Eubena Nampitjin Acrylique sur toile – Ethnie Kukatja – Balgo – Kimberley Très belle pièce, tant par le motif, simplifié à l’extrême, la force de l’exécution, et le mélange adroit des teintes chaudes et sourdes qui ont fait la renommée de Eubena. Malgré l’aspect très abstrait de cette toile, il ne faut oublier sa signification, associée aux épisodes du Temps du Rêve. Eubena est une grande artiste mais son statut d’initiée est tout aussi important. Les teintes solaires de Eubena Nampitjinp, de la lointaine communauté de Balgo, apportent une touche lumineuse à cette vente. Cette femme de près de 90 ans est aujourd’hui incontestablement l’une des grandes figures de l’art aborigène. Sa peinture, très marquée, puise dans son histoire personnelle si riche, dans ses expériences si marquantes comme ceux qui accompagnent l’arrivée des blancs dans le Kimberley (Eubena les prendra pour des fantômes au départ). Fière de sa culture, matriarche au caractère affirmé, très curieuse depuis sa plus tendre enfance, elle met ses connaissances profondes que lui confère son âge – près de 90 ans – au service de son art. Sa mère, Mukata est morte alors qu’elle est encore qu’une enfant. Il est dit qu’elle est morte suite aux pratiques magiques d’initiés Wangkajungka qui auraient chanté les étoiles pour les faire tomber et toucher sa mère… C’est que la magie marque la vie de Eubena. Kinyu, l’Ancêtre Dingo est une présence constante, bénéfique et puissante durant la vie de Eubena. Cet Ancêtre est associé au site de Kunawarritji dans le Great Sandy Desert. Voici un exemple de cette relation privilégiée entre Kinyu et le groupe familiale de Eubena : avant de partir en quête de nourriture, les femmes plongent leurs bâtons à fouir dans le sable de la dune où l’essence spirituelle de Kinyu est présente, afin de s’assurer une collecte fructueuse. Eubena est l’une des deux responsables de Kinyu, gradiennes des sites où son esprit réside. “I like painting from my heart. My uncle gave me maparn (traditional healing powers) and I have that strong spirit. I like to do paintings, big ones, to keep my spirit strong.” Cette force qui habite Eubena est visible, palpable dans ses peintures. Il émane de ses œuvres une force qui semble vouloir jaillir de la toile comme les Ancêtres ont ainsi façonné la terre. Elle termine ses œuvres en rajoutant des détails qui sont autant de rappels aux sites sacrés, marqués de l’empreinte des Ancêtres ou réminiscence des peintures corporelles qui couvrent le haut des corps des femmes lors des cérémonies. Evocation spirituelle du Temps du Rêve, du pouvoir de guérison et de vie, rythmes des femmes dansant en pas chaloupés tenant les « dancing boards » entre leurs mains, connaissances au combien profondes du bush, des sites sacrés et de leurs connexions, la peinture de Eubena est tout ça et bien plus. Elle est aussi peinture contemporaine, pont entre deux cultures. Collections : Gantner Myer Collection Art Gallery of New South Wales Kaye Archer Collection National Gallery of Australia National Gallery of Victoria The Holmes a Court Collection The Kelton Foundation, Santa Monica, USA Laverty Collection Kluge Ruhe Collection, USA Helen Read Collection ArtBank Western Mining Corporation Collection Levi-Kaplan Collection, Seattle Williams Collection Thomas Vroom Collection, Amsterdam Harland Collection Ken Thompson and Pierre Marecaux Collection
Eunice Napanangka Jack Eunice est née en 1940 à Lupul, dans les monts Sir Frederick. Petite fille, comme tant d'autres familles aborigènes à l'époque, elle fut contrainte, face aux pénuries alimentaires, de migrer vers l'est, en direction des stations de rationnement mises en place dans le centre de l'Australie. Elle se souvient très précisément de ces voyages et évoque notamment le jour où sa mère la portait sur son dos, depuis l'Australie-Occidentale jusqu'à Haasts Bluff. Aujourd'hui figure importante de sa communauté, Eunice est reconnue pour ses talents de chasseuse, de danseuse et sa connaissance du droit traditionnel. Elle a commencé à peindre lors de l'ouverture du Centre des femmes d'Ikuntji en août 1992. Auparavant, dans les années 1970, elle assistait son mari, Gideon Tjupurrula Jack, qui peignait à Papunya Tula. Les toiles d'Eunice sont des interprétations de son territoire près du lac Mackay. Elle utilise des couches de couleurs pour composer une vision des fleurs et des herbes du bush. Au sein de ces paysages, Eunice raconte des histoires personnelles, qu'il s'agisse des voyages de son tjukurrpa (le bilby) ou des peuples qui habitaient autrefois la région. Son père, Tutuma Tjapangarti, fut l'un des premiers peintres à représenter Papunya Tula. Eunice peint également son pays, qui comprend les Tjukurla, Tjila, Kurulto et Lupul. Sa mère était originaire de Winparrku, sur la rive Walpiri du lac Mackay, en Australie-Occidentale. Coloriste de talent, Eunice, à travers ses peintures de « Hairstring », de « Tali » (dunes), de « Mungada » (pommes) et de fleurs sauvages, témoigne d'un grand talent et d'un profond dévouement à son art et à ses traditions. Ses œuvres « Hairstring » sont composées de milliers de coups de pinceau aux couleurs variées, évoquant les cheveux enroulés sur les cuisses des femmes pour confectionner sacs et vêtements. Ses peintures « Mungada » (pommes) présentent une myriade de cercles mauves poudrés, superposés à un fond de coups de pinceau multicolores. Artiste très recherchée, Eunice est représentée dans les plus grandes galeries du monde. Gordon est né à Warumpi (Papunya) en 1963. Membre fondateur et batteur du célèbre Warumpi Band, aux côtés de Sammy Butcher, George Rrurrambu et Neil Murray, il a parcouru le monde et l'Europe, semant la joie partout où il passait. Gordon vivait cependant à Ikuntji (Haasts Bluff) avec sa femme, ses enfants et ses petits-enfants. Son épouse, Alison Multa, est également artiste. Gordon était un aîné respecté de la communauté et ancien représentant du Conseil foncier pour la zone ouest. Outre la musique, il était un artiste et sculpteur sur bois reconnu. Il travaillait à l'atelier et à l'entretien du centre d'art, et peignait également. Il peignait souvent avec sa femme pendant leurs loisirs. Dans ses œuvres, il représente Pikilyi (Vaughn Springs), à l'ouest de Yuendumu, le territoire de son père et de son grand-père. Gordon a peint les deux groupes ethniques qui sont les propriétaires traditionnels de Pikilyi. Dans ses toiles de grand format, il utilisait des tons doux, combinant traits épais et pointillisme pour créer des œuvres saisissantes. Gordon est décédé début 2020.
Eunice Jack Napanangka Groupe Pintupi - Communauté de Haasts Bluff – Désert central Eunice est née vers 1940. Son père est Tutuma Tjapangarti est l’un des créateurs du mouvement artistique à Papunya en 1971. La carrière d’Eunice démarre en aidant son mari, Gideon Tjapurrula, a compléter le fond pointilliste de ses toiles. Elle commence sa propre carrière quand est créé la coopérative de Haasts Bluff, en 1992. Depuis elle a participé à un très grand nombre d’expositions, de groupe ou personnelles. La particularité de notre toile est son ancienneté et le style moins coloré qui marquera plu tard le style d’Eunice et des autres artistes de Haasts Bluff. COLLECTIONS: Bailleau Myer, de Young Museum, San Francisco, USA Thomas Vroom, Hollande Gabrielle Pizzi Collection, Australie Flinders University, Adelaide, Australie National Gallery of Victoria, Melbourne, australie Museum and Art Gallery of Northern Territory, Darwin, Australie Darwin Supreme Court, darwin, Australie Campbelltown Regional Gallery, NSW, Australie University of Tasmania, Hobarth, Australie
EUNICE NAPANGARDI (née au début des années 50 – Luritja / Warlpiri) Eunice est née au début des années 50 à Yuendumu. Elle a été l’une des premières artistes. Marié à Kaapa Tjampitjinpa, l’un des membres fondateurs du mouvement pictural, elle commence à se familliariser avec la technique pointilliste en aidant son « vieux mari du bush » à compléter le fond de ses toiles durant plusieurs années. Puis, au début des années 80, elle obtient le droit de peindre ses propres motifs et dés lors est considérée comme l’une des artistes majeurs. A la mort de Kaapa, elle se marie avec Maxie Tjampitjinpa, un autre artiste qui va marquer les années 80. Elle va d’ailleurs exposer régulièrement dans les grandes villes australiennes avec lui ainsi qu’avec sa « sœur » Pansy. Eunice est l’une des trois femmes artistes sélectionnées pour un projet d’exposition itinérante lié aux célébrations du Bicentenaire (de l’installation des Anglais – Bicentennial Travelling Exhibition). Elle participe également à l’inauguration de la fresque que le gouvernement lui commande pour l’aéroport d’Alice Springs (Décembre 91) : Eunice et Clifford Possum, un artiste très connu à qui ont à également demandé de peindre une toile monumentale, voient ainsi leurs travaux récompensés. L’année suivante une autre toile lui est spécialement commandée pour une exposition itinérante dont la première étape est Washington (USA). Son interprétation du Rêve de Banane Sauvage est désormais célèbre. Elle montre le bananier dans ses différents cycles de croissance, avec des vignes rayonnantes poussant dans les crevasses rocheuses, près des lits des rivières. C’est une source alimentaire importante et possède des qualités curatives spécifiques, ce qui lui confère une importance immense pour tous les peuples aborigènes d’Australie centrale. collections : Woolongong City Art Gallery, Federal Airports Corporation, Fondation Kelton (USA), Ebes Collection…
EVA NELSON NAPALTJARRI Groupe Pintupi – Yuelamu – Désert Central Eva est née en 1968. Autodidacte, elle se met à peindre en 2003 mais il faut attendre 2007 pour que sa production augmente. Elle s’inspire principalement de son Rêve de Perruche et de son Rêve d’Eau mais en donne une lecture personnelle. Sa technique est remarquable : à l’aide de points très fins et sans l’aide de couleurs elle réalise des œuvres complexes.
EVELYN NANGALA ROBERTSON Evelyn Nangala Robertson est née en 1986 à l'hôpital Alice Springs, l'hôpital le plus proche de Yuendumu, une communauté aborigène située à 290 km au nord-ouest d'Alice Springs. Elle est la fille de Tina Napangardi Martin Robertson et de la petite-fille de Shorty Jangala Robertson, tous deux artistes à part entière. Shorty était aussi un grand initié, détenteur de droits importants sur le Rêve d'Eau. Evelyn a fréquenté l'école locale à Yuendumu. En 2005, elle a déménagé à Nyirripi avec sa famille et y vit toujours. Elle a travaillé pour le Child Care Centre et le magasin local et travaille maintenant à l'école. Elle est mariée à Kenneth Jungarrayi Martin, également artiste. Evelyn peint 2007. Elle peint principalement les histoires - Jukurrpa ou Rêves - de son grand-père, mais aussi celles de son père et de sa grand-mère. Le site associé à ce Rêve d’Eau est Pirlinyarnu, à environ 160 km à l’Ouest de Yuendumu. Deux Hommes Jangala, des faiseurs de pluie, chantèrent la pluie, provoquant un terrible orage qui traversa la région, Les éclairs tombaient régulièrement. Cet orage rencontra une autre tempête venue de Wapurtali et ils furent transportés par un Faucon Brun plus à l’ouest où ils créèrent un point d’eau important. A Puyurru, ce Faucon trouva un Serpent- Arc-en Ciel et le Serpent transporta l’eau avec lui pour créer un lac à Jillyinmpa. Les droits sur ce thème appartiennent aux femmes Nangala et Nampitjinpa et les hommes Jangala et Jampijinpa.
EVELYN PULTARA (née vers 1940 – ethnie Anmatyerre) Evelyn est née sur les terres de la ferme de Woodgreen dans l’Est du Désert Central, zone faisant partie intégrante de ce qu’on nomme aujourd’hui la communauté d’Utopia. Elle est mariée à Clem Pultara, un homme avec qui elle a grandi. Ils ont vécu de façon très traditionnel jusqu’au moment où Clem a pris un emploi de gardien de troupeau dans une ferme à proximité de leurs terres. Ils ont 6 enfants. Evelyn est la nièce de la regrettée Emily Kame Kngwerreye, la grande personnalité d’Utopia. Emily a marqué autant la région par sa personnalité (elle était la « boss » pour les rituels, une personne clé dans l’élaboration des cérémonies) que par sa pratique de la peinture, propulsant cette région isolée sur le devant de la scène artistique internationale. Elle est également la sœur d’un grand initié, Greenie Purvis, lui-même peintre de talent. Elle possède avec lui les droits de peindre de façon linéaire le Rêve de l’Igname. Evelyn commence à peindre seulement en 1997. Au début elle peint des motifs sans grande originalité, s’inspirant de « bush tucker » (des histoires associés à la quête de nourriture dans le bush) et de l’Awelye (ce terme désignant les cérémonies de femmes le plus souvent des rites de fertilité – les artistes femmes peignant souvent les peintures corporelles de ces rituels). Puis, peu à peu, prenant de l’assurance et maîtrisant les techniques de mieux en mieux, elle se lance dans un style plus novateur quoique influencé parfois assez fortement par les œuvres de Gloria Petyarre, l’une des plus importantes artistes d’Utopia. C’est ainsi que l’influence de cette artiste est visible lorsque son Rêve d’Igname s’exprime par des boucles colorées. Mais ce qui devient rapidement son thème de prédilection, son Rêve d’Igname peut prendre d’autre forme. Ainsi, elle traite aussi ce thème avec des segments plus ou moins longs, très colorés. Ces compositions vont assez rapidement apporter le succès à Evelyn. Désormais, Evelyn passe son temps entre la peinture et les soins à son fils Luke (il souffre physiquement et mentalement). Des journalistes américains écrivant pour une prestigieuse publication ont voulu la rencontrer ainsi que des français préparant un reportage TV. Elle a eu droit à une exposition solo à Milan et à Sydney, ce qui est rare dans le milieu de l’art aborigène où les galeries montent plutôt des expositions de groupes.
Fabrianne Peterson Nampitjinpa Le soleil matinal caresse les terres arides du désert, illuminant les couleurs ocre et rouge qui se fondent dans l'horizon. C'est ici, sur cette terre sacrée, que vit une artiste dont les mains ont appris à traduire l'histoire de son peuple en motifs vibrants. Fabrianne Peterson Nampitjinpa, est une locutrice Luritja et Warlpiri, née à Papunya en 1965. Son identité se tisse entre plusieurs terres : Papunya où elle est née, Alice Springs où elle fit ses études, Mt. Liebig où ses racines artistiques s’enracinèrent profondément. Elle apprit, accompagnée de sa mère Maudie Peterson Nungarrayi, de sa belle-mère Nabulla Scobie Napurrula, et de sa sœur Eunice. Elle devint enseignante assistante, étudia l’art, la vidéo, acquit des savoirs formels, mais ne perdit jamais le lien avec les histoires anciennes portées par les graines, les insectes, les animaux, les plantes, et les lieux sacrés. Ses toiles sont souvent dominées par des formes circulaires concentriques, qui représentent des points d'eau ou des campements. Ces formes sont reliées par des lignes sinueuses, symbolisant les sentiers du voyage ou les cours d'eau qui traversent le désert. Chaque point, chaque ligne, n'est pas un simple trait de peinture, mais une parcelle d'une histoire ancienne, un écho des chants et des danses qui se transmettent de génération en génération. L'œuvre est une célébration de la vie, de la connexion profonde entre la terre, les animaux et les humains. L'inspiration de l'artiste est puisée directement dans le « Temps du Rêve » (Dreamtime / Jukurrpa), la mythologie fondatrice de son peuple. Elle peint les histoires de ses ancêtres, les voyages des esprits créateurs et la formation du paysage. Les histoires qu'elle raconte sur ses toiles sont aussi des récits de la vie quotidienne : la recherche de nourriture, la migration des animaux, et les rituels sacrés. En peignant, elle ne fait pas que créer de l'art, elle honore ses aïeux et préserve un patrimoine culturel menacé. Ses œuvres sont un pont entre le monde matériel et le monde spirituel. Fabrianne peint. Lentement. Avec minutie. Chaque toile est une partition de points gradués, de mouvements subtils, de flux de couleur libre intercalés de zones de dots précis, presque silencieux. Elle mêle le liquide et le structuré, le foisonnement vibrant des pigments, les teintes qui voient la lumière changer au fil des heures. Son pinceau trace les contours de rêves invisibles : le Willy Wagtail, l’Anguille, le Bush Potato, la Fourmi à Miel, ou encore les Wangunu — ces graines sauvages, qui grondent sous les doigts quand on les cueille, quand on les moud, quand on en fait le damper, ce pain de brousse humble et nourrissant. Mais elle a une capacité très développée à donner une forme personnelle à des histoires qu'elle partage avec les autres femmes initiées. Ses sources d’inspiration ne sont pas abstraites mais vivantes : le sol rouge sous les pieds, les herbes sèches, le souffle du vent, la pluie rare qui fait éclore les fleurs, les graines disséminées par les oiseaux, les saisons des récoltes, la cérémonie qui rassemble et renouvelle. Elle puise dans la mémoire de sa famille, les enseignements de ses ancêtres, la langue et les histoires du sol qu’elle arpente. Le moment où les graines tombent entre les doigts, le grain qui glisse, le sac léger ou le coolamon qui tangue — ces sensations physiques se traduisent en motifs, en textures, en mouvement sur la toile. Au fil des années, son œuvre a grandi, trouvé un public, pénétré les galeries, mais sans jamais trahir ce qui l’anime : le respect pour la terre, pour la transmission, pour les savoirs qui ne se mesurent pas en mots mais en présence. Chaque tableau est une offrande, une conversation entre le visible et l’invisible, entre le contemporain et l’antique. Fabrianne est une femme-artiste, mère, porteuse de lois ancestrales, toujours présente dans les cérémonies, toujours à cheval entre le monde vu et celui qui murmure.
Felicity Robertson Nampitjinpa Groupe Warlpiri – Yuendumu – Désert Central Felicity est née en 1965. Elle a vécu la majeure partie de sa vie à Yuendumu. Elle a fréquenté l'école locale et a ensuite rejoint le Batchelor College, à Darwin, où elle a reçu un diplôme en enseignement en tant qu'enseignante assistante. Elle a travaillé par intermittence au fil des ans à l'école Yuendumu. Elle est la fille de Shorty Jangala Robertson, initié important, peintre connu, respecté pour ses connaissances tribales et comme « faiseur de pluie ». Felicity se met à peindre en 2002. Si elle peint plusieurs thèmes elle se concentre souvent sur le site de Puyurru associé au Rêve d'Eau. Elle utilise souvent des teintes vives à la manière des autres artistes de Yuendumu. Elle a été sélectionnée à plusieurs reprises pour participer à des prix artistiques en Australie.
FIONA YOUNG NAPANANGKA Fiona est née dans le bush, près du point d’eau de Pungkupirri. Elle a vécu dans plusieurs communautés aborigènes très isolées comme Docker River ou Warakurna avant de s’installer à Tjukurla avec son mari Adrian Young (décédé). Elle est la fille de Tjawina Porter Nampitjinpa, une très bonne artiste dont on sent parfois l’influence dans le style.
Frank Japanangka Groupe Warlpiri - Communauté de Yuendumu - Désert Central Frank est né vers 1920. Né dans la région de Mt Allan il est pendant longtemps l’un des doyens de la communauté de Yuelamu avant de s’installer définitivement à Yuendumu. Il peint depuis 1988 et a participé à de nombreuses expositions. Il est aujourd’hui probablement décédé et a été longtemps l’un des rares survivants de cette génération et possédait de solides connaissances tribales des gens de son âge.
Fred Grant Groupe Pitjantjatjarra – Désert du Spinifex -– Australie Occidentale Fred est né en 1943. Il est l’un des principaux artistes du Spinifex Arts Project. Il élabore des motifs proches des Cycles Tingari peints par les artistes pintupi du Désert Occidental mais en donnant plus de place à l’espace et en utilisant des rouges qui viennent contraster avec les blancs.
FRED TJAKAMARRA (1926 / 2006) Groupe Kukatja – Balgo – Kimberley Né près de Lappi Lappi (Hidden Basin) en Australie Occidentale, vers 1925, Fred Tjakamarra était un homme de loi important, resté proche de la tradition toute sa vie. Il a commencé à peindre sur le tard, en 1990 mais a ensuite été un artiste prolifique, aimant diffuser ses connaissances au travers ses productions. Si son Rêve d’Eau est souvent décrit, il est l’un des principaux gardiens de ce thème, il s’est également inspiré d’autres thèmes comme, Wati Kutjarra (Rêves des Deux Hommes), Karnaputta (Rêve de Femmes), Cycles Tingari, Serpent arc-en Ciel et la description des sites de Lappi Lappi et Waringarri. Son style est marqué par les teintes chaudes des peintres de Balgo, ou les rouges, jaunes, roses sont très présents.
Freda Jurra Napaljarri (1956 - ) Groupe Warlpiri - Yuendumu Freda Napaljarri Jurrah est née en 1956 à Mt Denison, une ferme d'élevage située à 332 km au nord-ouest d'Alice Springs, dans le Territoire du Nord de l'Australie. Jeune, elle et sa famille ont déménagé à Yuendumu, une communauté aborigène isolée proche de Mt Denison. Elle a fréquenté l'école locale et s'est mariée plus tard. Elle n'a pas d'enfants. Freda peint depuis 1992. Cependant, il faut attendre 2004 pour voir sa production devenir régulière. Elle peint les Rêves de son grand-père, des rêves en lien direct avec leur pays, ses caractéristiques, la faune et la flore qui l'habitent. Ces histoires se transmettent de génération en génération depuis des millénaires. ses toiles racontent souvent l'histoire des Witi Jukurrpa (poteaux cérémoniels – ou tiges cérémonielles, souvent des branches attachées aux mollets des jeunes initiés). Des hommes Japaljarri et Jungarrayi voyageaient de Kurlurngalinypa (près de Lajamanu) à Yanjirlypirri (à l'ouest de Yuendumu), puis jusqu'au lac Mackay, près de la frontière ouest-australienne. En chemin, ils pratiquaient des Kurdiji (cérémonies d'initiation) pour les jeunes hommes. Les femmes dansaient également lors de la cérémonie. Le site représenté sur cette toile est peut-être Yanjilypiri, où se trouve une colline basse et un bassin. L'importance de ce lieu est indéniable, car de jeunes garçons y sont emmenés pour être initiés depuis des contrées aussi éloignées que Pitjanjatjara au sud et Lajamanu au nord. Les hommes portent des Jinjirla (coiffes de plumes blanches) de chaque côté de la tête. Ils arborent également des sculptures en bois représentant des étoiles (Yanjilypiri), disposées au sol sur les peintures de sable réalisées pour les cérémonies. Leurs corps sont peints de cercles blancs et noirs, représentant également Yanjilypiri. La ngalyipi (liane serpent) sert à attacher verticalement les poteaux Witi aux jambes des initiés danseurs. Dans les peintures Warlpiri, l'iconographie traditionnelle est utilisée pour représenter le Jukurrpa et d'autres éléments. Les poteaux Witi sont généralement représentés par de longues lignes droites et des cercles représentant des lieux tels que Yanjilypiri. Les formes en « U » sont généralement utilisées pour représenter les hommes Jungarrayi et Japaljarri, qui, avec leurs sœurs classificatrices Nungarrayi et Napaljarri, sont les Kirda (gardiens) de ce Jukurrpa.
FREDDIE TIMMS (FANAMA) (né en 1945 – Gija) Freddie est né à Police Hole, une petite ferme de bedford Down, dans le Kimberley Oriental. Son nom aborigène est Ngarrmaliny, le même que son lieu de naissance. Il a travaillé comme gardien de troupeau à Lissadell, où il a vécu jusque en 1985. C’est alors qu’il rejoint la jeune communauté de Turkey Creek (Warmun). A Turkey Creek le mouvement artistique est né plus tard que dans le désert. En 1975, Rover Thomas et les grands initiés Gija créent le Kuril Kuril, la fameuse cérémonie qui va faire connaître la manière de peindre de ce groupe aborigène. Mais c’est seulement au milieu des années 80 que la demande pour des œuvres affluent. Freddie se met donc à peindre en 1989 bien qu’il est peint avant mais uniquement pour les cérémonies (il a travaillé avec Rover Thomas dans des fermes et c’est donc tout naturellement qu’il collabore à la réalisation de la cérémonie publique du Kurill Kurill en peignant des panneaux et comme danseur). Son style est différent des autres artistes Gija qui mêlent vues aériennes et perspectives. Lui se contente, à la manière de Rover Thomas, de peindre des vues aériennes, comme une carte de ses terres. Il se distingue aussi par l’utilisation de couleurs différentes qu’il appose de façon très fluide. Les couleurs foncées, les ocres et le noir qui dominent les œuvres de Paddy Jaminji, de Jack Britten ou Hector Jandany disparaissent peu à peu au profit des couleurs claires et lumineuses comme le blanc et le jaune. Le succès est immédiat et aujourd’hui la renommée de Freddie a rejoint celles des précurseurs de ce mouvement. En 1997, Freddie signe quitte la fameuse communauté de Turkey creek pour s’installer à Crocodile Hole. D’autres initiés décident de le suivre comme Jack Britten, Paddy Bedford, Rusty Peters,… . Freddie demande alors à Tony Oliver, un homme qui a organisé des expositions avec de grands artistes américains (Andy Warhol,…) de l’aider à créer une nouvelle coopérative, de diffuser ses œuvres,… . Freddie va alors s’orienter vers de nouvelles voies : il continue à travailler avec des pigments mais utilise aussi de l’acrylique et de nouvelles teintes. Il multiplie aussi les thèmes politiques et historiques. La National Gallery of Australia lui achète par exemple une peinture au titre évocateur « Whitefella – Blackfella »; elle décrit la situation des Aborigènes face aux Blancs mais aussi aux Africains et aux Asiatiques. Freddie devient un artiste important. Ses œuvres ont été exposées un peu partout à travers le monde et sa côte ne cesse de croître. Il est décédé.
Groupe Tiwi - Ile Melville – Territoire du Nord Freddy est né en 1973. Il est, comme souvent chez les Tiwi, un artiste complet.
FREDDY KEN Quand j'étais jeune, je travaillais avec le bétail : je construisais des clôtures et des enclos, parfois des maisons, des canalisations, et je participais à la construction de l'autoroute. Je travaillais avec de la dynamite, c'était dangereux. Je montais à cheval et parfois des taureaux lors de rodéos. J'ai commencé à peindre à Amata. Ensuite, j'ai travaillé dans la gestion des terres, à l'entretien des campagnes. Maintenant, je suis revenu à Ernabella pour être avec ma famille et je peins à nouveau. Je peins beaucoup d'histoires, beaucoup de danses. Mon père et mon grand-père m'ont raconté beaucoup d'histoires ; pendant longtemps, nous n'avons pas eu la télévision. Ma région est une région de dunes de sable, une belle région, un peu sauvage. Je ressens le besoin de peindre ce qui me vient à l'esprit. Ce sont des histoires tirées de ma mémoire, et de la mémoire naissent les images.
Gabriella Possum Nungurrayi Ethnie Anmatyerre Gabriella est née en 1967. Elle est la fille aînée du plus célèbre artiste australien, Clifford Possum Tjapaltjarri. C’est donc tout naturellement qu’elle se met à peindre très tôt, notamment en aidant son père à compléter le fond pointilliste de ses toiles. Son père, l’un des plus minutieux artistes du Désert Central, lui a transmis le goût pour les fonds particulièrement bien travaillés avec des techniques différentes mais aussi un grand sens des couleurs inspiré par le bush. En 1983, Gabriella est primée lors du fameux prix artistique « Alice Springs Art Prize », elle n’a alors que 16 ans ! Collections: NGV, MAGNT, FU, HaC, AGNSW, The Kelton Foundation, Santa Monica, USA, Winterhur Collection, Suisse, Artbank, Sydney, Edith Cowan University Art Collection, Perth,
Galya Pwerle Il y a, dans les peintures de Galya Pwerle, un souffle ancestral qui traverse les toiles comme le vent traverse les plaines rouges d’Utopia, la communauté aborigène connue mondialement grâce à une poignée d'artistes aborigènes. Chaque point, chaque trait semble murmurer un chant ancien, une histoire venue de la terre, transmise de génération en génération. Galya, née vers 1930 à Atnwengerrp, en plein cœur de l'Australie. Elle appartient au peuple Anmatyerre et Alyawarre, et incarne la mémoire vivante de son pays. Issue d’une lignée d’artistes célèbres, elle est la plus jeune des célèbres sœurs Pwerle, aux côtés de Minnie, Molly et Emily. Elle est aussi la tante de l’artiste reconnue Barbara Weir, qui jouera un rôle crucial dans l’éveil tardif — mais fulgurant — de sa vocation artistique. Ce n’est en effet qu’en 2004, à plus de 70 ans, que Galya prend pour la première fois un pinceau, lors d’un atelier organisé par Barbara. Ce geste, loin d’être anecdotique, ouvre une voie nouvelle : celle d’une artiste dont l’expression, bien que tardive, éclot avec une force intacte. Son œuvre s’enracine dans un territoire intime, celui du Rêve du melon Sauvage (ou tomate du bush), un fruit nourricier du désert. Mais au-delà de la simple figuration botanique, Galya évoque, à travers ses toiles, les cérémonies féminines de l'Awelye, qui célèbrent la fertilité de la terre, les cycles de la nature et la force des liens entre les femmes et leur environnement. Ces rituels, transmis par les aînées, mêlent chants, danses et peintures corporelles. Sur ses toiles, Galya transpose ces gestes en formes : des lignes fluides, comme des marques sur la peau, se superposent à des points colorés évoquant les graines, les fleurs, les fruits — ou peut-être les étoiles ! Ce qui rend son style si particulier, c’est cette tension entre la tradition et l’abstraction. Si les motifs font écho à des pratiques rituelles précises, leur traitement graphique ouvre l’espace à l’imaginaire. Les toiles de Galya sont souvent denses, vibrantes, presque en mouvement. Les couleurs — rouges profonds, ocres chauds, blancs éclatants, touches de rose, de jaune ou de vert — se déploient en nappes ondoyantes, en tourbillons de vie. Il y a dans ces surfaces une musique visuelle, un rythme intérieur qui semble provenir de la terre elle-même. Chaque tableau est une célébration du vivant. Il ne s’agit pas seulement de représenter un fruit ou une cérémonie, mais de faire exister une mémoire collective sur la toile, laisser voir les forces spirituelles du Rêve qui infusent partout le désert. L’acte de peindre devient alors une prolongation du chant cérémoniel : un acte sacré. Et pourtant, malgré cette dimension spirituelle, il y a aussi dans ses œuvres une étonnante modernité. On pourrait y lire des résonances de l’abstraction occidentale, mais il s’agit bien d’un langage propre, nourri par des millénaires d’appartenance au territoire. Le monde artistique n’a pas tardé à reconnaître cette voix singulière. Galya a été finaliste des Telstra National Aboriginal and Torres Strait Islander Art Awards en 2005 et 2008, et ses œuvres ont été exposées dans des galeries en Australie comme à l’étranger, notamment à New York, Washington, Séoul ou Singapour. Mais pour elle, le centre du monde reste toujours Irrultja, petite communauté d’Utopia où elle vit entourée des siens, dans un quotidien empreint de simplicité et de respect pour la terre. Peindre, pour Galya, c’est perpétuer un savoir, mais aussi le renouveler. C’est transformer l’espace blanc de la toile en un territoire sacré, où les ancêtres, les plantes, les femmes et les esprits du désert continuent de converser. Ses œuvres ne sont pas des images, mais des présences. Ainsi, Galya Pwerle est bien plus qu’une artiste tardive. Elle est une passeuse de monde, une mémoire vivante, une poétesse visuelle. Ses peintures nous invitent à ralentir, à regarder autrement, à ressentir le lien profond entre l’humain et la terre. Et dans chaque point qu’elle pose, dans chaque ligne qu’elle trace, résonne une promesse : celle que la beauté peut naître à tout âge, dès lors qu’elle puise ses racines dans ce qui nous lie — la mémoire, le chant, et le rêve.
Genenvieve Loy Kemarre Geneviève Loy Kemarre est née en 1982 et est originaire de la communauté d’Utopia en Australie centrale. Son groupe linguistique est l'Alyawarre. Genevieve est la fille de Cowboy Louie (louis - loy) Pwerle, artiste talentueux et bien connu, et de Carol Kunoth Kngwarreye, dont la mère était Nancy Kunoth Petyarre (décédée tristement en 2010. Sa grand-mère maternelle, Nancy, était l'une des soeurs Petyarre, artistes célèbres de cette région. Geneviève est également liée à Abie Loy Kemarre, une artiste émergente talentueuse et passionnante, grâce à laquelle Geneviève a reçu des conseils sur la meilleure façon de mettre en avant ses connaissances au travers de l'art. Cowboy décrit principalement les lieux de nidification de la pintade sauvage (ou Bush Turkey) et les voyages de cet animal tout en recherchant la nourriture, en s’accouplant et en prenant soin de ses poussins. Dans son Rêve, l'Ancêtre Pintade se promène dans les terres en laissant des traces entre et autour des points d'eau à Atnwengerrp. Dans ses peintures, ces traces sont représentées par des lignes en pointillés et les points d'eau sont représentés par des cercles concentriques. Cowboy décrit donc le voyage de la Pintade dans ses peintures et ses fonctions cérémonielles assurent la continuité de l’espèce. Cet animal est également une excellente source de nourriture. Ses œuvres sont des cartes narratives, avec lieux et les déplacements des Ancêtres. Geneviève se focalise sur les traces de la Pintade alors qu’elle cherche des graines et d’autres plantes tout en se dirigeant vers le point d’eau.
George Jampu Tjapaltjarri Groupe Pintupi – Désert Occidental George (né vers 1945/49 – 2005) est né dans le bush pas trés loin de l’actuel communauté de Kiwirrkurra. Son père est déjà mort lorsqu’en 1963 il rejoint Papunya. C’est là qu’il est initié. Il débute sa carrière en aidant les anciens pintupi comme Uta Uta Tjangala, son oncle, à compléter le fond pointilliste. Il se met à peindre ses propres œuvres en 1982. Jampu signifie gaucher car George est l’un des rares artistes gauchers. Il a aussi travaillé pour la petite clinique de Kiwirrkurra. Il fait partie d’une grande famille très influente au niveau artistique. Il possède des droits sur de nombreux sites comme celui qu’il décrit ici Ngalkalaranya. Collections : Artbank University of Virginia, USA
George Milpurrurru Communauté de Ramingining – Terre d’Arnhem – Territoire du Nord George (1934 / 1998) est l’un des principaux artistes de Terre d’Arnhem. Il est le premier artiste australien à avoir, de son vivant, une exposition personnelle à la National Gallery of Australia (Canberra). Mais il était aussi un leader pour son peuple (Ganalbingu), il dirigeait les cérémonies et était connu comme guérisseur traditionnel. Il a participé de façon très active à la réalisation des 200 poteaux funéraires, un par année d’occupation, vaste œuvre d’art destinée à une contre manifestation lors des célébration marquant les 200 ans de l’installation des Anglais en Australie. Collections: Artbank, Sydney. Art Gallery of New South Wales, Sydney. Art Gallery of South Australia, Adelaide. Art Gallery of Western Australia, Perth. Australian Museum, Sydney. Gold Coast City Art Gallery, Surfers Paradise, Queensland. Milingimbi Collection, MECA, Milingimbi Educational and Cultural Association. Museum and Art Gallery of the Northern Territory, Darwin. Museum of Contemporary Art, Ramingining Collection, Sydney. Museum of Mankind, British Museum, London. National Gallery of Australia, Canberra. National Gallery of Victoria, Melbourne. National Maritime Museum, Darling Harbour, Sydney. National Museum of Australia, Canberra. Parliament House Art Collection, Canberra. South Australian Museum, Adelaide. The Holmes a Court Collection, Perth.
George Petyarre Groupe Anmatyerre – Utopia – Désert Central George est né en 1953. Sa mère est une initiée importante d'Utopia, Lena Pwerle (également artiste). Son principal thème est le Rêve de la Fourmi à Miel. Le shèma est traditionnel et on reconnaît les hommes à leurs boomerangs tueurs (ou numéro 7, appelés ainsi à cause de leur forme).