’agit d’un couple soudé, peignant parfois des œuvres en commun. Ils sont mariés depuis 1972 et ont cinq fils, une fille et de nombreux petits-enfants. Jimmy crée des lignes audacieuses et Angie complète son travail avec des pointillés fins. Jimmy Tchooga est un artiste important de Balgo, un homme de loi chevronné et le chanteur principal de certaines cérémonies. Le pays de Jimmy est Tjukakarrinyu, à l'est de Balgo dans le désert du Tanami : principalement ses peintures représentent son Tjukurrpa, en particulier l'histoire de la création de son père. Angie est un membre fiable et actif de la communauté de Balgo. Elle est née à Sturt Creek Station où elle a été élevée par des anciens du peuple Tjaru. Elle a terminé ses études à la Old Balgo Mission. Lorsqu'elle a terminé ses études, Angie est retournée à Sturt Creek pour travailler comme domestique. Elle garde de bons souvenirs d'avoir emmené les enfants en excursion dans la brousse pendant cette période. Angie a rencontré son mari Jimmy à la station et ils se sont rendus à Balgo pour se marier. Jimmy et Angie migraient souvent entre Sturt Creek et Balgo jusqu'à ce qu'un fils tombe malade et qu'ils déménagent définitivement à Balgo pour se rapprocher de la clinique. Collections : Seattle Art Museum
Jimmy Wululu communauté de Ramingining – Terre d’Arnhem Centrale Jimmy Wululu est né vers 1936 à Mangbirri, sur les côtes de la Terre d'Arnhem Centrale. Sil est le gardien spirituel de la région de Djiliwirri, et il est locuteur gupapuyngu. Jimmy Wululu est allé à l'école à la mission sur l'île de Milingimbi. Il appartenait à la deuxième génération à grandir dans la mission. Au début de la Seconde Guerre mondiale, Wululu et quelques amis ont parcouru 600 kilomètres à l'ouest à travers la terre d'Arnhem jusqu'à Darwin. Le voyage épique de Milingimbi à Darwin fut l'un des événements clés de sa vie. À Darwin, Wululu a vécu et travaillé avec l'Australie blanche le jour et dans atmosphère associée à la vie cérémonielle, traditionnelle la nuit. Malgré ses années à Darwin, Wululu, a subi une initiation complète. À la fin des années 50, wululu est retourné à Milingimbi. Il a commencé à travailler dans le bâtiment. Wululu a travaillé à la fois comme peintre et constructeur dans les années 1960 et 1970, puis s'est mis à pêcher en obtenant un permis de pêche commerciale. Tout au long de cette période, il peint sporadiquement. Dans les années 1980, Jimmy a changé son style de peinture. Son statut supérieur, lié à un niveau de connaissances tribales, lui permet désormais de peindre des dessins auparavant sacrés et interdits. En 1989, Wululu s'est rendu à New York pour assister au vernissage de la grande exposition « Dreamings ». Cette année-là, il a également remporté le Rothman's Foundation Award pour la meilleure peinture traditionnel. Dans les années 1990, il a été l'un des artistes à avoir contribué à la création de plusieurs poteaux funéraires pour le très fameux « Mémorial auborigène ». Cette installation commémorative, manifeste politique et artistique, comprend 200 ossuaires. Ces poteaux symbolisent 200 ans d'occupation blanche de l'Australie. Cette œuvre majeure est aujourd’hui exposée en permanence à la National Gallery of Australia à Canberra. En 1992, il a reçu une bourse d'artiste de l'Aboriginal Art Unit du Australia Council. Plus tard en novembre, la même année, Wululu a présenté une sculpture de sable traditionnelle dans le cadre d'une exposition conjointe à la Canberra School of Art. En 1996, il a également réalisé une autre sculpture de sable sur le parvis de l'Assemblée législative du Territoire du Nord. Jimmy Wululu fait également partie des artistes qui ont participé à une série d'ateliers tenus à Ramingining en 1997 par le graveur Théo Tremblay. Il est décédé en 2005. Les totems traditionnels s’inspires essentiellement de trois thématiques : Niwuda (Miel – souvent représenté par des formes en diamant), Djalumbu (Bûche Creuse – poteau funéraire) et le Poisson-Chat. Il peint également parfois des Oiseaux, Opossum, Turtle Fish, Lézards et Serpents. Mais le Rêve du poisson-chat, souvent représenté de manière répétitive et symétrique, reste le sujet le plus exploité par Jimmy pendant longtemps. Comme beaucoup de peintres de Terre d’Arnhem Centrale il suit à la fin des années 1990 un courant dominé par John Mawurndjul, allant vers un style très pur où les motifs figuratifs disparaissent. On peut croire qu’il s’agit d’une concession à la modernité mais le plus souvent il s’agit au contraire, malgré un aspect très abstrait, de motifs très traditionnels, notamment inspirés des peintures corporelles ou encore de ceux peints sur les ossuaires. Ainsi, le motif à chevrons utilisé dans de nombreuses oeuvres de Jimmy représente les os du poisson-chat. La forme distinctive du diamant découle du Rêve « des hommes de miel ». Son œuvre est aussi marquée par une grande symétrie. On a évoqué son emploi dans la construction pour l’expliquer et il a parfois utilisé une régle pour s’aider dans la construction de ses motifs, chose rare dans l’art aborigène. En plus de sa contribution importante à « The Aboriginal Memorial » (1988) il a participé à plusieurs grandes expositions internationales, notamment : Dreamings, (New York, en 1988) ; Magiciens de la Terre (Paris, en 1989) ; Aratjara, (exposition itinérante qui a tournée en Europe en 1993-94); « Tyerabarrbowaryaou 2 »,( Biennale de La Havane, Cuba, en 1994) ; Stories from the Holmes à Court Collection au Sprengel Museum, Hanovre, en 1995; ou encore « Explained » au Musée d'art aborigène, Utrecht, en 2004. Ses œuvres figurent dans de nombreuses collections importantes dont : Art Gallery of New South Wales Kluge-Ruhe Aboriginal Art Collection of the University of Virginia National Gallery of Australia National Gallery of Victoria National Museum of Australia Queensland Art Gallery,…
JOANNE WEST NAKAMARRA (née vers 84 – ethnie Pintupi - Luritja) – communauté de Kiwirrkurra. Joanne est issue d’une grande famille d’artistes. Son père est Bobby West Tjupurrula et sa mère Dorothy Mathews Napanangka. Son grand père était Freddie West Tjakamarra, l’un des créateurs du mouvement pictural. Sa peinture s’inspire des terres dont elle est la gardienne et qui se trouve autour de la commuanuté de Kiwirrkurra. Les cercles symbolisent les points d’eau et les lignes parallèles les dunes (Tali Tjuta) qui environnent cette zone. Les formes en U représentent à la fois les femmes, les initiées et les Ancêtres du Temps du Rêve.
Joe James Japanangka, né vers 1940 / 1946, Joe est né à Lurnpakurlangu (Mt Doreen) et le « pays » dont il est le gardien spirituel est Janyinki, un site associé au Rêve de Femmes et à celui du Rêve de Serpent. Il a vécu à Lajamanu où il a travaillé pendant de nombreuses années comme policier assistant. Il a été employé pour la première fois en 1985 dans le cadre du programme NT Police Aide. Il a commencé à peindre en 1986. Après sa retraite en tant qu'assistant de police, il est resté une figure active dans la communauté, en particulier dans le domaine du droit et de la justice. Cela comprenait la surveillance des transgressions des lois aborigènes et non aborigènes. Il était un membre clé du groupe Lajamanu Kurdiji Law and Justice. Cette toile s’inspire du site appelé Mina Mina. Mina Mina est un site très important à l'extrême ouest du pays Warlpiri. Ce site sacré très important est associé au Rêve de Femmes Karnta Karnta (Women Dreamings) :l'histoire évoque un groupe de Femmes Ancestrales qui ont voyagé loin à l'est au-delà des frontières de leur pays Warlpiri. Les femmes ont commencé leur voyage à Mina Mina, où les premiers bâtons à fouir (Karlangu) ont émergé du sol. collections : National Gallery of Victoria,...
Joe Ross Pwerle Groupe Alyawarre / Anmatyerre – Utopia – Désert central Joe est l’un de ces leaders qui dirigent les cérémonies sur les terres d’Utopia. C’est aussi un artiste réputé qui livre des toiles marquées par une grande symétrie. collections : Ebes Art Collection
John John Bennett Tjapangati Groupe Pintupi – Désert Occidental John John (1937 – 2002) a commence sa carrier artistique en 1986. Il a eu une carrière en dent de scie, s’arrêtant parfois en fonction des endroits où il vit. Ainsi quand il quitte l’oustation de Muyin (où il vit avec Uta Uta Tjangala et Timmy Payungka Tjapangati, deux artistes très importants) pour celle de Tjukurla il cesse de peindre. A partir de 1997 il peint de façon très régulière comme sa femme Nyurapayai Nampitjinpa dit Mrs Bennett. Né dans le désert et élevé de façon traditionnelle, John John est un guérisseur traditionnel aux très solides connaissances tribales. Il collabore avec la « clinique » de Kintore où il donne des soins. Il est connu comme l’un des derniers anciens à peindre très doucement, comme plongé dans un état méditatif. A la fin de sa vie il produira aussi des œuvres linéaires où les points sont absents. Il s’inspire ici d’un site tout proche de son lieu de naissance, Tjukula d’où partirent un groupe d’Ancêtres Tingari en direction du nord est. Collections : Holmes a Court Hank Ebes Coll,
John Tjakamarra John est né dans les années 1930. Au début des années 1960 il est l’un des premiers Pintupi a vouloir s’installer à Papunya et à observer les hommes blancs. Il va faire partie des premiers artistes du Désert, avec ses amis, Freddy West Tjakamarra ou Yala Yala Gibbs Tjungurrayi. Même si sa production a parfois été mince (en se déplaçant dans des communautés où le matériel n’est pas disponible) John peindra jusqu’à sa mort en 2002. Son style sobre est à l’image de l’image qu’il s’est forgé, un homme silencieux qui a peint avec une concentration extrême. coll: Holmes a Court, Art Gallery of South Aust, Australian Museum, Burke Museum University of Washington (Seattle, USA), Museum and Art Galleries of Northern Territory, Nat Gallery of Australia, Queensland Art Gallery, Fondation Kelton,…
Johnny Jones Kngwarreye naît dans la vaste étendue du désert australien, dans la communauté d’Utopia, dans les régions isolées d'Australie Centrale. Utopia est l’une des terres ancestrales des peuples aborigènes Anmatyerre (et de groupes linguistiques voisins), un lieu où les liens spirituels au pays sont aussi solides que les roches, aussi vivants que les ruisseaux qui s’assèchent avec la saison sèche. De son enfance, Johnny porte en lui les récits des anciens : les Dreamings, les histoires de création, les cérémonies, les chants, les lieux sacrés, la faune, la flore, les formes visibles et invisibles du paysage. Dans sa jeunesse, il apprend les modes de vie traditionnels : comment lire le terrain, suivre les pistes, repérer l’eau, respecter le rythme des saisons, observer les plantes et les animaux. Ces savoirs, transmis oralement, font partie de son héritage culturel. Mais comme beaucoup d’aborigènes de sa génération, il est aussi confronté au monde extérieur — les stations de bétail (fermes d'élevage extensif), les missions, les influences coloniales, la pression sur les terres ancestrales, les bouleversements causés par la modernité. Sa pratique artistique commence à émerger dans ce contexte où le besoin de maintenir vivant le lien au « Pays » coexiste avec les matériaux modernes. Johnny Kngwarreye utilise souvent l’acrylique sur toile, bien que son inspiration remonte aux anciennes peintures corporelles, aux dessins dans le sable, aux motifs sacrés, aux cérémonies. Ses œuvres racontent les Rêves qui lui reviennent du patrimoine familial et communautaire — des récits du Temps du Rêve (la Genèse pour les Aborigènes), des formes de vie ancestrales, des Ancêtres qui ont façonné le paysage par leurs actions, des échos des chants et cérémonies. La très grande majorité de ses compositions s'inspire directement des « peintures sur le sol », le motifs réalisés à même le sol pour les grandes cérémonies. Le style de Johnny, comme celui d’autres artistes de sa communauté, se joue entre figuratif et abstraction. Parfois, les motifs traditionnels — symboles, lignes, points, formes circulaires — se mêlent à des compositions plus larges, où la couleur, l’espace, le geste prennent une grande importance. On y trouve une forte sensibilité au territoire : à la couleur du ciel à l’aube ou au crépuscule, à la lumière sur la terre rouge, aux contrastes entre ombre et lumière, à la saison des pluies qui transforme le paysage. Le rythme du pinceau, le rythme des couches de peinture, la texture, deviennent autant de façons de rendre perceptible ce territoire — pas seulement en tant que paysage, mais comme un “lieu vivant”, habitée par les esprits, les forces, les ancêtres. Johnny peint non seulement pour représenter, mais aussi pour participer : dans le rituel, dans la mémoire, dans la responsabilité. Les œuvres sont à la fois des objets visuels, des porteurs de tradition et des ponts entre le passé et le présent. Elles invitent celui qui regarde à percevoir non seulement la beauté formelle (la richesse des couleurs, la force des contrastes, la composition) mais aussi l’histoire, le respect, la relation.