JIMMY WULULU

Jimmy Wululu communauté de Ramingining – Terre d’Arnhem Centrale Jimmy Wululu est né vers 1936 à Mangbirri, sur les côtes de la Terre d'Arnhem Centrale. Sil est le gardien spirituel de la région de Djiliwirri, et il est locuteur gupapuyngu. Jimmy Wululu est allé à l'école à la mission sur l'île de Milingimbi. Il appartenait à la deuxième génération à grandir dans la mission. Au début de la Seconde Guerre mondiale, Wululu et quelques amis ont parcouru 600 kilomètres à l'ouest à travers la terre d'Arnhem jusqu'à Darwin. Le voyage épique de Milingimbi à Darwin fut l'un des événements clés de sa vie. À Darwin, Wululu a vécu et travaillé avec l'Australie blanche le jour et dans atmosphère associée à la vie cérémonielle, traditionnelle la nuit. Malgré ses années à Darwin, Wululu, a subi une initiation complète. À la fin des années 50, wululu est retourné à Milingimbi. Il a commencé à travailler dans le bâtiment. Wululu a travaillé à la fois comme peintre et constructeur dans les années 1960 et 1970, puis s'est mis à pêcher en obtenant un permis de pêche commerciale. Tout au long de cette période, il peint sporadiquement. Dans les années 1980, Jimmy a changé son style de peinture. Son statut supérieur, lié à un niveau de connaissances tribales, lui permet désormais de peindre des dessins auparavant sacrés et interdits. En 1989, Wululu s'est rendu à New York pour assister au vernissage de la grande exposition « Dreamings ». Cette année-là, il a également remporté le Rothman's Foundation Award pour la meilleure peinture traditionnel. Dans les années 1990, il a été l'un des artistes à avoir contribué à la création de plusieurs poteaux funéraires pour le très fameux « Mémorial auborigène ». Cette installation commémorative, manifeste politique et artistique, comprend 200 ossuaires. Ces poteaux symbolisent 200 ans d'occupation blanche de l'Australie. Cette œuvre majeure est aujourd’hui exposée en permanence à la National Gallery of Australia à Canberra. En 1992, il a reçu une bourse d'artiste de l'Aboriginal Art Unit du Australia Council. Plus tard en novembre, la même année, Wululu a présenté une sculpture de sable traditionnelle dans le cadre d'une exposition conjointe à la Canberra School of Art. En 1996, il a également réalisé une autre sculpture de sable sur le parvis de l'Assemblée législative du Territoire du Nord. Jimmy Wululu fait également partie des artistes qui ont participé à une série d'ateliers tenus à Ramingining en 1997 par le graveur Théo Tremblay. Il est décédé en 2005. Les totems traditionnels s’inspires essentiellement de trois thématiques : Niwuda (Miel – souvent représenté par des formes en diamant), Djalumbu (Bûche Creuse – poteau funéraire) et le Poisson-Chat. Il peint également parfois des Oiseaux, Opossum, Turtle Fish, Lézards et Serpents. Mais le Rêve du poisson-chat, souvent représenté de manière répétitive et symétrique, reste le sujet le plus exploité par Jimmy pendant longtemps. Comme beaucoup de peintres de Terre d’Arnhem Centrale il suit à la fin des années 1990 un courant dominé par John Mawurndjul, allant vers un style très pur où les motifs figuratifs disparaissent. On peut croire qu’il s’agit d’une concession à la modernité mais le plus souvent il s’agit au contraire, malgré un aspect très abstrait, de motifs très traditionnels, notamment inspirés des peintures corporelles ou encore de ceux peints sur les ossuaires. Ainsi, le motif à chevrons utilisé dans de nombreuses oeuvres de Jimmy représente les os du poisson-chat. La forme distinctive du diamant découle du Rêve « des hommes de miel ». Son œuvre est aussi marquée par une grande symétrie. On a évoqué son emploi dans la construction pour l’expliquer et il a parfois utilisé une régle pour s’aider dans la construction de ses motifs, chose rare dans l’art aborigène. En plus de sa contribution importante à « The Aboriginal Memorial » (1988) il a participé à plusieurs grandes expositions internationales, notamment : Dreamings, (New York, en 1988) ; Magiciens de la Terre (Paris, en 1989) ; Aratjara, (exposition itinérante qui a tournée en Europe en 1993-94); « Tyerabarrbowaryaou 2 »,( Biennale de La Havane, Cuba, en 1994) ; Stories from the Holmes à Court Collection au Sprengel Museum, Hanovre, en 1995; ou encore « Explained » au Musée d'art aborigène, Utrecht, en 2004. Ses œuvres figurent dans de nombreuses collections importantes dont : Art Gallery of New South Wales Kluge-Ruhe Aboriginal Art Collection of the University of Virginia National Gallery of Australia National Gallery of Victoria National Museum of Australia Queensland Art Gallery,…

JOANNE WEST NAKAMARRA

JOANNE WEST NAKAMARRA (née vers 84 – ethnie Pintupi - Luritja) – communauté de Kiwirrkurra. Joanne est issue d’une grande famille d’artistes. Son père est Bobby West Tjupurrula et sa mère Dorothy Mathews Napanangka. Son grand père était Freddie West Tjakamarra, l’un des créateurs du mouvement pictural. Sa peinture s’inspire des terres dont elle est la gardienne et qui se trouve autour de la commuanuté de Kiwirrkurra. Les cercles symbolisent les points d’eau et les lignes parallèles les dunes (Tali Tjuta) qui environnent cette zone. Les formes en U représentent à la fois les femmes, les initiées et les Ancêtres du Temps du Rêve.

JOE JAMES JAPANANGKA

Joe James Japanangka, né vers 1940 / 1946, Joe est né à Lurnpakurlangu (Mt Doreen) et le « pays » dont il est le gardien spirituel est Janyinki, un site associé au Rêve de Femmes et à celui du Rêve de Serpent. Il a vécu à Lajamanu où il a travaillé pendant de nombreuses années comme policier assistant. Il a été employé pour la première fois en 1985 dans le cadre du programme NT Police Aide. Il a commencé à peindre en 1986. Après sa retraite en tant qu'assistant de police, il est resté une figure active dans la communauté, en particulier dans le domaine du droit et de la justice. Cela comprenait la surveillance des transgressions des lois aborigènes et non aborigènes. Il était un membre clé du groupe Lajamanu Kurdiji Law and Justice. Cette toile s’inspire du site appelé Mina Mina. Mina Mina est un site très important à l'extrême ouest du pays Warlpiri. Ce site sacré très important est associé au Rêve de Femmes Karnta Karnta (Women Dreamings) :l'histoire évoque un groupe de Femmes Ancestrales qui ont voyagé loin à l'est au-delà des frontières de leur pays Warlpiri. Les femmes ont commencé leur voyage à Mina Mina, où les premiers bâtons à fouir (Karlangu) ont émergé du sol. collections : National Gallery of Victoria,...

JOE ROSS PWERLE

Joe Ross Pwerle Groupe Alyawarre / Anmatyerre – Utopia – Désert central Joe est l’un de ces leaders qui dirigent les cérémonies sur les terres d’Utopia. C’est aussi un artiste réputé qui livre des toiles marquées par une grande symétrie. collections : Ebes Art Collection

JOHN JOHN BENNETT TJAPANGATI

John John Bennett Tjapangati Groupe Pintupi – Désert Occidental John John (1937 – 2002) a commence sa carrier artistique en 1986. Il a eu une carrière en dent de scie, s’arrêtant parfois en fonction des endroits où il vit. Ainsi quand il quitte l’oustation de Muyin (où il vit avec Uta Uta Tjangala et Timmy Payungka Tjapangati, deux artistes très importants) pour celle de Tjukurla il cesse de peindre. A partir de 1997 il peint de façon très régulière comme sa femme Nyurapayai Nampitjinpa dit Mrs Bennett. Né dans le désert et élevé de façon traditionnelle, John John est un guérisseur traditionnel aux très solides connaissances tribales. Il collabore avec la « clinique » de Kintore où il donne des soins. Il est connu comme l’un des derniers anciens à peindre très doucement, comme plongé dans un état méditatif. A la fin de sa vie il produira aussi des œuvres linéaires où les points sont absents. Il s’inspire ici d’un site tout proche de son lieu de naissance, Tjukula d’où partirent un groupe d’Ancêtres Tingari en direction du nord est. Collections : Holmes a Court Hank Ebes Coll,

JOHN TJAKAMARRA

John Tjakamarra John est né dans les années 1930. Au début des années 1960 il est l’un des premiers Pintupi a vouloir s’installer à Papunya et à observer les hommes blancs. Il va faire partie des premiers artistes du Désert, avec ses amis, Freddy West Tjakamarra ou Yala Yala Gibbs Tjungurrayi. Même si sa production a parfois été mince (en se déplaçant dans des communautés où le matériel n’est pas disponible) John peindra jusqu’à sa mort en 2002. Son style sobre est à l’image de l’image qu’il s’est forgé, un homme silencieux qui a peint avec une concentration extrême. coll: Holmes a Court, Art Gallery of South Aust, Australian Museum, Burke Museum University of Washington (Seattle, USA), Museum and Art Galleries of Northern Territory, Nat Gallery of Australia, Queensland Art Gallery, Fondation Kelton,…

Johnny Yungut Tjupurrula

Johnny Yungut Tjupurrula Groupe Pintupi – Désert Occidental Johnny est né vers 1930 dans une zone très isolée du Désert Occidentale, au nord de l’actuelle communauté de Kiwirrkura à Tjungimanta. Il a vécu de façon très traditionnelle dans sa jeunesse. Il a vécu un moment à Balgo, à Haasts Bluff beacoup plus au sud, à Papunya avant de s’installer définitivement à Kintore où il vit encore avec sa femme, Walangkura Napanangka, une artiste réputée mais aujourd’hui quasi aveugle et ses filles, elles mêmes artistes Lorraine, Katherine Marshall, et Debra Young Nakamarra . Son frère est Donkeyman Lee Tjupurrula, artiste très influent de Balgo décédé aujourd’hui. Johnny commence à peindre tardivement pour la coopérative de la Papunya Tula, seulement en 1997 en puisant dans les histoires des voyages des Ancêtres Tingari, histoires très secrètes et sacrées. Il va suivre l’orientation des autres artistes de son groupe. Au départ, comme ici, les « Cycles Tingari » sont décrits à l’aide de cercles concentriques reliés par des lignes, le tout avec un pointillisme fin et méticuleux, dans un style caractéristique. Puis, la vue baissant, il abandonne parfois le pointillisme et les couleurs deviennent plus vives. Il est aujourd’hui l’un des derniers artistes de cette génération à produire pour la Papunya Tula et ses œuvres figurent dans les expositions prestigieuses. A noter qu’il a produit des gravures dernièrement. Notre toile décrit plus particulièrement les motifs associés au site de Kirriwiri. Collections : Art Gallery of New South Wales National Gallery of Victoria

JOSEPHINE NANGALA

Josephine Nangala Groupe Pintupi –– Kiwirrkurra - Désert Occidental Josephine est née vers 1950. Elle est née dans une zone très isolée du désert mais ses grands-parents ont décidé de rejoindre la communauté de Balgo où une mission est installée. Josephine assiste à l’époque à des cours donnés par les gens de la mission. Puis sa famille retourne dans le bush où Josephine grandit. Elle se souvient de la première fois qu’elle aperçoit des hommes blancs. Il s’agit de gardiens de troupeau qui leur donnent de la viande. Plus âgée, ses parents la ramènent à Balgo où elle poursuit son éducation auprès des nonnes. Mariée à Cahrlie Wallabi Tjungurrayi avec qui elle s’installe à Kiwirrkurra mais conserve de la famille à Balgo. Elle commence à peindre dans le milieu des années 1990. Elle a dansé pour la soirée d’ouverture des Jeux Olympiques de Sydney en 2000. Cette toile décrit les motifs du site de Marrapinti maintes fois peints par les femmes pintupi. Collections : Art Gallery of New South Wales The Kelton Foundation

Josephine Napurrula

Josephine Napurrula (Tjupantari) Josephine est née vers 1948, dans le bush. Son père est blessé par un coup de lance lors d’une rixe et doit être hospitalisé (il sera amputé) à Alice Springs. Sa famille s’installe à Papunya à cette époque. Elle est marié à Riley Major Tjangala et ensemble rejoindront la communauté de Kintore lors de sa création en 1981. Lors de visites à la famille de son mari à Haasts Bluff, il lui arrive de peindre. Mais elle débute vraiment sa carrière en 1998. En 2001 elle a le droit à sa première exposition personnelle. Coll : AGNSW, MAGNT, NGA,…

JOSIE KUNOTH PETYARRE

Josie Kunoth Petyarre (c. 1959 - ) Groupe Alyawarre / Anmatyarre – Utopia Josie Kunoth Petyarre est née vers 1959 à Alhakere sur les terres d'Utopia. Son père est Alex Ngwarai et sa mère est Polly Ngale, une artiste bien connue et respectée d'Utopia et ses tantes sont également très célèbres (Kathleen et Angelina). En 1989, Josie est impliquée dans le projet communautaire plus tard intitulé "Utopia: A Picture Story", qui a introduit les femmes d'Utopia à la technique du batik. Les femmes concevraient des batiks de soie racontant des histoires traditionnelles, des scènes de leur vie et des épisodes du Temps du Rêve. L'année suivante, un autre projet communautaire intitulé «Un projet d'été» est venu à Utopia. 10 ans plus tard les artistes d’Utopia se mettent à la peinture acrylique. Josie compose alors des toiles qui s’inspirent des motifs rituels de l’Awelye (cycles associés à la fertilité de la terre) et au Rêve d’Igname. Plus tard elle puisera aussi son inspiration dans la vie quotidienne et ce qu’elle observe lors de ses déplacements. Mariée à Dinni (Dinny) Kemarre, un homme qui a été gardien de troupeau une bonne partie de sa vie, ils vont tous deux se mettre à la sculpture en 2005. Contrairement aux autres sculpteurs s’inspirant quasi exclusivement des initiés avec leurs peintures corporelles et des animaux du bush (ce qu’ils font aussi avec brio), ils osent s’aventurer au-delà en sculptant des sportifs, des objets de la vie moderne comme les voitures et introduisent les couleurs vives. Les peintures de Josie sont également très originales et elle peut être aujourd’hui considérée comme l’un des artistes les plus intéressantes d’Utopia. collections: National Museum of Australia. Berndt Museum of Anthropology. Holmes a Court Collection. Kerry Stokes Collection.

JOY BROWN NANGALA

JOY BROWN NANGALA Joy est née en 1966. Comme de nombreux aborigènes, elle a vécu à différents endroits. Elle a passé une partie de sa jeunesse à Yuendumu avant de suivre des études au Yirara College à Alice Springs, la seule ville du désert. Puis au début des années 1980 elle rejoint Nyirripi, une petite communauté, satellite de celle plus importante de Yuendumu (distant de 130 km environ). Mais elle passe beaucoup de temps à Yuendumu pour voir sa famille. Elle a commencé à peindre assez tardivement, en 2006. Elle avait pourtant des exemples autour d’elle puisque son père était un peintre célèbre Pegleg Jampijinpa (Tjampitjinpa) et le père de son mari (elle est mariée à Jay Jay Spencer) était l’un des plus importants artistes de Yuendumu, Paddy Stewart Japaljarri. Aujourd’hui sa fille, Debbie Brown Napaljarri peint à son tour. Elle s’inspire le plus souvent du site de Yumari, dans le Désert de Gibson. Ce site est associé à un Rêve d’Amour, une histoire qui met en scène un homme Japaljarri et une femme Nangala dont l’union est interdite. Ici les motifs sont associés au Rêve d’Herbe. Ils représentent le déplacement du Rêve d’Herbe, là où l’Ancêtre a laissé une empreinte spirituelle.

JOY JONES KNGWARREYE

Joy Jones Kngwarreye Groupe Alyawarre – Utopia – Désert central Joy fait partie d’une famille qui compte quelques uns des grands noms de la peinture aborigène dans la région d’Utopia. Sa sœur, décédée, étaient Lily Sandover Kngwarreye et son frère est Freddy Jones Kngwarreye. Née en 1959, Joy a peint par intermittence. Notre toile date d’une période où sa production est marquée par des points très fins, des œuvres d’une grande qualité. Ses œuvres figurent dans d’importantes collections privées et publiques : Aboriginal Art Museum, Hollande Queensland Art Gallery, Brisbane, Australie Holmes a Court, Perth, Australie

JOY NAPALTJARRI

JOY NAPALTJARRI groupe Pintupi - Kiwirrkurra - Désert Occidental Joyi décrit, en général, à la manière des artistes du désert, c’est à dire comme vu du ciel , le site de Mukula à l’est de Jupiter Well et les événements qui s’y déroulèrent au Temps du Rêve. Un groupe de Femmes est venu là pour faire des cérémonies et collecter des baies. Les formes en arc de cercle ces Femmes. Joy est née en 1975. Elle est la fille de Yala Yala Gibbs et de Yinarupa Nangala, deux artistes très importants.

JOY PETYARRE

Joy Purvis Petyarre Joy est née à Boundary Bore, l'une des oustations dela communauté d'Utopia, au cœur de l'Australie. Elle est la fille de la célèbre artiste Glory Ngarla (décédée) et la sœur de la très célèbre Anna Price Petyarre. Elle commence sa carrière d'artiste lors de l'introduction de la technique du batik à la fin des années 1970 avant de passer à la peinture sur toile une décénnie plus tard. Son rêve de graines d'Igname est la principale source d'inspiration mais elle est capable de s'échapper un peu de la tradition, comme sa sœur et sa mère. Le plus souvent elle utilise plusieurs tons pour peindre chaque point, donnant un aspect singulier à ses compositions. Coll : Holmes a Court, Artbank

JUDY GRANITES NAMPIJINPA

Judy Granites Nampitjinpa Ethnie Warlpiri – Yuendumu – Désert Central Judy (née en 1934) est l’une des doyennes actives à la fin des années 1980 et les années 1990. Elle s'inspire souvent de son Rêve d'Eau. Collections : National Gallery of Australia

Judy Purvis Kngwarreye

Judy Purvis Kngwarreye Groupe Anmatyerre – Utopia – Désert Central Judy est la fille aînée de Greenie Purvis Petyarre, homme de loi important et de Kathleen Kemarre, propriétaires rituels de Alhalkere. Elle débute sa carrière comme beaucoup d’autres artistes de cette région en créant des batiks (elle figure dans le très beau livre de la collection Holmes a Court). Elle s’inspire essentiellement du thème de Rêve d’Igname et de ses dérivés. Coll : Holmes a Court Coll, The Royal Hibernian Academy (Dublin)

Judy Watson Napangardi

Construite dans la couleur, même si elle excelle aussi dans le blanc et noir, l’œuvre de Judy Watson Napangardi exalte la puissance des Ancêtres, l’amène à façonner ses toiles comme ces Etres du Temps du Rêve ont créé les paysages. Judy s’inspire essentiellement de deux motifs. L’un raconte les cérémonies appartenant aux femmes sur le site de Mina Mina, l’autre s’inspire des « ceintures de cheveux », fabriquées à partir de cheveux humains et de fibres, symboles des femmes initiées, ayant passé le cap de la puberté. Judy serait née entre 1925 et 1935. Comme la plupart des walpiri de cette génération, (warlpiri désignant son groupe linguistique), elle a connu une existence nomade avant de se fixer à Yuendumu, vivant de la chasse et de la cueillette. Elle a commencé à peindre dans le milieu des années 1980 mais il faut attendre le décès de sa sœur, « old » Maggie Watson, en 2004, pour que sa production augmente. Dès le début, les couleurs marquent l’aventure artistique à Yuendumu. Mais Judy est sans doute l’artiste de Yuendumu à utiliser autant de teintes sur une même toile. En vieillissant elle a gagné en assurance et le fait d’avoir abandonné le pointillisme pur, (elle peint avec une brosse à laquelle elle donne un mouvement en soulevant sa main mais pas suffisamment pour que le pinceau quitte la surface de la toile – on a ainsi un effet de vibration de la ligne qui imite celui obtenu par le pointillisme) a renforcé encore le sentiment de vitalité de sa peinture. La même vitalité qui selon Judy habite ses terres, animées de l’énergie spirituelle. D’ailleurs Judy dira elle-même qu’elle aime peindre car cela lui permet d’être en contact avec ses Ancêtres…son Pays. A partir d’une trame, l’histoire de ces Ancêtres, transmise de génération en génération sur des milliers d’années, Judy trouve la couleur juste, insuffle la vie à ses peintures en donnant à la ligne une force mystérieuse, une puissance dans le mouvement. Là où sa cousine Dorothy réduit les motifs au minimum (juste un alignement de points fins, avec des compositions presque sans couleurs), Judy livre des toiles complexes. Si chez Dorothy on peut, ou on veut voir un mixe entre la nature physique (le site de Mina Mina, riche en sel, à la terre craquelé, fait immédiatement penser à ses compositions) et l’histoire du site, associé au Rêve du Bâton à Fouir, chez Judy, on a bien du mal à y voir un lieu qu’un Occidental qualifierait de désert (une zone semi-aride si l’on veut être juste). Les toiles de Judy se présentent souvent comme une construction complexe et colorée. L’art de Judy est assez paradoxal. Elle est frêle, petite, très âgée. Son physique tranche avec le dynamisme inventif, l’énergie qui semble l’animer quand elle saisit la brosse. Certes ses trais sont épais, ses cheveux gris, mais comme souvent chez les Aborigènes son regard semble lire en vous comme dans un livre ouvert. Et ici plus qu’ailleurs il faut se méfier des apparences. Comment imaginer qu’un petit bout de femme si maigre, si petite puisse peindre avec une telle puissance, puisse brosser des grands formats en un tour de main sans aucune hésitation. A son âge, elle est née entre 1925 et 1935, elle est encore capable de se lancer dans la construction d’un grand format, de 4 m de long…au milieu de la toile son gabarit paraît complétement disproportionné. Mais elle se lance sans se poser de question. Judy peint avec une aisance digne des meilleurs calligraphes. A partir d’une trame parfaitement équilibrée, un dessin qui décrit le voyage des Rêves, elle dépose peu à peu des couleurs, souvent pures. Tout en peignant elle semble souvent comme absente, comme d’autres artistes aborigènes, George Tjungurrayi par exemple. Comment l’immensité des espaces silencieux du Désert central peut-elle donner naissance à une peinture aussi complexe, aux teintes aussi vives ? C’est que cette rudesse de nomades – la vie dans le bush a quelque chose de rude – cohabite avec une sensibilité qui lui fait adopter le ton juste. Ne négligeons pas non plus les connaissances d’une femme de son âge et de son niveau d’initiation, ni son expérience de quelque vingt-cinq ans de peintures et gravures. Elle connaît parfaitement la puissance des forces telluriques mues par les Ancêtres, l’énergie physique des sites sacrés, imprégnés encore de la puissance de ses Ancêtres. Par la tonicité d’une touche alerte et souple, par l’intensité des tons, le rayonnement lumineux qui en jaillit, elle cherche à montrer ces forces. Mais le piège consisterait à en rester là. Il s’agit aussi d’art contemporain montrant une maîtrise rare de la peinture, un sens intuitif de la construction et de la couleur. Chez elle, il s’agit de condenser une multitude d’informations : l’environnement (végétation, eau, topographie), l’histoire d’un site, des Ancêtres qui en sont à l’origine, leurs actions, les réunions des initiés pour les cérémonies… Le visible et l’invisible prennent forme. Ces couleurs éclatantes exaltent un site sacré important, celui de Mina Mina. Les gardiens de ce territoire, situé à l’ouest de Yuendumu, sont les femmes Napangardi et Napanangka et les hommes Japangardi et Japanangka. Au Temps du Rêve, la genèse selon les Aborigènes, un groupe de Femmes Âgées voyageait vers l’est tout en collectant de la nourriture et des lianes serpents et réalisait, ici et là, des cérémonies. Elles entamèrent leur voyage à Mina Mina où des bâtons à fouir émergèrent du sol. Les Femmes s’en saisirent pour leur voyage. Ces bâtons vont devenir à la fois un outil de survie (il sert à se défendre, à déterrer les tubercules, les racines, à tuer les animaux), et un symbole des femmes. Les Femmes confectionnèrent des ceintures (Mariardi) destinées aux rituels. Elles chargèrent leurs corps d’ocre fixé avec de la graisse pour montrer leur puissance et se mirent à danser, parfois en file indienne. A chaque fois qu’elles célèbrent des rites, elles créèrent des sites sacrés. Elles cherchèrent aussi de la nourriture et des éléments qui pourraient les aider à rétablir leur santé. Les lignes sinueuses des toiles de Judy évoquent autant le mouvement des danses, le cheminement de ses Ancêtres, que les lianes serpents. Celles-ci revêtent une grande importance pour les femmes Napangardi et Napanangka et sont utilisées aussi bien pour les cérémonies que dans la vie profane. Elles sont représentées par les formes de lignes se croisant à la manière d’une colonne d’ADN, symbole de vie s’il en est. Le choix d’une grande toile paraît judicieux tant les détails sont nombreux, mais Judy se montre tout aussi à l’aise dans les petits formats. Ici, souplesse des lignes, couleurs, tout témoigne d’un équilibre. Judy et sa fluidité joyeuse…étrange perception qui contraste avec son personnage, souvent nettement intériorisé, silencieux comme sa vieillesse qui détonne avec son incroyable audace artistique et le sentiment de vitalité de ses toiles. Judy est considérée comme l’une des chefs de file de l’art aborigène. Ses toiles ont été vendues jusqu’à 130 000 € en vente aux enchères (Australie), plus de 50 000 € à Paris et font parties d’importantes collections privées et publiques. Elle nous quitte en 2016. Collections: Araluen Art & Cultural Centre, Alice Springs, NT, Art Gallery of New South Wales, Sydney, Aboriginal Art Museum, Utrecht, Pays Bas; Central TAFE, WA , Gordon Darling Foundation, Canberra, Flinders University Art Museum, Melbourne, National Gallery of Australia, Canberra, National Gallery of Victoria, Melbourne, Museum and Art Gallery of the Northern Territory, Darwin, The Henderson Familly collection, Sydney, Corrigan Collection, Sydney, the Kluge Ruhe Art Collection, University of Virginia, USA, Luciano Benetton collection, Venise, Artbank, Hank Ebes collection, Melbourne, Fondation Burkhardt-Felder, Motiers, Suisse, South Australian Museum, Adelaide,… Selected Solo Exhibitions 2008 Judy Watson Napangardi, Metro 5 Gallery, Melbourne Selected Group Exhibitions 2023 Vividly Bold, Kate Owen Gallery, Sydney 2022 Connection, National Museum of Australia, Canberra 2022 Tanami Today, Art Mob, Hobart 2022 Colour Pop, Kate Owen Gallery, Sydney 2022 Art Mob's 20th Birthday Exhibition, Art Mob, Hobart 2021 We Choose to Challenge, Coo-ee Fine Art Gallery, Sydney 2020 Colours of Spring, Kate Owen Gallery, Sydney 2019 Beyond Time, Australian Aboriginal Art, Booker Lowe Gallery, Houston, TX, USA 2019 International Women's Day, Kate Owen Gallery, Sydney 2019 Defining Tradition | the colurists, Kate Owen Gallery, Sydney 2018 Land and Sky - Warlpiri Artists, Japingka Gallery, Fremantle, WA 2017 Gems of the Stockroom, Kate Owen Gallery, Sydney 2011 Thinking outside the square, Kate Owen Gallery, Sydney 2010 Stories from the Centre, Kate Owen Gallery, Sydney 2008 True Colours, Ladner and Fell Gallery, Melbourne 2004 Colour Power: Aboriginal Art Post 1984, National Gallery of Victoria, Melbourne 2004 Painting Country, Thornquest Gallery, Queensland 2004 New Works from Yuendumu, Bellas Gallery, Brisbane 2004 Little Warlu, Big Stories, Hot Little paintings by Big artists of Yuendumu, Australia's NT & Outback Centre, Sydney 2004 Dreaming Stories, Indigenart, Perth 2004 Divas of the Desert, Gallery Gondwana, Alice Springs 2004 Desert Mob, Araluen Centre, Alice Springs 2004 Big Country, Gallery Gondwana, Alice Springs 2003 Yimi Pirrijirdi - Strong Stories, Alison Kelly Gallery, Melbourne 2003 True Blue Christmas 2003, Framed Gallery, Darwin 2003 The Colours of Mina Mina, Judy Watson and Betsy Lewis, Raft Gallery, Darwin 2003 Kurruwarri Wirijarlu - Big Story, Hogarth Gallery, Sydney 2003 Kurruwarri Pipangka - Designs on Paper, CDU Gallery 2003 Black and White. Colour. Seeing country in two ways, Counihan Gallery, Melbourne 2003 Alcaston Gallery, Melbourne 2003 Desert Mob, Araluen Centre, Alice Springs 2002 Warlukurlangu Collection, Parliament House, Canberra 2002 Warlukurlangu Artists Cooperative of Yuendumu, Jeffrey Moose Gallery, Seatlle USA 2002 Warlukurlangu Artists Cooperative of Yuendumu, One Union Square Lobby, Seattle, USA 2002 Onshore Art Barwon Heads Victoria 2002 New Works from Warlukurlangu, Indigenart, Perth WA 2002 Paintings from Yuendumu, Rebecca Hossack Gallery, London 2002 Indigenart Perth 2002 Bellas Gallery Brisbane 2000 Wayuta, The Desart Janganpa Gallery, Alice Springs 2000 Shell Fremantle Print Award, Fremantle 2000 Kurawari, Desart Gallery, Sydney 2000 Journey to the North West, Palya Art, Sydney 2000 Gallery Gabrielle Pizzi, Melbourne 2000 Beaver Galleries, Canberra 2000 Marking the Paper, Desart Gallery, Sydney 2000 jangku yinyi, Carey Baptist Grammar School, Melbourne 1999 Mina Mina, Hogarth Galleries, Sydney 1999 International Women's Day Exhibition, Watch This Space, Alice Springs 1999 Desert Mob Show, Araluen Centre, Alice Springs 1998 Kurrawarri Kirli, Gallery Gabrielle Pizzi, Melbourne 1998 Framed Gallery, Darwin 1998 Desert Designs, Perth 1998 Art Gallery Culture Store, Rotterdam, The Netherlands 1998 A Thousand Journeys, Tin Shed Gallery, University of Sydney, Sydney 1997 Hogarth Gallery, Sydney 1995 SOFA, Miami, USA 1995 SOFA, Chicago, USA 1995 Bellas Gallery, Brisbane 1994 Armstrong Gallery, Florida 1994 Echoes of the Dreamtime, Osaka, Japan 1993 Sutton Gallery, Melbourne 1993 Northern Territory Art Award, Araluen Arts Centre, Alice Springs 1993 CINAFE (Chicago International New Art Forms Exposition), USA 1993 Bellas Gallery, Brisbane 1993 Adelaide Town Hall, (in assoc. with The Pacific Arts Symposium), Adelaide 1992 The Long Gallery, Hobart 1992 Hogarth Gallery of Dreams, Sydney 1991 Darwin Performing Arts Centre, Darwin 1990 Women's Exhibition, The Women's Gallery, Melbourne 1990 I.U.N.C. (showing at Hilton Hotel), Perth 1990 Darwin Performing Arts Centre, Darwin Awards and Recognition 2022 Connection | Songlines from Australia's First Peoples in a spectacular immersive experience, National Museum of Australia, Canberra 2007 Top 50 Collectable Artists, Australian Art Collector Magazine

JULIE WOODS

JULIE WOODS Groupe Pitjantjatjarra – Ngaanyatjarra On est ici tout proche de la frontière entre les trois états : Territoire du Nord, Australie Méridionale et Australie Occidentale). Dans le milieu des années 2000 la terre des Pitjantjatjarra et Ngaanyatjarra est touchée par le mouvement pictural. Les communautés aborigènes, ici souvent très petites, avec moins de 100 individus, s’organisent et créent des centres d’art. Deux des artistes qui émergent rapidement sont Maringka, la mère d’Elaine et la grand-mère de Julie, et Jimmy Baker, son grand-oncle. Si l’œuvre de julie semble inspirée par celle de sa grand-mère, elle puise aussi dans l’attachement à ses terres, à leur richesse (Julie continue d’aller chercher la nourriture dans le bush en famille. Sa grand-mère, Maringka est connue pour son habilité à trouver les larves de papillons de nuit qui sont une source de nourriture très appréciée) et dans les profondes connexions spirituelles des sites sacrés avec le monde du Rêve. La plupart de ses toiles sont titrées Wana Wani et décrivent, sous forme symbolique, l’histoire de Deux Femmes (des Ancêtres), leur voyage dans la région comprise entre Kintore et Wingellina (au sud) en passant par Tjukurla et Docker River. Durant leur voyage elles rencontrent d’autres femmes, collectent de la nourriture et chassent les varans (Goanna ou Perente).